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Kidnapping


Dans une rue tranquille, un jeune homme fume, toute son attention apparemment concentrée sur le bout rougeoyant de sa cigarette. Devant lui passe une caméra volante de la police métropolitaine, des insultes sont taguées au fluo sur ses propulseurs mais tous ses voyants sont opérationnels – c'est un quartier relativement aisé par ici.

Le garçon a entre 15 et 20 ans et il se fond si naturellement dans le décor que c'est à peine si l'intelligence artificielle de la caméra le remarque. Il n'est pas camouflé comme quelqu'un qui s'habillerai couleur muraille ou se cacherai entre deux poubelles, ce qui provoquerai un décalage suspect entre ses capteurs thermiques et optiques et attirerait l'attention de la caméra. Il a juste une façon de se tenir, de se comporter, qui indique de façon parfaitement claire qu'il est à sa place naturelle. Le trottoir a été créé pour qu'il le foule, la cigarette pour qu'il la fume, le panneau publicitaire pour qu'il s'appuie négligemment dessus.

La caméra l'enregistre et l'envoie au central puisqu'elle est programmée pour ça puis un vérificateur humain passe ces images dans le fichier des "rien à signaler". La machine poursuit son chemin. Le jeune homme éteint sa cigarette – il déteste fumer – et reprend sa route. Il appartient au décor et les gens qui s'écartent poliment pour le laisser passer oublieront dans moins d'une minutes qu'ils ont croisé quelqu'un.

Lorsqu'il entre dans la banque, sa stature, sa façon de bouger changent imperceptiblement. Il a toujours l'air anodin de quelqu'un de parfaitement à sa place. Mais à présent on peut lire dans certains de ses gestes que cette attitude naturelle cache un fauve sur le qui-vive.

Le garçon sait que ses complices l'observent et il sait leur montrer à eux, et à eux seulement, qu'il est bien un dur. Il ne veut surtout pas que les autres se posent des questions sur sa présence. Lui s'en pose suffisamment.

La vingtaine de clients fait patiemment la queue en attendant leur tour de faire reconnaître leur iris et avoir accès aux salles parfaitement sécurisées d'où ils pourront effectuer leurs transactions. Il y a longtemps qu'on ne trouve plus d'argent dans les banques et aucun élément informatique vital n'est stocké dans un endroit auquel le public aurait accès. Braquer une banque qui n'est pas virtuelle ne sert à rien. Leur but est un kidnapping.

La femme est facile à trouver, elle a cherché à camoufler son visage sous des lunettes holo et un chapeau à bord tombant qui jurent avec sa grâce et son allure d'habituée des salons chics. Grande, mince, les cheveux courts argentés et irisés, elle est une incarnation des derniers canons de la mode, et lui trouver des sosies valables a été grandement facilité par leur usage intensif à toutes de la chirurgie esthétique - visage anguleux de rigueur cette année.

Le garçon attend bien sagement qu'elle passe l'analyse d'iris. Piratant ce programme, l'une de leurs complice doit à l'heure actuelle vérifier que l'iris correspond à leur cible. C'est Ajar, un grand homme trop menaçant pour un endroit aussi paisible, qui reçoit le signal de validation. Le jeune homme ne le regarde même pas leur faire un signe de tête aussi discret qu'une bourgeoise dansant la rumba dans un supermarché. Il le sait très bien que c'est elle.

Sa part du travail consiste à l'entraîner dans un endroit discret d'où ils pourront l'enlever sans risque. Le jeune homme avait peur avant d'entrer ici et n'avait pas réussi à trouver la moindre histoire assez convaincante pour attraper la présidente de l'O.N.I, l'une des plus importantes multinationales de l'hémisphère nord et en théorie un génie. Maintenant qu'il l'a vue, il n'a plus aucun doute sur ses chances de réussir. Lynn Dlera est peut-être un génie et un requin dur comme l'acier en affaires, le garçon est sûr que c'est une sensible dans sa vie privée. Il le sent. Il l'aura facilement.

Il change encore. Rien de visible, mais cette fois un examen consciencieux ne décèlerait pas un type parfaitement normal dans un univers parfaitement normal, mais un adolescent blessé par la vie qui attend patiemment le coup de grâce. Son regard se perd dans une rêverie intérieure. Il s'avance au moment où sa cible sort et la heurte, puis il se retourne, met ses deux mains devant sa bouche dans une attitude d'excuse enfantine, écarquille de grands yeux innocents et dit : « Oh, pardon ! ».

Lynn lui fait signe que ce n'est rien, que tout va bien. Il lui sourit alors, pas un sourire charmeur mais un sourire charmant, laissant apparaître le coté "j'ai l'habitude d'être blessé mais je reste ouvert à la vie" qu'il s'est fabriqué de toutes pièces. Le meilleur moyen pour qu'elle le suive, c'est de la laisser en apparence maîtresse de chacune de ses décisions. Il ignore comment il sait quelle attitude provoquera à coup sûr la réaction qu'il désire, mais il le sait et en use, c'est pour ça qu'on l'a engagé et on a eu raison.

Elle commence à discuter, il lui répond timidement, avec toujours une voix très douce. Tout à fait le genre d'oisillon qu'elle aime prendre sous son aile protectrice. Ils continuent à parler dans la rue. Enfin le jeune homme lui avoue, dans un souffle, qu'il s'est enfuit de chez lui. Il refuse qu'elle l'héberge chez elle et parvient subtilement à lui donner l'idée d'aller parler à ses parents pour prendre sa défense. Le garçon n'a plus ensuite qu'à envoyer sa cible directement dans les bras de ses ravisseurs.

« Bien joué Félix ! ricane Ban.

Tout le monde dans la bande appelle le garçon Félix. Ce n'est pas son vrai nom.

‒ Qu'est-ce que vous allez en faire ? demande-t-il négligemment.

‒ T'inquiète pas pour ça. On va en prendre bien soin. »

Pour le moment, Lynn Dlera dort du sommeil du juste. Ils l'ont droguée et mis dans une voiture qu'ils doivent supposer discrète – sauf qu'aucune voiture de dépanneur n'est aussi puissante ni aussi propre. Ban et Ajar sortent les crédits de Félix tandis que la pirate surveille la prisonnière endormie.

Le jeune homme se dit qu'il pourrait facilement la jeter hors de la voiture et s'enfuir avec Lynn. On attend de lui qu'il remplisse gentiment sa part du marché et s'en aille. Mais qu'est-ce qui l'empêche de jouer pour son intérêt personnel ?

En fait, rien ne l'en empêche.

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