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Une nouvelle épreuve

Longtemps après ce soir-là, Hitomi se demandait comment elle avait pu se retrouver dans cette situation. Il lui faudrait quelques instants de contemplation – son regard morne fixé sur le vide avait tendance à donner des frissons à certains élèves – et puis elle se souviendrait que tout était la faute de Naruto, et le fusillerait du regard pendant une poignée de secondes, jusqu'à ce qu'il lui fasse les Yeux. Il était le seul à la battre à cette technique.

Tout avait commencé quelques jours avant la soirée maudite, quand Iruka avait annoncé que la classe passerait une nuit dans le terrain d'entraînement numéro six, habituellement interdit aux aspirants, pour un exercice de survie. C'était la première fois que l'Académie organisait un tel évènement, et les élèves devaient cette opportunité à une suggestion de Tsume Inuzuka, qui trouvait les enfants trop peu débrouillards une fois hors de leur salle de classe.

Les élèves avaient été répartis en équipes de trois par Iruka. Malgré sa prétendue impartialité, il avait reproduit au détail près les futures équipes 8 et 10. Hitomi, quant à elle, se trouvait avec Naruto et Sasuke, ce qui signifiait sans doute que, dans un peu moins de deux ans, elle prendrait la place que Sakura avait occupée dans le canon. Jusqu'à quel point seraient poussées les similitudes entre leurs deux parcours ? Comme toutes les kunoichi, Hitomi respectait profondément Tsunade et serait honorée d'apprendre tout ce qu'il lui viendrait à l'esprit de lui enseigner, si tant est que l'idée l'effleure un jour, mais elle n'avait pas envie de devenir une médic.

Heureusement, dans cet univers, Sasuke et Naruto s'entendaient plutôt bien. Le jeune Uzumaki était parfois jaloux de son plus-ou-moins-rival, qu'il s'agisse de son succès bien involontaire auprès des filles de leur classe ou des notes qu'il semblait décrocher sans effort lors des examens écrits, mais malgré les petits conflits qui éclataient parfois entre eux, ils s'entraînaient souvent ensemble, partageaient leurs repas au moins deux fois par semaine, et ils étaient allés voir un film ensemble au cinéma de la ville à plusieurs occasions. Leur relation était vive et changeante comme une flamme, mais elle leur permettait de s'émuler mutuellement, et, en cas de problème, ils s'aidaient l'un l'autre. Sasuke s'était occupé de plus d'une brute civile qui avait décidé de s'en prendre au démon-renard quand celui-ci n'avait pas le cœur d'user de ses connaissances pour se défendre ; Naruto était toujours là quand Sasuke avait besoin de parler de ses parents, du vide qu'ils avaient laissé dans sa vie en disparaissant.

Les vrais conflits, ceux qui auraient pu les brouiller définitivement, Hitomi les avait réglés des mois plus tôt en s'interposant. Elle était la seule élève de sa classe à être capable de former autour d'elle un peu d'aura meurtrière, ainsi qu'une variante plus tempérée qui lui permettait de les menacer sans même avoir à ouvrir la bouche ou lever la main. À une occasion, toutefois, elle avait dû les capturer dans son ombre. Elle n'avait pas été contente du tout, et ils l'avaient senti passer, tous les deux. Depuis, ils faisaient en sorte d'éviter de revivre cette expérience, se contentant de bouder plutôt que de s'emporter.

Les trois jours qui avaient suivi l'annonce d'Iruka avaient été consacrés à une intense préparation. Hitomi s'était assurée, le premier jour, de faire réviser les procédures à observer dans une forêt hostile à ses deux compagnons. Ils n'auraient sans doute pas besoin de toutes ces informations pour s'en sortir, mais on ne savait jamais quand elles pouvaient se montrer utiles. Le deuxième jour, elle avait approché l'équipe de Shikamaru, puis celle de Shino, et leur avait proposé un pacte de non-agression qu'ils avaient accepté, à son grand soulagement.

Passer la nuit dans la forêt n'était que la première consigne de cet exercice. Chaque équipe devait en plus garder un drapeau qui lui serait confié avant d'entrer dans la forêt, et s'emparer de celui d'une autre équipe. L'exercice ressemblait beaucoup à celui de la Forêt de la Mort pendant l'examen Chûnin – si tant est que cet examen se produise dans cette version de l'univers – les bêtes géantes et Genin capables de vous tuer en moins. Les aspirants n'étaient pas réellement menaçants.

Le troisième jour fut consacré aux paquetages. Puisqu'elle était déjà sortie du village, Hitomi était la mieux placée de la Compagnie des Neuf pour savoir ce qui était nécessaire pour une nuit à l'extérieur, même si Shino et Kiba en avaient aussi une bonne idée.

— Prenez une couverture, mais pas de tente ou de sac de couchage. Il fait assez bon pour se passer d'une tente, et elles sont trop faciles à repérer, même en pleine nuit. Pour les sacs de couchage, c'est compliqué d'en sortir rapidement, et ça vous posera problème si on vous attaque en pleine nuit. Prenez aussi de quoi vous protéger du froid pour quand vous monterez la garde, un manteau par exemple. Pas besoin de vêtements de rechange pour cette fois, mais assurez-vous de ne pas oublier vos armes, ni votre matériel habituel.

Ensuite, elle s'était consacrée aux besoins particuliers de chacun, en s'assurant, par exemple, que Shikamaru ne manquait pas de fil et de bombes lacrymogènes pour les pièges dont il commençait à raffoler. Cela faisait des mois qu'il n'achetait plus ses bombes dans les armureries du village : Hitomi lui fabriquait un matériel de meilleure qualité, plus varié et sans doute plus dangereux que ce à quoi les aspirants avaient accès. En ce moment, elle travaillait sur une formule qui permettrait aux Inuzuka d'utiliser la fumée sans encombrer leur odorat, une combinaison complexe autour de laquelle elle tâtonnait encore.

Le mercredi après-midi, au lieu de rentrer chez eux, les élèves étaient tous restés dans la cour de l'Académie, leurs sacs sur le dos. Hitomi se démarquait légèrement dans cette assemblée : plutôt qu'un sac, elle avait choisi de se charger de rouleaux de sceaux de stockage, un bon exercice de fûinjutsu qui lui avait été conseillé par Ensui dans l'une de ses lettres. Elle était également lourdement armée pour une simple aspirante, entre son tantô, ses deux pochettes de senbon et son matériel à pièges. Elle avait ajouté quelques nouveautés au kit qu'Ensui l'avait aidée à constituer à Suna, une éternité plus tôt.

Après un rappel des consignes de la part d'Iruka, les enfants furent conduits à la porte du terrain d'entraînement. Cinq Jônin, dont Gai Maito et Genma Shiranui, encadreraient l'exercice en plus d'Iruka et Mizuki. Leur rôle était de s'assurer que les règles étaient respectées, notamment celle qui interdisait aux différentes équipes de passer à l'offensive avant que deux heures se soient écoulées. Hitomi entendait profiter de ce laps de temps pour établir un camp sécurisé et défendable dans leur petit coin de forêt.

Dès l'instant de la formation des équipes, elle avait naturellement pris la tête de la sienne. Elle était après tout celle qui avait le plus d'expérience de ce genre de situations, et la plus âgée. Elle trouva plaisante la sensation qui l'envahit quand ses deux compagnons posèrent sur elle un regard calme et concentré, attendant ses instructions. D'un signe de la main, elle les enjoignit à la suivre et s'enfonça sans la moindre hésitation sous la couverture des arbres.

Il lui fallut une vingtaine de minutes pour trouver l'endroit parfait, une clairière de quelques mètres de large marquée d'un unique arbre en son centre. Si elle se perchait sur ses branches, elle pourrait observer les environs sans trop de difficultés. L'arbre était suffisamment vieux et ses branches suffisamment fournies pour qu'un camp puisse y être établi confortablement. L'heure suivante fut consacrée à la mise en place de différents pièges autour de leur camp. Les mains d'Hitomi étaient depuis longtemps devenues habiles avec les câbles, mécanismes et ressorts qui lui serviraient à déclencher l'un ou l'autre piège du tranchant d'un kunai, bien en sécurité sur sa branche. Très vite, leur arbre s'était transformé en véritable fort et elle s'asseyait à califourchon sur la branche qu'elle avait choisie, Sasuke et Naruto assis juste en-dessous d'elle.

— Sasuke, tu es le plus offensif d'entre nous. Tu seras chargé de trouver l'équipe d'Aimi et de voler leur drapeau. Si tu dois les blesser au passage... N'hésite pas.

— Pourquoi Aimi ? demanda Naruto.

Un sourire vaguement cruel se dessina sur les lèvres d'Hitomi, si bien que les deux garçons se tendirent légèrement. Au fil des années, ils avaient appris à quel point elle pouvait être retorse et rancunière.

— Je n'ai pas encore exactement terminé de lui faire payer ce qu'elle a fait à Hinata. En plus, je me sentirai juste un tout petit peu moins mal si on s'en prend à elle qu'aux autres équipes de civils, et les équipes de Shikamaru et Shino sont exclues à cause de notre pacte.

— Qu'est-ce que je fais si je croise une autre équipe ? intervint Sasuke.

— Les examinateurs ne nous ont pas interdit de prendre plus d'un drapeau. Sers-toi, mais laisses-en assez pour nos alliés.

L'enfant hocha la tête, le regard sérieux, et quelques instants plus tard, il avait disparu entre les feuilles, parfaitement silencieux. Il restait encore un peu moins de quarante minutes avant qu'il soit autorisé à attaquer, mais il n'était pas interdit de commencer à chercher avant cela. D'autres élèves avaient sans doute eu la même idée. Le Uchiha disparu, la petite fille se tourna vers Naruto, qui trépignait légèrement.

— Tiens, prends le drapeau. Accroche-le à cette branche, et monte la garde. Je vais continuer de travailler sur nos pièges en attendant. Quand la nuit tombera, je prendrai ta place, et tu dormiras pendant trois heures. Ensuite, ce sera mon tour.

Si ce n'avait été pour la règle qui interdisait aux élèves de cacher leurs drapeaux hors du terrain d'entraînement, elle aurait tout simplement scellé le leur et caché le sceau dans l'un des compartiments secrets de son sac. Elle ne le pouvait pas, puisque la dimension dans laquelle les sceaux stockaient ce qu'on leur demandait de stocker était techniquement... Ailleurs. Plus d'une fois, la petite fille s'était demandé s'il y avait de la vie dans cette dimension-là. Elle aurait déjà vu plus surprenant que ça.

Naruto hocha la tête et exécuta ses instructions, laissant Hitomi à ses préparatifs. Elle avait appris à dessiner des sceaux explosifs basiques et réfléchit sérieusement à si elle pouvait les utiliser ou non pour cet exercice. La force létale était interdite, Iruka-sensei avait bien insisté sur ce point. Ses parchemins étaient d'une puissance standard, donc sans doute suffisante pour tuer un enfant. Avec une moue boudeuse, elle rangea ses parchemins là où on ne les trouverait pas et s'attela à d'autres pièges, moins violents.

La nuit était tombée depuis une heure quand Sasuke revint. Un instant, seule Hitomi occupait sa branche, et le suivant, il était là, se baissant déjà pour esquiver le kunai qu'elle lui avait jeté à la figure par pur réflexe. La petite fille fronça les sourcils et son presque frère répondit d'un sourire en coin dégoulinant d'arrogance. Sale gosse. Il portait deux drapeaux en collier autour du cou : le rose appartenait à l'équipe d'Aimi, et le vert, à celle de Kakeru, l'un des trois élèves du top dix du classement à ne pas faire partie de la Communauté des Neuf.

— Bien joué, murmura la petite fille. Notre drapeau est caché là. Place le vert sur une autre branche pour faire diversion et raconte-moi comment ça s'est passé.

L'enfant ne put s'empêcher de glousser quand Sasuke, de retour, lui raconta comment il avait utilisé plusieurs des parchemins de stockage qu'elle lui avait donnés pour son attaque : l'image d'Aimi recouverte de boue la faisait rire. Une fois qu'il les avait pris par surprise, son ami s'était contenté de les surpasser sur le pur plan physique, puis les avait attachés et avait regardé un Jônin les récupérer avant de s'en aller.

Sur le chemin du retour, il avait croisé l'équipe de Kakeru, et n'avait pas hésité avant de s'en prendre à eux. L'un des membres de cette équipe avait réussi à le piéger dans son genjutsu, ce qui était surprenant en soi, mais Sasuke Uchiha ne restait jamais longtemps bloqué dans le cœur d'une illusion. Il avait battu ses trois adversaires, les avait attachés et, après avoir récupéré leur drapeau, était parti sans même attendre l'arrivée d'un Jônin.

Hitomi pouvait voir à quel point il avait aimé se battre : ses yeux sombres brillaient d'une lueur avide, son corps était tendu comme un arc, encore plein d'une énergie formidable. Il devait lui être difficile de conserver toute sa furtivité dans cet état. Sans un mot, la petite fille lui tendit l'une des rations de mission qu'elle avait emportées dans l'un de ses sceaux de stockage. Les Akimichi cuisinaient vraiment les meilleures rations à ses yeux, elle était heureuse d'y avoir accès du fait de son lien avec le clan Nara.

— Dans une heure, je réveillerai Naruto pour qu'il monte la garde. Tu viendras prendre un peu de sommeil avec moi.

— Mais...

— Si c'était une mission, tu le ferais sans discuter. Le sommeil est très important pour un shinobi.

— C'est vraiment toi qui dis ça ? Mais qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait de ma sœur ?

Le mot si simple, si doux, paralysa Hitomi sur sa branche. Les yeux écarquillés, elle se contenta de fixer Sasuke, la pique concernant ses nombreuses nuits blanches totalement ignorée. Une vague de chaleur lui envahit la poitrine et ses mains se crispèrent sur sa propre ration de survie. Il n'avait jamais... Elle savait qu'il la voyait comme sa famille, et Kurenai aussi, mais il n'avait jamais posé de mot sur leur nouvelle relation. Elle-même, par respect pour sa pudeur et le souvenir de son clan, l'avait appelé jusque dans le secret de son esprit son presque-frère, refusant de laisser tomber ce préfixe.

Elle ne savait que dire, alors ils se contentèrent de rester là, en silence, à contempler le vide, jusqu'à ce que ce soit le tour de Naruto de monter la garde. Il lui fallut quelques instants pour réveiller le jinchûrinki, puis elle grimpa jusqu'à une branche un peu plus élevée, se cala dans une fourche plus confortable que les autres, et ferma les yeux. Elle ne pouvait pas exactement dormir pendant une mission, pas alors que son problème de cauchemars empirait un peu plus chaque nuit, mais la méditation lui permettait de se reposer presque aussi bien que si elle dormait véritablement, et ainsi elle restait alerte, prête à réagir en cas de problème.

Et les problèmes, bien entendu, débarquèrent à peu près une heure plus tard. Un bruit perça la nuit ; il fallut quelques instants à Hitomi, l'esprit encore à moitié perdu dans sa Bibliothèque, pour comprendre de quoi il s'agissait. Naruto savait manifestement toujours choisir son moment pour tout... Y compris les crises d'éternuement. C'était tellement grotesque, improbable, ridicule, que l'enfant fut prise au dépourvu et, en percevant du mouvement aux abords de la clairière, trancha instinctivement le fil qui lui permettait d'activer l'un de ses pièges.

Dans un terrible rugissement, des flammes bondirent hors du néant et encerclèrent l'arbre dans lequel l'équipe avait établi son camp. Le collier de poches d'huile qu'elle avait disposé autour des racines ne fit qu'empirer l'ampleur du brasier, et au centre des flammes et de la fumée, Hitomi, Naruto et Sasuke se dressaient, défiant les deux équipes en bordure de la clairière de venir les chercher.

Hitomi avait pris la position dominante, sabre au clair et kunai prêt à déclencher d'autres pièges. Être entourée de feu perchée sur un arbre n'était sans doute pas la meilleure situation qu'elle puisse imaginer, mais personne ne pourrait venir les chercher tant qu'elle n'en déciderait pas autrement. L'affinité Suiton était l'une des deux plus rares à Konoha, et Sasuke était sans doute le seul élève de toute l'académie à maîtriser une technique élémentaire. Il s'était mis en tête d'en apprendre d'autres, depuis quelques mois, avec l'aide de Kurenai qui, si elle n'était pas une Uchiha, avait tout de même une affinité pour le Katon.

Puisant dans les sensations que lui envoyaient ses méridiens, Hitomi trancha un câble, envoyant une volée de kunai dans la direction vers laquelle elle pouvait sentir du chakra trop faible pour être celui d'un Jônin, suivant du coin de l'œil les mouvements de Naruto et Sasuke, occupés à protéger leurs drapeaux – le leurre et, sans trop en avoir l'air, le vrai. Un membre de la seconde équipe avança d'un pas vers les flammes et fut interrompu dans son geste par trois shuriken lancés par Sasuke...

Et là.

La catastrophe, la vraie.

Le mouvement de Sasuke avait déstabilisé Naruto, qui perdit l'équilibre sur sa branche. Aucun des deux garçons n'avait encore un contrôle suffisant de son chakra pour apprendre la marche sur les arbres. Sasuke s'en approchait sérieusement, mais Naruto avait toujours des difficultés, avec le Kyûbi dont il ignorait l'existence mais qui perturbait toutes ses tentatives de s'améliorer dans ce domaine.

Hitomi bondit, mais même ses réflexes augmentés par le chakra ne furent pas suffisants pour rattraper Naruto. Paralysée par l'horreur, elle regarda son ami plonger vers les flammes, un cri de détresse sur les lèvres. Il lui fallut revoir le souvenir dans sa Bibliothèque à plusieurs reprises pour comprendre ce qu'il se passa ensuite. Une ombre la frôla de si près que ses longues mèches noires suivirent le mouvement de l'air déplacé et l'aveuglèrent pendant un instant.

Quand elle retrouva la vue, Sasuke était perché dans un arbre voisin, un Naruto secoué mais en sécurité dans ses bras. L'une de ses mains saignait, coupée par le fil ninja qu'il avait utilisé pour ce bond formidable. Ce fil, une fois parcouru de chakra, devenait mille fois plus solide, et extrêmement adhésif. Toutefois, ce ne fut pas cela qui choqua Hitomi. Non, elle s'était trop préparée à ce genre de situations pour être choquée par le fait que Sasuke savait improviser mieux qu'elle.

Non, ce qui la choqua... Ce fut le double Sharingan dans lequel son regard plongea qui la secoua profondément, crispant instantanément le moindre de ses muscles. Sasuke ne pouvait pas avoir déjà activé le Sharingan. C'était impossible. C'était trop tôt. Ça ne se passait pas comme ça dans le canon, pas du tout.

Mais cet univers n'était pas le canon. Elle ne cessait de survoler cette idée, de s'accrocher à ce qu'elle savait, de supposer que tout fonctionnait comme elle l'avait lu une éternité plus tôt, sans jamais prendre le temps de s'arrêter et de se poser des questions sur les conséquences de ses actes, si bien qu'à cet instant, elle était absolument incapable de remonter la chaîne de causes et de conséquences qui avaient conduit Sasuke à ce développement imprévu.

Une fois sa stupeur sévèrement refoulée, Hitomi se redressa et passa à l'action à son tour. Les ombres lui seraient totalement inutiles ici, mais il ne s'agissait pas de ses seules ressources. S'accroupissant sur sa branche, elle effleura du bout des doigts et infusa de son chakra le câble ninja à ses pieds. Aussitôt, le sceau le plus grand qu'elle ait jamais dessiné s'activa, dressant une barrière translucide, agitée de reflets argentés, d'un cercle de rayon, qui ne laisserait passer ni objets physiques ni chakra sans les ronger comme un acide. Cette barrière consommait son chakra à une vitesse folle, mais elle avait Naruto et Sasuke avec elle. Elle leur faisait confiance.

Quand bien même tout était la faute de Naruto.

— Faites ça vite, les garçons. J'ai envie de finir la nuit tranquillement.

Bien entendu, il ne s'agissait que l'une des raisons qui la poussaient à finir cet interlude rapidement. Elle pouvait déjà sentir les légers picotements dans ses doigts qui lui indiquaient qu'elle avait dépensé le premier quart de son chakra. Ses réserves n'étaient pas pleines quand elle était entrée dans la forêt, et encore moins après avoir installé le camp et les pièges pour le protéger, mais ce sceau était tout de même violemment exigeant avec elle.

Heureusement, Sasuke et Naruto étaient là pour surveiller ses arrières. En quelques minutes, leurs six opposants étaient tous battus et attachés, et elle pouvait relâcher la pression. Deux tiers de ses réserves de chakra s'étaient désormais évanouies, une situation pas franchement confortable, même si elle avait connu bien pire quand Ensui l'avait entraînée. Avec un soin et une lenteur toute particulière, elle coupa l'afflux de chakra vers ses pieds, qu'elle avait maintenu pratiquement en permanence depuis qu'elle était montée dans l'arbre, et s'assit à califourchon sur sa branche.

Elle tentait de cacher le coup de fatigue qu'elle venait de subir, mais au regard de Naruto quand il escalada à nouveau leur arbre et enveloppa ses épaules de la veste dont il ne se séparait pratiquement jamais, elle comprit qu'elle avait encore du travail à faire sur ses différentes façades. Sasuke resta debout dans son dos, surveillant les alentours de son Sharingan toujours activé. Au loin, l'horizon se teintait des premières pointes orange et roses. L'aube ne tarderait plus.

— Bon, les garçons... Qu'est-ce qu'on a fait comme erreurs pendant cet exercice ?

Cette phrase était devenue un rituel parmi les élèves des cours particuliers de Kurenai. Elle leur permettait de pointer, parmi leurs pairs, les erreurs qu'ils avaient commises. Souvent, ils s'appuyaient sur la mère d'Hitomi pour leur apporter un éclairage sur la situation qu'ils dépeignaient, et des conseils particulièrement intéressants, mais cette fois, ils n'étaient plus que tous les trois. Les deux Jônin occupés à ramasser leurs derniers adversaires, qui avaient déjà été dépouillés de leurs drapeaux avant de les attaquer, ne comptaient pas vraiment, même si elle ne doutait pas qu'ils puissent les entendre.

— Tout a commencé quand j'ai éternué. Je devrais apprendre à le faire en silence, c'est sans doute ce qui a attiré les autres.

— J'aurais dû me tenir un peu plus à l'écart de Naruto pour ne pas risquer de le surprendre avec mes gestes.

— Et je n'aurais pas dû me laisser surprendre d'ailleurs !

— Et je n'aurais pas dû choisir un piège qui pouvait se retourner contre nous sous prétexte qu'il était plus facile à mettre en place, conclut Hitomi.

Les trois enfants se regardèrent longuement, puis Naruto se mit à ricaner et Hitomi le rejoignit ; c'était impossible de résister. Même Sasuke avait un sourire en coin.

— On a quand même botté pas mal de fesses, donc c'était un mal pour un bien, vous pouvez le croire !

— Je pense que le Sharingan est aussi un mal pour un bien, mais il faudra qu'on aille te faire examiner, Sasuke, histoire d'être sûrs que tout fonctionne correctement et que tu ne risques pas de te blesser en l'utilisant. Maman ou Grand-Père sauront peut-être quelque chose sur le dôjutsu qui te sera utile.

— Hm... Dans tous les cas, il faudrait aussi qu'on aille visiter le territoire de mon clan. Personne n'y a touché depuis que je suis venu habiter chez vous, j'ai donné des ordres pour qu'ils ne dérangent pas la moindre pierre, au cas où j'aurais besoin d'y trouver quelque chose un jour.

Hitomi hocha la tête, reconnaissant la sagesse de ce choix, même si elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un vague effroi à l'idée que tout soit exactement dans l'état où Itachi l'avait laissé, des années plus tôt. Serait-elle encore capable de sentir l'écho de son chakra ? Pourrait-elle voir les éclats laissés par son sabre quand, c'était inévitable, il s'était planté dans le sol ou les murs, emporté par son élan ? Elle avait appris à lire de telles preuves sous l'égide de son shishou, mais à cet instant précis... Non, elle ne pouvait dire qu'elle espérait que ce n'ait jamais été le cas. Jamais elle ne rejetterait le savoir qu'Ensui lui avait offert.

— Et on sera avec toi ce jour-là, tu peux le croire !

Hitomi rit de l'enthousiasme de Naruto, la simple action la laissant légèrement essoufflée. Quant à elle, elle n'avait pas besoin d'oraliser son soutien à Sasuke. Leurs regards se croisèrent un instant, et cela suffit. N'étaient-ils pas de la même famille ?

Quand le soleil fut totalement levé, Hitomi se redressa lentement, envoyant à nouveau assez de chakra dans ses membres pour ne pas tomber de l'arbre. Elle pouvait encore tenir bon quelques heures si elle ne faisait que cela, mais elle n'en aurait pas besoin : l'exercice serait terminé pour son équipe quand elle parviendrait à sortir de la forêt. Les enfants réunirent leurs affaires, à l'exception des pièges qui n'avaient pas été utilisés : une équipe de Genin viendraient sans doute les désamorcer et Hitomi leur souhaitait bon courage.

Il ne leur fallut qu'une demi-heure pour se retrouver en bordure du terrain d'entraînement – ils avaient dû faire un détour pour éviter l'un des derniers groupes encore en activité, en-dehors de ceux de la Compagnie des Neuf. Hitomi avait pu voir comme Sasuke désirait se battre – mais il n'aurait pas pris le risque de la mettre en danger en provoquant un affrontement alors que ses réserves de chakra étaient basses.

— Hitomi, au rapport !

Le claquement sec et exigeant dans la voix d'Iruka-sensei fit sursauter la petite fille, qui se raidit instinctivement, comme au garde-à-vous. Elle passa plus d'une heure à argumenter et justifier de ses choix auprès du professeur, qui la considérait comme la chef de l'équipe – et donc la responsable pour tout ce qui avait pu se produire sous sa garde. Il avait raison, bien entendu. Une telle autorité sur ses pairs ne pouvait venir sans responsabilités. Au moins, il fut satisfait quand Sasuke lui tendit leurs trois drapeaux, mais, pendant les semaines qui suivirent, Hitomi fusilla quand même beaucoup Naruto du regard, juste pour le principe, et parce qu'elle n'aimait pas qu'Iruka la sermonne.

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