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Pas de quartier

Hitomi avança dans le hall d'un pas déterminé. Aussi loin que portait son ouïe, le rez-de-chaussée était désert, mais aucun patient ne se trouvait là. Elle dépassa le corps immobile d'une infirmière, dont la nuque avait été si profondément entaillée qu'on voyait le blanc de l'os. Plus loin, elle repéra l'un des kunai à garde rouge d'Ino, deux insectes qui ressemblaient aux kikaichu de Shino, un peu de sable qui ne pouvait venir que de la gourde de Gaara. Elle s'efforça de rester sûre d'elle, au-delà d'un simple espoir. Ses amis étaient forts, tous autant qu'ils étaient.

En montant les escaliers au pas de course, elle entendit des bruits de lutte. Il lui fallut un instant pour en trouver l'origine, les hauts plafonds distordant légèrement le son, mais elle finit par arriver là où ça se battait. Elle lança deux kunai de sa main libre dès qu'elle repéra un uniforme d'Oto, sans réfléchir outre mesure. L'un se ficha dans une épaule, l'autre dans une cuisse. Cela attira l'attention de la dizaine d'ennemis qui tentaient d'avancer... Et de ses amis, qui leur bloquaient la route.

Ils avaient tous l'air d'aller bien, même si Chôji était très pâle. Shino avait une entaille sur la joue et, quelque part, à un moment donné, Lee les avait rejoints. Les saluant d'un sourire féroce, elle les aida à prendre leurs adversaires en tenaille en créant six clones aqueux qui barrèrent toute possibilité de retraite. En reconnaissant l'odeur et le chakra de leur Invocatrice, ses chats, qui n'avaient pas quitté le groupe, unirent leurs voix dans un cri guerrier, exalté. Quelques minutes plus tard, toute résistance avait disparu et le seul ninja encore vivant se rendit. Kankurô l'attacha, l'enferma dans l'une des chambres vides.

— La situation ? demanda Hitomi à Shikamaru.

— Nous avons dû lutter pour entrer. Nous avons abattu une équipe d'Oto en bas, et capturé une équipe de Suna qui s'est rendue en apercevant Gaara.

La jeune Yûhi hocha la tête. Elle s'y attendait. Gaara était un prince pour Suna. Un prince terrible, dangereux, craint, mais un prince tout de même.

— Nous avons ensuite assisté deux membres de l'ANBU dans l'évacuation de l'aile est, avec succès. Nous devons faire pareil avec l'aile ouest à présent, mais sans les ANBU. Comme tu le vois, c'est déjà un peu plus difficile. Il y a d'autres équipes dans les étages supérieures, mais uniquement des Forces Générales.

L'héritier Nara ne parvint pas à cacher la pointe de condescendance dans sa voix tandis qu'il évoquait les Genin sans maître du village, mais Hitomi ne lui en tint pas vigueur. Elle devait l'admettre elle-même : la différence de niveau était colossale. Ces membres des Forces Générales allaient sans doute périr aujourd'hui, comme tant d'autres.

— Très bien, on continue avec cet étage et puis on passe au suivant, et ainsi de suite jusqu'au toit. Quand on en a fini ici, si l'invasion n'a toujours pas été repoussée, on file au département Torture et Interrogatoire. Les prisonniers ont sans doute tenté de se libérer, ou quelqu'un aura voulu les y aider.

— À tes ordres, taichô.

À nouveau, elle prit la tête du groupe. Ils trouvèrent deux équipes, une de Suna et une d'Oto, en train d'essayer de forcer l'entrée d'une chambre, derrière laquelle on pouvait entendre plusieurs personnes terrifiées. La plupart des patients de cet hôpital étaient des civils, mais même eux savaient que faire en cas d'attaque, afin de gêner leurs défenseurs le moins possible. Hitomi entama les hostilités en capturant dans son ombre le ninja du Sable qui allait jeter son épaule contre la porte, attirant l'attention de tous en le contraignant à se figer.

— Et si vous vous attaquiez à des adversaires de votre taille ?

Elle n'était sans doute pas très juste en disant cela. Il n'y avait aucun Jônin dans ces équipes, et des Chûnin, face à Gaara... Elle n'eut même pas besoin de lever le petit doigt, l'équipe d'Oto se noyait déjà dans le sable tandis qu'un homme de Suna plaidait avec son ami.

— Gaara-sama, les ordres de votre père...

— Mon père ne serait pas assez stupide pour mettre en péril son alliance avec Konoha ! Avez-vous au moins vérifié qu'il s'agissait bien de lui ?

Pendant le silence interloqué qui s'étendit entre les deux groupes, Hitomi ne put s'empêcher de se sentir touchée. Gaara... Gaara n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait. Il ne connaissait pas son père, pas vraiment, et ne s'était pas encore intéressé à la politique de son village – c'était plutôt le terrain de Temari. La seule chose sur laquelle il appuyait son discours était la supposition hâtive qu'elle avait balancée pour justifier sa connaissance du canon. Et pourtant, il était prêt à prendre le risque.

— Sur ordre de Baki-sensei, répandez l'information à travers nos rangs. L'homme qui s'est présenté aujourd'hui comme notre Kazekage est un imposteur. Peut-être même en est-il un depuis des mois. Vous attaquerez à vue toute équipe d'Otogakure. Ceux que vous pourrez capturer, vous les enfermerez temporairement dans les geôles de Konoha. Ceux qui meurent... Laissez-les là où ils tomberont. Ne faites pas de quartiers.

— O-oui, Gaara-sama !

Et juste comme ça, l'équipe de Suna se dispersa. Était-ce vraiment aussi simple ? S'ils ramenaient Suna du côté de Konoha, Otogakure serait écrasée. Et Hitomi devait admettre qu'Orochimaru méritait bien un tel traitement, cela lui ferait les pieds. Un instant, ses pensées s'égarèrent en direction du Hokage. Avait-il survécu ? Tué Orochimaru, peut-être ? Elle ne pouvait s'empêcher de l'espérer, même si elle avait à peu près autant de respect qu'Ensui pour le vieil homme. Et si c'était le cas, elle devrait faire d'autres plans. Tsunade devait accéder à ses fonctions, c'était primordial. Le village aurait besoin d'elle très bientôt.

Hitomi frappa à la porte et donna le code d'urgence que tous les Konohajin apprenaient dès leur petite enfance. Le panneau de bois s'ouvrit. Derrière, elle fut surprise de trouver Karin en position de défense, le chakra éveillé et prêt à frapper. Elle avait... Décidé de protéger les autres patients ? Sans qu'on lui demande quoi que ce soit ? Voilà qui serait excellent pour son dossier de changement de village. Il n'y avait rien que Konoha appréciait tant que l'abnégation et le courage.

— Nous allons vous évacuer. Serrez-vous autant que possible pour que l'arrière-garde et l'avant-garde puissent se coordonner. Gaara, Kiba, Shino, vous venez avec moi à l'avant. Naruto et Hoshihi aussi. Les autres, à l'arrière. Les chats ninjas fermeront la marche pour pouvoir réagir et nous prévenir si des ennemis arrivent par l'arrière.

Il fallut quelques minutes pour qu'ils s'exécutent, puis toute la troupe se mit en marche dans un silence tendu. Ils pouvaient entendre des sons caractéristiques de combats dans les étages supérieurs, mais le leur semblait désert : Akamaru ne sentait rien de vivant en-dehors de leur groupe, apparemment. Le cœur d'Hitomi battait la chamade, pourtant elle ne s'était jamais sentie aussi sereine, ses pensées étaient d'une clarté jamais atteinte.

Ils ne trouvèrent aucune résistance en descendant au rez-de-chaussée. Tandis que les civils se précipitaient dans le passage secret qui menait à l'un des refuges, ils se déployèrent en éventail, montant la garde, mais personne ne les approcha. Inspirant profondément, Hitomi ouvrit la cage à l'intérieur de sa Bibliothèque, sondant les environs pour tenter d'évaluer la situation. Les combats faisaient toujours rage, dehors. Dans les étages aussi, mais les Konohajin étaient plus nombreux. Une fois les civils en sécurité, Hitomi dirigea son groupe vers les escaliers et alla à l'aide de ses camarades, un étage après l'autre.

— Vous êtes sûrs que vous n'avez plus besoin de nous ? demanda-t-elle à l'ANBU Sanglier en essuyant son sabre sur le pantalon de son dernier adversaire.

Elle avait rencontré Sanglier au cinquième étage. Il était seul pour défendre tout une troupe de civils et ses mains tremblaient légèrement. Hitomi s'était abattue comme une furie sur les trois unités qui l'assaillaient et n'avait pas fait de quartier, protégée qu'elle était par le sable de Gaara. Elle était à nouveau gorgée de chakra au point d'avoir envie de hurler, mais elle craignait d'avoir bien vite besoin de cette force.

— Certain, Yûhi-san. Rendez-vous immédiatement, tes camarades et toi, à la prison pour renforcer leurs défenses et empêcher les prisonniers de s'enfuir, sauf si on vous donne d'autres ordres sur place. Dans tous les cas, cette mission est de rang A, traitez-la comme telle.

— Ne vous en faites pas, Sanglier-san, ce n'est pas ma première. Que la Flamme de la Volonté vous protège.

— Qu'Elle vous protège, répondit-il d'une voix presque douce.

Un instant plus tard il s'était détourné, menant son groupe de civil jusqu'au rez-de-chaussée à son tour. Hitomi prit le temps de jeter un œil aux blessures de Chôji, qui avait été pris dans un jutsu adverse. Son bras droit était lacéré et dégoulinait de sang. Elle tenta de le rafistoler à l'aide de la Paume Mystique, mais elle était tellement saturée de chakra que son contrôle laissait un peu à désirer.

— Va rejoindre Sanglier-san dans le refuge, finit-elle par soupirer, et décide si tu préfères trouver un médic qui te soignera ça et nous rejoindre, ou rester là pour les protéger. Fais au mieux.

— D-d'accord, murmura son ami d'une voix blanche.

Soudain, Hitomi se rappela que la plupart de ses amis avaient tué pour la première fois aujourd'hui. Elle, elle était insensible pour le moment, exécutant ses adversaires avec efficacité les uns après les autres, sans la moindre hésitation. Oh, elle savait que le contrecoup viendrait. Au début, dans la Forêt de la Mort, elle n'avait rien ressenti non plus. Son esprit était tout juste capable de faire la part, d'enfermer les doutes, la peur et de dégoût quelque part où ses pensées conscientes ne pouvaient les atteindre, mais cette petite bénédiction ne durerait pas.

— Ino, ton père travaille à la prison, c'est bien ça ?

— Oui. J'espère qu'il va bien...

— J'en suis certaine. Tu as une idée de leurs protocoles de sécurité ?

— Certains seulement... Je sais qu'il existe un sceau de confinement qui doit être déclenché par les geôliers en cas d'attaque, mais ce n'est pas la seule mesure, et on peut la contourner.

— Hm... Il faudra qu'on avise sur place dans ce cas. En route ! Hoshihi, Kurokumo, à l'avant avec Kiba et Akamaru. Ensuite Gaara, Naruto et moi. Shino, Ino, Shikamaru, avec Lee, Temari et Kankurô, et les chats pour fermer la marche. Ça vous va ?

— Oui !

— Alors en route.

Ils durent plusieurs fois contourner des combats. Cette fois, il n'était pas question de s'arrêter, même pour venir en aide à des camarades en difficulté. Ils savaient tous quels genres de prisonniers se trouvaient au Département Torture et Interrogatoire. Qu'ils se retrouvent en liberté, ou aux mains de leurs ennemis... Ce serait une catastrophe. Parfois, le bien du village tout entier demandait de détourner le regard. Naruto avait bien du mal à le faire, mais il était encadré par Gaara et Hitomi, qui ne le laissaient pas ralentir, ni dévier de sa route.

Un bruit d'explosion retentit quand ils arrivèrent en vue du département et de la prison, deux bâtiments côte à côte, faisant trembler le sol et s'effondrer une maison déjà à moitié détruite. Hitomi se prit à espérer qu'il n'y avait personne à l'intérieur puis regarda en direction de l'explosion. La face ouest de la prison avait sauté et cinq ANBU avaient été projetés à l'extérieur, leurs corps mous comme des poupées de chiffon. Morts, ou en passe de l'être.

Sans même avoir besoin de l'ordre d'Hitomi, les Genin se déployèrent en arc et fondirent sur la façade. Hoshihi intercepta un prisonnier en se jetant sur lui, les crocs tendus vers sa gorge. L'homme s'effondra dans un gargouillement, mais déjà Hitomi devait se concentrer sur ses propres combats. Elle para un coup, en esquiva un autre, projeta une vague d'aura meurtrière suffocante pour gagner un peu d'espace autour d'elle. Elle était épuisée, elle avait mal à travers tout le corps à cause de la trop haute dose de chakra qui parcourait ses muscles, ses organes. Elle devait le brûler au plus vite avant qu'il ne la brûle, elle.

—Multiclonage !

Le cri de Naruto la fit sourire avec férocité. Elle copia son geste, créant six copies d'elle-même, et déjà elle se sentait mieux. Ses gestes retrouvèrent en fluidité, ses pensées s'éclaircirent à nouveau. Il y eut un terrible hurlement angoissé derrière elle : Hai, perchée sur les épaules de son mentor, avait repris du service. Si elle en jugeait par l'éclair furieux dans ses yeux pâles, cette fois ce n'était pas des rêves de douceur et de délices qu'elle envoyait à l'esprit de leurs ennemis. Les chats étaient très territoriaux, après tout.

— Ino, qu'est-ce que tu fais là ?

— Papa ! On nous a ordonné de venir vous aider !

La jeune Yamanaka avait l'air prête à fondre en larmes de soulagement. Hitomi aurait sans doute ressenti pareil, à sa place. Heureusement, elle savait où se trouvaient sa mère, son mentor, son professeur, ses frères. Ils n'étaient pas seuls, ils n'étaient pas isolés, et pouvaient compter les uns sur les autres. Elle enroula son Fouet Aqueux autour de la jambe de l'un des prisonniers et le força à tomber, plongeant son sabre dans sa poitrine avant de le dégager avec une petite secousse, pour faire entrer de l'air dans son cœur. Pas de quartiers.

— On ne peut pas les empêcher de sortir des cellules avec ce mur détruit, et aucun de nous n'est assez bon en Doton pour le refermer, les informa le chef de clan.

Les regards des adolescents se posèrent sur le trou béant qui éventrait le mur devant eux. Même Gaara n'avait pas assez de sable pour le reboucher entièrement.

— Qu'est-ce qu'on fait dans ce cas ? demanda Kankurô.

À côté d'Hitomi, Ino pâlit d'un seul coup. Elle connaissait la réponse à cette question, mais ce fut son père qui répondit d'une voix sinistre :

— On les tue tous jusqu'au dernier. Les prisonniers qui étaient enfermés dans cette prison-ci avaient de la valeur vivants, mais on ne peut permettre qu'ils s'échappent. Ne retenez pas vos coups, ils ne vous feront pas cette faveur, eux.

— À vos ordres, dit Hitomi d'une voix calme.

Elle s'effaça devant une lame qui aurait dû l'éventrer et s'engagea dans un combat de kenjutsu pur avec l'un des prisonniers, prenant bien soin de ne pas penser au propriétaire légitime du katana qu'il tenait dans ses mains, et qui devait sans doute se trouver quelque part à l'intérieur, froid et immobile. Elle n'en avait pas le temps, pas si elle voulait vivre encore un peu. L'homme qu'elle affrontait était plus fort, plus rapide, mais pas autant qu'Ensui et Yoshino, qui l'avaient contrainte à faire de l'esquive une seconde nature. Bientôt, son ombre prit vie à ses pieds et s'entrelaça à celle de son adversaire, le forçant à écarter ses bras du reste de son corps. Kurokumo profita de l'ouverture et lui saura à la gorge, tandis que son Invocatrice se tournait vers une nouvelle proie.

Il leur fallut presque vingt minutes pour endiguer l'assaut à cet endroit : les prisonniers avaient volontairement été gardés dans un état de faiblesse maîtrisé avec soin, mais il y avait dans leurs regards une lueur désespérée, farouche. Ils étaient prêts à tout pour s'échapper, même mourir en essayant. Rester, cela signifiait plus de torture, d'isolement, et même avec un esprit dévasté, ils pouvaient encore choisir entre ça et l'alternative, aussi funeste soit-elle.

Le Murmure exultait à l'intérieur d'Hitomi, remplissant ses oreilles d'un bourdonnement sourd. Cela faisait plus de deux heures à présent que l'invasion avait commencé, et depuis il ne s'était pas éteint un seul instant. La jeune fille avait envie de se prosterner devant les pattes de Kibaki pour la remercier de l'avoir forcée à travailler le contrôle qu'elle exerçait sur son pouvoir. Même comme ça, elle avait volé le chakra de ses adversaires comme un réflexe, bien au-delà de ce que son corps pouvait tolérer sans douleur. Ses gestes s'en ressentaient, quand bien même elle faisait en sorte d'utiliser son chakra même de manière futile, pour renforcer son aura meurtrière ou prolonger son utilisation de la Manipulation des Ombres.

Derrière elle, Shikamaru et Kankurô se soutenaient l'un l'autre. Ils ne s'entendaient pas vraiment, avant l'examen, mais à présent une sorte d'amitié réticente était née entre eux, renforcée par le nombre de fois où ils s'étaient mutuellement sauvé la vie. Le Sunajin n'avait plus énormément de chakra à sa disposition pour manier ses pantins, n'ayant pas encore reconstitué les réserves dérobées par Shino, mais il était très bon également en taijutsu pur et maîtrisait quelques jutsus de vent qui, combinés à ceux de sa sœur, faisaient des ravages.

— On en a fini ici, dit Inoichi en tranchant la gorge d'un prisonnier agonisant d'un geste nonchalant. Inuzuka-san, pouvez-vous nous dire quelle est la situation dans le reste du village ?

Le garçon hocha la tête et inspira profondément par le nez, la bouche entrouverte pour capter le maximum d'effluves. À côté de lui, Akamaru, qui avait pris l'une des pilules militaires du clan, avait grandi et grossi jusqu'à faire le même gabarit qu'Hoshihi, lequel était occupé à lécher une plaie sur son épaule.

— Hum... On dirait que la plupart des combats sont en train de se terminer. C'est difficile à dire, mais je pense que la majorité des forces de Suna et Oto ont été anéanties ou repoussées. Il y a encore un peu d'agitation près de l'école, mais les élèves n'étaient pas en cours aujourd'hui.

Non, ils s'étaient tous trouvés dans le stade, à regarder les combats avec avidité. Hitomi ne put s'empêcher de penser au petit frère de Shino, si innocent et pur, qui avait crié son approbation quand son aîné avait remporté son combat. Avait-il trouvé un refuge à temps ? Était-il blessé ? Elle secoua légèrement la tête, se contraignant à penser à autre chose. Elle ne pouvait pas se concentrer sur ce genre de choses maintenant. Elle aurait tout le temps plus tard pour pleurer les morts et s'inquiéter des blessés, quels que soient leurs noms, quelques soient leurs nombres.

— Très bien, fit Inoichi d'un air presque soulagé. Vous vous êtes bien battus, les enfants. Je vais vous accompagner jusqu'au refuge le plus proche. Faites soigner vos blessures, donnez un coup de main, commencez à écrire vos rapports si vous avez de quoi le faire. Ça va être le chaos pendant les jours qui viennent.

En silence, les adolescents obéirent, se massant derrière l'adulte comme s'il était un bouclier. Ses chats se rassemblèrent autour d'Hitomi dans un instinct protecteur qui lui dessina un triste sourire sur les lèvres. Hoshihi et Sunaarashi étaient blessés tous les deux, pas gravement, mais assez pour nécessiter un passage chez les Inuzuka, plus tard. La jeune chatte couleur sable boitait lourdement contre le corps solide de son frère Hokori, qui avait l'air particulièrement secoué par tout ce qu'il avait vu. En silence, la jeune Yûhi lui effleura le sommet du crâne, ses doigts grattant l'arrière d'une oreille.

— Vous vous êtes bien battus, tous les six. Je suis très fière de vous.

— Tu as vu comment j'ai écrasé le ninja avec la lance ? demanda Haîro d'un air presque arrogant. Il n'avait absolument aucune chance.

Le rire qui franchit les lèvres d'Hitomi tremblait un petit peu. Aucune de ces prisonniers n'avait eu la moindre chance, mais c'était uniquement parce que leurs chakras étaient scellés, et leurs corps minés par la faim, la soif, l'inaction. Dans d'autres circonstances... Elle avait reconnu un Chûnin d'Iwa parmi les morts, redouté pour son usage d'un jutsu Suiton qui ressemblait à s'y méprendre à des chaînes de chakra. Il l'aurait terrassée sans effort, et la plupart de ses camarades aussi.

Ils s'arrêtèrent un instant à un croisement, contemplant en silence la destruction autour d'eux. Un serpent titanesque avait réduit à l'état de gravas une boulangerie et l'immeuble juste à côté, ses grands yeux vitreux fixant désormais le vide. Elle ne pouvait même pas voir ce qui l'avait tué – et combien avaient péri pour l'abattre. En contournant soigneusement le cadavre pour suivre Inoichi, elle vit ce qui ressemblait à un corps déchiré en deux. Elle dut plisser les lèvres pour réprimer sa nausée.

L'adrénaline commençait à redescendre à l'intérieur de son corps, laissant ses menues blessures et muscles fatigués brûler comme des déments. En jetant un œil autour d'elle, elle réalisa que ses camarades ne s'en tiraient pas mieux, à l'exception notable de Gaara et Naruto. Certes, son frère adoptif était pâle, furieux, dégoûté, mais il n'avait pas la moindre blessure, ou alors Kyûbi les avait déjà soignées pour lui. Shikamaru, quant à lui, soutenait Temari qui boitait légèrement, l'une de ses queues de cheval défaite, laissant ses cheveux blonds cacher la moitié de son visage. Les deux jeunes filles échangèrent un faible sourire, malgré les circonstances.

Ils arrivèrent au refuge et le trouvèrent surpeuplé. Les ANBU de garde grognèrent de mécontentement mais les laissèrent entrer, surtout quand ils apprirent qu'Ino et Hitomi pouvaient les aider à soigner les blessures des civils. Ils n'avaient pas de médic avec eux, seulement un neurochirurgien qui opérait sans chakra et n'avait plus soigné de menus traumatismes depuis des lustres. En silence, les deux jeunes filles se mirent au travail, tandis que Gaara décidait de monter la garde avec les membres des Services Secrets.

— Invocatrice, tu veux qu'on y aille ? Tu n'as plus l'air d'avoir besoin de nous.

Elle ne répondit pas tout de suite, soignant une vilaine estafilade sur le bras d'une petite fille aux joues mouillées de larmes muettes. Elle devait se concentrer pour contrôler son chakra de manière satisfaisante, au point de sentir des filets de sueur lui rouler dans le dos, glacés et désagréables, mais à chaque blessure qu'elle soignait, ça devenait un peu plus facile, soit parce qu'elle s'habituait à la surcharge dans ses méridiens, soit parce qu'elle s'atténuait lentement.

— Ceux qui ne sont pas blessés, oui. Hoshihi, Sunaarashi, je veux vous emmener voir Hana Inuzuka, si elle est disponible ce soir.

Les deux chats hochèrent la tête et décidèrent de se coucher à ses pieds, les muscles tendus malgré leur feinte nonchalance. Même si l'attaque semblait majoritairement finie, ils ne se détendraient sans doute pas avant d'en être certains. Avec le plus gentil sourire qu'elle puisse dessiner sur ses lèvres, Hitomi promit à la petite qu'elle était guérie, s'inclina légèrement quand la mère la remercia, et fit signe à son prochain patient d'approcher.

Il y avait des blessures qu'elle ne pouvait soigner, des poumons perforés, des plaies à la tête qui laissaient voir le crâne, des empoisonnements, des os brisés. Ceux-là, elle les dirigeait vers Ino, tellement plus compétente, tellement plus utile, et tellement plus assurée. Elle souriait avec gentillesse, dissimulant parfaitement sa fatigue, là où la jeune Yûhi était impatiente et irritable. Elle était aussi plus douée avec les enfants, même ceux qui avaient été séparés de leurs parents.

On vint les chercher une heure et demi plus tard. Les réserves de chakra d'Hitomi avaient baissé d'une manière confortable et constante, si bien qu'elle avait laissé un ou deux soupirs de soulagement lui échapper quand la sensation de brûlure à l'intérieur de ses méridiens avait commencé à s'atténuer. Sans rien dire, elle rejoignit Lee et entrelaça ses doigts aux siens. Elle n'avait pas pris le temps de se concentrer sur lui de toute l'attaque, craignant de s'inquiéter alors qu'il pouvait parfaitement s'en sortir seul. Non seulement elle aurait gaspillé son énergie mais en plus elle l'aurait sans doute offensé.

— Comment tu vas ? demanda-t-il d'une voix douce.

— Je ne sais pas encore. Je... J'ai envie de voir Maman, et Ensui-shishou, et Sasuke, et Kakashi-sensei. Je sais qu'ils sont forts, et qu'ils vont sans doute bien, mais... J'aimerais pouvoir le voir.

— C'est normal. Ma mère et ma sœur sont dans l'un des refuges sous le stade. Je les ai vues y entrer avant de partir. Normalement, aucun ennemi n'a pu y pénétrer, mais...

— Oui. On n'est jamais certains, jamais à l'abri.

Main dans la main, les deux jeunes gens sortirent de l'abri. Dehors, le soleil commençait à se coucher. Hitomi avait l'impression d'avoir commencé à combattre des siècles plus tôt, même si elle avait pris garde à mesurer le temps de manière rationnelle, pour ne pas perdre la tête. Son cerveau tentait de la convaincre que c'était à peine un instant plus tôt qu'elle tuait son dernier adversaire, et une éternité depuis qu'elle avait égorgé Tayuya pour donner une chance au Hokage de s'en sortir en vie. Elle ne savait pas comment équilibrer sa perception du temps, cette distorsion l'effrayait.

— Ton clan a mis en place des protocoles d'urgence, pas vrai ?

— Hm... On doit signer un registre à l'entrée de notre territoire dès qu'on rentre, pour que nos administrateurs sachent qui manque à l'appel. Certains seront à l'hôpital. D'autres non.

Un silence s'étendit entre eux pendant quelques secondes. Hitomi leva les yeux, plantant son regard dans celui de Lee. Le poids de sa dernière phrase la forçait à se sentir vulnérable, elle avait envie de fuir, de nier, de se dissimuler quelque part pour oublier et être oubliée.

Certains rentreraient à la maison, et d'autres non.

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