Chapitre 26 : Enfin acceptée... ?
Iris était chez les Hamato depuis déjà une semaine et, étant reconnaissante de leur hospitalité, faisait tout pour les remercier en aidant pour les tâches quotidienne comme la cuisine ou le ménage. Michelangelo lui disait qu'elle était leur invitée et qu'elle n'était pas obligée de se donner tant de mal mais à vrai dire cela la tenait occupée, ne voulant pas penser aux regards méfiants des tortues aînés ni à l'idée que si elle sortait elle recroiserait sans doute cette bête mutante qui l'avait attaquée. Elle dormait plus beaucoup en ce moment, fixant le plafond une bonne partie de la nuit, elle s'était mise à faire de violents cauchemars, enfin plutôt un violent cauchemar car c'était hélas toujours le même. Dans ce mauvais rêve elle voyait Michelangelo se battre seul sur un toit avec le chien-loup mutant, ses frères au sol, gravement blessés. Mikey se battait ardemment, semblant à bout de force, jusqu'à ce que le monstre mutant ne le mette à terre. Iris ne pouvait pas bouger comme si elle n'était que spectatrice, voyant Mikey se faire terrassé puis tabassé par ce chien-loup à coups de pieds, de crocs et de griffes. Elle hurlait sans émettre un son dans ce même cauchemar et elle se réveillait toujours dès que le mutant allait écraser la tête de Michelangelo sous son pied. Iris secoua la tête, chassant les souvenirs de son horrible cauchemar, puis termina de faire les ramens aux œufs qu'elle préparait.
- « Tu veux un coup de main bébé ? » demanda Mikey en passant la tête dans l'encadrement de la porte.
Elle sourit avant de secouer la tête. La jeune fille ne lui avait pas parlé de ce cauchemar récurant...ni du fait qu'elle ne dormait pas. Elle faisait tout pour ne pas le réveiller étant donné qu'elle dormait avec lui mais elle ne s'inquiétait pas, son cher et tendre avait le sommeil lourd.
- « Tu sais que je t'aime ? » dit-il en lui envoyant un baiser.
Iris gloussa et lui envoya également un baiser avant de plonger les ramens dans la sauce aux œufs.
- « Ça va être prêt, tu appelles tout le monde ? » fit-elle doucement.
La tortue benjamine s'exécuta. Le repas du soir se passa plutôt bien, bien qu'elle mangea à peine.
- « Chérie ça ne va pas ? Tu manges presque rien.... » s'inquiéta Mikey « D'habitude tu aimes tellement les ramens que tu en manges deux bols... »
- « Je...j'ai juste pas faim ce soir mais je me rattraperais demain... » dit-elle en lui souriant faiblement.
- « Tu as déjà dis ça hier...et avant-hier...en y repensant tu dis ça depuis que tu es ici et tu manges de moins en moins...ça ne va pas ? Parle-moi » répondit-il en lui prenant la main.
Elle évita son regard et retira sa main.
- « Laisse-moi tranquille, si j'ai pas faim, j'ai pas faim ! Fin de l'histoire ! » grogna-t-elle, les nerfs à vifs à cause du manque de sommeil.
La tortue au masque orange se tendit, ne la reconnaissant pas. Elle n'était pas comme d'habitude, jamais elle ne lui aurait parlé comme ça en temps normal. Elle avait le regard rivé sur son assiette, ignorant les frères de Mikey et Splinter qui mangeaient en la regardant de temps à autre, surprit de son humeur.
- « Iris.... » commença à insister Mikey en lui touchant l'épaule.
Iris repoussa son geste et se leva brusquement de table, faisant sursauter tout le monde, avant de quitter la cuisine. Michelangelo la fixa jusqu'à ce qu'elle passe la porte, inquiet, avant de regarder ses frères, incrédule.
- « Je...je comprends pas ce qu'elle a... » bredouilla-t-il.
- « Je pense qu'elle a besoin d'être tranquille Michelangelo, ça arrive dans un couple que l'autre veuille un moment seul » le rassura Splinter.
- « Elle est surtout bien sur les nerfs en ce moment... » fit remarquer Raphaël.
- « T'entends quoi par là ? » répliqua Mikey.
- « Ben disons que ça semble clair... » commença Raph.
- « Essaye de faire une blague de comme quoi elle a ses « périodes » et tu recevras mes ramens dans la tronche, ça te semble clair ça ? »
La tortue au masque rouge siffla entre ses dents avant que Splinter ne les rappelles à l'ordre tous les deux. Léonardo, Donatello et Raphaël s'installèrent dans le canapé pendant que Mikey alla se coucher, retrouvant Iris profondément endormie. Les trois aînés regardèrent un film d'épouvante mais c'était si ennuyeux qu'ils baillaient presque au milieu du film, enfin sauf Donatello qui réfléchissait au mystère qui entourait la protagoniste qui avait donné son prénom au film.
- « Qui c'est qui a proposé cette daube ? » se plaignit Raphael en s'enfonçant dans le canapé.
- « Je crois bien que c'est Donnie » rigola Léo.
- « Eh ! Ça m'intéresse moi ! » se défendit Donnie.
- « Franchement rien que le nom « Esther » pour un film dit « d'épouvante » tu t'attends à autre chose.... » geignit la seconde tortue aînée.
Donatello soupira d'agacement quand ils entendirent des pas derrière eux. Ils tournèrent tous la tête vers le couloir et virent Iris debout, marchant lentement, le regard vide.
- « Mais qu'est-ce... ? » souffla Léo.
La jeune fille passa lentement devant eux, ne les regardants pas, se dirigeant vers la porte qui menait à une partie abandonnée du métro et enjamba les portillons avant de disparaître du regard des tortues.
- « On dirait que... » souffla Raph, tétanisé.
- « Elle est somnambule ! Vite les gars faut la suivre avant qu'elle sorte et qu'elle se blesse ! » paniqua Donnie en se levant.
Raphaël et Léonardo le suivirent et ils poursuivirent Iris. Heureusement elle marchait d'un pas lent et tranquille comme si elle se promenait. Les trois aînés cherchaient à la dévier sans la réveiller, ayant peur de la légende de comme quoi si tu réveilles un somnambule il devenait fou à lier. Ils imaginaient d'ici la tête de Mikey si ça arrivait. La jeune fille ne fut cependant pas très coopérative jusqu'à ce que Raphaël se rend compte qu'elle marmonnait en marchant.
- « Attendez...écoutez... » souffla-t-il.
Donnie et Léo ne firent plus un bruit et écoutèrent.
- « Mikey est mort....Mikey est mort....Mikey est mort...Mikey est mort.... » marmonnait-elle d'une voix semblant sans âme.
- « Mikey est mort ? » fit Léo à voix haute.
Iris arrêta brusquement de marcher et ne marmonna plus.
- « Tiens ? » fit Donnie « Pourquoi est-ce que.... ? »
- « Mikey est mort ? » répéta Raph.
- « Je ne veux pas... » marmonna cette fois Iris.
- « Mikey est mort ? » répéta encore Raphaël.
- « JE VEUX PAS ! » hurla-t-elle soudain avant de se prendre la tête dans les mains et de tomber à genoux.
- « Merde ! » fit Raph « Je pensais pas que ça provoquerait ça... »
- « On peut rien prévoir avec les somnambules Raph » lâcha Donnie en s'agenouillant.
Iris se tint encore la tête, en larmes, se balançant d'avant en arrière.
- « Iris ? » fit-il doucement.
Elle se stoppa net et ouvrit les yeux, cette fois réveillée et terrorisée de se voir hors du lit.
- « Qu'est-ce que...je fais là ? » dit-elle d'une voix à peine inaudible.
- « Tu...as fais une crise de somnambulisme....on t'a suivis et on allait te ramener.... » articula Léo, peinant à se reprendre devant l'effroi qu'il avait ressentit après ce cri d'horreur.
Elle éclata en sanglots et se blottit contre Donnie qui fut extrêmement surprit.
- « Je..je suis si...fatiguée.... » confia-t-elle entre deux reniflements « J'arrête pas de...de voir Mikey se faire tuer...par ce gros chien mutant...j'en cauchemarde toutes les nuits....je ne me le pardonnerais jamais si ça arrivait vraiment... »
- « Oh Iris... » fit Raph, sincèrement touché par les paroles de la jeune fille.
- « Mais pourquoi tu nous en a pas parlés ? » lâcha Léo, agacé qu'elle est souffert en silence.
- « Ou du moins à Mikey ? » renchéri Donnie.
- « Pour lui dire quoi ? Que depuis que j'ai crus le perdre quand il est passé par la fenêtre avec ce « Razzar » je cauchemarde qu'il crève de ses mains ? » souffla-t-elle.
Les trois tortues gardèrent le silence.
- « Je crois que c'est la première fois que j'ai envie de le quitter pour mieux le protéger...vous aviez raison...c'est à cause de moi tout ce qui arrive....mon oncle est fou donc forcément je dois l'être... » dit-elle, la gorge serrée.
- « Ferme-la... » fit Raph.
Elle se tut et Léo et Donnie regardèrent leur frère qui semblait profondément attristé.
- « Même si t'avais été la fille d'un humain quelconque, les événements n'auraient rien changé....on a été vraiment des cons de s'acharner sur le fait que parce que tu fais partie de la famille de Stockman tu es forcément mauvaise.... On a été plus cons encore en te harcelant et en te rendant la vie impossible....on voyait juste notre frère changer et...je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'on pensait qu'il resterait indéfiniment notre « bébé ».... »
Léonardo et Donatello ne dirent pas non.
- « ...Et on partait du fait que, parce que t'étais une humaine, c'était l'amour impossible avec un grand « I »...je pense également que le fait aussi que tu étais apparentée à Stockman a été plutôt la super excuse pour qu'on te dégage de sa vie....sans apprendre à te connaître....sans te laisser vraiment le temps de te défendre et encore moins prendre le temps de t'écouter....on été tellement dans notre truc de te foutre une traîtrise sur le dos qu'on a même pas vu qu'on allait trop loin...du moins ça été mon cas...et te voir prête à quitter mon frère pour le protéger...être en larmes à l'idée de le perdre...ça m'a fait comme...un déclic... » continua Raph.
Iris l'écoutait attentivement, hébétée de voir Raphaël ainsi. Ses frères le laissèrent parler, il disait exactement ce qu'ils pensaient également.
- « On est vraiment...vraiment désolés Iris...et on ne t'en voudras pas si tu nous ne pardonnes pas tous nos actes....mais par pitié....ne quitte pas Michelangelo....pour le bonheur de mon petit frère...ne fais pas ça.... » supplia la tortue au masque rouge, les larmes aux yeux et l'émotion lui serrant la gorge.
La jeune fille les vit la fixer d'un air suppliant et elle sourit faiblement avant de pleurer cette fois de soulagement et de les enlacer tous les trois sans rien dire. Ils répondirent à son étreinte avant de la ramener sans tarder à leur repaire. Ils se quittèrent tous les quatre sans échanger un seul mot mais le cœur était pour tous plus léger.
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