XVIII- Soins pall'

-Emilie-

Scintigraphie : (n.f) C'est une technique d'imagerie médicale fondée sur la détection des radiations émises par une substance radioactive (radioélément) introduite dans l'organisme et présentant une affinité particulière pour un organe ou un tissu.

C'est une définition du Larousse qui vous explique ce qu'est une scintigraphie, c'est un examen compliqué à expliquer et relevant d'un programme de médecine dont je ne saurai expliquer car moi-même je n'ai rien compris de cet examen. J'allai savoir dans quelques minutes le diagnostic et cela ne présageait rien de bon. J'avais toujours autant de douleurs, je ne pouvais pas sortir du lit. J'étais comme paralysée. Mon oncologue m'avait examiné d'urgence. A vrai dire, j'étais l'une de ses plus jeunes patientes, je n'avais que dix sept ans. Ma famille arrivait dans trente minutes. Le médecin me dit clairement :

« Je suis désolée, il y a une métastase sur votre colonne vertébrale. La moelle osseuse est bien endommagée et la chimiothérapie ne suffira pas à l'éradiquer. Ta leucémie est très rare, je n'avais jamais vu un cas comme ça. Je ne veux pas pousser mes recherches trop loin, ce serait de l'acharnement thérapeutique. Je peux te proposer des soins palliatifs.

-Vous êtes en train de me dire que je vais en mourir ?

-Je peux vous conseiller un traitement palliatif qui apaisera vos douleurs, un traitement qui vous rendra la vie plus facile et plus agréable. Faites ce que vous voulez du temps qu'il vous reste.

-Vous savez combien de temps il me reste à vivre ?

-Non...je n'ai pas de durée précise, cela peut être deux semaines, un mois, six mois, un an. Seul l'avenir nous le dira. »

J'avalai la nouvelle plus facilement que je ne le pensais : je pense l'avoir toujours su. Je ne devais pas me faire de faux espoirs, je savais bien que je n'allai pas guérir de cette saloperie. A présent, il ne me restait plus qu'à profiter de mes derniers instants de vie avec ma meilleure amie, ma famille et mon petit ami. Je devais dissimuler mon départ précoce aux yeux de mes proches dès maintenant...La porte de ma chambre venait de s'ouvrir pour laisser place à Calum et mes parents.

Je déglutis silencieusement les laissant entrer dans ma chambre. Calum accourut immédiatement à mon chevet pour me serrer dans ses bras affectueusement. L'oncologue sortit pour que je puisse profiter de mon cocon familial un petit moment. Je dissimulai la nouvelle et serrai mon copain contre moi. Mes parents me sourirent et sortirent pour voir l'oncologue, j'espère qu'il ne leur dira rien sur les résultats.

Calum resta seul avec moi. Il me demande :

« Comment tu vas ?

-Bien. »

Evidemment, c'est un mensonge parmi tant d'autres, j'étais mal. Je n'avais même pas atteint la majorité, je n'avais pas fini de vivre que je devais déjà partir. Cette leucémie me pèse sur le dos.

« J'ai eu tellement peur...

-Je sais. »

Que pouvais-je répondre de plus ? J'étais condamnée à mort. La mort n'était que de passage après tout, elle vous ôte la vie et vous plongez dans un coma profond sans jamais vous réveiller. Vos organes pourrissent et vous sombrez au fond d'un trou pour l'éternité. Si Dieu existe, qu'il m'emmène avec lui, je veillerai sur le monde à ma façon en protégeant ceux qui me sont chers.

« J'espère juste pouvoir bientôt rentrer chez moi. »

J'en avais marre des hôpitaux et c'était inutile que je reste ici après tout, aucun remède ne me fera guérir. Le silence était pesant dans la chambre. Aucun de nous deux n'osait parler : Calum ne voulait pas m'épuiser et je ne voulais pas craquer devant lui.

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