Chapitre 16 - Ryan ✓
Je remercie le destin d'avoir fait en sorte que la seule personne en qui j'ai plus ou moins confiance dans mon ancienne fraternité soit encore là à l'heure du déjeuner. D'habitude Max n'est jamais dans les environs parce qu'il adore s'incruster chez n'importe qui pour manger à l'œil, lui évitant ainsi la contrainte de payer pour sa propre bouffe... Mais aujourd'hui, non. Dès où je suis entré dans la maison, je l'ai directement vu dans le salon en train de discuter avec un de ces gars que je croisais tous les jours mais à qui je n'ai que rarement adresser la parole. Le bruit de mes boots l'alerte certainement car je l'entends s'interrompre en plein milieu de sa phrase puis se retourner vivement vers moi comme s'il était content de me voir. Un sourire ironique apparaît aux coins de ses lèvres charnues.
- Ryan mon pote, qu'est-ce que tu fais là me demande-t-il en venant me serrer la main. Je te manquais tant que ça pour que tu nous honores de ta présence .
- Et puis quoi encore ? Non, croit moi, ne plus voir ta sale face de rat chaque jour est l'une des choses que je préfère depuis que je me suis tiré d'ici.
- Ah ouais ? Alors je t'en prie fait-t-il théâtralement, éclaire ma lanterne...
Sans me soucier du type avec qui il parlait il y a deux minutes à peine , je tire sur la manche de Max et l'emmène à part. Sans m'en rendre vraiment compte, c'est dans mon ancienne chambre que je nous isole et le bordel monstrueux que j'y vois me fait penser que finalement, je n'étais peut-être pas si bordélique que ça après tout... Moi, au moins , ce n'était que des vêtements qui jonchait le sol et pas des tas d'ordures en tous genres. J'y trouverais une putain de capote usagée que je ne m'en étonnerais même pas. Max est un véritable porc ! Comment est-ce qu'il peut vivre le dedans ? C'est dégueulasse putain !
- Tu sais commence Max, je m'excuse si je t'ai donné de fausses impressions mais je ne suis pas gay ... Tu ne me suceras pas la bite même si tu me payais pour ça ! Il rigole contrairement à moi. Mais si ça te dit, je connais quelqu'un qui...
- Ne te fou pas de ma gueule connard je le coupe. Même un pédé ne voudrait pas de toi et de ta petite queue que tu t'amuses à fourrer tous les jours dans ton garage a bité favori. Je le charrie en faisant allusion à la bouche de sa précieuse Kiara.
- Haha, mais qu'est-ce que tu est drôle ! Aller crache le morceau et dit moi plutôt ce que tu viens foutre ici !
- Est-ce que tu te rappelles de la dernière soirée que j'ai passé ici ?
Je ne sais pas quoi penser de son regard fourbe et de son putain de sourire en coin qu'il me jette alors qu'il s'installe sur son lit les bras croisés. Tout de suite , son attitude me fait imaginer tout un tas de saloperies. Le genre de truc que je n'aimerais peut-être pas savoir. Est-ce que Max sait quelque chose que je ne sais pas ? Plus agacer, je répète ma question tout en y mettant plus de graviter pour qu'il comprenne que je ne suis pas de putain d'humeur à supporter ses conneries. Malgré tout , Max ne veut pas décoller son petit sourire de fouine de sa gueule et je sens ma tentions de monter d'un cran. J'attrape le premier truc qui me tombe sous la main pour le lui balancer à la tronche mais vu le bordel dans la chambre c'est hélas un paquet de biscuits à moitié vide qui heurte lamentablement son épaule gauche et fait redoubler son rire.
- Putain, tu t'en rappelle ou pas . Je n'ai pas de temps à perdre espèce de débile !
- Oui je m'en souviens cri t-il pour me faire redescendre d'un étage. Comment est-ce que je pourrais oublier avec Kiara qui me faisait la gueule et toi qui avait complètement légué les filles contre moi en plombant l'ambiance ? Et alors, qu'est-ce que ça peut faire ?
- Alors premièrement, je n'ai rien plombé du tout et ce n'est pas de ma faute si tu t'aies fait chambrer par Oli', Emma et Kiara d'accord . Et puis deuxièmement, je te demande ça car j'ai besoin de savoir - si par hasard - tu n'aurais pas trouvé ... Tu sais, ce livre-là... Tu ne sais pas où est-ce qu'il aurait pu atterrir après mon départ ?
- Tu parles d'un petit carnet noir avec des inscriptions dorées sur la couverture . J'acquiesce. Une sorte de livre avec genre ... Je ne sais pas moi... Des photos de couple en noir et blanc par exemple ?
- OUI je fais anormalement content que Max sache de quoi je parle. Tu sais où il est ?
- Non répond finalement Max en haussant les épaules et les sourcils. Pas vu !
Est-ce que c'st une putain de blague ? Il se fout de ma gueule s'est enculé ! Pourquoi alors faisait-il comme s'il allait pouvoir m'aider ? Tu parles d'un pote ! En plus , comment diable se pourrait-il qu'il me donne une description exacte de mon livre s'il ne savait rien à son sujet ? Sérieusement, il y a quelque chose qui cloche la... Soit Max crache les morceaux tout de suite et de lui-même soit c'est moi qui vais le forcer à me dire ce que j'ai besoin de savoir. Je suis putain de prêt à utiliser la force s'il le faut. Sans compter que j'ai bien remarqué que Max n'a toujours pas changé d'expression faciale depuis tout a l'heure !
J'en ai vraiment ma claque du jeu du chat et de la souris. Au moment où je m'apprête à rebrousser chemin pour me barrer loin de ce connard avant de lui défoncer la gueule, Max explose littéralement de rire et me cri d'attendre cinq minutes. Je patiente raide comme un poteau électrique, la main sur la poignée de la porte en attendant qu'il arrête de rire bêtement. Je suis dos à lui mais me retourne vite quand j'entends les lattes de mon ancien lit à grincer sous son poids suivi d'un autre grincement en prévenance de la table de chevet. Je reconnais immédiatement mon livre quand je vois Max le sortir du rangement.
- Tes vraiment un putain d'enfoiré Max jurai-je en allant aussitôt lui arracher des mains. Ça t'amuse .
- Tellement mec ! Tu aurais vraiment dû voir la tête que tu faisais...
- Ouais, je suis mort de rire là !
- Plus sérieusement, pourquoi est-ce que tu veux le récupérer ? Je croyais que tu ne voulais voulait pas quand tu as collé ce machin sur les seins d'Emma.
Je lui dis d'aller se faire foutre plutôt que de s'occuper de mes couilles et sort de la chambre en claquant bien fort la porte volontairement. Max m'a foutu en rogne et savoir maintenant que c'était lui qui l'avait en sa possession depuis tout ce temps me fait d'autant plus chier car je sais maintenant que cette raclure a eu tout le loisir de se servir de mon carnet comme lecture du soir. Ce truc ne lui était pourtant clairement pas destiné et à mes yeux il était aussi particulièrement privé et voila qu'il ne l'ait plus tant que ça. C'est seulement quand je regagne ma voiture que je me rappelle que sans Max, il ne me restait plus qu'à m'adresser directement à Olivia et par la même occasion lui faire comprendre la raison de ma recherche. Or, je n'ai foutrement pas envié qu'elle sache que j'ai envie de me plonger dans mes souvenirs. Dans des souvenirs qui concernent Emma en fait...
Alors même si ça ne me ressemble absolument pas et que Max se fera par la suite une joie de me chambrer avec ça, je sors mon téléphone et tape un rapide message de remerciements avant d'insérer mes clefs dans le neiman pour démarrer et pour me grouiller de rentrer chez moi. Putain ! Même cette connerie de phrase me fou les nerfs ! " Chez moi " ... Non mais n'importe quoi... Ce n'est pas réellement chez moi à proprement parler , ça ne l'a jamais été et ne le sera probablement jamais. Je vois plutôt cette baraque comme un moyen facile et rapide de trouver où loger convenablement a moindres frais. Mais je sais et je comprends pourquoi Olivia a complètement disjoncté en apprenant où j'allais pour de vrai habiter.
Quand j'arrive devant "chez moi", il m'ayons putain d'impossible de ne pas remarquer la grande blonde qui poireaute nerveusement devant ma porte. Oli' est là, appuyer contre le mur de brique de la maison, son portable entre les mains. Je ne m'étonne même pas de la voir ici. D'ailleurs j'aurais plutôt du m'en douter qu'après lui avoir annoncé mon emménagement par téléphone et que de ne pas lui donner de véritable raison sur ma décision, l'aurait inévitable conduite directement jusqu'à moi. Je la connais par cœur !
Pendant ma manœuvre pour me garer, je la vois dans le rétroviseur relever brusquement la tête pour regarder de gauche à droite. Je suis incapable de dire si c'est parce qu'elle m'attend ou parce que je sais que chez elle, ce geste a toujours été un réflexe. Petite, lorsqu'elle traîner devant chez moi où me rendait juste visité en l'absence de ses parents , elle avait souvent peur que ceux-là ne reviennent à l'imprévu et ne la surprennent avec moi. Bien que ses parents ais déménager depuis une baille, j'ai l'intuition qu'aujourd'hui encore, être à proximité de sa propre maison d'enfance doit lui faire foutrement drôle. Exactement comme moi pour la mienne.
- Je peux savoir ce que tu fous là je demande en m'approchant d'elle.
- Ne me dit pas que tu n'as pas encore deviné ! D'un coup , son corps se raidit. Sérieusement Ryan ? De toutes les maisons de New York , il a vraiment fallu que tu choisisses celle-ci en particulier ?
- Doux Jésus ! Tu n'approuves pas ripostai-je en me moquant d'elle. Oh non, moi qui croyais vraiment que l'idée te plairait....
Ma petite pique me vaut une tape dans l'épaule. Une tape légèrement plus forte que ce à quoi je m'attendais. Est-ce l'effet des cartons à porter qui lui a donné ce putain de tonus ? Je rigole gentiment mais ma réaction énerve d'autant plus mon pote qui me vise exactement au même endroit que précédaient. Cette fois-ci l'impact me surprend et dans un réflexe humain mais maladroit, je laisse tomber sur l'asphalte le carnet qu'Emma a fait pour moi qui - comme par hasard - s'ouvre pile poilé sur une page ou une photo remplie la page de droite. Aussitôt, je me magne le cul pour le ramasser avant qu'Oli' puisse voir de quoi il s'agit mais une fois encore, le putain de hasard décide de se foutre de ma gueule... Oli' se baisse en même temps que moi et examine de prés ce que je ramasse.
- Attend ... Mais c'est quoi ça ?
- Rien du tout !
- Comment ça "Rien du tout" répète Oli' en imitant lamentablement ma voix et en m'attrape l'avant-bras. Oh toi, tu as beaucoup plus de choses à m'expliquer que je le pensais !
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