Date #1
[Oikawa Tooru]
Oikawa sourit d'un air particulièrement satisfait et agite deux doigts vers la caméra en signe de victoire.
-Evidemment, je ne suis pas surpris d'avoir remporté cette épreuve. Ce n'est que la première victoire d'une longue série, car comme vous le savez tous, je suis un vainqueur-né.
Il passe une main dans ses cheveux pour rajuster quelques mèches :
-J'avais donc tout prévu pour emmener Tobio-chan en date. Je suis un habitué des dates, voyez-vous, étant également un séducteur-né. Beaucoup de choses sont innées chez moi, oui, oui. Donc, j'avais pensé à un restaurant de luxe ; mais j'ai craint que Tobio ne sache apprécier la fine gastronomie et se contente de dévorer. Alors peut-être un cinéma propice à se tenir la main dans le noir ? Mais il risquerait de s'endormir. Comme vous pouvez le constater, je connais extrêmement bien mon cadet.
Il inspire, présentant son fameux profil gauche à la caméra :
-J'ai décidé d'emmener Tobio à une initiation théâtrale. Le but, après tout, c'est de communiquer nos sentiments, non ? Ils sont déjà là depuis bien longtemps, comme je le répète encore et encore, cette émission est vraiment superficielle et on connait déjà le dénouement. Donc, comme Tobio a un peu de mal à exprimer les choses, j'ai songé à passer par ce moyen pour nous mettre en scène dans diverses situations, ce qui sera l'occasion de lui déclamer mon amour -et lui le sien- dans plusieurs mises en scène. N'est-ce pas remarquablement intelligent ? Moui, on peut dire que je suis aussi un intellectuel-né.
[Date 1 : Oikawa Tooru et Kageyama Tobio au théâtre]
Kageyama et Oikawa émergent de la voiture de la production, arrêtée en double-file près d'un petit théâtre. Ils entrent, et tandis qu'ils remontent un couloir vers la salle qui leur est réservée, Oikawa tente de passer un bras autour des épaules de Kageyama :
-Pas trop stressé, Tobio-chan ?
Kageyama répond par un grommellement inintelligible et Oikawa se met à rire avec éclats, comme si son cadet venait de dire quelque chose de drôle ou tout du moins compréhensible.
Ils ne tardent pas à arriver sur une scène éclairée par des projecteurs, et sur laquelle se trouvent un panier rempli de petits papiers ainsi qu'une malle ouverte révélant divers accessoires.
-Tu es heureux de passer du temps avec Oikawa-senpai, hein ? poursuit Tooru d'un air guilleret. N'est-ce pas que j'ai bien fait de choisir cette petite activité tout à fait hors du commun et de notre zone de confort ?
-J'aurais préféré qu'on travaille le service, marmonne Tobio.
Oikawa rit de nouveau d'un air, il faut bien l'avouer, un peu forcé.
-Bon, Tobio-chan, je t'explique, enchaîne-t-il. Tu vas piocher un papier dans ce panier. Chaque papier décrit une scène que nous allons devoir jouer ensemble.
-Je ne sais pas faire ça, lâche Kageyama d'un air inintéressé.
Oikawa soupire et lance un regard vers le caméraman avant de retrouver son sourire :
-Mais si, mais si. Tu vas voir, c'est très simple. Il faut bien passer par là pour que tu me choisisses pour époux à la fin du tournage et qu'on puisse faire du volley tous les deux.
Cette dernière perspective semble légèrement réveiller Tobio. Il s'oriente donc vers le panier et en sort un papier plié en quatre qu'il ouvre et déchiffre avec difficulté :
-« Vous... êtes... dans un... »
-« Vous êtes dans une relation clandestine, lit Oikawa par-dessus son épaule. L'un et l'autre êtes en couple avec vos meilleurs amis respectifs, mais liés par une irrésistible attirance qui vous conduit à vous fréquenter dès que votre conjoint est absent. Vous jouerez une scène de retrouvailles dangereuse dans un lieu public » ».
Il recule d'un pas, l'air ravi, tandis que la main de Tobio tenant toujours les instructions retombe mollement le long de son flanc.
-Bon, super ! Pas besoin d'accessoires pour celui-là. Alors, comment s'y prend-on ? On pourrait prendre un gymnase de volley par exemple, pour rester dans un cadre familier ? Même si ça implique que nos conjoints respectifs -je suppose qu'il s'agirait de Hinata et d'Iwa-chan- soient présents aussi... et que nous ayons échappé à leur vigilance... Oh, c'est tellement excitant !
-C'est mal, déclare Kageyama.
-Hein ?
-C'est pas bien. Il ne faut pas tromper.
-Tobio-chan, c'est une mise en scène, on n'est pas véritablement en train de tromper.
-Non, ce n'est pas bien, je le fais pas.
Second regard caméra, assorti à un sourire crispé, pour Oikawa.
-C'est un jeu, Tobio-chan, juste un jeu pour nous rapprocher. De l'art. L'art est amoral, tu sais.
-Non. Prends un autre papier, décide Kageyama.
C'est visiblement interloqué -à la fois en bien et en mal- par les principes moraux de Tobio qu'Oikawa plonge sa main dans le panier et découvre un nouveau scénario :
-« C'est dans un contexte médiéval mêlé de magie que vous menez un amour »...
-Pourquoi c'est que des trucs d'amour ? se plaint Tobio qui n'a visiblement pas compris le principe de sa propre émission.
-« QUE VOUS MENEZ UN AMOUR INTERDIT. L'un est un roi-démon puissant et l'autre un archer qui a trouvé refuge dans un autre royaume. Après des mois de séparation, vous vous retrouvez à la veille d'une dernière bataille décisive qui doit causer la mort de l'un d'entre vous. Malgré les troubles de votre relation et votre engagement dans deux camps différents, votre amour est aussi fort qu'au premier jour ».
-C'est compliqué.
-Mais non, ça va aller. Viens, on va choisir des accessoires.
Oikawa se plonge dans la malle à la recherche d'accessoires adaptés, et en sort finalement un petit arc jouet pour enfant, une couronne en carton type galette des rois, un diadème de cornes rouges de diable, et un drap. Il se fait une cape de ce dernier, enfile le diadème et la couronne par-dessus, et lance l'arc à Tobio qui n'a toujours pas l'air convaincu.
-Allez, Tobio-chan, l'encourage Oikawa. On se met en situation. Nous nous aimons très fort -pas dur à jouer, eh ?- et nous avons été séparés plusieurs mois -ce qui est le cas, en plus. Sauf que je suis un roi-démon et tu t'es enfui de mon royaume malgré notre amour brûlant. C'est notre dernière nuit ensemble. Un peu d'émotion !
L'éclairage change soudain, et une lumière d'un rouge sombre embrase la scène, créant une atmosphère à la fois sensuelle et funeste. Oikawa, très à l'aise, fait le tour de la scène d'un air exagérément tourmenté, son drap-cape traînant derrière lui ; Kageyama, toujours immobile au milieu, le petit arc à la main, reste passif puis sursaute quand Tooru se précipite vers lui :
-Tobio !
Il l'enlace brièvement, mimant les retrouvailles, tandis que son cadet reste figé sans trop comprendre ce qu'on attend de lui.
-Tu m'as tellement manqué, reprend Oikawa en battant des cils, depuis que tu as quitté mon royaume ! Jour et nuit, je t'ai cherché. J'aurais retourné chaque pierre, chaque chaumière, chaque palais pour trouver ne serait-ce qu'une infime trace de ton passage.
-Euh... d'accord, dit Kageyama, se concentrant pour se mettre dans son rôle : moi, je suis un archer, je fais du tir à l'arc.
Tooru l'ignore et en profite pour lui caresser les joues et les cheveux avec affection :
-Tout ce temps, oui, tout consumé d'amour et de folie, je n'ai pensé qu'à toi. Je ne veux rien ni personne d'autre que toi. Je mourrai peut-être demain...
-Ah ?
-(Mais non, c'est le scénario, Tobio-chan). Je mourrai peut-être demain au combat, mais il faut que tu saches l'ampleur de mon amour. Tobio, je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours, je t'aimerai jusqu'à ce que chaque étoile s'éteigne et se perde à la nuit, jusqu'à ce que toute lumière soit morte, jusqu'à ce que l'espoir ait disparu de ce monde. Je suis sincère. Dis-moi ce que tu ressens en retour (à toi, vas-y, dis-moi combien tu es fou amoureux de moi).
-Je euh, je hm..., bafouille Tobio.
-Mon amour, je t'en prie, dis-moi que tu m'aimes, dis-moi que mes sentiments sont toujours réciproques. Autrement, pourquoi m'aurais-tu retrouvé ce soir, alors que nos destinées sont déjà écrites au ciel en lettres de sang ?
-Je te... Non, je n'y arrive pas, Oikawa-san, j'y comprends rien à ton jeu.
Oikawa tombe dramatiquement à genoux, attrapant les mains de Kageyama pour les presser contre son visage :
-Tu brises un cœur déjà brisé... et pourtant, il bat dans son martyr, et il ne cesse de te chérir.
-Hm. Tu devrais te relever, c'est sale par terre.
Oikawa soupire profondément et se redresse d'un air blasé, se débarrassant des accessoires :
-C'est pas ton truc le théâtre, hein ?
-Non, sinon j'aurais fait le club théâtre, Oikawa-san, pas le club volley.
Ce début de sarcasme prend Oikawa un peu au dépourvu, mais ne lui déplaît visiblement pas ; et c'est peut-être là qu'il trouve le courage de piocher un dernier scénario :
-Bon, alors. « Suite à un miracle stellaire, vous pouvez retourner quelques jours à l'époque du collège et réparer les erreurs que vous avez commises à cette période ». Intéressant, ça, non ?
La lumière change de nouveau, et la scène s'illumine d'une douce couleur bleue.
-Tu veux y réfléchir un instant, Tobio-chan ? A ce que tu me dirais si jamais on pouvait revenir à l'époque de Kitagawa Daiichi ?
Kageyama hausse les épaules. Oikawa ferme les yeux quelques secondes pour trouver ce que lui-même va dire, puis déclare :
-Tobio-chan, je suis heureux d'être ton capitaine cette année et ce serait une grande fierté pour moi de te former au poste de passeur pour que tu puisses me remplacer lorsque je serai parti au lycée. Il ne faut pas que je craigne ton talent, car moi aussi, je suis doué et travailleur. Alors, on devrait peut-être travailler ensemble et apprendre à s'apprécier en tant que kouhai et senpai.
Une telle déclaration lui a visiblement coûté, et sa voix tremble un peu sur la fin. Lorsque Tobio ouvre la bouche pour répondre, Tooru ne lui laisse pas le temps de parler, inquiet peut-être du retour de bâton :
-C'est ce que je ferais aujourd'hui, et je suis désolé que ça ne se soit pas passé comme ça, Tobio-chan. J'aurais voulu être un meilleur senpai pour toi. Les choses se sont envenimées parce que je n'avais pas confiance en moi, je suis le seul à blâmer pour ce qui s'est passé. Je, euh... je voudrais profiter de ce moment pour te présenter mes excuses. Je regrette ce qui s'est passé et j'espère que ma participation à cette émission suffit à te faire comprendre que j'aimerais faire table rase du passé et apprendre à te redécouvrir en de bien meilleurs termes.
Il reste debout, les mains jointes, la tête droite, l'anxiété transparaissant légèrement sur ses traits. Tobio cligne lentement d'un air étonné :
-Il ne faut pas t'excuser, Oikawa-san. Si je n'étais pas ton rival, et si tu n'étais pas le mien, on n'aurait jamais pu progresser comme on a fait, et on ne serait peut-être pas là aujourd'hui. Le passé est bien comme il est. Et le présent aussi.
Les yeux d'Oikawa s'emplissent de larmes :
-Tobio-chan... !
Il fait un pas vers son cadet, désireux peut-être de symboliser cette réconciliation par une étreinte, mais Kageyama ajoute dans la foulée, les yeux fatigués :
-On arrête le théâtre, maintenant ? J'ai envie de rentrer.
Oikawa s'incline.
[Pendant ce temps à la villa]
Hinata est allongé de tout son long (c'est-à-dire assez court) sur le canapé en cuir blanc du salon, un manga dans les mains. En dépit du calme supposé de l'activité, sa lecture est néanmoins ponctuée d'exclamations sauvages.
Miya Atsumu, installé aux pieds de Hinata, dans l'angle du canapé, semble faire la sieste, la bouche ouverte, sa veste MSBY nouée autour des yeux pour les protéger de la lumière.
Un peu plus loin, sur un matelas de yoga rose, Ushijima est en train de faire ses abdos, les jambes en l'air, l'expression sérieuse et concentrée.
Enfin, Romero est installé de travers dans un fauteuil, des écouteurs dans les oreilles, l'air passionné, regardant sur son téléphone ce qui semble être une télénovela brésilienne.
C'est dans ce décor inhabituellement paisible qu'apparaissent Suga et Iwaizumi, le premier accrochant le second d'une ferme main sur l'épaule :
-Bon, on sort, soyez sages.
-Hein ? balbutie Miya qui se réveille, soulevant un coin de sa veste pour laisser apparaître un œil à moitié ouvert. Qui sort ?
-Iwaizumi et moi, explicite Suga, nous sortons en ville.
-J'arrive ! crie Hinata en fermant son manga. Je mets mes chaussures !
Suga rit doucement d'un air gêné :
-Alors, Hinata, ce sera pour une autre fois. Là, je sors exclusivement avec mon futur gendre.
-Chut, s'agace Romero sans quitter son écran des yeux.
Miya ôte tout à fait la veste de ses yeux d'un air outré :
-Quoi ? Mais c'est clairement du favoritisme ! Et vous allez faire quoi, d'ailleurs ?
-Rien, rien. Juste acheter quelques petites choses qui pourraient servir pour la villa.
-Euh, intervient Iwaizumi qui semble un peu confus par la situation, tu avais parlé d'un costume et d'une bague de fiançailles. Mais c'est peut-être un peu tôt...
-Il n'est pas tôt, il est déjà seize heures, fait remarquer Ushijima désormais en position gainage.
-Et puis de toute façon, est-ce que ça vous regarde ? tranche Suga d'un air ferme. Allez viens, reprend-il en minaudant à l'attention d'Iwaizumi, il va falloir qu'on trouve un tailleur sur mesure pour faire rentrer tous ces muscles dans un joli costume blanc.
Il le pousse vers la sortie, lance un dernier « Ne brûlez rien ! » en direction du salon, puis la porte se referme sur eux deux. Atsumu jette un regard révolté à Shouyou :
-Mais sérieusement ? C'est légal ça ? Pourquoi la production ne dit rien ? Si ça se trouve demain Sugawara aura fait une formation pour devenir prêtre et les aura déjà mariés, vu comme ça va, hein !
Romero enlève ses écouteurs d'un air contrarié.
-Vous faites trop de bruit, j'arrive pas à me concentrer.
-T'as besoin de te concentrer pour regarder ça ? réplique Miya.
Le Brésilien le regarde d'un air d'incompréhension, puis, en agitant les mains :
-J'ai absolument besoin de savoir si Pedro et Helô vont rester ensemble ! La pauvre, tu te rends compte, sa mère est morte de leucémie et son père alcoolique au chômage est mort dans une rébellion de prison après avoir essayé de voler pour nourrir sa famille ! Et là, les méchants essayent de les séparer en envoyant des filles draguer Pedro et Helô vient d'arriver chez lui alors qu'il y a un incroyable quiproquo parce que Pedro est saoul et qu'une fille est là, à poil...
Il inspire pour la première fois depuis le début de sa tirade, les yeux écarquillés comme pour faire comprendre l'importance capitale de ce scénario.
-Ces gens n'existent pas, Romero, déclare alors Ushijima d'un ton où percerait presque de la condescendance.
-Peut-être qu'on peut créer un quiproquo avec Tobio, réfléchit Atsumu.
Il pose sa tête sur sa main afin de mieux réfléchir à un potentiel plan machiavélique, ses yeux perdus dans le vague :
-Et si on saoulait Tobio... ?
-Il dit toujours que moi, je le saoule, commente Hinata.
-...Comme ça, moi, je me mettrais à poil, et quand Iwaizumi entrerait, il croirait qu'il y a quelque chose entre lui et moi et il quitterait la villa...
-Il ne faut pas faire ça, dit Ushijima. Il faut se battre loyalement pour la main de Kageyama.
Tsukishima apparaît à l'entrée du salon. Cependant, loin de vouloir se mêler aux autres candidats -mais ne pouvant s'abstenir d'un regard de profond jugement-, il passe derrière eux en silence, le casque audio rabattu autour du cou, pour se rendre dans la cuisine. Atsumu soupire, puis, posant les mains sur la tête comme si celle-ci lui causait tout à coup une douleur insupportable :
-Quand je pense qu'il est en date avec Oikawa ! Ça me rend fou ! Si ça se trouve, il l'a déjà embobiné, ce sale dragueur !
-C'est vrai qu'Oikawa a l'air d'avoir beaucoup d'expérience, note Hinata d'un air contrarié. Ça va être compliqué pour nous.
-C'est clair que c'est loin d'être ton cas, ricane alors Tsukishima en revenant dans la pièce un verre d'eau à la main. C'est quoi déjà ton palmarès ? Avoir tenu la main de Yachi ?
Hinata devient aussi rouge que ses cheveux, et se trémousse d'un air embarrassé :
-C'était pas ce contexte-là, je t'ai déjà dit ! Et toi, hein ? reprend-il soudain plus agressif. Vu ton amour pour les fossiles, ça m'étonne toujours autant que tu sois ici, Kageyama n'a pas encore cinq millions d'années. Tu comptes faire comment pour le séduire ? Ecrire en hiéroglyphes ?
-Tobio ne sait déjà pas lire les kanjis, soupire Atsumu.
-Je n'ai pas besoin de beaucoup de pratique, répond Tsukishima en relevant la tête d'un air supérieur. J'ai tous les manuels utiles à disposition. D'un point de vue théorique, je suis hautement recevable en séduction, en embrassements divers et en caresses sensuelles.
Instant de silence. Puis Atsumu, Hinata et Romero explosent de rire.
-Pardon ? hurle Miya, les larmes aux yeux. J'ai jamais rien entendu d'aussi triste ! Et t'as déjà trouvé quelqu'un pour essayer ces fameuses caresses sensuelles ?
-Je me doutais que des ignares comme vous ne comprendraient pas, s'offusque Tsukishima en tournant la tête. Et non, je n'ai jamais trouvé de personne assez digne de moi pour pratiquer les choses de l'amour. Vous ne comprendrez pas ce symbolisme romantique, mais il faut que ça compte.
-Oui, c'est quand même important de choisir la bonne personne, acquiesce Hinata. Il ne faut pas faire n'importe quoi avec n'importe qui.
Miya sourit largement, croisant les mains derrière sa nuque :
-Ah ! Ce sont bien des paroles de petits jeunes, tout ça. Enfin, je peux comprendre, tout le monde n'a pas le don de la séduction comme moi. Les filles et les garçons à mes pieds, il n'y a plus qu'à choisir, et à changer quand on se rend compte que ça ne va pas. N'hésitez pas si vous voulez quelques conseils.
-Oui ! Miya-senpai ! crie Hinata en posant son front sur le cuir du canapé.
-Sans façon, décline Tsukishima d'un air dégoûté.
-C'est pas toi qui disais à Toto que tu te réservais ? intervient alors Romero en haussant un sourcil. Je pensais que tu n'avais eu personne.
-Quoi ? répond nerveusement Miya, perdant tout à coup sa superbe. Moi puceau ? Ahah ! On me l'avait pas sortie depuis longtemps celle-là ! Demande à mon frère si je suis puceau et on va voir les réponses que tu vas te prendre. Rien que la semaine dernière...
-Pourquoi on demanderait à ton frère ? murmure Tsukishima avant de changer d'expression : Ne me dis pas que...
Romero ne croit visiblement pas du tout Atsumu, mais se contente de sourire et se tourne vers le champion des Adlers.
-Et toi, alors ?
-Quoi ? Je n'ai pas suivi la conversation.
-Tu as déjà eu quelqu'un, Waka ?
-Waka ?
-EH ~ EH ~
Tsukishima, en arrière-plan, pose son verre d'eau pour écraser sa main contre son front tandis que Nicolas se remet à rire.
-Je n'ai eu personne, répond Ushijima imperturbable. J'étais concentré sur le volley. Je ne veux pas me froisser un muscle en pratiquant des exercices physiques parfois risqués et sans l'échauffement adéquat au préalable. Par ailleurs, les activités nocturnes risquent de nuire à mon rythme de sommeil. Sportivement, ce ne serait pas sérieux. Je pensais que tu le saurais, Romero.
-Oui, évidemment, assure le Brésilien autour de la tête duquel semble se dessiner une petite auréole.
-Mais t'as pas déjà un fils ? commente soudain Hinata. Ça veut dire que t'as forcément déjà...
Les quatre Japonais s'interrompent -Tsukishima lance un regard de derrière son facepalm, Atsumu se fige alors qu'il s'allongeait, Ushijima s'arrête en pleine fente, et Hinata reste penché en avant comme en équilibre.
-Quoi, vous voulez que je vous explique ? s'enthousiasme le Brésilien. C'est très simple, alors il faut-
[Pendant ce temps : Iwaizumi et Sugawara]
Sugawara, assis sur un fauteuil devant une rangée de cabine d'essayages d'un air ravi. La voix d'Iwaizumi s'élève d'une cabine :
-Non, les manches sont encore trop petites.
-Bon, très bien, répond Suga très serein, ça conforte l'idée qu'il faut du sur-mesure.
Après quelques minutes, le rideau s'ouvre, et Iwaizumi apparaît, dans son jean-T-shirt habituel, une chemise blanche sur le bras :
-Je devrais peut-être commencer par décrocher un date avec Kageyama avant de conclure le mariage, non ?
-Oui, peut-être, marmonne évasivement Suga, mais ne t'inquiète pas, tu auras des dates, c'est certain ! Je peux même m'en assurer personnellement...
Iwaizumi sourit d'un air incertain :
-Je suis très heureux de t'avoir de mon côté, Sugawara. Mais peut-être qu'on peut aussi laisser les choses se faire naturellement. Ça me rassure de savoir que tu cautionnes ma candidature, mais après tout, c'est à Kageyama de faire son choix...
-Oui, oui, naturellement, s'empresse de réagir Suga d'un ton qui manque pourtant de naturel. Et donc, pour cette alliance ?
Iwaizumi soupire, mais s'efforce de conserver un petit sourire afin d'adoucir ses propos et ne pas risquer de heurter Suga :
-Peut-être que je peux acheter quelque chose de plus discret pour aujourd'hui...
[Conclusion de la journée : Kageyama Tobio]
Kageyama, visiblement ennuyé de devoir encore passer du temps devant les caméras :
-J'aime pas trop le théâtre, mais j'étais quand même content de faire une activité avec Oikawa-san. Et puis, quand je suis rentré, Iwaizumi-san m'a offert un muffin à la myrtille, c'est vraiment gentil. Par contre, j'ai refusé le cadeau de Miya-san, je ne comprends pas pourquoi il pense que je veux une bouteille de saké alors que je ne bois pas.
Pause, puis, lentement :
-On n'a pas fait beaucoup de volley aujourd'hui...
[Conclusion de la journée : Oikawa Tooru]
Oikawa, assis gracieusement face à la caméra, des étoiles dans les yeux :
-Eh bien, mon plan a parfaitement fonctionné. Non seulement j'ai pu prouver à tous que j'étais le vainqueur tout désigné de chaque épreuve et de l'émission entière ; mais j'ai aussi pu dire à Tobio que je l'aimais, et même s'il n'a pas répondu pour cette fois, je sens que mes mots resteront profondément gravés dans son subconscient. Et puis, la partie sur le collège... Ça m'a vraiment touché qu'il ne me reproche pas ce qui s'est passé. J'ai été surpris par la sagesse de ses mots. Je...
Un petit sourire inhabituellement timide se dessine sur ses lèvres :
-Je crois que je suis vraiment en train de tomber amoureux.
[Conclusion de la journée : Ushijima Wakatoshi]
-Je suis assez confus. Je suis presque sûr que ce que Romero nous a expliqué dans le salon ne permet pas de concevoir des enfants.
[Appel à témoin : Miya Osamu]
-Bien sûr que oui. Il l'est.
[Fin de la première journée de compétition]
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