Samedi :

Lorsque je me réveille, encore une fois je suis seule dans le lit. En regardant autour de moi je vois Alia, Evan et Tony au niveau de la cuisine et je remarque qu'Arthur dort encore sur le ventre. Me sentant de bonne humeur, une idée de génie me traverse l'esprit. Je vais dans la cuisine prendre une bouteille vide que je remplie au robinet. Les autres me regarde bizarrement mais je n'y prête pas attention. Je me dirige doucement vers Arthur puis lui vide la bouteille dessus. Il s'agite dans tous les sens puis d'un bond, il est hors de son lit. Il est complètement perdu et trempé. Les autres sont en plein fou rire et moi je suis tellement fière de ma petite blague.

Je perds vite mon sourire quand je vois la tête d'Arthur. On dirait qu'il va me tuer. Lorsque je comprends que je suis vraiment dans la merde, je me mets à courir aussi vite que je peux et Arthur se met à me poursuivre. C'est parti pour une course poursuite dans toute la maison.

Arthur se prend tous les murs à chaque virage ce qui me fait éclater de rire. Soudain, je sens qu'on m'attrape et qu'on me soulève. J'essaye de me débattre mais impossible il a trop de force. Il me porte en sac à patate et se dirige vers l'extérieur. Oh mais je ne savais pas qu'Evan avait une piscine ! Oh attend, quoi ? Non ! Arthur fait pas ça ! L'instant d'après je suis dans l'eau complètement habillée alors qu'il se fout bien de moi. Finalement, nous sommes deux à être complètement trempés.

Nous rejoignons les autres dans la cuisine et je remarque l'heure : 10h30

- Oh merde il faut que je rentre, je dois aider mes parents à faire le ménage.
- Les gars faut que j'y aille, mes parents vont me tuer.
- D'accord mais je vais te donner des vêtements. Là tu fais pitié.

Evan revient quelque seconde plus tard avec un jogging, un tee-shirt et un pull. Je me change rapidement dans une chambre puis pars en vitesse. Je cours. Quand j'arrive, mes parents chargent la voiture.

- Ah bah enfin te voilà ! On doit rendre la maison dans une heure.
- Oui je sais, je suis désolée.

Pendant l'heure qu'il nous restait, j'ai aidé mes parents à finaliser le ménage. Comme à notre habitude, à 11h45, le propriétaire vient reprendre les clés. Et comme à chaque départ de vacances, nous prenons notre dernier repas au mcdo.

Nous mangeons tranquillement et je réalise vraiment que c'est la fin, que je pars.

Nous arrivons près de la voiture, prêt à partir.

- Bah alors Léna tu pensais partir comme ça?

Je me retourne et aperçois les 4 mongoles. Je souris puis Evan s'approche de moi.

- On a un petit quelque chose pour toi.

Il sort de derrière son dos un ballon de volley.

- C'est grâce à ça qu'on s'est rencontré donc je me suis dis que ça serait une bonne idée.

Le prend le ballon qu'il me tend et lui fait un gros câlin.

- Merci.

Tony s'approche puis me prend dans ses bras.

- Arrête de te cacher, t'es une fille superbe, me dit-il.
- Et toi continue de sourire, ça fait craquer les filles, dis-je en riant.

Il s'éloigne et Arthur ramène ses fesses.

- Bon ma petite, fais attention à toi.
- Et toi fais attention aux filles, lui dis-je en riant.

Il me prend alors lui aussi dans ses bras. Quand il se détache de moi, j'aperçois derrière lui Alia les larmes aux yeux.

- Je m'étais promis de ne pas pleurer, dit-elle d'une petite voix.

Je la prends dans mes bras et la sers fort.

- Ne m'oublie pas, me chuchote-t'elle à l'oreille.
- T'en fais pas pour ça.

Je ne veux pas la quitter, je veux rester. Quand je suis avec elle, je me sens moi-même, comme si je jouais un rôle depuis toujours et que je me révèle enfin. J'aime trop cette sensation quand je sens son corps contre le mien. J'ai l'impression de ne pas avoir assez profité.

Elle s'éloigne de moi mais je ne veux pas. Non je ne veux pas, mais je n'ai pas le choix. Et celui qui a dit « quand on veut, on peut » est un crétin parce qu'actuellement, je ne veux pas les quitter et pourtant, je ne peux pas rester.

Je les regarde une dernière fois, un dernier regard de remerciement pour ces vacances incroyables, quoi qu'il ait pu se passer.

Je monte dans la voiture mais sens que quelque chose cloche. Il me manque quelque chose. Alors que la voiture avance et que je vois mes amis me dire au revoir de la main. Je demande soudainement à mon père de s'arrêter. Je descends puis trottine jusqu'à eux.

Je pose mes mains sur les joues d'Alia et l'embrasse tendrement.

- Oh non j'hallucine ! Dit Arthur complément étonné.
- What ? Mais depuis quand ? Demande Evan.

Lorsque notre baiser se termine, je ne peux m'empêcher de sourire.

Je lui vole un dernier baiser avant de remonter dans la voiture. Mon père démarre et cette fois, pour de bon. Je rentre sur Paris.

- Depuis quand tu aimes les filles ? Demande ma mère, gênée.
- Je ne sais pas maman, je suis complètement perdue. Mais cette fille me plaisait vraiment.
- Bon bah au moins tu ne tomberas pas enceinte par accident, un soucis en moins. Dit mon père.

Mon frère lui, n'a clairement aucune réaction. Je pense qu'il s'en fiche, du moment que l'on ne me fait pas de mal et que je suis heureuse.

Pendant le trajet du retour, j'écoute de la musique puis repasse dans ma tête mes vacances. C'est étrange de ne retenir que le positif de cette expérience alors qu'au final, on a vécu l'enfer.

Pourtant, quand je pense à mon été, je pense à de merveilleuses rencontres, des fêtes, des fous rires, de belles conneries faites tous ensemble. Je pense à l'amitié, mais aussi à l'amour. Ils m'ont offert la possibilité d'être moi-même, de vivre comme je le souhaite, ne serait-ce que pendant quelques semaines. Dans cette tragédie, j'ai survécu grâce à eux. On s'est aimé, déchiré, mais on s'est surtout retrouvé.

Aujourd'hui j'ai tout gagné, je rentre à Paris, grandie et heureuse. Que rêver de mieux ?

Fin.