Chapitre 2 - Emma
Média : Indiana Evans ( Emma )
Le trajet jusqu'à l'université est long et pour cause, personne ne pipe un mot. Nous roulons doucement. Il n'y a pas beaucoup de kilomètres à parcourir pour y arriver. Sans compter que Katherine, ma mère a recommandé 20 fois à mon frère de ne pas rouler trop vite. La vitesse et elle , ça fait deux.
La seule fois où il a tenté d'appuyer davantage sur la pédale d'accélérateur ma mère lui a crié :
« Will je te jure que si tu casses ma voiture, je te tue. »
J'ai tellement ri que mon frère n'a plus essayé d'accélérer une seule fois. C'était tellement drôle de voir son visage crispé dans le rétroviseur. Il a continué à rouler les sourcils froncés et les mains fermement agrippées au volant.
Le GPS nous indique que nous sommes presque arrivés. Je suis littéralement collé à la vitre arrière de la voiture. Tout a l'air gigantesque. Les pelouses sont parfaitement entretenues. Si je ne sentais pas les tremblements des roues sur le bitume, je jurerais que je rêve.
« On y est. Annonce Will.
- C'est tellement beau ici. Dis-je
- Par pitié Emma. Nous vivons dans une superbe et grande maison près de la mer. Comment peux-tu trouver cet endroit plus beau que chez nous?Demande maman.
- C'est justement parce que ce n'est pas chez nous. Dis-je une nouvelle fois agacé par ma mère. Tout est plus soft, moins luxueux. Plus cosy aussi en quelque sorte.
- Pour être moins luxueux , ça l'est .Commente-t-elle.
- Will dit quelque chose. Aide moi. Dis-je désespéré.
- Fiche-lui la paix maman. Si notre maison est bien trop luxueuse pour madame, soit. Mais laisse là au moins apprécier ses propres choix.»
Mon frère me jette un regard dans le rétroviseur et me sourit avant que j'en face de même. Will et moi sommes comme chien et chat la plupart du temps, mais j'ai toujours pu compter sur mon frère lorsque j'en ai eu besoin. Il est ma moitié. Mon faux jumeau.
Alors que je repense aux bons moments que mon frère et moi avions vécu , la voix féminine du GPS nous annonce...
« Vous êtes arrivé.
- Quoi c'est là ? » Demande ma mère.
De grandes grilles noires surplombent les hauts murs qui entourent toutes les résidences. Dans d'autres circonstances, ces barrières pourraient être l'entrée d'un monstrueux château hanté mais ici, dans ce cadre universitaire, elles sont géniales. Parfaitement à leur place.
Trois filles en petites jupettes passent près de notre voiture et sourient en apercevant Will au volant. Inutile de regarder le visage de ma mère pour savoir qu'elles ne les voient pas d'un bon œil.
« Maman , je veux venir vivre ici! Cri-il euphorique.
- C'est ça... Avec quel bulletin comptes-tu être admis ici, crétin ?
- 1 point pour maman! Lançai-je.
- Emma, la prochaine fois que tu me demanderas de t'aider à boucler la bouche de maman, fait moi plaisir. Débrouille toi toute seule.
- Oh allé Will! je rigole. Tu sais bien que pour moi tu es le plus intelligent des garçons. Fais-je en me penchant pour l'embrasser sa joue.
- Ça suffit tous les deux ! Entrons plutôt trouver ta chambre Emma.
Ma mère se retourne et je peux lire dans ses yeux l'angoisse qui y règne.
Quand nous entrons dans la résidence , nous sommes encerclés par des étudiants. Toutes sortes de classes sociale est réunie ici comme si cette université était le seul endroit au monde où chacun pouvait afficher son style et ses façons d'être sans la moindre crainte d'être jugé. J'adore ça. Je suis surexcité.
«Oh Emma! Regarde-moi cette paire de ...
Sous le regard indigné de maman, Will ne termine même pas sa phrase, ce qui me provoque un énième fou rire depuis que nous sommes en voitures tous les trois.
- Cette paire de buissons ? Tu as raison. Ils sont ravissants. Dis-je entre deux rires.
- Vous m'exaspérez tous les deux... Soupire ma mère.
Nous rions encore mais nous nous calmions immédiatement en nous arrêtant net devant l'immense bâtisse principale.
''STATE UNIVERSITY OF NEW YORK'' est inscris en lettres d'or au-dessus des grandes portes du bâtiment.
Cette fois ça y est. Nous y sommes vraiment.
Nous descendons tous les trois en silence et mettons les mains devant les yeux en les levant pour apprécier la belle gravure dorée qui brille sous le soleil. Ma mère est la première à se lasser du spectacle. Comme pour rompre ce moment magique et solennel à mes yeux elle me lance , les yeux pleins de larmes :
«Chérie? tu es sure que c'est ce que tu veux? Tu sais, nous pouvons remonter en voiture et rentrer à la maison. Nous n'en parlerons...
- On en a déjà parlé maman. Je fais mine d'être sure de moi à 100 pour cent avants d'ajouter: C'est ce que je veux. Je ne ferais pas machine arrière.
- D'accord. Renifle maman. Allons trouver cette satanée chambre alors.»
Will lève les yeux au ciel . Il me sourit en nous poussant moi et ma mère déposant sa grande main sur nos deux épaules respectives.
Nous entrons dans le grand bâtiment et nous sommes stupéfiés par le nombre de personnes s'agitant dans tous les sens. Les élèves courent partout avec leurs sacs à dos et quelques livres en mains. Les adultes faisant partie du personnel ont tout autant l'air pressés par leurs occupations respectives.
«Excusez-moi? Lance ma mère à l'adresse d'un homme en costume.Pouvez-vous me dire où devons-nous aller pour signer les papiers d'admissions de ma fille ?
-Juste sur votre gauche, vous trouverez un bureau avec inscription ''admissions''sur la porte. Vous toquez, entrez puis vous leur demandez. Réponds l'homme peu aimable.
- Ah! Eh bien merci...»
Will et moi nous nous lançons un regard amusé. Nous n'avons pas l'habitude de voir notre mère si sure d'elle déstabilisée par qui que ce soit. C'est tellement drôle parfois de voir à quel point elle reste une femme comme une autre.
_____
Décidément. Tout le personnel ici à l'air d'être impolie. Peut-être-est-ce due au nombre de personnes leurs ayant demandé inlassablement les mêmes questions chaque jour. Mais quand même...
«Intolérable. Vraiment intolérable
- Maman ne commence pas...
- Je n'ai rien dit.
- Bien sur...» Disons mon frère et moi en même temps.
Nous marchons vers un long et large couloir menant aux chambres. Will ne cesse de reluquer tout ce qui bouge ayant une paire de seins coller à la poitrine. Finalement nous trouvons ma chambre après dix minutes de recherche.
«C'est ici. Chambre 203
- Tu as ta clef? Demande mon jumeau.
- Taaaadaaaam!» Fais-je théâtralement.
J'inspire profondément en insérant la fameuse clef dans la serrure. La porte s'ouvre sans encombre sur une petite chambre d'étudiante pour deux. Je suis agréablement surprise par l'espace dont je dispose. La chambre est séparée en deux par deux bureaux ,deux armoires et deux lits. L'autre moitié de la pièce semble déjà être occupée par ma colocataire, apparemment absente.
Son coin à elle est bien rangé. Seul son lit laisse entrevoir son côté bordélique. Le mur est rempli de posters d'un groupe dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Quelques photos trônent au-dessus de sa tête de lit.
«Qu'en pensez-vous ?
- C'est plutôt bien si l'on considère cette chambre comme telle. Dit maman.
- C'est cool! J'imaginai une chambre miteuse.Du genre, peinture écaillée, tapisserie arrachée et tout le bordel.»Je ris.
Will dépose mes valises au pied de mon lit et s'affale dans celui-ci.
«Bon sang! Retire-moi ces chaussures de ce lit! Réprimande maman.
- Elle a raison. Soit tu retires tes salles pieds de mon lit, soit j'emploie la manière forte. A toi de voir! Répliquai-je.
- Essaye un peu pour voir!»
Sans attendre, je lui saute dessus et lutte avec lui sur le matelas confortable. Nous rebondissons et rions aux éclats dans un nuage de couettes violentes et de corps en mouvement. Will me chatouille le ventre alors que j'essaye désespérément de lui arracher les cheveux. Alors que ma mère inspecte les moindres recoins de la chambre, Will tombe à terre dans un grand boom, faisant vibrer toute la pièce. Impossible de retenir nos rires qui ont redoublés d'intensité.
«Mais enfin... Quand allez-vous donc arrêter tous les deux ?
- C'est elle qui a commencé !
- Menteur ! Tu m'as cherché.
- Ça suffit ! Vous me fatiguez. Emma chérie, nous allons devoir te laisser. Je reprends le boulot dans 3 heures et nous n'arriverons jamais à temps si vous jacassez encore comme des enfants.
J'arrête de rire. Je prends conscience que dans quelques minutes, je serais seule dans un milieu totalement inconnu à mes yeux. C'est le moment que j'avais tant espéré qui se présente enfin à moi et malgré ça, je ne peux pas m'empêcher de ressentir l'angoisse qui me submerge. Je tente de garder un visage neutre sachant que si ma mère découvre mon stress grimpant, elle fera tout pour me convaincre de rentrer avec eux. Et il en est hors de question. Il est grand temps que je prenne mes responsabilités et que je grandisse.
Je me relève et me dirige vers ma mère en la serrant fort dans mes bras. Je ne la reverrais pas d'ici un mois. Ce sera long, je le sais.
«Au revoir chérie.
- Au revoir maman. Tu vas me manquer.
- A moi aussi. Braille-t-elle, pleurent pour la énième fois.
- Et moi ? Je ne manquerais donc à personne. Râle Will indigné.
Je lâche ma mère pour enlacer mon frère à son tour.
- Mais si. Tu vas me manquer crétin.
Alors que nous nous serrons fort dans nos bras, Will me chuchote à l'oreille une phrase qu'il c'était longtemps retenu de dire en prenant garde que ma mère ne l'entende pas.
- Ta chambre va devenir tellement plus cool.
Je m'écarte amusé et lui assène un bon coup de poing sur le bras.
- AIE !
- Sort de ma chambre abrutie et ne roule pas trop vite. On ne sait jamais ce qui peut arriver en roulent à 50! Dis-je taquine.
- Hahaha! Très drôle...
Alors, le moment est venu de les regarder me tourner le dos à contre cœur et me laisser seule dans cette chambre tant attendue. Quand ils disparaissent au bout du couloir, c'est plus fort que moi, j'ai beau essayer de les en empêcher, mes larmes finissent par couler. Tout un cocktail d'émotions tourbillonne en moi de façon angoissante. Mais je ne me laisserais pas aller. Tout ce que j'ai si longtemps voulu se présente enfin à moi. Il est temps. Alors après avoir séché mes joues, je m'encourage moi-même.
- A nous deux nouvelle vie !»
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro