le commençement
Histoire de vous mettre dans le bain, je m'appelle Agathe Elie et j'ai 14 ans.
Je suis anorexique, ce qui fait que contrairement aux autres filles de mon collège, je n'ai pas des formes là où il faut.
D'ailleurs, en avoir, résoudra 99 % de mes problèmes.
- tu écris quoi ?
- euh... Qui ? Moi ?... Rien du tout. Dis-je en refermant mon cahier aussi vite que j'ai pu.
Malheureusement, elle a réussi à me le piquer de ma main avant de m'en rendre compte.
-HÉ ! Rends-le moi !
Pour me mettre mal à l'aise, elle lit ce que je viens d'écrire, à haute voix, de sorte que tout le monde arrive à l'entendre :
-Je suis anorexique... Blablablablabla... Je n'ai pas de formes... Blablablablabla... En avoir, résoudra 99 % de mes problèmes... Sérieux, meuf, tu fais pitié.
Elle, c'est Louanne, et comme la totalité des filles de ma classe. Elle est insupportable, et elle fait tout pour me rendre gênée et me faire sentir complexée, comme si je n'ai pas assez de problèmes.
Toute la classe s'est mise à se moquer de moi, et comme toutes les fois qu'on le fait, je sors du cours et je me réfugie dans les toilettes des filles, où je m'enferme jusqu'à m'apaiser.
Il n'y a pas pire qu'être anorexique. On te donne d'affreux surnoms pour te rappeler à quel point, tu es "différente".
J'ai déjà eu le droit à des surnoms comme "porte", "stylo-bic", "plate", et bien sûr le fameux "squelette".
À part mon journal intime, et les gens toxiques qui ne souhaitent qu'une chose : que ma vie devient un enfer, j'ai une amie "Emma", qui malheureusement, vit à l'autre bout du monde, elle à également 14 ans. Elle habite en Floride, alors que moi, j'habite à Paris, soit 7 298 km de distance entre nous.
Chaque fois que je rencontre un problème, je la trouve à mes côtés, elle a toujours les bons mots pour me réconforter.
Assise sur la cuvette, je sors mon téléphone de ma poche, veillante à ne pas le faire tomber.
Je désactive la mode avion pour que les messages s'affichent.
Je m'aperçois alors qu'Emma vient de m'envoyer 6 messages, j'ouvre l'application WhatsApp pour les lire. Et c'est là que mon cœur se brise.
En guise de réponse, je lui envoie un message vocal de 30 secondes où je lui demande des raisons convaincantes pour m'abandonner de la sorte, tout en pleurant en entre temps :
"Emma, mais c'est... C'est injuste ce que tu fais. T'es au courant que je n'ai personne à part toi, tu es la seule qui m'accepte comme je suis, enfin qui m'acceptais... .
Qu'est-ce qui à changer, juste aide moi à comprendre pourquoi maintenant tu ne veux plus de moi...[pleure.]... S'il te plaît"
À ma surprise, elle me laisse en vue, sans même prendre la peine d'écouter le message vocal, puis me bloque... Super.
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pdv omniscient d'Emma:
Emma organisait une fête, très bon moyen pour préserver son statut de populaire.
Elle avait laissé son téléphone sur sa table de chevet, pendant qu'elle était en bas, au salon, où la fête avait déjà commencé.
Vu la grande différence d'heures entre Emma et Agathe, sois 5 heures. C'était déjà la nuit en Floride.
-Je peux m'installer dans ta chambre? Je ne me sens pas bien.
C'était une des invités qui après avoir avalé un grand bon verre d'alcool, demande à se reposer.
Emma n'avait pas d'autre choix que d'accepter, si elle tient à être en bons termes avec tout le monde.
Elle était du genre à se soucier de son nombre d'amis. Elle détestait le fait que ce dernier rétrécit.
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Une fois arrivée dans la chambre d'Emma, Lidia (car oui, elle a un nom) s'installe confortablement sur le lit.
Et c'est là qu'elle remarque que le téléphone d'Emma est juste à sa gauche. Elle profite alors de son absence, et du fait que le téléphone ne requiert ni mot de passe ni empreinte, pour lui faire un tri d'amis.
Lidia est de nature assez possessive, elle croit savoir ce qui est de mieux pour les gens, et aime contrôler la vie de chacun de ses connaissances.
C'est assez bizarre, surtout que ces deux dernières ne sont pas très proches les unes des autres.
Après que Lidia s'est "débarrassée" d'Agathe, en se faisant passer pour Emma, la bloquant, et supprimant son numéro pour qu'elle n'ait plus aucun moyen de la contacter, elle s'endort.
D'après Lidia, Agathe, aurait une certaine mauvaise influence sur Emma. Car comme elle l'a précisé dans les messages, ces deux dernières sont différentes.
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Une semaine s'est écoulée, sans plus aucune nouvelle d'Emma.
À présent, je n'ai plus personne à part, comme je les ai appelés auparavant "les gens toxiques". Et quand on a plus personne, on a souvent recours à eux, pour ne pas se sentir seul.
Ce sont généralement, des gens qui ont raté leur vie à un âge assez tôt, et ils souhaitent que les autres fassent les mêmes erreurs, pour ne pas être seuls, et partager les conséquences.
- À force d'écrire dans ce "truc", (fait référence à mon journal intime) tu vas finir par devenir folle comme le mec là-bas.
Dit-elle en désignant du doigt l'élève le plus brillant du collège. (je serais sans aucun refus de finir comme lui, au moins j'aurais un avenir studieux.)
Elle c'est, Chloé. Elle fait partie des gens toxiques.
Auparavant, je n'avais aucune idée de son existence, vu qu'elle séchait tout le temps ses cours.
Je ferme alors mon journal, puis décide de me concentrer pendant le reste du cours.
-Mais qu'est-ce que tu fais là?
-Ça ne se voit pas ? Dis-je soudain blasée.
-Meuf, tu fais vraiment pitié. Viens on s'en va d'ici.
-T'es sérieuse, on va s'faire choper.
-rohhh, mais sois cool un minimum. Je sèche les cours depuis la rentrée et je n'ai jamais eu de problèmes.
-euh... Ok. Mais tu vas faire comment pour persuader le prof de nous laisser partir ?
-Juste suis-moi sans rien dire.
J'ai cédé, car sinon elle ne va pas me laisser tranquille.
Mais c'est surtout parce que je suis sûre que le prof ne va pas nous laisser mettre un pied dehors.
Chloé se met debout, et dit en s'adressant au professeur de maths :
-MONSIEUR ! Désolé de vous interrompre, mais Agathe à un malaise. Je peux l'accompagner à l'infirmerie?
Au début, le professeur ne nous a pas crues.
Mais vu que je fais involontairement une mauvaise mine quand je suis blasée. Ça l'a fait croire que je suis vraiment malade.
Il finit alors par nous laisser partir...
_______________A suivre_______________
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