Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Les Créations (session 3)


« Le couvre-feu venait de sonner et cela me met dans une rage noire.

Cela fait des années que je reste cloîtré chez moi. L'extérieur me faisait peur, très peur. Les gens m'effrayaient purement et simplement.

Et puis, la semaine dernière, dans la cage d'escalier, je me suis cogné dans quelqu'un. J'ai failli tomber dans la bousculade. Le sourire d'Étienne est lumineux, ses yeux brillent de malice. Nous avons passer une bonne partie de l'après midi à discuter. Et le lendemain aussi. Pour la première fois, j'ai envie de bouger, de sortir de cet immeuble. Il doit venir me chercher ce soir après son travail. À 22 heures. Alors, tant pis, je m'oppose à suivre cette règle. Couvre feu ou pas, je sors.

22h30. Je suis à côté de la porte d'entrée, dans le noir pour ne pas être repéré par qui que ce soit. Étienne m'a laissé un message, il arrive. Il a perdu pas mal de temps, il a du sortir du métro, il a pas d'attestation, il travaille au black.

La porte s'ouvre et son sourire illumine le corridor.

-Tu n'as pas changé d'avis ? On peut attendre un peu, le couvre feu ne durera pas longtemps...

-Cela fait deux ans que je suis enfermé, que j'ai peur de l'extérieur. Avec toi, j'ai confiance. Si on se fait arrêter, je paierai pour toi.

Notre promenade a duré deux bonnes heures, Étienne connaît la rue, il a su nous faire éviter les forces de police. Avec lui, je ne crains rien.

Demain on recommence... »

Mayou82 (@Mayou82)


« Le couvre-feu venait de sonner...

*ding dong ding dong*

Dans un lent battement cuivré, la cloche du village prévint les passants de presser le pas.

Les rues en ruine se vidèrent. Les coups de feu se turent.

Les cadavres pouvaient enfin commencer leur longue nuit d'hiver, allongés sur le champ de bataille, la tête enfoncée dans la terre.

Les portes des maisons qui tenaient encore debout abritaient des habitants tremblants, qui ne pouvaient s'empêcher de tendre l'oreille. Les avions étaient-ils partis ? Quand pourrait-on espérer apercevoir enfin le trou du tunnel ? Quand les enfants pourraient-ils manger à leur faim et retourner à l'école ?

Quand pourraient-ils enfin revivre ? »

VALEM77 (@VALEM77)


« Le couvre-feu venait de sonner...

Comme chaque soir à cette heure-là, j'avais l'impression de revivre. Je me risquais derrière le rideau et observait les derniers passants se dépêcher de rentrer chez eux à travers les vitres teintées. D'ici quelques dizaines de minutes, je m'emmitouflerai chaudement dans plusieurs épaisseurs de vêtements, et je sortirai dans la rue. Pour quelques instants, je pourrais savourer l'air du dehors et sentir le vent frais dans mes jambes, sans qu'aucun humain ne vienne m'importuner. Je serais seule, enfin libre.

Les hommes qui peuplaient habituellement les rues, le soleil qui éclairait la ville, les couleurs vives des affiches m'oppressaient. Cela faisait des années que je ne sortais plus de chez moi à cause de cela. Ce couvre-feu avait été pour moi une libération.

Enfin, j'avais la certitude de ne croiser personne, dans les rues alentours. Enfin, je pouvais sortir sans m'exposer aux rayons dévastateurs de l'astre diurne. J'appréciais chaque instant que je passais au dehors comme un don du ciel, pour moi qui était restée cloîtrée à l'intérieur depuis mes douze ans.

Ça y était, la rue était desserte, le soleil définitivement couché. Comme chaque soir, ma vie commençait. J'accrochais sur mon manteau la petite carte bleue, mon sésame pour sortir, et cachais mon nez derrière une écharpe.

Le couvre-feu venait de sonner et pour moi, enfant de la lune phobique sociale, c'était une bénédiction. »

DanielleLikhana (@DanieleLikhana)


« Le couvre-feu venait de sonner... Des gens en bas se parfumaient au xylène, et avaient occis l'aine car ils refusaient la laine de l'aîné. C'est balot, ils en auraient plein leur draps ! Les lits seraient en feu. Le falot épuisé s'est éteint au soufflet de l'inquisition. Plus aucune acquisition ne trimaient à côté du hulot aux hulottes, le dépôt des hublots s'établissaient. La houle réssusitait sa fonction en les bâtiments déférents, la houlette d'un surveillant creusant une joue effarée : "Le Bâti ment ! J'ai des prouesses à la proue bien moins bâtie, ne jouez pas de boniments !" Cria l'enfant. Les élèves avaient terminés leur civet, mais rôdaient encore tels des civettes d'intérieur dans les locaux. La mer roulait encore au dehors et sur la couche d'une bouche écrasée sur l'oreiller. Eudoxie releva sa face humide quand elle sentit un poids de xylocope près d'elle. Maé avait traversé le dortoir. Ce soir, vient le calme comme l'arabinose arborescente. Le repos ne tarda pas. Même si les feux s'étaient éteints, circulait comme une coruscation dans leur attitude, leurs gigues enchevêtrées, leur esprit sur leur appontage envolé.

Les xylêmes frémirent derrière les croisillons. Les deux jeunes sourirent. »

NP05_42 (@NP05_42)


« Le couvre-feu venait de sonner, hurlé par les appels stridents de sirènes d'acier dont le chant nous déchirait les tympans et l'âme à chaque note.

Le soleil n'était même pas couché. L'Ordre et la Sécurité prévalaient sur les horloges internes des concitoyens. Les néons des affiches municipales intimaient les rares retardataires à rejoindre au plus vite leurs domiciles, et à se coucher au plus tôt. Qu'à cela ne tienne, me dis-je. Tout était pour le mieux.

N'étaient-ce pas les experts de la santé qui avaient déterminé l'heure de coucher optimale pour l'organisme des citoyens ? N'étaient-ce pas les génies civils et spécialistes de sécurité qui avaient calculé les heures à interdire pour neutraliser la criminalité ? La ville se portait bien.

Je me couchais sans craintes.

Je fus réveillée par un grésillement lourd, comme le bourdonnement d'un insecte géant, résonnant, me semblait-il, sur la ville entière.

Par réflexe, et tel qu'il était conseillé de faire, je me rendit à mon balcon pour consulter d'un regard la Tour de Contrôle. D'un commun réflexe, le quartier entier avait agi pareillement, nos fenêtres allumées ne parvenant pourtant pas à éclairer la rue.

La Tour était allumée. Un rayon de lumière, comme un regard absolu, était braqué plus haut dans la rue. Dans ma rue ! Mon quartier ! Le rayon remontait lentement vers chez moi.

Bientôt, une silhouette misérable apparut dans le bain de lumière.

Mes voisins, le quartier entier l'observait avec curiosité et dégout. Un contrevenant. Qu'était-il arrivé à cet homme pour braver le couvre-feu ? Nul n'avait à le savoir. Les faits parlaient d'eux-même.

Un glapissement mécanique fut aboyé, glaçant le sang du quartier entier. Le contrevenant se figea.

Le limier. La Tour avait envoyé le Limier.

Avec une impatience morbide, les regards se rivèrent de plus belle sur le hors-la-loi, aveuglé, cerné par un ovale de lumière, fuyant l'inéluctable.

J'étais aux premières loges pour le spectacle. Mes voisins de paliers et d'en face ne purent pas observer avec la même précision la bête d'acier jaillir des ténèbres sur ce qui devint un tas de chair et d'os.

La lumière de la Tour de Contrôle éclairait la scène d'un clair-obscur affreux, où les moindres morceaux de chair projetaient une ombre sanglante.

Les arceaux mécaniques du Limier se ployèrent, ses appendices de métal transperçant sa proie. Elle hurlait encore.

Je vis les rideaux de quelques de mes voisins se fermer. Pas les miens. Je ne pouvais pas détacher mon regard.

Le Limier tourna son oculaire cyclopéen, sa caméra optique luisante comme l'œil d'une araignée sauteuse, il la tourna vers moi.

J'étais citoyenne modèle. J'avais A à tous les test, j'obéissais à la Tour, je ne risquais donc rien.

Et pourtant, une... une portion animale de mon âme frémit face au regard de ce prédateur parfaitement programmé.

Il scrutait mon âme. Mon code. Mon dossier de citoyen.

Peut-être le modifiait-t-il en temps réel, ajoutant la moindre de mes variations de pouls et de sudation, fussent-elles imperceptibles par mon propre corps.

Il baissa le regard, et le rayon de la Tour s'éteignit.

La Nuit envahit la ruelle. Dans ces ténèbres où l'on ne le voyait plus, le Limier pouvait être partout.

Pourtant, je restai à ma fenêtre, incapable du moindre geste. Mes lumières s'éteignirent d'elles-même.

Je crois bien que, cette nuit-ci, je ne suis pas retournée me coucher.

Au petit matin, la rue était propre et vide. Des enfants se rendaient à l'école par ce même chemin qu'avait emprunté le Limier. »

SPmechant12 (@SPmechant12)


« Le couvre-feu venait de sonner.

Concentrée sur mon repas, je fis comme si je n'avais pas entendu. Les narines dilatées, je humai le fumet alléchant avec une anticipation joyeuse.

À l'instant où je m'apprêtais à mordre à belles dents, les premiers cris d'alerte retentirent au loin. Anxieux, fébriles, chargés d'urgence. Je redressai la tête, jetai un regard agacé aux alentours. Les rues s'animèrent d'une soudaine effervescence. Les autres détalaient dans une envolée frénétique, un grand vent de panique ponctué d'appels inquiets et d'exhortations à se hâter.

Je poussai un grognement irrité. La barbe ! On ne pouvais jamais être tranquille ! Juste au meilleur moment... Je baissai à nouveau les yeux sur la délicieuse promesse qui s'offrait à mon palais. Ah non, pas cette fois ! On ne me priverait pas de mon dessert. J'entrouvris les lèvres.

Derrière moi, un souffle d'air léger, un bruit de soie froissée... Une main osseuse qui se posait, impalpable, sur mon épaule.

— Bouge-toi, ma belle, me pressa la voix suave d'Edouard. Le jour se lève !

Ôtant à regret mon genou de la poitrine de ma proie, je passai une langue excédée sur mes canines pointues.

— Oh, ça va ! sifflai-je. Je viens, y a pas le feu ! »

AdrianMestre75 (@AdrianMestre75)


« Le couvre-feu venait de sonner. L'homme-félin emprisonné dans son vaisseau accidenté, tentait de s'extirper de l'amas de tôles froissées. Par miracle il ne semblait pas blessé. Il repoussa en tonnant : "Stik or si !". Son traducteur universel s'était brisé dans l'accident. Enfin il parvint à se glisser hors de la carcasse fumante. Les sirènes continuaient à mugir, pour avertir les ultimes retardataires.

Sans demander son reste, laissant là les débris de sa nef spatial, l'homme-félin fila souplement en direction d'une sombre ruelle aux relents malodorants, en se jurant que la prochaine fois, il éviterait de passer à proximité de ce maudit trou noir. »

Alaefelin (@Alaefelin)


« Le couvre-feu venait de sonner. Les enfants étaient couchés, les petits nez mouchés et les mains lavées. Les parents leur avaient raconté leur histoire du soir, un épisode des contes de la crypte intitulé : à en perdre la tête. Les mômes tremblaient encore de terreur en se remémorant les images de la décapitation du facteur. Une question existentielle les taraudait en effet : qui allait acheminer leur lettre au Père Noël ? Pendant ce temps, les adultes batifolaient dans la plus totale insouciance.

Au treize de la rue des bons Samaritains, les nécrophages du dernier étage s'engouffraient dans les escaliers pour se ruer au rez-de-chaussée chez leur boucher préféré Delicatessen.

Comme chaque semaine, ils célébraient la fête des voisins et l'heureux élu ce jour était le locataire de l'appartement six.

Sur l'étal bien achalandé, on pouvait trouver son bonheur : sa thyroïde, son thymus, sa rate, ses reins et ses poumons bien roses de non-fumeur. Le boucher s'affairait, découpait et hachait menu pour ses clients on ne peut plus exigeants.

La grosse dame de l'immeuble se plaignit que le foie de la dernière fois était bien trop gras.

« Pas ma faute, s'excusa le maître des lieux, pouvais pas savoir que le locataire du huit souffrait d'une cirrhose. Son bilan sanguin que j'avais subtilisé dans sa boîte aux lettres ne l'indiquait pas.

-Oui, mais quand même, insista-t-elle, pensez un peu à mon régime ».

Dans cette résidence privée, on appliquait ainsi à la lettre la théorie de Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Dans la nuit noire sans lune, les rues sombres sans l'ombre d'une ombre, étaient illuminées par endroits comme par des lucioles aux ailes étiolées. Les retardataires estropiés non informés du passage prématuré au passage à l'heure d'hiver, sous l'effet des pluies de Luminol, avaient leurs moignons ensanglantés qui brillaient. »

Calicef (@Calicef)


« " Le couvre-feu venait de sonner... "


L'échappée était belle,

Pour notre vie, pour nos choix,

Tromper des adultes, l'emprise,

Ceux qui pour nous décident et nous bouffent.

Rompre avec la règle qui nous étouffe.

S'échapper de leur main-mise.

Ils ne voulaient pas qu'on se voit

Ils ne voulaient pas de cette étincelle !


L vivait dans un quartier populaire

Dont la population avait migré d'Afrique.

C vivait dans une banlieue bourgeoise.

Elle ne voulait pas faire comme sa mère.

Prisonnier de ces pavillons aux murs de brique

Il n'en pouvait plus de leur Marianne qui pavoise.


Profitant que la patrouille rentrait dans la cité,

Elle se faufila à travers les coursives.

Le son de la télé, caricature de la réalité,

Masqua le bruit du portillon dans la haie vive.


Les rues étaient vides,

Notre espoir était grand.

Les cœurs battaient,

Les veines tapaient.

Si beau de s'aimer autant

Et de braver le décret stupide !


Nous nous rejoignîmes derrière la mosquée,

Enfin libres et heureux

D'être embrassé par le corps aimé.

...Merci le couvre-feu ! »

Piochons (@piochons)


« Le couvre-feu venait de sonner. Leatitia rentrait chez lui. Il n'était pas huit heure, et il sortait à peine de l'immeuble où il habitait. Six heures du matin déjà, il marche dans la rue du côté des numéros impaires. La lune s'efface lentement, Laetitia traverse et s'aperçoit dans la vitrine du 3 bis. Il ne se reconnaît pas. Laetitia est chez lui, fatigué et plein d'ennui. Laetitia Dombroisise. Le couvre-feu vient de sonner, Leatitia va lui ouvrir. Le couvre-feu se découvre et va se réchauffer près de la cheminée. Il est treize heure et Laetitia prépare le thé. La lune se rallume, le couvre-chef déclare le froid, et le couvre-feu se couvre pour sortir. Laetitia dort, ses rêves le recouvrent. Le petit jour le découvre, il est six heure, le couvre-feu se découvre à son tour, surpris. Minuit, et Laetitia Dombroisie se retrouve dehors. Laetitia se trouve à travers et à torts. Le soleil est très fort, il boit une gorgée de thé pour en chasser le goût. Il est huit heure à peine, Laetitia sort avec peine. La lune s'est éteinte. La rue est une étreinte. Le soleil s'en fout. Il est minuit, c'est l'heure du crime. Le couvre-feu prend son grand Égalisateur et s'annihile dans une gerbe rouge. Le couvre-feu venait de sonner, et Laetitia rentrait chez lui. »

Swannarchie (@Swannarchie)


« Le couvre-feu venait de sonner. Depuis que le pacte a été signé, les humains gouvernaient le jour alors que les créatures sanguinaires possédaient la nuit.

Du haut de son appartement situé au 4e étage, Anna fixait le crépuscule quand une brise audacieuse lui chatouilla le visage.

-Tu m'as manqué! Chuchota-t-elle au néant

La fraicheur taquine effleura sa joue et des frissons lui transpercèrent l'échine.

-Toi aussi, lui susurra une voix désincarnée.

-Alucard ! Le réclama Anna, plaintive.

Arrêtant son cache-cache, il se manifesta, à genoux devant sa chaise roulante, enveloppé comme toujours de son aura mystérieuse. Des mèches de sa longue chevelure d'or se répandirent sur la main d'Anna. Qui, éblouie, caressa la peau d'albâtre du beau souverain, mais le charme se rompit dès qu'elle remarqua la couleur verte de ses iris.

-Tu t'es nourri ?!

-Oui. dit-il en la couvant d'un regard coquin.

Elle insista :

-Tu as l'air rassasié !

-C'était un bon gibier.

Déçue, Anna allait retirer sa main quand elle sentit celle d'Alucard emprisonner la sienne.

-Rassure-toi ! Plus d'humains au menu, c'est ce que nous avions convenu. D'autant plus, tu es la seule qui m'appâtes.

-Vraiment ? S'enquit-elle, heureuse.

Alucard s'esclaffa de rire :

-En voilà un gibier prêt à se laisser dévorer !

-Tu ne me fais pas peur, Alucard !

L'imposant vampire montra ses coqs pointus et s'approcha dangereusement minant la menace :

-Humm, et moi qui rêve de te gouter, puis ajouta cette fois-ci sérieux, permet-moi de te transformer ?

Une transformation ! Ce passage obligatoire pour une union ultime et éternelle.

-Dès que je récupère l'usage de mes jambes. C'est ma manière pour te prouver que je le fais car je t'aime.

Avant qu'Anna ne clignât des yeux, ils se retrouvèrent sur le lit.

-Que fait tu ? Demanda-t-elle toute excitée.

-T'aimer !

-Nous allons le faire ?

-Non, Anna ! Un peu de retenu, dit-il faussement indigné, ceci dit, il y a mille et une façon de te savourer jusqu'à la fin des nuits. »

Delilahmood (@Delilahmood)


« Le couvre-feu venait de sonner, pourtant, ils étaient encore dehors, et Léon sentait l'épouvante d'Annita dans chacune de ses respirations. Le chat s'était enfui et elle avait décidé de braver tous les dangers pour retrouver sa boule de poil que les croques-cornes se feraient un plaisir de dévorer s'ils tombaient dessus.

Léon ne voyait rien, mais cela ne datait pas d'hier. Il imaginait la rue déserte sous le prisme du pas angoissé de sa bien-aimée et des pulsations que son cœur produisait dans sa cage thoracique. Il n'avait pas pu l'empêcher de sortir mais elle n'avait pas pu l'empêcher de l'accompagner.

Elle le tenait fort par le bras, tandis qu'ils longeaient les immeubles du quartier se dissimulant dans les ombres que les lampadaires projetaient.

C'est alors qu'ils entendirent des miaulements : Pistache, la queue ébouriffée, était en plein affrontement avec un autre matou. Les cris rauques qu'ils poussaient allaient attirés les croques-cornes à n'en pas douter. Annita, n'écoutant que son courage, intima à Léon de rester caché et courut en pleine rue ramasser le félin qui continuait d'hurler.

A peine était-elle revenue auprès de Léon, que des barrissements résonnèrent au coin de la rue. Pistache se cacha dans les bras de sa maîtresse qui n'osait plus respirer de peur de se faire repérer. L'autre chat paradait toujours dans la rue lorsqu'une déflagration explosa dans les airs. Il s'écroula tandis que des ricanements se faisaient entendre au coin de la rue.

Ce fût au tour de Léon de prendre le contrôle. Il pinça Annita qui refusait de bouger, complètement paralysée par le spectacle dont elle avait été témoin. Elle céda enfin, et sur la pointe des pieds, ils s'enfuirent derrière l'immeuble, priant pour qu'aucun croque-corne ne s'y trouve.

Ils parvinrent à la maison sain et sauf. Se laissant tomber sur le canapé, ils s'endormirent là, alors que Pistache se jetait sur la souris en plastique, ignorant le sort auquel il venait d'échapper. »

MotPas (@MotPas)


« Le couvre-feu venait de sonner. On nous avait bien préparés à la nouvelle décision liberticide prise dans l'objectif du bien de tous. Le virus s'entête et les politiques ne savent plus sur quel pied danser. Comme si les restaurateurs, les travailleurs de l'évènementiel ou les artistes n'en souffraient pas assez. Les comptes s'amenuisent chez eux, tandis que les chiffres de la covid, eux, ne diminuent pas.

Je me hâte de rentrer chez moi. Je viens de finir ma journée de travail par une urgence, un chat "constipé" depuis trois jours. Un globe vésical diagnostiqué dès les premiers mots du propriétaire en détresse. Il fond en larmes lorsque je lui annonce la note. Il tient un petit lolo touristique. La crise, me dit-il. On s'arrange. Humains, nous devons le rester. Il est 21 heures et les rues sont bondées de monde. Personne n'a-t-il eu vent du couvre-feu ? Arrivée chez moi, mon mari explique : nous ne sommes pas concernés. Oui. Nous, Archipels paradisiaques pour qui on a même inventé une couleur : l'écarlate, où les hôpitaux sont laissés à l'abandon depuis des dizaines d'années, où la corruption continue de creuser le trou où nous nous étouffons. Le virus et sa vague lente et dévastatrice. Les âmes s'envolent, les inégalités se creusent. Pas de couvre-feu pour nous. L'armée nous aide, mais nous n'avons pas besoin de soldats. Peut-être a-t-on peur d'une révolte ? Comme en 2008. Ecarlate. Comme les drapeaux qui se dressent sur les bords de routes. Et il y a cette rumeur qui ronge l'ulcère installé dans le fond de mon estomac. J'entends mes dirigeants : "Partez-y en vacances. Aidez-les ". Quel culot ! Mes compatriotes sont déjà bien mis à mal financièrement par cette crise sanitaire et économique. Venez au petit péyi écarlate, sans hôpitaux, sans eau courante, où la colère gronde comme en métropole, où les tensions se s'intensifient. Pour moi, il n'y aura pas de couvre-feu, sauf celui qui monte la pression de la marmite. Prenons garde lorsque le couvercle sautera. »

Yiigrdasil (@yiigdrasil)


« Le couvre feu venait de sonner. Lorsque l'ouest avale le soleil, la nuit accueille dans ses bras glacées le héros masqué. Avec le crépuscule, sorte les monstres et les cauchemars... Pourtant, aujourd'hui, tout est si calme et reposé. Car aujourd'hui, ils ont peur d'une chose qui se promène dans les rues. Un souffle, un murmure, une appréhension. Même les criminelles sont des hommes comme les autres et cette chose a le pouvoir de leur rappeler à tous leur mortalité. La menace n'a pas de corps, n'a pas d'esprit, mais peut frapper tout autant.

Ah le Joker... Cet être vil et infâme a lâché dans Gotham sa dernière création issue des laboratoires du Docteur Strange : un virus mortel qui sévit à la nuit tombée. Le clown est allé trop loin, car ce n'est pas seulement les honnêtes citoyens de la ville qu'il met en danger, mais tout le monde souterrain. Ironiquement, le prince du crime a réussi à placer tout le monde à égalité.

Cela fait deux semaines que chaque soir à 21h, les habitants ferment leur porte, la faune nocturne de Gotham s'enterre et même les animaux disparaissent. Il n'y a plus un bruit, la ville s'éteint.

Le calme à Gotham jamais longtemps ne dure entre les murs. La pression et la frustration enfle. Des crimes atroces sont commis dans l'intimité.

Voilà des jours que Bruce Wayne travaille avec Lucius Fox et une poignée de biologistes renommés afin de mettre fin à la menace fantôme.

Enfin, après des semaines de travail acharné, l'effort porte ses fruits. Ils ont trouvé un vaccin. Toutefois, pour sauver la ville, il faut se rendre au sommet de la tour Wayne afin de l'épendre sur toute la ville.

Munis de son double masque (un pour les yeux et un autre pour la bouche, parce qu'il n'avait pas prévu exactement ce masque-ci dans le design du costume), le milliardaire cède la place au heros aux abdos en béton armé.

Il s'élance dans la nuit. Encore une fois, il doit sauver la ville. Contre vent et marrée. Contre Poison Ivy et l'homme sable.

Foutue époque. . »

Albagemma (@Albagemma)


« Le couvre feu venait de sonner, et Maïa venait de finir son yaourt. Elle se leva et se servit un thé à l'hibiscus et à la réglisse. Son mug chaud entre ses mains gelées, Maïa alla s'asseoir à son bureau, dans cette pièce si différente du reste de son appartement. Elle vivait au dernier étage d'une tour qui en comptait une trentaine, entourée de modernité et de lumière, au dessus de Moscou. Cette pièce si unique, Sa pièce, avait un air de vieillesse: les murs étaient de bois jusqu'à presque mi-hauteur, et recouverts d'un papier peint vert passé. Le vieux lustre baignait la pièce dans une douce lueur et les rideaux beiges atténuaient la lumière permanente tantôt du jour, tantôt de la ville. Du côté de la porte, une grande bibliothèque pleine de volumes anciens couvrait le mur. En face, dans l'angle, un bureau massif gouvernait sur la pièce: deux colonnes de cinq tiroirs d'où s'échappaient quelques feuilles lui servaient de pieds, et par dessus, en une jolie arche, une dizaine d'étagères logeaient un nombre incalculable de carnets, plumes, encriers et sur la planche principale, une superbe machine à écrire trônait en équilibre précaire sur divers cahiers et papiers. Maïa s'installa dans son fauteuil rembourré au tissu assorti aux murs, déposa sa tasse, alluma sa lampe de bureau et fit tourner le globe ancien qui l'accompagnait. Elle sortit un énième carnet d'un tiroir, saisit une plume, l'encra, et commença à griffonner. Son rituel crépusculaire l'absorba une fois de plus, la libérant de tout le poids qui pesait sur ses épaules et de l'agitation de la ville. Le silence et le grattement de la plume l'apaisaient, tout comme l'odeur des vieux livres. Après avoir noirci plusieurs pages d'idées et après les avoir corrigées à l'encre vive, Maïa arma sa machine à écrire, et tapa jusqu'à épuisement des idées griffonnées plus tôt. Elle saisit un énorme manuscrit et y relia la liasse de papiers fraichement tapés d'un geste expert.

Maïa était prête à affronter ses insomnies. »

Ayellesunell (@Ayellesunell)


« Le couvre-feu venait de sonner, mais à vrai dire, on ne l'entendait même plus, on commencait à y etre habitués. Un bruit parmi tant d'autres, qui rythme notre quotidien, nous rapelle qu'à partir de maintenant, c'est chez nous qu'il faut être. Mais ca, on l'a tous intégré, ca fait longtemps qu'on est déjà tous chez nous, à 20h. Les montres elles-même se sont adaptées, et, à la manière des compteurs de vitesse dans les voitures, l'aiguille du 20h est rouge, comme pour te rapeller la sentence qui t'attend si tu dépasses ce point. Et ce qui t'attend, personne n'a envie de s'y frotter. Pour ca que dès 19h, y'a plus personne dans les rues, imagine t'es pris dans un bouchon et tu restes bloqué, sans pouvoir rentrer chez toi, derrière ces immenses murs qu'ils ont installés entre les habitations et les lieux de travail et d'école. Tout ce qu'on sait, c'est que ceux qui sont restés bloqués derrière ces murs ne les ont plus jamais traversés. Alors, oui, le couvre-feu venait de sonner, mais finalement, ca faisait bien longtemps déjà que la recré était terminée. »

Omilaaa (@Omilaaa)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro