Chapitre 18
Mercredi :
Oh non pas maintenant ! Je veux dormir ! En plus je sais d'avance que cette journée va juste être tellement nulle.
En gros si je viens chaque année au même endroit, c'est aussi parce que j'ai de la famille qui a une maison pas très loin. Du coup, tous les ans on se retrouve pour un repas de famille. Jusqu'ici tout va bien. Le problème c'est que de ce côté de ma famille, tout le monde ne s'apprécie pas forcément. Au final personne n'a envie d'y être, pourtant tout le monde est là avec de grands sourires. Ce n'est donc pas un repas de famille mais le repas de focu, édition 2018.
Cette année feront-ils mieux que l'an passé? J'en doute puisque mon cousin avait ramené sa copine et qu'elle a fuit quelques jours après.
Enfin bon vous avez compris, je déteste cette journée tous les ans.
Heureusement pour moi, aujourd'hui c'est chez nous que le repas a lieu. Du coup je pourrais me réfugier dans ma chambre.
Mais en contrepartie, mes parents sont assez stressés. Je les entends gueuler depuis tout à l'heure pour une disposition de couverts ou pour des trucs trop cuit.
- Bon Léna, tu te lèves maintenant ! On aurait bien besoin d'aide.
- Génial.
Je râle puis me lève quand-même. Je m'habille et fais en sorte d'être un minimum potable même si l'état de ma tête à l'heure actuelle est juste horrible.
Message d'Alia:
On se voit aujourd'hui ma belle?
Message pour Alia:
Non je suis coincée toute la journée avec des gens qui me servent de famille.
Je descends et commence à jouer mon rôle de petite fille modèle. J'aide mes parents et sourit de toutes mes dents.
Message d'Alia:
Oh t'es nulle ! Je vais devoir de kidnapper?
Message pour Alia:
Je te suis sans aucun soucis. Je t'incite même à venir. Vas-y kidnappe moi je t'en prie.
La maison est prête et j'attends les invités dans mon fameux fauteuil.
- Oh non c'est pas vrai, on a oublié le pain ! Léna tu veux bien aller à la boulangerie s'il te plait?
- Évidemment.
Je prends l'argent que ma mère me laisse puis part sauver mes parents.
Message pour Alia:
Je vais à la boulangerie dans le centre, rejoins moi.
Lorsque je sors de la boulangerie, j'ai les bras remplis. Je galère comme pas possible ce qui me fait râler, mais lorsque que j'aperçois Alia, assise sur le muret, je souris automatiquement. Elle s'approche de moi et je sens dans son regard qu'elle veut me sauter dessus, prendre possession de mes lèvres.
- Besoin d'aide mademoiselle?
Elle me prend quelques baguettes des bras puis nous marchons jusqu'à chez moi.
Au niveau du tournant, juste avant ma rue, je l'arrête.
- Je ne pourrais vraiment pas te revoir aujourd'hui. Ma mère va être sur mon dos, ça ne va pas être joli à voir.
- Génial je vais devoir supporter Evan et Arthur toute seule.
- Oh bah si tu veux on échange !
Elle pose une main sur ma joue puis dépose ses lèvres sur les miennes.
- On se reverra aujourd'hui, fais moi confiance.
Elle me sourit puis part de son côté.
Lorsque j'arrive, toute ma famille est déjà là. Je vais donner les baguettes à ma mère puis me force pour dire bonjour à tout le monde.
Autre anecdote sur cette magnifique famille : je suis la seule fille parmi tous mes cousins. Oui c'est-à-dire que nous sommes 8 petits enfants et il n'y que mes parents qui ont été foutu de faire une fille ! Quand j'étais petite ça ne me dérangeait pas, j'étais la chouchoute et j'aimais jouer aux jeux de garçon. Mais aujourd'hui c'est différent. Déjà parce que je suis plus du tout la chouchoute mais l'ennemie numéro 1 et parce que mes cousins sont vraiment des abrutis. Bien évidemment il y a une exception, Louis. C'est le dernier de la tribu, le seul qui ne s'est pas fait embobiner par mon grand cousin : Dan.
Lorsque Louis me voit, il court tout de suite vers moi et me saute dessus.
- Eh mais c'est que tu as grandi toi !
- C'est parce que j'ai des supers pouvoirs maintenant, me dit-il à l'oreille.
Je fais mine d'être choquée. Ce petit a une imagination débordante, ça fait tout son charme.
Soudain, je sens une présence derrière moi. Je me retourne. Mauvaise idée.
Bouh !!!
Je lâche un petit cri, en découvrant un masque de clown à quelques centimètres de mon visage.
- Putain Dan t'es chiant ! Commence pas !
- Roh ça va c'est pas de ma faute si t'as peur d'un masque.
Il s'en va en riant avec mes autres cousins qui avaient suivi la scène à quelques mètres.
Ça va être génial je le sens. Entre mes cousins qui vont s'acharner, ma grand-mère qui va me dévisager et mes oncles qui vont me poser les mêmes questions comme chaque année : alors les garçons ?
Vous êtes prêts pour l'après-midi la plus chiante des vacances ?
Nous nous mettons à table et les plats passent de personne en personne. Mes tantes font la discussion habituelle sur l'éducation des enfants pendants que mes oncles parlent sport. Mon grand-père lui, suit toutes les conversations sans grande conviction pendant que ma grand-mère s'acharne sur ma mère en lui disant que ce n'est pas comme ça qu'on fait je ne sais quoi. Mes cousins parlent de leurs conquêtes et de leurs jeux vidéo. Moi? Je rêvasse, comme d'habitude.
- Coucou ma petite, alors comment ça va?
- Coucou David. Ça va plutôt bien et toi, répondis-je timidement à mon oncle.
- Oh bah tu sais nous le temps passe quoi. Alors tu n'as pas de garçon à nous présenter?
- Et non toujours pas, dis-je lassée.
- Elle est lesbienne c'est pour ça, lance Dan.
Ok on respire. Je vais le tuer. Mais non ça va aller, calme toi il est juste débile.
- Oui ça doit être ça, dis-je finalement.
Bon l'étape 1 est passée, j'ai réussi l'interrogatoire de mes oncles. Étape numéro 2 : les regards assassins de ma grand-mère. Je pense que je vais m'en sortir, je commence à avoir l'habitude. Ce que je redoute le plus, c'est mes cousins, ils ont le don de me mettre à bout.
Boum !! C'est une blague?! J'attire les ballons dans ma tête ou quoi? Alors oui Vincent vient clairement de me tirer dessus.
Tout le monde se fout de ma gueule et je me contiens pour ne pas exploser. Je respire puis souris.
- À ta place Vincent, j'apprendrais à viser.
Tout le monde reprend son activité comme si rien ne s'était passé, puis je décide de lire pour passer le temps.
- Bataille d'eau !!!
Je n'ai même pas le temps de réaliser ce qu'il se passe que je me reçois 4 grands vers d'eau. Je suis complètement trempée et mon livre aussi.
- Mais vous êtes sérieux ! Regardez l'état de mon livre.
- Roh t'es pas drôle l'intello. C'est ça, reste toute seule comme chaque année ! Tu t'es toujours pas fait de potes comme d'habitude. En même temps ça m'étonne pas, qui voudrait être ami avec toi? Me balance Dan
Personne ne réagit, pourtant tout le monde nous regarde. Je prends mon livre et monte dans ma chambre. Quelques minutes plus tard ma mère entre.
- Ma chérie, tu pourrais faire un petit effort quand-même. C'est pas méchant, ils veulent juste s'amuser.
- Non mais j'hallucine.
- Allez ma puce soit gentille et prépare toi on va à la plage.
Non mais c'est une blague, ils le font exprès c'est pas possible. Tout le monde voit ce qu'il se passe et personne ne dit rien. Surtout que Dan n'est pas discret, ça se voit qu'il veut m'embêter, il y a rien de gentil là dedans. Puis je suis une intello et alors? Il ne me connaît pas ! La preuve je suis même soupçonnée de meurtre. Je m'étais promis de ne pas entrer dans son jeu mais là il me rend dingue.
Je décide tout de même de me changer puis envois un message à Alia.
Message pour Alia:
Urgent. Je vais à la plage avec la clique. Rejoignez-moi. Je n'ai plus l'intention de suivre les règles.
Message d'Alia:
On arrive te sauver.
Sur le chemin jusqu'à la plage je jubile de désobéir à ma mère, qui tenait vraiment à ce que je ne vois personne aujourd'hui.
Nous installons nos serviettes les unes à côté des autres mais je préfère mettre la mienne à l'écart.
- Tu comptes rester ici comme d'habitude ou tu viens à l'eau avec nous? Me demande Dan.
- Hey Léna !
Le timing parfait ! Mes sauveurs apparaissent comme dans les films, les cheveux au vent, prêts à en découdre. Évidemment mon regard s'arrête sur ma belle brune qui viens me secourir. Lorsqu'elle arrive, je la serre dans mes bras.
- Je vais à l'eau mais pas avec vous, dis-je à l'intention de Dan.
Je saute sur le dos d'Evan qui se met à courir jusqu'à l'eau.
Pendant que je m'amuse, je vois les regards interrogateurs de ma famille ainsi que le regard dégoûté de Dan. Sa réaction me remplit d'une énorme satisfaction.
Alors que nous jouons au volley dans l'eau, quelqu'un m'attrape par derrière puis me fait brusquement couler. Alors que j'essaye de remonter, des bras puissants me maintiennent sous l'eau. Je commence à paniquer. J'essaye de remonter de toutes mes forces mais impossible. L'air me manque et j'ai peur. Quand je commence à perdre espoir, le poid qui me maintenait s'enlève et quelqu'un m'aide à remonter. En sortant enfin la tête de l'eau, j'ai du mal à respirer. Je ne me rends pas compte de ce qui se passe. J'essaye juste de respirer correctement. Lorsque je reviens un peu près à moi, je suis dans les bras d'Evan et Arthur est en train de crier sur Dan. Je n'entends pas très bien, mes oreilles sont un peu bouchées.
- Non mais t'es un grand malade toi ! Crie Arthur.
- Oh ça va je m'amusais juste avec elle on rigolait.
- Elle a l'air de rigoler? T'es vraiment un crétin.
Nous sortons de l'eau, Alia ainsi qu'Evan m'aident à marcher jusqu'à ma serviette. Je m'assois puis reprends mes esprits petit à petit. C'est alors que je remarque qu'aucun membre de ma famille n'a prêté attention à ce qui s'était passé. C'est désespérant : quand je suis tranquille dans mon coin, tout le monde cherche à me pourrir la vie mais quand on essaye de me noyer, alors là je suis plus qu'invisible.
- Tu vas mieux ? Me demande Alia en caressant ma joue.
Je secoue la tête de haut en bas en signe de réponse.
Ma mère vient nous interrompre et je m'éloigne aussitôt d'Alia.
- On peut se parler un instant s'il te plait?
Elle me prend à part, assez loin pour que personne ne nous entende.
- Je ne t'avais pas demandé de rester avec nous aujourd'hui?
- Si et je l'ai fais. Ils sont venus à la plage, coïncidence.
- Ma chérie je t'en prie, il faut que tu fasse des efforts.
- Des efforts?! Tu rigole j'espère? C'est ce que j'ai fais depuis ce matin ! Je n'ai pas arrêté de prendre sur moi ! J'ai supporté les critiques, les questions gênantes, les regards méchants de mamie et j'ai supporté mes crétins de cousin.
- Je...
- Non maman ! J'en peux plus. J'ai fait assez d'efforts. Dan vient d'essayer de me noyer alors non je n'en ferai plus. D'ailleurs je vais passer le reste de ma journée avec mes amis, avec des personnes qui eux m'apprécient.
Je m'éloigne sans attendre sa réponse. Alors que je rejoins ma bande, j'aperçois ma mère foncer en direction de la mer. Elle attrape Dan par le bras puis le sort de l'eau. D'après ce que je vois, elle l'engueule ce qui me fait sourire. Enfin ma mère ouvre les yeux, ce n'est pas trop tôt.
Lorsque ma grand-mère s'aperçoit que ma mère crie sur son petit protégé, elle débarque en trombe et s'immisce dans la dispute. Évidemment elle prend le parti de Dan mais de loin, je crois bien que ma mère ne se laisse pas faire.
J'observe cette scène, le sourire aux lèvres. J'aperçois mon père s'en mêler, ce qui me fait jubiler encore plus. C'est bien la première fois qu'ils prennent tous les deux ma défense face à ma famille. Ils ont enfin compris. Ils sont enfin de mon côté.
- Léna ? Léna? J'ai besoin d'aide pour mon château.
- D'accord Louis, j'arrive je viens t'aider.
Je vais donc aider Louis puis quelques minutes après je suis rejoins par Alia, Arthur et Evan.
- On va te construire un énorme château bonhomme, dit Evan.
- Oh oui ! En plus j'ai des figurines pour mettre dedans!
Nous passons le reste de l'après midi à construire ce fameux château pour Louis. Je pense vraiment qu'on lui a fait le plus beau des châteaux. Il lui a tellement plu que, cinq minutes plus tard, il sautait dessus pour le détruire. Je ne comprends vraiment pas les enfants. D'après les regards désespérés de mes amis, je pense que je ne suis pas la seule à penser comme ça.
L'après-midi se termine et nous décidons de partir. Je rentre de mon côté avec le reste de ma famille. Durant le trajet, j'ai le droit aux regards assassins de Dan mais je n'y prête pas attention. En vérité, l'ambiance est assez pesante. Heureusement, ils ne tardent pas à rentrer ce qui est un grand soulagement pour moi. Je peux enfin souffler.
Je vais à la douche et, en sortant, je reçois un message.
Message d'Alia:
J'ai la maison pour ce soir.
Message pour Alia:
J'arrive.
Pas la peine de me le dire deux fois. Je m'habille, préviens mes parents que je vais chez Alia puis sors.
J'attends devant son portail. Quand elle ouvre je me retrouve face à une magnifique brune en short, avec un long tee-shirt beaucoup trop grand pour elle. Comme si elle sortait de la douche, elle a un chignon fait à la vite. À vrai dire, je la trouve tellement mignonne comme ça, au naturel.
J'entre, dépose mes affaires et la rejoins dans la cuisine. Elle prépare à manger alors je viens me mettre derrière elle et passe mes bras autour de sa taille. Je dépose un baiser sur sa joue et reste collée contre elle quelques instants.
Nous mangeons la salade préparée par nos soins avec amour. Nous sommes posées dans les bras l'une de l'autre sur le canapé devant un film Netflix. C'est un film LGBT, c'est d'ailleurs pour ça que nous l'avons choisi. Pourtant je m'ennuie fortement, il est vraiment nul. L'histoire est tirée par les cheveux, les actrices sont mauvaises, le rythme trop lent. Non vraiment je ne recommande pas.
Une fois le repas terminé, je décide de débarrasser. Je dépose tout dans l'évier mais en me retournant, je suis surprise de voir Alia tout prêt de moi. Elle m'embrasse tendrement en passant ses mains dans ma nuque. Notre baiser s'intensifie. Elle s'écarte de moi puis se met à trottiner jusqu'à sa chambre en me lançant des regards qui ne trompent pas. Bon bah je crois que le film l'a passionné autant que moi. Lorsque je la rejoins, je l'attire contre moi et l'embrasse fougueusement. Ses mains viennent déboutonner ma chemise qu'elle laisse ouverte. J'enlève son tee-shirt et remarque qu'elle n'a pas de soutif en-dessous, à mon plus grand bonheur. J'embrasse son cou puis elle me pousse sur le lit. Elle se met sur moi, embrasse mon cou puis enlève mon jean qui vient rejoindre le sol. Je la fais basculer sur le côté pour pouvoir être au-dessus d'elle. J'enlève son short qui vient rejoindre mon jean. Mes mains se baladent sur son corps, tandis que mes lèvres embrassent chaque parcelle de sa peau.
- Quand ma main se dirige vers son intimité elle la retient.
- Tu veux vraiment le faire maintenant? Je veux dire, je suppose que tu ne l'as jamais fait avec une fille.
Je lui donne ma réponse en l'embrassant. Allez les gars on y croit, on ne sera peut-être pas interrompues cette fois.
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