Média : Harry Styles ( Ryan )

  -Il faut que tu reviennes tout de suite à table. Dis-je totalement désemparé à Oli' qui tient mon plateau dans ses mains.

- Quoi ? Pourquoi ?

Ses yeux s'emplissent d'inquiétude. Je suis presque sure qu'elle s'imagine déjà quelle connerie j'aurais bien pu faire en son absence. Or je n'ai rien fait à part avoir pris pitié de sa nouvelle amie et que je ne sais pas comment me comporter.

- Ta copine, Emma vient de me faire les yeux doux. Je réfléchis à mes mots. Non enfin ... pas dans le sens que tu crois. Mais elle a voulu s'asseoir à notre table et si j'ai d'abord pensé que ce n'était pas une bonne idée, je l'ai finalement invité à prendre place. J'ajoute : Je te jure tu aurais dû voir sa tête...

- Où est le problème? Demande-t-elle le plateau toujours dans les bras

- C'est ton amie répliquai-je. Pas la mienne. Alors va y.

- Mais où tu vas toi ?

C'est vrai ça. J'étais d'abord venue jusqu'ici dans l'intention de commander un café et voila que je perds mes moyens à la simple idée qu'une nana autre qu'Olivia veuille se montrer sympa avec moi.

Je ne peux pas m'empêcher de trouver son geste suspect.

- Chercher un café.

- Mais...

- Pour Emma. Là coupai-je.

Je fais semblant de ne pas remarquer le ne regard intrigué que me lance Oli' et me dirige droit au comptoir sans prendre la peine de faire la queue. Qui Diable osera me le faire remarquer ?

Le vendeur de la cafette me regard avec un air niais, un chewing-gum à la bouche. Répugnant. Surement un étudient qui travaille à mi-temps pour payer ses études ici. Dieu merci, je n'ai pas besoin de me préoccuper de ce genre de chose. Probablement la seule chose positive de mon enfance.

- Qu'est-ce que tu veux ? Me demande le type.

- Un café et un croissant.

Le mec souffle dans sa bulle pour la faire grossir et je pris intérieurement pour qu'elle lui éclate en pleine gueule. Juste histoire de lui faire passer l'envie de mâcher sa pâte pendant son service.

Servir un café dans une tasse devrait en tout et pour tout durer 1 minute. Dix secondes pour le croissant. Mais au lieu de ça, le type au chewing-gum décide de prendre tout son temps comme si j'avais toute la journée devant moi. S'il croyait pouvoir me faire perdre mon temps, ce mec c'est gourer de personne.

- Eh mec! Je crie par-dessus le comptoir. Magne toi un peu tu veux .

- Relax mon pote. J'arrive.

- Pas assez vite à mon gout en tout cas. Je réplique.

Il semble blasé mais finit par m'apporter ce putain de café avec la viennoiserie. Je paye en lui balançant les trois billets d'un dollar devant lui. Son air méprisant me réconforte dans mon choix de ne pas lui avoir laissé de pourboire.

- Connard. Dis-je en m'éloignant.

Quand je reviens à la table, je me sens méchamment mal à l'aise.

Olivia et Emma ont cessé de parler à la seconde où elles m'ont vu arrivé. Je n'ai aucun doute sur le sujet de leurs conversations.

- Tien. Dis-je à Emma en place le plateau devant elle. Si ton café est froid, tu diras merci au merdeux de vendeur.

- Merci.

- Alors de quoi vous parliez toutes les deux?

Je vois du coin de l'œil Emma se raidir alors qu'Olivia nous regarde tout à tour amusée.

- Des cours de demain. Lâche finalement Oli en souriant. Vous allez suivre plein de cours ensemble. Vous n'allez pas vous tuer hein?

- Ne t'inquiète pas pour nous. Emma et moi allons être les meilleurs amis du monde. Pas vrai ?

Emma se contente de sourire.

Je remarque que pour un dimanche paresseux, elle a quand même de petites marques de fatigue sous les yeux. Je me demande quelque peu si elle est resté longtemps chez le copain d'Eddy hier soir pendant la fête. Peut-être même qu'elle s'est retrouvé dans la même situation que moi ce matin. Peut-être s'est elle réveillé chez un type qui se sera servi d'elle et d'elle de lui. Même avec la meilleure volonté du monde je n'arrive pas à me l'imaginer dévergondé.

- Tu as une mine atroce. Lui fais-je remarquer en mordant dans mon cookie.

- Merci. Toi aussi mais j'aurais au moins eu la décence de ne pas te l'avoir fait remarquer la première.

Tiens donc...

- Tu aurais pu. Je fais. Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

Emma échange un regard avec Oli' assise en face de nous et répond à ma question.

- Parce que je suis bien élevée.

- Et moi non ?

Un de mes poings se serre sous la table à l'évocation de mon enfance et de l'éducation que j'ai reçue. Olivia remarque presque immédiatement qu'Emma s'aventure sur un terrain glissant et tente à alléger l'atmosphère électrique qui s'installe.

- Vous avez tous les deux l'air fatiguées et moi aussi d'ailleurs. Fait-t-elle avec une mine réellement déconfite. C'est surement la soirée d'hier soir. C'était génial hein?

Je l'ignore et retourne à Emma.

- Qui est mal élevé à présent? Je t'ai acheté un croissant et tu n'y touche même pas. Pourtant si tu mangeais un peu, tu aurais moins l'air d'une morte vivante.

Et toc. Prends ça dans tes dents mademoiselle bien élevé.

Celle-ci s'empare du croissant en question et mort dedans juste après m'avoir répondu :

- Si j'ai l'air si fatigué c'est parce qu'un débile a tripoté mon réveille hier matin et qu'il a sonné à trois heures ce matin. Merci Ryan.

Quoi ? J'ai fait ça moi. J'ai fait sonner son réveille dans la nuit . Je n'ai nullement le souvenir d'avoir fait une chose pareille. Si je l'ai fait comme elle le prétend alors c'était involontairement.

- Je n'ai pas déclenché ton satané réveille.

- Si ! tu l'avais dans les mains hier avant que je ne te ...

- Mette ta main dans la gueule? Je là coupe. Oh oui! ça me revient maintenant... Riais-je.

Elle me fusille du regard. Les petites poches sous ses yeux bleus paraissent plus grosses maintenant qu'elle plisse les yeux sévèrement.

- Tout à fait. Dit-elle plus fort que moi. Tu avais mon réveil dans les mains juste avant que je ne te gifle et juste avant que tu me jettes sous la douche. Ses deux mains se posent à plat sur la table. Tu l'as fait exprès.

Je ris nerveusement.

- Pitié... Si j'avais vraiment voulu t'emmerder, je l'aurais fait sonner toutes les heures ton putain de réveil.

Olivia qui assiste à la scène depuis le début choisit ce moment pour taper du poing sur la table.

Quelques personnes se retournent pour nous dévisager comme si nous étions des bêtes curieuses. J'ai envie de leur hurler dessus mais je choisis de les ignorer. La cafet' ne m'est pas encore interdit d'accès et j'aimerais bien qu'il en reste ainsi.

- Ça suffit vous deux ! Vous ne vous connaissez que depuis quelques jours et vous êtes déjà insupportable quand vous êtes à moins d'un mètre l'un de l'autre! Elle souffle de rage et ses joues deviennent rouges quand elle s'aperçoit à son tour que plusieurs personnes la regardent. J'en ai assez de vos disputes.

Ses yeux lui ressortent tellement des orbites que l'espace d'un instant j'ai presque peur qu'elle se jette par-dessus la table pour nous étrangler tour à tour d'une seule main.

J'ai l'impression d'être au restaurant avec une mère qui en aurait ras-le-bol de ses deux enfants immature qui la mettrait mal à l'aise en public.

Je regarde mes mains avant de regarder Emma à la dérober. À ma grande surprise, elle a exactement la même réaction que moi. Elle aussi tripote ses doigts nerveusement en plantent ses yeux dans les miens.

L'instant est embarrassant - même pour moi - mais vu l'ironie de la situation, nous éclatons franchement et pour la première fois de rire .

Je ris tellement que je mange de renverser ma tasse sur mes genoux et Emma l'ayant remarqué rit aussi fort. Oli' ne voyant pas ce qu'il y a de drôle se met à lever les yeux au ciel en nous dévisagent l'un après l'autre.

- Vous êtes cinglé tous les deux. Lâche-t-elle quand notre fou rire s'apaise enfin. C'est pour ça que vous ne pouvez pas vous saquer. Deux bipolaires ensembles, ça ne peut pas faire bon ménage.

Nous rions de plus belle mais cette fois Olivia se joint à nous.

Mon humeur est bien meilleure qu'il y a cinq minutes. Je préfère de loin être comme ça que de tirer la tronche toute la journée mais je suis surpris qu'Emma et moi pussions rire de quelque chose ensemble.

Mais peut-être que cela ne sera qu'une exception. Peut-être qu'Oli' à raison et qu'elle et moi somme trop ressemblant l'un à l'autre. Je suis un connard grincheux et nerveux et elle, une garce qui prend tout trop au sérieux. Comment pourrions-nous nous entendre un jour alors qu'elle est tout ce que je déteste ?

Une chose est sur c'est que si je veux qu'Oli continue à être amie avec elle, Emma et moi allons devoir faire de putain d'effort pour nous entendre moins un minimum. Sans quoi Olivia deviendra folle à force d'être le cul entre deux chaises.