*Cathy*
Catherine Rima Travis a un surnom, Cathy !
Cathy a 12 ans !
Cathy a deux tresses marrons qui tombent sur ses épaules.
Cathy a un pantalon noir avec des poches et un tee-shirt étoilé.
Cathy veut devenir journaliste.
La chance avait été avec elle ! Alors qu'elle avait écouté son père parler d'un crime dans un lycée de la ville, elle s'était empressée de chercher des informations sur internet. N'ayant trouvé que des rumeurs et des hypothèses, elle était allée crayonner son cahier dans le café près de chez elle avec un bon chocolat chaud. Elle s'était rendue compte que deux policiers parlaient juste à côté d'elle. Qui se serait méfié d'une enfant qui dessinait ? Par intuition, elle les avait suivie à l'extérieur.
Cathy laisse pendre son gros appareil photo autour de son cou et sa sacoche près de sa hanche. Elle observe ses cibles de l'autre côté de la rue. Elle allait trouver SON scoup !
Lorsque le destin l'a conduisit à un quartier résidentiel. Elle se fit plus discrète en se cachant derrière les murs de pierres.
La rue Monfred a la particularité d'être un lieu calme et sans histoires. Les maisons étaient serrées les unes aux autres et derrière elles s'étendaient des petites parcelles de jardin.
Harley frappe à la porte des Garneur, après une attente de quelques secondes, Monsieur Garneur lui ouvre la porte. L'homme est petit, il a les traits tirés, des cheveux gris-longs partant en batailles, il semblait avoir peu dormi. Un peu plus loin, les policiers aperçoivent sa femme, asisse, la tête basse, sur un canapé en velour. Elle ressemble à sa fille. Ces deux parents sont le miroir d'une famille brisé. Rien ne pourra recoller leurs cœurs, poignardés, béants, vivants sans leurs enfants.
Sans qu'ils s'en aperçoivent, plus loin, la petite Cathy arme son appareil photo et tente de laisser trainer ses oreilles là où il ne fallait pas.
C'est parsemé de culpabilité que Harley laisse échapper ces quelques mots aux parents de Carla :
-Bonjour, je suis Harley et voici Sam. Nous sommes là pour vous parler de Carla.
Le père replace ses lunettes blanches en soupirant. Il triture nerveusement sa chemise en lançant un regard à sa femme.
-Nous ne sommes pas sûr d'être prêt à parler du sujet...
Sam beaucoup plus froid, avait lâché sèchement.
-Nous ne pourrons pas avancer sur l'enquête sans votre témoignage.
Le père se raidit et Harley le toise durement. Sam n'en a que faire, pour lui, il n'arriverai à rien sans leurs aveux.
-Entrez...
Il les laisse passer, puis chuchote une phrase inaudible à sa femme, avant de les inviter sur le canapé. Les deux flics s'assoient dans un décor parsemé de photos, de bibelots et de plantes vertes.
-Que voulez-vous savoir ? Continue l'homme attristé.
Sam laisse son équipière mener l'interrogatoire.
-Est-ce que depuis quelques temps votre fille semblait... Différente ?
La mère se cache dans ses mains en engloutissant des sanglots. Son conjoint continue :
-Oui... Elle se cachait... Depuis une semaine elle ne voulait plus nous parler, elle s'enfermait dans sa chambre. Nous pensions qu'il s'était passé quelque chose à l'école.
-Pourquoi l'école ? Il serait logique de penser que son comportement étrange viendrai du deuil.
-Non. Lorsque Kévin est mort. Elle était triste. Mais elle continuait à parler avec nous.
-Est-ce qu'elle a laissé échapper quelque chose d'innatendu ?
Le père de l'accusé se met à réfléchir sérieusement.
-Beaucoup de paroles innatendues de sa part. Ma fille est douce, passionnée et têtue. Soudainement, elle souhaitait quitter les cours, elle nous a dit aussi que sa tante était exécrable, alors qu'elle l'adore d'habitude. Elle voulait aussi qu'on déménage. Mais ma femme et moi même ne pouvions pas partir si vite.
-Quelle était sa journée avant le bal ?
-Elle était allée travailler le matin, l'après-midi elle a révisé ses cours avec Thomas et Joshua, puis, le soir, elle est rentrée se préparer et est repartie aussi vite qu'elle est venue.
Sam était tiqué par son discours et hausse un sourcil, les bras croisés.
-Donc elle vous parlait tout de même ?
-Oui, mais peu ces derniers temps. Avoue le père.
La policière aurait souhaité jeter un œil à la chambre de la gamine. Mais la police scientifique à demander de ne pas empiéter sur les affaires de la jeune fille.
-À votre avis, pourquoi aurait-elle fait ça lors du bal ?
Le désarroi se prolongeait dans les yeux bleus océan de son interlocuteur.
-Je n'en sais vraiment rien.
-Merci à vous.
"Vous" était un peu exagéré puisque seul le paternel c'était exprimé.
-Si vous vous souvenez de quoi que ce soit. Vous pouvez nous contacter.
Le duo se lève et se dirige vers l'extérieur en fermant la porte. Le regard de Sam se perd au loin, les mains enfoncés dans les poches.
-On sait quel est notre prochaine direction.
-Laquelle ?
-Ils ont parlé du travail, de la tante, des deux amis.
-Alors, allons-y.
Et la petite Cathy est prête à les suivre !
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