Son corps et son esprit étaient épuisés. La petite était passée par trop de choses récemment pour que cela n'ait aucune conséquence. Le jour, son esprit dérivait et finissait par avoir besoin d'une bonne nuit de repos. Mais la nuit, son corps refusait le sommeil à coup d'insomnies et se devait pourtant d'être en forme le lendemain. Tout cela s'était enchaîné jusqu'à atteindre un point décisif. Ses humeurs avaient défilé à toute vitesse ces dernières heures. Elle était passé d'un état euphorique à un état dangereux, pour finir par être heureuse puis triste. Elle était heureuse, c'était bientôt les vacances. Elle était triste, c'était bientôt les vacances. Elle était dangereuse, elle ne savait pas pour qui. Elle savait en soit que ses amis pouvait avoir leur côté psychopathe de temps en temps, mais elle se savait plus atteinte.
Cette jeune fille avait un putain d'urgent besoin de soins.
Pendant que quelques personnes de son entourage aurait accepté de tuer s'ils y avaient été obligé, elle, elle prenait limite son pied en regardant la souffrance humaine. Nombre de fois, elle avait dû s'arrêter en lecture d'une histoire gore car elle haletait et devait se calmer. Elle se savait dangereuse pour elle même et elle se savait dangereuse pour les autres. L'idée de tuer ses amis lui avait déjà frôlé l'esprit et elle s'était forcée à ne pas avoir de visions claires de cette scène, de peur qu'elle n'apprécie un peu trop. Putain ce n'était vraiment pas normal. Puis, elle s'était fortement ennuyée. Elle ne pouvait se permettre de combler cette soif de sang qu'elle avait et qu'est-ce que cela pouvait la frustrer ! Elle n'avait plus envie de rien. Elle s'était ennuyée comme un rat mort. Par la suite, elle avait réussi à changer artificiellement son humeur en s'occupant de manière différente, terminant ses taches de la journée. Et, une fois finies, ce fut un mélange de tristesse, de lassitude et d'une overdose de sentiments qui l'avait assommée plus qu'elle ne l'était déjà. Elle se doutait que ça allait arriver. Elle était sortie d'une dépression il n'y avait pas longtemps et, même si à chaque fois qu'elle se croyait guérie elle faisait une légère rechute peu de temps après, elle remarquait que ses envies de morts étaient passées aux abonnées absentes. Mais apparement, tout était encore possible. Elle pensait avoir réussi à redevenir un miroir solide, montrant ce qu'elle voulait bien et ce que les gens désiraient, cachant ses plus obscures histoires derrière elle. Mais ce jour lui avait fait comprendre qu'en réalité, elle n'était que des bouts de ce miroir, collés ensemble dans un assemblage étrange que Dieu savait comment ça tenait. Elle avait compris qu'un seul souffle pouvait la briser à nouveau. Et ce vent ne lui avait jamais paru aussi fort qu'aujourd'hui. Elle en venait à retomber dans ses anciens travers, à se voir mourir. Elle ne savait pas si elle survivrait à une autre attaque de la dépression. Elle était restée avec elle durant trois ans. C'était long trois ans ! C'était dans ce genre de situation qu'elle aimait faire le point sur sa vie, sur ce à quoi lui faisait penser telle ou telle phrase. Elle se croyait déjà en crise de quarantaine alors qu'elle n'était même pas encore majeure. Cette idée la faisait doucement sourire. Puis, ce fut là qu'elle comprit. Mettre de l'ordre dans ses pensées lui faisait réellement autant de bien et de mal car elle venait de comprendre quelque chose que la petite ne risquait pas d'oublier de si tôt.
Elle était un monstre. Elle n'était rien d'autre qu'un putain de monstre !