Chapitre 20 - Ryan ✓
En tout , Emma et moi somme assis a même le sol depuis neuf heures maintenant. Nous avons passé la nuit dans le couloir malgré la réticence du personnel à nous voir squatter les couloirs comme deux pauvres cons. Il était hors de question que nous attendions en salle d'attente avec les clochards venus en s'inventent une maladie pour rester au chaud et les gosses braillant dont les parents s'imaginent toute une montagne de pas grand-chose au final. Emma elle-même a catégoriquement refusé de bouger lorsqu'une infirmière nous a conseillé de rentrer chez nous et qu'elle nous a dit qu'elle nous contacterait si l'État d'Olivia s'améliorait ou au contraire, se détériorait... Il ne m'aura fallu qu'un simple regard appuyer et foutrement menace pour que la femme cède à sa requête.
Malgré les circonstances de nos pseudos retrouvaille Emma ne m'a pas pété un foutre mot et je me suis bien tenu d'en faire de même de mon coté. De toute manière, j'étais trop occupé à m'inquiéter pour mon pote se trouvant dans le coma. Emma a arpenté si longuement le couloir de long en large qu'elle a fini par s'asseoir et par s'endormir par terre. Ses poings étaient si serré et ses lèvres si pincées que je n'ai pas pu faire autrement que de glisser discrètement ma veste sous sa tête pour qu'elle soit un peu plus à l'aise pour dormir. J'avoue que je me demande si c'est parce qu'elle se sentait rassurée avec mon odeur sous le nez et moi à ses côtés qu'elle dort encore à cette heure-ci mais pour ma part, j'ai tenu putain de bon et je me suis retenue de ne pas m'approcher d'elle pour sentir son parfum.
- Excusez-moi m'interpelle un énième médecin à la blouse aussi blanche que les murs qui nous entourent. Vous êtes Ryan ? Ryan Stella ?
- Ouais, c'est moi. Je me précipite vers l'homme. Est-ce qu'Olivia va bien ? Elle s'est réveillé .
- Le docteur...
- Oh mon Dieu crie Emma qui visiblement nous a entendus. Olivia est sortie d'affaire ?
- Écoutez, je ne suis qu'infirmier voyez-vous ? Le médecin qui s'occupe de votre amie m'a chargé de venir vous chercher. Il voudrait vous parler alors si vous voulez bien me suivre...
Soudain en proie à une panique extrême, j'échange un regard avec Emma qui a la même expression terrifiée que doit être la mienne sur son visage. Mes jambes se mettent violemment à trembler ainsi que l'intégralité du reste de mon foutu corps quand l'infirmier marche rapidement devant nous. Je n'ai vraiment pas aimé la façon dont l'homme c'est adressait à nous. Il m'a réellement donné le mauvais pré-sentiment où quelque chose ne va pas. J'ai une putain d'envie de gerber tout d'un coup. Bordel ! Cette impression ne me quitte pas lorsque j'entre en premier dans le bureau du médecin en charge d'Olivia, elle augmente au-delà de l'imaginable.
- Bonjour, je suis le docteur Damani. Comment allez-vous ?
- On s'en fout m'impatientai-je. Comment elle va ?
- Je vois fait-tu-il surprîmes mais pas le moins vexer par ma brutalité. Asseyez-vous. Emma obtempère avant moi. Bien. Commençons par vous rassurer tout de suite , votre amie Olivia est sortie de son coma. Le coup qu'elle a reçu a la tête lors de l'accident lui a été néanmoins si brutal que son cerveau s'est temporairement déconnecté mais vous pouvez remercier Mademoiselle Cardle. Elle s'est battue pour s'en sortir.
Je demande au toubib de me répéter les mots "Olivia est sortie de son coma" pour être sur de ne pas avoir rêvé tandis que j'entends Emma lâcher un sanglot. Sans m'en rendre compte , je pose ma main sur son genou en le pressant légèrement pile au moment où le docteur me confirme la nouvelle. Chaque muscle de mon corps se détend à l'annonce de ce qui est pour moi la meilleure nouvelle de toute ma vie.
Cependant, un dernier truc qui m'ait resté jusque-là en tête m'empêche de savourer pleinement cette annonce. Hier... Hier, je ne sais plus qui a évoqué de potentiel risque qu'Oli - si jamais elle se réveillait - garde des séquelles physiques ou mentales de l'accident. Sans parler de la tête de l'infirmier qui nous a amené ici. Ce mec avait un putain de regard merdique qui comme je l'avais dit ne me présageait rien de bon.
- Attendez repris-je. Pour ce qui est des conséquences...
- Justement, j'allais y venir. Olivia aux deux jambes brisées a de multiples endroits et sa clavicule gauche est elle aussi fracturée. Il va lui falloir des mois de repos. Son cerveau a tout de même survécu à un fâcheux traumatisme. Je crois qu'il est inutile de vous préciser que son corps aussi aura besoin d'être immobilisé. A-elle de la famille qui pourrait s'occuper d'elle à plein temps ?
- C'est nous sa famille !
Horrifier à la seule putain d'évocation de la véritable famille génétique d'Oli', ma main sur les genoux d'Emma cherche et trouve la sienne. Je l'ai servi fort - peut-être trop - comme pour appuyer mes propos. Je fais mine de ne pas remarquer le ne regard intriguer qu'elle me lance et continue de fixer lourdement le médecin. Je lui rappelle que si le seul numéro à contacter en cas d'urgence est le mien c'est parce qu'il y a forcément une raison. Monsieur Damani me reluque lui aussi avec insistance mais je suis soulagé de constater qu'il ne cherche pas à en savoir davantage sur le sujet. À la place , je l'écoute attentivement m'expliquer les prochains mois suivant la sortie d'hôpital d'Olivia.
Entre-temps , j'ai pris l'initiative de retirer ma main de celle d'Emma en faisant semblant de rapprocher ma chaise du bureau sombre et parfaitement lustré du médecin. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris mais sur le coup , cette idée était putain d'évidente. Exactement comme hier soir quand elle et moi nous sommes tombé dans les bras l'un de l'autre alors qu'il y a quelques mois encore, elle devait me détester autant que je l'ai méprisé.
- Ok donc... Vous avez des questions ?
- Oui intervient justement Emma pour la première fois depuis le début de l'entretien. Quand est-ce que nous pouvons la voir ?
C'est sur cette demande pleine d'espoir que le toubib nous emmène environ une quinzaine de minutes plus tard vers la chambre qu'occupe désormais Oli'. En entrant dans la pièce, il me faut un moment avant de prendre conscience que cette fille allonger, relier à plusieurs tubes et recouverte de putain d'ecchymoses , est bel et bien ma meilleure amie. Une meilleure amie serte, mais foutrement méconnaissable. Bordel de merde ! Certains endroits de son visage sont gonflé, d'autres égratignés profondément et d'autres encore ont pris une teinte violette tirant sur le noir. Je ne m'attendais pas qu'avec ses fractures, Oli' soit dans une forme olympique mais quand même... Elle est horrible à voir pour être tout à fait honnête. Je reste figé à l'entrée de la porte mais Emma avance doucement et sans bruit vers le lit.
- Elle dort...
- Je... J'ai vu...
- Approche m'incite-t-elle avec un signe de la main.
J'aimerais réfléchir à ce sujet un petit moment encore car je ne sais pas si j'ai véritablement envie de voir ma meilleure amie dans un état pareil mais Emma bien sur - putain de têtue comme elle est - insiste et je n'ai guerre d'autre choix que de m'approcher. L'observer de prés est encore pire que je le craignais. Au moins de loin, je ne pouvais pas savoir les endroits exacts où les cathéters transperçaient sa peau. Bon Dieu , de la porte, je n'aurais même pas été capable de remarquer la quasi-transparence de sa chemise d'hôpital blanche à poids rose. Prudemment, j'entreprends de remonter la couverture pour couvrir sa poitrine apparente . Putain d'hôpital a le con ! Sous prétexte que les patients sont malade, ils n'ont pas daigné nécessaire de les considérer comme des êtres humains normaux . À qui diable faut-il que je pète la gueule pour avoir négligé ce petit et insignifiant détail ? N'y a-t-il donc que moi que ça rend fou ?
- Il vaudrait mieux la laisser se reposer nous dit une infirmière qui surgit dans la chambre.
- Pourquoi ? N'a-t-elle pas assez dormis pendant ses presque dix heures de coma ? Merci mais je suis déjà informé. Vous, par contre , vous devriez peut-être baisser d'un ton...
- Ryan ! Emma me fusille du regard. Nous allons partir prévient-elle à l'adresse de l'infirmière. Doucement elle se penche sur le corps inerte d'Olivia et lui chuchote à l'oreille : Nous reviendrons demain, c'est juré.
Je caresse les cheveux bizarrement raides d'Oli' et sort de la chambre sans même adresser un regard ou une parole à l'espèce de grognasse qui a osez-nous déranger après seulement cinq minutes de visite. Emma et moi empruntons les escaliers pour retourner au rez de chausser malgré mes contestations pour prendre l'ascenseur. Elle a peur de se retrouver toute seule dans un lieu étroit avec moi ou quoi . Ce n'est qu'une fois arrivé à l'extérieur que je comprends que cette dernière est aussi mal à l'aise que je le pensais. Elle s'arrête à quelques pas des portes coulissantes automatique, prend une profonde inspiration et me dit :
- Je crois que nous avons un problème.
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