*Celle dont on tait le nom*
Un instant de panique se transmet entre Harley et Sam. Même le grand mince ne peut rester impassible face à l'instinct de survie. Un canon est posé sur sa tête et celui de sa collègue. Un millier de possibilités leur passent par la tête, un millier de scénarios possibles, un millier de questions. Tout cela en seulement 60 secondes, longues, prenantes.
Mais nous ne sommes pas dans un film, il n'y a pas un policier courageux qui va retourner l'arme, esquiver le tir et mettre à terre l'agresseuse. Oui, la voix est clairement féminine. Bref, rien de tout cela n'est possible et l'instinct de survie pousse Sam à déposer la boîte à terre sans que les otages puissent se retourner.
Un pied fin dans une vieille basket marron rapporte la boîte tout près. Un canon se baisse, et elle récupère la boîte. Mais il est toujours impossible de se retourner, au risque de se prendre une balle de l'autre arme.
Frustration, ce sentiment se mêle à la peur. La frustration de ne rien pouvoir faire et d'être là, à attendre. Le temps est si long et il ne s'est écoulé que 180 secondes...
-Vous me laissez partir et je vous laisse vivre. Si je vous entends faire quoi que ce soit, vous êtes morts.
La voix était déterminée mais tremblante. Avait-elle l'habitude de tenir des otages en joue ?
Les pas furent lents, hésitants, puis ils se précipitèrent à toute allure. Un signe de la main, celui de Sam, il fallait la rattraper. Elle a la boîte, elle les a agressés, elle a un lien avec l'affaire. 60 secondes de plus.
Ils se lèvent d'un bond, attrapent leurs armes de service, utilisées très rarement. La peur se mêle à l'adrénaline... 10 secondes pour se précipiter dans le couloir, la fenêtre de Carla est toujours ouverte et Sam se maudit d'avoir oublié de la refermer.
Personne, 10 secondes encore pour arriver à la fenêtre où une ombre fine et gracieuse se faufile sur un arbre pour descendre. D'un geste, Sam saute pour la poursuivre, tandis qu'Harley change de direction pour repasser par l'entrée et la coincer. À la sortie, des flashs les agressent. Elle pointe son arme en criant au groupe de reculer et part vers l'arrière de la maison. Elle n'a pas le temps de réfléchir davantage.
Pendant ce court instant qui se change en minutes, Sam a sauté sur le petit toit du dessous, accroupi et peu stable. Il attrape son arme pour tirer. Il se dit que c'est trop risqué de sauter d'arbre en arbre. Il se positionne, se rappelle des gestes essentiels en 3 secondes et cherche sa cible.
Elle se retourne, elle porte un sweat sale et un jean délabré troué. Elle est jeune, et surtout, Sam la connaît, cette jeune fille aux tresses virevoltantes, c'est Maelle.
-Vous êtes en délit de fuite ! Posez votre arme et placez-vous au sol, les mains en l'air, sinon je serai dans l'obligation de tirer !
Elle le regarde d'un regard vide, sans émotion. Puis elle se retourne et court. Sam tire, visant la jambe. Elle ne doit surtout pas mourir. La balle file, une seconde, deux secondes, trois secondes, rapide et virulente.
La balle a filé, mais ce n'est pas Maelle que Sam a touché.
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