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Chapitre 10 : blessures

"Comment est-ce que c'est possible ? Comment ! Je n'arrive pas à le croire !

La fureur de Lynn indique pourtant clairement que si, elle y croit. Elle y croit même trop bien. Félix n'a même pas encore eu besoin de sortir la copie de l'ordinateur de Néran Delran.

Il regarde Lynn aller et venir dans l'appartement, martelant le sol à chaque pas comme si elle tentait d'y enfoncer toute sa hargne, tout en criant :

— Comment est-ce qu'il a pu me faire ça ? A moi ! Après toutes ces années ! Dans mon dos ! Alors que je lui avais dit de ne pas s'en mêler ! Je lui ai dit que tout était sous contrôle ! COMMENT A-T-IL OSE ME FAIRE ÇA A MOI !

— Baisse d'un ton, Mia va t'entendre.

— C'EST TOUT CE QUE TU TROUVES A DIRE ?

— Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Ce n'est pas moi qui l'ai épousé.

— CE SALE PETIT RAT ! COMMENT A-T-IL OSE ?

— Tu te répètes.

Pour toutes réponses, Lynn donne un violent coup de pied dans le mur. Félix approuve, mais ça ne l'arrange pas - Mia peint juste à coté, et elle a beau avoir mit un opéra en fond sonore, elle va les entendre et s'inquiéter. Le jeune homme déteste voir Mia s'inquiéter. Et pour l'instant, il a besoin que sa cliente soit opérationnelle et lui donne des informations viables sur cette Amélia Thurstone, qui lui parait bien plus intéressante que l'audace présumée de Néran.

Il se rapproche de Lynn et lui tapote gentiment le dos en expliquant d'une voix apaisante :

— Allons, allons, tu ne devrais pas te mettre dans un état pareil pour lui. Il ne le mérite pas.

Elle tremble sous ses doigts. De colère ou de tristesse réprimée ? Un peu des deux, souffle son instinct, en tous cas elle a besoin de réconfort.

Sauf qu'elle ne semble pas de cet avis. Se tournant vers Félix, elle lui attrape le visage d'une main et, tout en le fusillant d'un regard noir, gronde :

— Qu'est-ce que tu es en train de faire ?

— Quoi ? demande Félix, sincèrement surpris par sa réaction.

— Ne t'avise plus jamais d'utiliser tes trucs de manipulation sur moi. Tu n'es pas mon ami, tu n'es pas de ma famille, tu ne sais rien de moi et je ne sais rien de toi, et surtout aucun d'entre nous n'en a quoi que ce soit à faire des émotions de l'autre, c'est comme ça depuis le début et ça va continuer comme ça, c'est bien clair ? Je ne te paie pas pour me sortir ce genre de conneries !

Elle le lâche et retourne s'asseoir sur le canapé, toujours furieuse. Avec un soupir, Félix proteste :

— Tu es injuste. Je vois que tu es bouleversée, c'est normal que j'essaye de te faire te sentir mieux, non ? Ce n'est pas parce que j'ai un bon instinct pour trouver quoi dire que c'est de la manipulation.

— Je m'en fous. Viens, on a du travail.

Oui, ils ont du travail et le jeune homme a hâte de s'y mettre, mais le reproche lui reste en travers de la gorge. Comment est-il censé aider les gens sans leur dire ce qu'ils ont envie d'entendre ? Même si ses mots et son attitude ne sont pas sincères, son intention l'est. Ça devrait compter.

Puisque Lynn ne veut pas de sa gentillesse, Félix part sur une autre piste pour arrêter ses grommellements :

— Pourquoi tu ne m'as pas parlé de ces menaces de mort ? C'était une piste importante !

— Pfff, des menaces comme ça, j'en reçois toutes les semaines ! Et jamais il ne s'est inquiété ! Pourquoi est-ce qu'il est parti en vrille sur cette histoire, sérieusement ?

— On va reprendre depuis le début. Explique-moi tout ce qui s'est passé autour du contrat Hailcourt.

— Mais rien ! C'est juste un investissement comme on en fait toute l'année. Une technologie prometteuse mais coûteuse, qui entre tout juste dans sa phase commercialisable, on s'attend à de nombreux retards et ajustements avant qu'elle ne devienne vraiment rentable. D'où l'intérêt de se placer dès maintenant, évidemment.

— Mais c'est quoi, au juste, Hailcourt ?

— Une entreprise qui crée des implants cérébraux de lecture, ça sert pour actionner des prothèses ou des exosquelettes directement par la pensée, ou recréer des voix artificielles pour ceux qui ne peuvent plus parler, ce genre de chose... Ils ont développé une toute nouvelle interface, plus pratique et nettement moins coûteuse. C'est pour des applications médicales uniquement, avec toutes les autorisations légales, un cadre éthique strict, des partenariats avec des chercheurs, bref tout ce qu'il faut pour un secteur de pointe un peu sensible. Mes avocats ont pris un temps fou pour tout vérifier, mais tout était parfaitement carré. Ils avaient besoin d'investissements importants et très vite, donc j'en ai profité. C'est un secteur prometteur. Je n'étais pas seule sur ce coup-là, mais j'avais réussi à les convaincre in extremis en acceptant une clause dans leur contrat : je ne pourrais pas les revendre s'ils n'acceptaient pas l'acheteur.

— Ça, ce n'est pas une pratique très courante, non ?

— Non, pas vraiment, mais ça se fait. Dans ce genre de domaine, si l'entreprise est achetée pour être découpée en morceaux et revendus à part, c'est un savoir très spécifique qui est perdu.

— Et avec ta disparition, qu'est-ce qui s'est passé ? Tu disais que c'était très urgent, non ?

— Oui, ils ont trouvé d'autres investisseurs, mais pas moyen de savoir qui... Tu peux essayer en interrogeant le CEO, j'imagine...

— Exactement. On doit savoir à qui le crime profite.

Lynn commence à taper sur l'ordinateur, les sourcils froncés.

— Ce qu'ils cherchent, ce ne sont pas des bénéfices extraordinaires, il faut avoir les reins solides rien que pour soutenir ce genre de boite jusqu'à ce qu'elle soit rentable... Donc ça doit avoir un rapport avec la technologie.

— Ils ne t'ont pas fait un topo complet avant que tu investisses ?

— Globalement, mais ce genre de choses est marqueté au millimètre. S'il y a un potentiel qu'ils n'ont pas eu envie de mettre en avant, ce n'est pas moi qui peut le voir. C'est pour ça que je paye des experts. Je leur demande un compte-rendu plus complet.

Elle hésite :

— Des idées de question à leur poser ? Je ne sais même pas comment formuler ça... "Cherchez quelque chose qui pourrait être détourné ?"

— "Lister toutes les utilisations possibles de cette technologie si on ignore toutes la législation du domaine".

— Investir dans la société ne les rend pas au-dessus des lois, tu sais...

— Ils n'ont pas besoin que Hailcourt fasse quoi que ce soit d'illégal. Ça n'a rien de difficile de trouver des personnes pour faire la mise en oeuvre au marché noir, ni du matériel. Ce qu'il leur faut, c'est le savoir.

Lynn frissonne.

— Tu dis ça comme si c'était la mafia...

— On parle de kidnapping et meurtre, comment ça peut ne pas impliquer la mafia d'une manière ou d'une autre ?

— Non, non, ce n'étaient que des menaces, et pour l'enlèvement Néran t'a expliqué que ça venait d'Amélia, ça n'a rien à voir !

— Pourquoi ?

— Crois-moi, si tu la connaissais, tu verrais à quel point ton hypothèse est ridicule !

— Justement, parlons d'elle. J'ai l'impression que c'est un personnage très intéressant.

— Ce que je voudrais surtout savoir, c'est comment cette petite garce a réussi à tourner la tête à mon mari ! Rah, ça me rend folle rien que d'y penser !

— Il ne t'a pas trompée, si c'est ça que tu imagines.

— Comment tu peux le savoir ?

— Je le sais, c'est tout. Je te dirai bien de me faire confiance, mais il parait que c'est de la manipulation, alors...

— Ne recommence pas à m'énerver ! Non, je ne peux pas avoir confiance en toi, et surtout pas maintenant !

— Hé, je t'ai sauvée je te rappelle ! Et est-ce que je t'ai donné la moindre raison de douter de moi depuis qu'on se connait ?

— Bien sûr. Tu mens beaucoup trop bien. Ça donne la chair de poule de te voir aussi à l'aise avec Mia alors que tu la manipules comme une poupée. Je sais que tu en fais autant avec moi. Pourquoi est-ce que je devrais t'écouter ? Tu es dangereux !

— Si tu vois de la manipulation à chaque fois que je suis gentil avec quelqu'un, c'est toi qui a un problème ! J'aime beaucoup Mia ! Et ta tête de pioche aussi, je l'aimais bien ! Et au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je n'ai personne d'autre dans ma vie, moi !

— Arrêtes avec ces histoires ! Tu ne vois pas que plus tu parles, moins je peux te croire ? Quand ça vient de toi, si ça sonne juste, c'est que c'est un mensonge, si ça sonne faux, c'est que tu veux que je crois l'inverse, si tu as l'air de me cacher des choses, c'est pour que je te pose la question !

Pour la première fois de ses souvenirs, Félix ne sait absolument pas quoi dire. Non seulement il n'a aucune idée de ce qui pourrait apaiser la situation, mais il ne sait même pas ce qu'il aurait envie de dire s'il n'y avait aucune conséquence. Comment il en est arrivé là ? Il a juste essayé de faire au mieux !

Mais il est resté trop longtemps avec les mêmes personnes, et surtout il a montré deux personnalités différentes en même temps. Lynn l'a vu passer de Léo à Félix sans le moindre souci ni scrupule, et elle a compris que Félix aussi n'était qu'un leurre, une personnalité qu'il endosse pour qu'elle le voit comme un professionnel fiable.

Elle a raison sur un point : Félix n'existe pas plus que Léo, et il est d'ailleurs beaucoup moins agréable à incarner. Félix est cynique, se méfie de tout et de tout le monde, et il est prêt à tout pour arriver à ses fins et pour prouver qu'il est le meilleur.

Mais Félix s'est mis à exister parce que c'était ce que Lynn voulait. Dans sa panique, c'était quelqu'un en qui elle pouvait croire. L'entendre le reprocher maintenant est profondément injuste. Et le laisse exposé. Il ne sait toujours pas qui il est s'il n'est pas Félix. Elle n'a pas le droit de le lui enlever.

Et elle ne doit pas le savoir. Elle a déjà beaucoup trop d'emprise sur lui. Jamais Lynn n'a dit qu'elle voulait son bien. Si tout se passe comme il le lui a promis, elle le paiera et l'oubliera, sinon elle le dénoncera aux surinspecteurs, et si ça se trouve elle compte faire les deux à la fois. Il lui a laissé prendre trop d'importance dans le peu qu'il sait de sa vie.

Il hausse les épaules et joue l'indifférence :

— Très bien, tu ne m'aimes pas et tu n'aimes pas mes méthodes, j'ai compris. Peu importe. Ce qui compte, c'est que tu gardes en tête qu'elles sont efficaces. Alors, cette Amélia ?

— Qu'est-ce que je peux dire... Elle est... Elle a toujours l'air trop parfaite pour être humaine. Toujours impeccable, toujours le mot qu'il faut, toujours une longueur d'avance. Elle est très intelligente, ça c'est sûr. Elle a une très bonne sensibilité pour saisir les gens, comme toi, et elle l'utilise pour arriver à ses fins. Je pense qu'elle aurait les qualités pour être clonée, si elle n'avait pas aussi un cœur de pierre.

— C'est gênant ?

— Pas pour son métier. Elle se renseigne sur les gens, leurs forces et leurs faiblesses, elle conclut des alliances, elle les trahit, elle ne gagnerait rien à faire dans le sentimental. Dans le milieu, on la respecte... et c'est vrai qu'elle fait peur à certains, mais il n'y a aucune raison. On ne fait pas un boulot pour les âmes sensibles.

— Tu l'aurais pensée capable de recruter des criminels pour organiser un enlèvement ?

— Honnêtement ? Oui. Mais pas un meurtre. Pour elle, le plus important c'est de ne pas se salir les mains. Et toi tu ne l'as jamais vue ? Ce n'est pas elle qui t'a recruté ?

Qui sait ? Le docteur de l'équipe, qui avait l'air d'être l'homme de main en chef. D'ailleurs, Félix devrait leur passer un petit coup de fil, à cette bande. Il faut qu'il garde Lynn motivée à l'écouter et qu'il gratte d'autres informations sur son recrutement et sur cette Amélia, dont le profil lui plait de plus en plus.

— Je ne me souviens pas de l'avoir vue, non. Mais je ne vais pas tarder à corriger ça...

— Il vaut mieux chercher les nouveaux investisseurs de Hailcourt, c'est logique...

— Crois mon instinct. Cette fille est le pivot autour duquel tourne toute cette affaire. C'est elle qu'il faut que j'interroge.

Après avoir soupiré mélodramatiquement, Lynn demande :

— Après tout, est-ce que j'ai le choix ?

— Oh, j'adore discuter avec toi, tu es toujours d'excellent conseil. Mais oui, c'est moi le professionnel des embrouilles. Fais-moi confiance. Autant que tu le peux."

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