*Stéphanie*
Niva est une boutique de cosmétiques située dans la rue commerçante de la grande ville. Il est 10H, les badauds commencent à papilloner d'une boutique à l'autre pour trouver la meilleure paire de chaussure, le meilleur pantalon et bien d'autres meilleurs trucs.
Sam déteste les gens qui n'avance pas, qui reste scotché face au monde de la consommation. Toutes les marques se ressemblaient : programmes de fidélité, sourires enjôleur, mannequins de toutes les couleurs mais toujours aussi minces accompagné du fameux slogan "C'est vous qui nous le dites !". Une nausée se forme au creux de l'estomac du policier, tandis que son visage cadavérique affiche toujours la plus grande neutralité. De plus, il a la désagréable sensation d'être suivi.
À côté, Harley avait l'habitude de faire du shopping, mais le boulot c'était le boulot. Ils arrivent devant les vitres immaculées de vert pomme, la couleur de la marque, ils entrent et remarquent une vendeuse à la caisse. Une jolie brune, aux mèches rouges et aux cheveux attachés. Le magasin quand à lui alternait le blanc et le vert, une représentation de la perfection avec un brin d'écologie.
-Je peux faire quelque chose pour vous ?
La brunette dont le badge indique "Stéphanie", se cripse en voyant entrer deux poulets dans son entreprise. En général et n'importe où, les gens ont peur de la police. Pourtant c'est les représentants de l'ordre.
-On voudrait vous poser quelques questions. Demande Sam, stoïque.
-Ma boutique est en ordre. Répond t-elle sèchement.
-C'est plutôt à propos de Carla Garneur.
La vendeuse blêmit, Harley hausse un sourcil face à sa réaction, la miss s'empresse de se placer devant les deux enquêteurs. Au même moment, la porte vitrée s'ouvre et une petite fille avec une sacoche rentre, sans les regarder, puis se dirige dans les rayons recouvert de tous les maquillages possibles et inimaginables.
-Je n'ai rien à voir avec elle ! Elle est partie dès qu'elle en a eu l'occasion !
Son ton est colérique, elle semblait exaspérée.
-Vous dites que Mademoiselle Garneur a démissionnée ?
Encore une fois, Sam laisse les femmes discuter entre femmes.
-Parfaitement ! Elle m'a laissé tomber. Soit disant que je l'a payais mal ! Vous imaginez ? Une si grande marque payer mal un employé. Quel toupet !
Sam ne bouge pas, Harley continue sans prendre en compte la colère du témoin.
-Nous voulons juste savoir si le matin du 28 avril Carla est venue travailler.
-Bien sûr que non ! Elle était déjà virée depuis le... 21 avril !
Tiens tiens, un discours incohérent avec celui des parents.
La supérieure croise les bras.
-Vous m'avez dit que Carla a démissionné car elle n'était pas en accord avec vous sur la rémunération ?
-Oui ! Elle est entrée, m'a insulté, elle a dit que je l'a payais pas assez, puis elle s'en est allée. Mon dieu... Depuis je dois doubler mon travail pour la remplacer.
Son ton était dramatique, nos deux compèrent, beaucoup moins.
-A t-elle été toujours comme ça au travail ?
-Et comment ! Elle n'en faisait pas une !
-Avait-elle l'air perturbée ces derniers jours ?
-Elle avait l'air toujours perturbée, elle faisait froid dans le dos. Elle parlait toute seule, criait tous le temps... Une vraie hystérique.
-Saviez-vous qu'elle a perdue son frère ?
Étrangement, la vendeuse n'était pas choquée par la nouvelle.
-Non. Je ne le savais pas.
-L'avez-vous revu après sa démission ?
-Non.
-Savez-vous ce qu'elle a fait ce 28 avril ?
-Non.
-Ce sera tout Madame, merci de votre temps. N'hésitez pas à nous contacter si vous vous souvenez de quoi que ce soit.
-Je n'y manquerai pas.
La vendeuse retourne à sa caisse après leur départ. Cathy qui s'était faufilée avait les yeux en formes d'étoiles. Elle était en plein milieu de l'enquête ! Elle adorait ça. Elle sort à pas de velours du magasin.
Sauf, qu'en sortant, Sam l'attrape par la lanière.
-Je savais qu'on était suivi. Elle était au café.
-C'est pas vrai ! S'agite t-elle de peur d'être découverte.
-Je ne l'ai pas vu. Ajoute Harley.
-Les femmes sont trop aveugles au milieux des magasins. Soupire Sam.
-LÂCHE-MOI.
Le blond la lâche, la gamine se redresse de toute sa splendeur et remet en place sa lanière d'un coup sec.
-Qui es-tu ? Demande t-il.
-Je sui-
Soudain, le téléphone d'Harley vibre, elle regarde ses messages. Les résultats du labo étaient là !
-On a enfin les résultats !
-Pas trop tôt. Râle son collègue.
-On va les regarder en détails dans la voiture.
-J'peux venir avec vouuuuus ?
-Non.
Sam agite sa grande main devant le nez de la petite fille.
-Mais je veeeuuuuux venir.
-Ce n'est pas de ton âge. Se moque le garçon. Retourne jouer à la poupée.
Piquée au vif, Cathy montre les dents, elle eu une brillante idée qui ferait taire l'insolence de cet homme.
-Si vous ne m'emmenez pas avec vous, je raconte tout à mon papa qui est journaliste.
Un frisson traverse Harley, alors que Sam ne bronche pas d'un pouce.
-Tu bluff. Affime t-il.
-Vous n'avez rien pour le prouver et vous pouvez même chercher sur le internet !
-Sam, si son père est vraiment journaliste, on va se faire défoncer par le boss.
-Je suis sûr. Elle bluff.
De toute sa petite hauteur, la gamine sourit avec défi, les mains sur les hanches.
-Tic, tac, tic, tac...
-Arf ! C'est bon tu viens, mais une fois au poste de police, tu rentres chez toi.
-OUAIS ! NANANINANÈRE !
Elle saute sur place en levant les bras.
-Harley, je te connais, je sais que parfois ton cerveau mal formé prend des mauvaises décisions. Mais là, c'est un très très mauvais choix que d'emmener une gamine sur les traces d'une criminelle.
-MAIS C'EST TROP BIEN !
Harley abaisse sa voix pendant que la gamine exultait de joie.
-Je sais, on va la ramener chez ses parents sur le chemin. On va lui montrer un petit truc qui lui plaira. Puis, on la dépose.
-Harley... Je haïs les femmes, je haïs les gosses... Là, tu m'imposes un mélange des deux.
-Je sais Sam.
Elle se tourne dans un soupire vers l'enfant.
-Viens, on monte en voiture.
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