CHAPITRE 34
Bonsoir !
Comment allez-vous ? Avez-vous vu que j'ai rattrapé mon retard ?
Bon, pas le temps de parler, j'espère que le chapitre vous plaira, l'intrigue s'accélère alors que la dynamique de ce chapitre est assez lente, trouvez plus paradoxal.
Bref, je l'aime bien, j'espère qu'il vous plaira :)
Hey hey heyyyy ! Je suis suuuuuper contente (c'est Camille d'ailleurs) Ce soir, mon correspondant Norvégien arrive. Je suis stressée et excitée. Bref, le chapitre ! Super. VRAIMENT. Beau et intriguant (encore, décidément Marie, tu nous fais nous poser pleins de questions xD) et il confirme encore plus le fait que Marie a une plume merveilleuse qui dépeint à la perfection les émotions des gens. Maintenant, place à Lina ! Bonne lecture
Hey ! Lina à l'appareil ! Ceci sera une note courte pour des raisons pas évidentes à toute personne extérieure. Ma correspondante norvégienne est très sympa par messages, j'ai trop hâte de la et les rencontrer même si je stresse un peu quand même. Bref le chapitre. C'était trop bien, Camille a tout dit et surtout : attendez vous à ressentir beaucoup beaucoup d'émotions (ou c'est peut être moi qui feel Peia). Bonne lecture ^^
Bonne lecture !!
«Que peut-on fabriquer au monde de plus nécessaire pour les êtres humains que des phrases ?»
Erik Orsenna
Chapitre 34 : Des mots dépourvus de sens
J'avais fini par rentrer de chez Mya, complétement... vide. Ni particulièrement joyeuse, ni complétement triste. James me manquait toujours, mais plus autant qu'avant. Et en même temps, j'avais toujours cette boule au fond de ma gorge quand je pensais à lui. Mais j'avais envie de changer. D'être heureuse, d'avoir juste mes amis et de me sentir vivante sans avoir besoin de l'amour de James pour me prouver que j'en valais la peine.
Le manoir était encore baigné des ténèbres de la nuit, il restait peut-être deux bonnes heures avant que ne se lève la lumière dorée du petit matin. Il fallait dire que Bill m'avait ramenée avant d'aller travailler, il devait donc être un peu moins de six heures trentes, car il commençait son intervention à sept heures, sur un coffre potentiellement piégé de Gringotts.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas parcouru le manoir si tôt. Il fallait avouer que j'étais depuis toute petite, une couche-tard inconditionnée. Depuis que j'avais commencé à lire, il n'y avait pas une soirée où je m'endormais avant deux heures du matin. Ce qui expliquait que je restais au lit jusqu'à neuf heures et demi lorsque j'en avais la possibilité : durant les vacances donc. A Poudlard, Merry me réveillait dès qu'elle ouvrait l'oeil, et Merlin savait que ma meilleure amie adorait le lever du soleil sur le lac Noir. Mon pauvre sommeil en faisait les frais.
La maisonnée n'était éclairée d'aucune lumière, pourtant je savais à coup sûr que mon père me scrutait depuis son bureau octogonal du deuxième étage. Et même si ma chambre un étage au dessus, et le toit, m'appelaient, je savais qu'il souhaitait que je vienne le voir. En plus, il fallait que l'on ait une discussion, une de celles que je repoussais depuis trop longtemps et qui commençaient à m'empoisonner l'existence. Car c'était bien en songeant à la possibilité même de ma présence sur Terre - trouver plus existentiel que cela - que je toquais à la porte en chêne qui refermait son monde, qui séparait mon père en deux : l'homme que j'appelais "Papa" et l'inconnu qui travaillait comme Langue-de-Plomb pour services rendus au Ministère ; celui qui, bien des années auparavant, était un Mangemort convaincu, amoureux de la plus folle des femmes.
-Entre Cassiopeia.
Dans la pénombre, le bureau de mon père ressemblait plus à une antre de criminel qu'à un lieu de travail d'homme-d'affaires-agent-secret. Cette pensée me fit frissonner.
-C'était bien ? demanda mon père
-Oui c'était merveilleux papa. J'ai beaucoup ri, il y avait Flynn et Vanina, James et Louis, et Merry.
-Oh la petite Meadowes était là, elle aussi ?
-Evidemment, tu sais bien que notre groupe est inséparable.
-C'est la seule certitude que j'ai en effet.
Mon père et Henrietta avaient tout deux toujours eu une vive affection pour Merry. Je ne me l'expliquai pas, d'autant que c'était la seule de mes amis à ne pas être de sang pur - sa mère était une grande sportive moldue. James et Louis avaient eu bien plus de mal que la blonde à se faire accepter, et ce, malgré toutes les attentions qu'ils m'avaient prodiguées dès mon entrée à Gryffondor, ainsi que le statut de leur sang.
Mais eux, comme moi, savaient que nous serions toujours ensemble. Toujours dans le même camp. Nous apprendrions, et lutterions s'il le fallait, d'un même accord. Nous étions inséparables, c'était une certitude.
La seule lueur d'espoir inconditionnelle dans le chaos qu'était ma vie.
-Papa... Je voulais te demander quelque chose.
-Vas-y Cassiopeia
-Tu sais, Maman. Elle était morte, quand je suis née... Pas vrai ?
-Et bien... Je suppose qu'il était grand temps que l'on en parle.
-Explique-moi papa s'il te plaît.
Cette phrase me fit revenir une dizaine d'années auparavant, à l'époque où j'étais encore, pour la Communauté Magique, "la somptueuse fille de Bellatrix", bien avant que je ne sois plus qu'une suite de questionnements sur une fille de Mangemorts à Gryffondor. J'étais très belle, étant enfant, malicieuse à souhait, une véritable comique ambulante, qui se pavanait a à peine 4 ans dans ses vêtements de créateurs, avec sa grousse bouille, ses boucles de jais et ses yeux verts d'eau. J'avais fait un véritable carnage dans les soirées mondaines, à l'époque où j'y étais encore invitée. Je me souvenais parfaitement de l'influence que mon père avait sur la Communauté Magique : un mélange de respect et de crainte ; quelque chose d'effroyablement nouveau pour lui qui n'avait jusqu'alors qu'été le mari de Bellatrix Lestrange. Un mari riche, bel homme et amoureux : un pigeon parfait pour qu'elle mène à bien tous ses affreux projets. Et moi, j'étais le miracle de cet homme à présent sous les feux des projecteurs : un enfant qu'il n'avait jamais attendu, et dont il avait toujours rêvé. Son trésor. Son héritière. Et bien plus tard, sa déception.
De cette époque, j'avais des souvenirs très précis, peut-être les meilleurs de ma vie entière. A chaque fois qu'une personne sortait du bureau de mon père, nous avions le même rituel :
"-Papa ?
-Oui ma petite Cassie
-Tu l'aimes bien celui-là ?
-C'est compliqué...
-Explique-moi papa s'il te plaît."
La voix de mon père me tira brusquement de mes pensées :
-Approche, ma petite Cassie.
J'eus un moment d'arrêt. Depuis combien de temps ne m'avait-il pas appelée comme cela ?
Je m'approchai de lui, et fixait la baie vitrée devant moi. Mon père l'avait rajoutée il y a quelques années, car Henrietta trouvait son bureau vraiment sinistre. Cela m'avait mise en rage : de quel droit cette personne étrangère à notre famille se permettait-elle de changer notre manoir, à nous, les Lestrange ?
Bien des années plus tard, je m'aperçus qu'elle avait eu raison : le bureau était bien mieux ainsi, et la vue : mémorable. Il fallait dire que je n'étais pas entrée dans cette pièce depuis un bout de temps.
Les premières lueurs du jour se montraient fébrilement à l'horizon, étouffées par la flemmardise de la nuit, qui ne se décidait pas à partir. L'hiver était merveilleux au manoir. L'été aussi. En fait, il regorgeait de tellement de souvenirs - de fabuleux, et d'infâmes - que chaque parties et chaque saisons y était merveilleuses.
-Ta mère... Ta mère était morte, quand elle t'a donné la vie. Moi-même, je ne sais pas comment elle a fait. Cependant, nous savons l'un comme l'autre que ta mère était une sorcière admirable et qu'elle a surement réussi à trouver un moyen, ou une personne, pour te sauver la vie. Néanmoins... Tu peux être sûre d'une chose : tu es bien sa fille. Je l'ai vue t'accoucher. Ne me demande pas comment, tout à coup elle était là, dans notre chambre, à hurler à la mort que tu étais là, que tu arrivais, qu'il fallait faire vite. Son souffle s'est bloqué dans sa gorge au moment même où je coupais le cordon.
J'attendis qu'il complète ses paroles, mais cela ne vint pas. Une partie de moi en fut broyée.
-Et toi ? Tu es mon vrai... père ?
-Sache que tu me ressembles énormément : de part tes yeux, ton caractère... Mais je suis le seul parent que tu te connaisses, c'est donc normal que tu aies copié mes gestes. Et des yeux...
-Ca se transforme... soufflai-je. Mais comment le sort pourrait-il se maintenir ?
-Tu serais surprise de savoir comment des sorts peuvent être maintenus à travers le temps et la mort... répondit mon père de l'éternelle voix calme dont il ne se départissait jamais quand il me parlait.
-Non je refuse d'y croire. C'est impossible. Ce que tu dis n'as aucun sens. Tu es mon père, il n'y a pas d'autres moyens. Je ne peux pas être sa fille, et pas la tienne.
-C'est adorable, la manière que tu as de penser que le monde est si... rose. Mais de nous deux, j'ai toujours été l'amoureux. Je ne sais si elle m'a jamais aimé. C'est possible que tu sois... enfin que tu ne sois pas...
-Cela fait bien longtemps que je sais que le monde n'est pas rose, soufflai-je, mais tu es mon père, j'en suis certaine.
-Et tu es ma fille Cassie, ma petite Cassie. Mon petit miracle. Peu importe de qui tu viens, tu es ma fille.
Une larme coula sur ma joue. Je pensais que cette conversation me rendrait plus apte à comprendre ma vie qu'avant, mais cela n'avait fait qu'ajouter des questionnements. Et la seule certitude que j'avais était peut-être celle que je voulais le moins avoir.
J'avais douté qu'elle soit ma mère. Je n'avais jamais songé une seule seconde au fait que l'homme qui m'avait élevée depuis ma naissance puisse ne pas être mon père. Cette perspective me donna un frisson d'horreur.
Si ce n'était pas lui, qui ?
Non, non, il ne fallait pas y songer. C'était lui, obligatoirement. Il était le seul à m'avoir jamais parlé d'elle. Il était le seul qui l'avait jamais aimée... en dehors d'Andrew Lasgorn. Mais c'était impossible. Il m'avait toujours détestée... poussée dans mes retranchements... forcée à m'améliorer et à travailler...
Non. Non, je le refusais.
Un oiseau chantonna dehors, tandis que l'horizon se teintait d'orangé.
-Cassie. Si tu as besoin de me parler de quelque chose, tu n'hésites pas, d'accord ? Une lettre, un mot, n'importe quoi. Je suis là pour toi.
-Oui.
J'eus envie de le prendre dans mes bras, de lui parler de James, de Mya et sa mère, du professeur Lasgorn, mais je restais figée. Le "Papa" avait refusé de franchir mes lèvres dans la dernière phrase. Je voulus sortir de cette pièce où j'étouffais, m'échapper, courir, encore et encore, jusqu'à atteindre un lieu où plus rien n'aurait d'importance. Mais un tel lieu existait-il ?
Avant que je n'ai pu faire un pas, la voix de mon père me cloua sur place :
-Prends au moins ça.
Il fit le tour de son bureau, fouilla dans un tiroir, et en ressortit un carnet. Assez petit pour tenir dans une poche, il était en cuir noir, et recouvert d'étoiles argentées qui brillaient plus que la lune.
-C'était son carnet, mais je crois qu'elle ne l'utilisait pas beaucoup. Attends.
Il l'ouvrit et suivit quelques lignes des yeux, mais ils devinrent bien vite trop embués pour qu'il puisse continuer. Il murmura quelques mots, et un deuxième carnet, entièrement vierge, atterrit sur son bureau.
-Je suis désolé, je ne peux me résoudre à te donner l'original. Pourtant, je suis sûr qu'elle souhaiterait que tu l'aies. Alors prends celui-ci.
Il rangea l'original dans son bureau, et referma le tiroir à l'aide de sa baguette. Je pris le carnet vierge, réplique conforme de celui de ma mère, et je remerciai mon père - ? - en sortant prestement de la pièce.
***
La nuit résidait encore dans le ciel, mais les étoiles du carnet brillaient dans le couloir. Sûrement un tour de magie.
J'ouvris la porte de ma chambre, et jetait le carnet sur mon lit. J'avais envie de hurler. Trop d'informations passaient dans ma tête, et une en particulière ne cessait de ressortir : ni moi, ni Mya, ne savaient réellement qui étaient nos parents respectifs, et j'étais la seule à en éprouver la tension.
Il fallait que j'en parle à quelqu'un, que je trouve ce lieu où plus rien n'avait d'importance. Il fallait que ses mots dépourvus de sens s'échappent de moi, et aillent empoisonner une autre âme. C'était trop.
Alors, sans réflechir, je pris une plume et un bout de parchemin, et commençait à griffoner une suite de mots que je trouvais tous insensés, avec une seule pensée : James pouvait m'aider. Pas Louis : il était trop proche de Mya. Merry, elle, ne saurait quoi faire, mais James. James saurait, c'était évident.
Il fallait que j'écrive à James.
Peu importait que sa lettre à lui résidait encore intacte sur ma table de chevet, nos cendres toujours vivaces dans les méandres de mon coeur.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro