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Première touche


Le jeune homme sait qui a utilisé la trahison du sosie de Lynn Dlera : un simple recoupement entre le profil psychologique adéquat (deviné par son obscur et si utile sixième sens), les comptes de la société espionnés par Marwon Dlera, les possibilités matérielles, les indices récoltés à l'ancienne. Il est parti du profil pour ensuite vérifier que le reste concordait et le reste concorde.

Tout indique de plus qu'il ne tient là encore qu'une marionnette agissant pour le compte de quelqu'un de beaucoup plus puissant, quelqu'un pour qui la disparition de Lynn n'aurait été qu'une affaire au milieu d'autres affaires rapportant des milliards de crédit à chaque minute, le genre d'affaires demandant habilité, sang-froid et absence totale de la moindre empathie.

C'est une impression générale, comme une marque que cette personne aurait laissé sur le pauvre O'roule, mais si le garçon parvient à prendre au piège le marionnettiste il aura alors un "ami" largement assez puissant pour échapper aux clones. Pas question de lui donner Lynn et il n'a pas l'intention de laisser quelqu'un comme ça continuer tranquillement ses petites activités, mais une chose à la fois.

Pour le moment, le plus urgent, ce sont les clones. Altran en personne patrouille dans le coin, sans doute après avoir éliminé les quartiers semblables d'une dizaines de villes dans plusieurs pays de sa liste de zones suspectes.

De nombreuses personnes seraient prêtes à le dénoncer. Il force son talent au maximum, presque jusqu'au point de rupture, pour repérer à l'avance des gens capables de faire le lien entre lui et les photos affichées sur les murs et surtout capables de le trahir.

Il craint surtout quelqu'un de fiable mais observateur qui parlerait de lui à quelqu'un de non fiable qui irait le dénoncer contre une belle prime. Il sait que c'est possible. Les gens font confiance à n'importe qui.

Pour le moment, il parvient à passer les barrages de sécurité sans passer de test ADN, en tant qu'accompagnateur d'un groupe de jeunes rebelles fortunés. Mais ça ne va durer. En fait, étant donné le niveau d'impunité des clones, il est même étonnant qu'Altran et ses sbires laissent ce genre de choses continuer... c'est donc voulu dans leur piège.

Il ne doit pas non plus les imaginer tout-puissants. C'est exactement pour ça que des rumeurs tenant plutôt de la légende circulent sur eux, ils comptent là-dessus et il ne faut pas se laisser avoir comme ça.

Le jeune homme a préparé ce qu'il a pu, mais son plan est risqué, c'est un véritable quitte ou double, donc le double serait la victoire sur le marionnettiste et les clones, et le quitte serait sa propre mort plus ou moins douloureuse. C'est justement parce que les clones sont si proches qu'il n'hésite pas à tenter sa chance. Tout plutôt que de se faire attraper.


L'appartement est tout juste assez sombre pour mettre une ambiance angoissante, mais pas assez pour se cogner dans les meubles. Son propriétaire a le sens de la mise en scène. Félix apprécie. Il l'a aussi.

« Bonsoir, monsieur ?.. l'accueille une voix de femme calme et assurée.

‒ Bond. James Bond, répond le jeune homme.

Un éclair dans les ombres de l'appartement, son interlocutrice a sourit.

‒ J'avais cru comprendre qu'on vous appelait Félix.

‒ C'est un nom d'emprunt.

‒ Je suppose que vous savez qui je suis.

‒ Bien sûr que non. Vous avez un faux nom et vous m'avez donné rendez-vous à une adresse bidon pour pouvoir me jauger avant que je vous guide jusqu'à Lynn Dlera. Je ne distingue même pas votre visage. Et, plus important encore, je ne sais pas pour qui vous travaillez ni à combien de zéro ça se chiffre. »

La femme rit. A la voix, elle est plus jeune que Lynn, elle doit avoir une trentaine d'années. Elle a le sens de l'humour et se pense maîtresse de la situation.

Le garçon l'a fait sortir de sa tanière en mettant un sacré coup de pied dans la fourmilière de son organisation, à savoir une bombe incendiaire devant les bureaux où selon O'roule (une fois correctement et un peu méchamment mis au pied du mur, O'roule était devenu très, très coopératif) elle gérait ses stocks.

Il a envoyé un adolescent rebelle rencontré dans un bar pour placer la bombe sans prendre de risques lui-même, mais elle sait que c'est lui, il sait qu'elle le sait, et ils savent tous les deux qu'elle a prévu de se débarrasser de lui après lui avoir écorché la peau à la râpe à bois. Ou quelque chose dans ce goût-là.

Il espérait bien qu'elle tente quelque chose contre lui en personne et a agité l'appât de Lynn assez maladroitement pour qu'elle s'imagine pouvoir le manipuler sans mal. Dans ce genre de jeux il sait très bien se faire sous-estimer avant de porter le coup fatal.

Evidemment, il est seul avec elle, sur son terrain à elle, entouré de ses hommes à elle, sans le moindre levier fiable pour le moment où elle en aura assez de jouer avec lui et lèvera le masque. Ce qui n'est pas une situation confortable.

La femme se fait appeler Pam Rosewood et a sans doute assez de crimes à son actif pour faire passer le jeune homme (quoi qu'il ai commis de son coté) pour un enfant de chœur. S'il arrive à avoir pression sur elle, les clones ne lui poseront plus le moindre problème. Rien que pouvoir la rencontrer, distinguer sa silhouette dans la pénombre et les grandes lignes de son visage étonnamment poupin, est un privilège rare.

Il lui sourit aussi. Exactement le même sourire qu'elle. Des sourires de requins. En dehors de toutes ses implications, la scène l'amuse énormément. Il se sent dans son élément, deux professionnels en train de mentir, jouant leurs vies sur des sourires comme ils auraient parié au poker le nombre de balles qu'ils mettraient dans leurs revolvers avant de s'entretuer.

C'est sans doute une des raisons qui a fait de lui un méchant, il aime cette montée d'adrénaline qui shoote juste assez pour que les savants calculs de la raison aient un goût unique, doux comme le tranchant d'une lame. Il se marre. Le combat est beau à voir et il a tout misé sur le challenger.

« Je suis Pam Rosewood et c'est moi qui vais m'occuper de Mme Dlera.

‒ Parfait. Sauf que ça a changé.

Ne pas paraître suffisant. Félix ne veut pas passer pour un imbécile, juste lui faire croire qu'il est légèrement moins intelligent qu'il l'est vraiment, en espérant que l'effet de surprise suffise.

Pam montre un léger étonnement convenu. Peut-être même va-t-elle jusqu'au hausser un sourcil, c'est dur à dire dans le noir.

‒ Et quel est le nouveau plan ?

‒ Je suis à vendre.

‒ Pourquoi ?

‒ Parce que ça rapporte et que j'ai les clones aux fesses.

‒ Deux excellentes raisons pour vous, M. Bond. Qu'est-ce que moi ou mes employeurs y gagneraient ?

‒ Déjà, laissons tomber les masques, vous voulez bien ? On parlera plus confortablement. Vous ne voulez pas Dlera pour la sauver de ses mystérieux ravisseurs mais pour la tuer, ce qui aurait d'ailleurs été fait depuis longtemps si je ne l'avais pas enlevée à mon tour. Je sais que votre employeur a intérêt à ce qu'elle meure parce qu'ainsi la partie pharmacologie d'O.N.I. serait dirigée par O'roule, un charmant garçon qui vous est tout dévoué. Vous avez donc intérêt à m'employer parce que je suis quelqu'un de doué et de tout disposé à être dévoué aussi, et pour pas cher si on me débarrasse des clones.

‒ C'est pour ça que tu as enlevé Dlera ? demande Pam sur un ton menaçant.

A présent que le jeune homme a laissé tombé une partie du masque, elle a du mal à cacher sa colère – et elle est bien le genre de personnes dont la colère est extrêmement douloureuse.

Mais elle ne lui avoue pas que c'est bien elle qui dirige la très officieuse Armée A, branche criminelle et vitale d'un complexe financier international très actif depuis la dernière enquête de l'équipe 5, et n'ordonne pas à ses hommes de l'exécuter.

Autrement dit, elle est en train de le faire travailler pour elle à l'essai, lui accordant pour commencer le droit de continuer à respirer alors qu'il en sait beaucoup trop long pour son propre bien et qu'il lui a fauché sa proie. Dans le crime comme dans toutes les sociétés, un cerveau bien formé et forcé d'obéir est un atout qui ne se néglige pas.

‒ Si je ne l'avais pas enlevée, je n'aurais jamais su pour qui je travaillais et je n'aurais jamais pu remonter assez haut pour me trouver un protecteur assez puissant. Pourquoi croyez-vous que j'ai accepté de participer à cette petite opération comme un simple employé ? Je peux faire mieux.

‒ Comme quoi ?

Pam s'est rapprochée du jeune homme. Il pense qu'un homme tapis dans l'ombre est sans doute en train de braquer une arme sur lui, prêt à le tuer au moindre mouvement suspect. Il ne quitte pas des yeux les yeux de son interlocutrice.

‒ Je suis quelqu'un de très... convaincant. C'est mon talent. »

Et ça marche. Il a dit ce qu'il fallait, sur le ton qu'il fallait, il a créé un personnage tel que Rosewood l'accepterait, ET ÇA MARCHE !

Il continue parce qu'une femme pareille ne se rend pas si vite, il lui décrit ses exploits réels et imaginaires, explique ses possibilités, mais il sait que le petit déclic a eu lieu, qu'elle a décidé de lui laisser sa chance, il l'a senti et donc en est sûr. Il a gagné.

Lorsqu'ils se séparent, Félix ne sait toujours pas comment il compte continuer à protéger Lynn alors qu'il doit la livrer dans les deux heures à un endroit convenu, mais il se fait confiance pour trouver un plan et gagner du temps. Au pire il improvisera. En tous cas, quoi qu'il ait pu être, maintenant il est prêt à tout pour ne jamais renier ses principes, prêt à mourir plutôt que de laisser qui que ce soit tuer celle qu'il a pris sous sa protection. Il vivra selon ses propres choix, ou pas du tout.

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