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.Samedi 14 juin.


Musiques d'inspiration : 

The sound of silence - Simon & Garfunkel
Guaranteed - Eddie Vedder
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On doit prendre les petites décisions avec sa tête, et les grandes avec son cœur. 
(Henry Jackson Brown.)

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La patience de Katsuki, qui ne se limite déjà à pas grand chose en temps normal, se trouve mise à bien rude épreuve aujourd'hui. 
Ca se voit, parce que son genou tremble nerveusement, faisant frénétiquement cogner son talon contre le lino, alors qu'il se pince les lèvres en ouvrant grand les yeux pour se retenir de devenir fou immédiatement. 

Dans sa main, le papier glacé se froisse légèrement quand il crispe ses doigts sur le bord de la photo et, soufflant lentement pour évacuer un peu de son irritabilité, il ferme les yeux une seconde avant d'adoucir sa voix autant que possible. 

_ Deku .. 

Pointant du bout de l'index le visage d'Eijiro sur le papier, il plante son regard débordant d'impatience dans les yeux paumés et désolés d'Izuku. 

_ J't'ai répété son nom dix fois en vingt minutes. Comment tu fais pour l'oublier instantanément ? 

Excédé, il serre les dents pour se retenir d'aller le secouer comme un pommier, se répétant pour lui même qu'il doit faire preuve de patience et de compréhension. 
Il sait que Deku ne fait pas exprès, mais ça le frustre tellement de lui répéter trente fois les mêmes choses, et de voir qu'il ne s'en rappelle déjà plus une minute plus tard. 
En une heure, Izuku n'a su lui sortir qu'un seul nom dont il est parvenu à se souvenir après quinze tentatives. 
Ironiquement, il s'agissait de Shoto, et Katsuki a bien failli le prendre mal. 

Non, en fait, il l'a vraiment mal pris. 

Dans son lit, les cheveux détachés et humides en raison de la douche que le personnel hospitalier lui a fait prendre un peu plus tôt, Izuku se mettrait presque à paniquer. 
Agitant son regard dans tous les coins de la pièce en mordillant sa lèvre inférieure, ses iris se remplissent progressivement de lueurs inquiètes et sincèrement navrées. 

_ Pardon Katchan. Je .. Je réfléchis. 

L'expression de son visage se couvre de malaise, alors qu'il se renfrogne dans ses épaules, se forçant à chercher dans sa tête une information complètement égarée. 
Sa lèvre inférieure tremble légèrement, juste avant qu'il ne morde à nouveau dedans pour la retenir, et sa voix vibre d'insécurité quand ses paupières se bordent de larmes. 

_ Je vais trouver. 

Son stress augmentant, les mains d'Izuku déjà d'ordinaires agitées de quelques spasmes se secouent encore plus qu'à l'habitude sous le poids de son anxiété. 
Son regard s'envole dans toutes les directions, sa respiration se fait plus bruyante et, en le regardant perdre ses moyens, Katsuki commence déjà à s'en vouloir. 
Un nœud de honte vient se caler entre les parois de sa gorge, et sa mâchoire se crispe alors qu'il souffle par le nez en affaissant ses épaules. 

Lui mettre la pression n'aboutira certainement pas à grand chose, s'agacer après lui encore moins, et il abandonne finalement sa photo de classe sur le lit avant de plonger ses dix doigts dans ses cheveux. 

_ On fait une pause. 

Puis, frappant ses deux mains l'une contre l'autre comme pour chasser ses émotions négatives, il se redresse brutalement sur ses jambes pour se déplacer machinalement dans la pièce. 
Contournant le lit sans but réel, puis promenant son attention sur quelques détails qu'il connait maintenant par cœur, il se décide après trente secondes d'errance à aller ouvrir la large fenêtre de la pièce. 
En tirant sur la poignée en PVC, il laisse entrer le souffle léger d'une brise tiède, autorisant les rayons du soleil à ne plus se heurter contre le verre pour mieux se coucher sur le lino. 

Restant debout près de l'ouverture, posant un oeil peu concerné sur le décor, il apprécie toutefois les bruits de l'extérieur, bien plus agréables que les signaux sonores d'un moniteur. 
Des échos lointains de la ville, un ronronnement de moteur à quelques centaines de mètres de là, l'effervescence d'une rue piétonne un samedi après midi, et les murmures des branches d'un arbre, que le vent agite en se faufilant entre les feuilles. 
La chaleur de l'astre brûlant frôle discrètement ses joues, réchauffant sa peau et soulignant des éclats nouveaux dans ses iris, et cette bouffé d'air frais apaise lentement les muscles tendus de ses épaules. 

Face au décor, il ne voit plus Deku dans son dos mais, peut-être poussé par sa culpabilité, il se concentre à écouter ses éventuels mouvements, cherchant à imaginer ce qu'il fait en ce moment même. 
Il regrette de le mettre -encore- dans des états pareils avec son incapacité à garder son calme et, même s'il reste bien infoutu de présenter des excuses quelconques, il se promet à lui-même de faire davantage d'efforts à l'avenir. 

Ne percevant que de vagues froissements de draps à peine audibles, il inspire lentement et bruyamment en plantant ses dents dans sa propre langue, le front chatouillé par la gêne. 
Il se comporte n'importe comment et, même en le sachant, il peine toujours à faire mieux. 

Pour être honnête, il ne parvient pas à comprendre comment fonctionne la cervelle d'Izuku en ce moment, ou pour être plus précis, comment sa mémoire peut déconner à ce point. 
Deku semble ne retenir qu'une information sur dix, en plus de n'avoir aucune notion du temps qui passe et d'être sans cesse perdu dans la chronologie de ses journées. 
Tout a l'air de se mélanger dans sa tête, un peu comme dans une bétonnière, créant rapidement un tas d'événements et de souvenirs ratatinés, informe et sans aucun sens. 

_ Katchan ? 

Même sa voix prend parfois des allures de fausses notes en traversant sa gorge encore pâteuse, en particulier lorsqu'il commence à être très fatigué.
Et, en reconnaissant la tonalité faible de ses mots quand il s'apprête à tomber dans le sommeil, Katsuki se retourne rapidement pour lui faire de nouveau face. 

Le coccyx légèrement en appui sur le cadre de la fenêtre, rangeant ses mains au fond de ses poches comme à l'accoutumée, il soupire discrètement en voyant Izuku battre des cils, visiblement en plein combat avec le poids de ses paupières. 

_ Quoi ?

_ Il est quelle heure ? 

Checkant rapidement l'écran de son téléphone, avant de faire quelques pas dans la pièce pour s'approcher du lit, Katsuki revient finalement se poster juste à côté de son fauteuil, sans pour autant s'y installer. 
Posant son regard sur le visage d'Izuku, suivant des yeux ses traits vraisemblablement exténués par une heure de réflexion intense, il se racle la gorge en ramassant la photo posée sur le lit. 

_ Quatorze heures. 

Puis, jugeant qu'ils ont suffisamment regardé ce cliché pour aujourd'hui, il l'abandonne sur la table de chevet, ajoutant : 

_ Tu veux dormir ? 

_ C'est bientôt la nuit ? 

Secouant négativement la tête, réalisant une fois de plus à quel point Deku n'a plus du tout la notion des heures, il finit par se laisser mollement choir dans l'assise de son fauteuil, étendant ses jambes devant lui tout en posant ses avant bras sur les accoudoirs. 

_ Non Deku, c'est pas du tout la nuit encore. Mais dors s'tu veux. 

Papillonnant des cils en relâchant les muscles de ses épaules, Izuku semble accepter volontiers sa proposition, autorisant le sommeil à venir le chercher progressivement. 
Ralenti par sa fatigue, il chuchote presque imperceptiblement en même temps que les lignes de son visage se détendent. 

_ Katchan .. ? 

_ Hm ? 

_ Quand je me réveillerai, tu pourras attacher mes cheveux ? 

Soupirant dans son fauteuil, Katsuki sourit en coin en remarquant que Deku n'a finalement même pas attendu sa réponse pour s'endormir complètement. 
Tournant la tête vers la table de chevet, là où se trouve la brosse à cheveux, il incline le menton pour lui même. 
Et bizarrement, il a déjà presque hâte que Deku se réveille maintenant, ne serait-ce que pour voir s'il parvient à refaire une aussi jolie tresse que les fois précédentes. 
Mine de rien, il se débrouille plutôt bien. 

Cela dit, Izuku a l'air bien parti pour un long moment d'inconscience, et Katsuki va devoir faire preuve de patience avant de pouvoir lui parler à nouveau. 
C'est drôle de voir à quel point ces moments partagés avec lui sont devenus les éléments centraux de ses journées, ceux qu'il attend impatiemment dès le matin, à peine sorti du lit, et qu'il ne supporterai pas de louper. 
Jusqu'ici, depuis que Deku s'est réveillé, Katsuki n'a eu à décommander aucune visite, les interventions demeurant rares et de petite envergure ces derniers temps. 
C'est tant mieux, et il espère que ça continuera ainsi. 

Parce que c'est important pour lui de continuer d'être présent autant que possible, il tient à ce que Deku reste désormais sa priorité, quand bien même il ne se justifiera pas à ce sujet. 

Quand il le regarde dormir comme ça, il ne peut que ressentir le soulagement immense de savoir qu'il ne dormira qu'un petit moment, quelques heures tout au plus. 
Ses quatre ans et demi d'absence sont bel et bien terminés et, tout au fond du ventre de Katsuki, se soulève une marée d'émotions rassurantes et rassurées. 

La route est encore très très longue, mais ils sont sur la route au moins, et non plus dans le fossé. 

C'est pour ça que, quand il ne travaille pas, comme aujourd'hui, il vient passer le plus de temps possible ici, pour prendre de l'avance sur le chemin. 
Et puis, même s'il se sent souvent frustré, ça ne l'empêche pas de prendre conscience des progrès que Deku a déjà fait. 
Il parle de plus en plus et, ce matin, il a même pu lui raconter sa séance de kiné, alors qu'il ne parvenait jamais à exprimer le moindre souvenir jusque là. 
De l'extérieur, c'est sûrement que dalle, mais Katsuki, lui, sait à quel point c'est positif.

Ainsi, il a appris que le médecin l'a mis sur le verticalisateur aujourd'hui, que ça lui a fait tourner la tête, et qu'il s'est senti nauséeux pendant un moment à cause de ça. 
Et aussi qu'il a réussi à tenir un ballon en mousse dans ses deux mains pendant plusieurs secondes avant de l'échapper. 
Et pour être honnête, Katsuki regrette un petit peu de ne pas avoir le droit d'assister à ces moments là, il aimerait bien pourtant. 

Alors qu'il se laisse embarquer par ses pensées, les yeux dans le vague et la respiration étonnement calme, il se fait sortir de ses réflexions par l'écho de quelques coups discrets contre la porte de la chambre. 
Encore un peu à l'ouest, arraché à sa soudaine introspection, il se racle la gorge en rectifiant sa posture sur son assise, avant de contorsionner son dos pour voir entrer Kirishima.
Les cheveux pas coiffés, en vrac sur son front, et l'ombre de vilaines cernes sous les yeux, Eijiro sourit en coin avant de faire un vague signe de la main à Katsuki. 

C'est toujours comme ça quand il traverse des périodes creuses, quelques fois, son visage devient terne pendant quelques jours ou semaines. 
Même s'il se confie rarement dans ces moments là, son malaise se lit dans ses yeux.

Remarquant le sommeil de Deku, le nouvel arrivant avance discrètement, évitant de faire du bruit en marchant sur le lino, et s'approche en silence de Katsuki, venant se poster près du fauteuil, avant de s'autoriser un murmure presque silencieux. 

_ Il dort depuis longtemps ? 

_ Non, cinq minutes. 

Même si, à vrai dire, Katsuki a un peu perdu le fil des minutes depuis que Deku roupille. 

_ On devrait peut-être sortir, on reviendra tout à l'heure. 

En captant son regard, Katsuki lit dans ses yeux une forme de supplication, et comprend assez facilement que le garçon a besoin de contact social et de conversation, comme souvent quand les angoisses lui saisissent la gorge et déforment ses pupilles. 
Alors, hochant la tête en se relevant, il prend appui sur ses accoudoirs, et se dirige sans répondre oralement vers la porte encore entrouverte. 

Laissant Izuku derrière lui, il quitte l'ambiance si particulière de cette pièce pour rejoindre l'agitation permanente du couloir du service. 
Les bribes de discussions plus ou moins lointaines lui parviennent subitement, comme un retour soudain à la réalité, et les allées et venues du personnel autour de lui le bousculent un petit peu. 
A force, il lui arrive d'oublier que, en dehors d'Izuku, le monde continue de tourner et que la vie se repend au delà de la porte de sa chambre. 

Talonné par Eijiro, il s'engage finalement dans le couloir, prenant la direction de l'ascenseur, toujours sans décrocher un mot. 
Katsuki n'aime pas discuter dans la foule, il a sans cesse l'impression que quelqu'un les entend, les écoute, ou espionne leurs conversations. 
Il préfère encore attendre d'être sorti du bâtiment principal. 

Dans la cage métallique, il presse le bouton du rez de chaussée, regarde passivement les portes coulisser jusqu'à la fermeture complète, puis soupire pour lui même en prenant appui sur une des parois. 

Dans un silence passablement pesant, l'appareil entame doucement sa descente vers le niveau zéro, éloignant progressivement les deux garçons de la chambre d'Izuku, avant de les libérer à nouveau pour leur permettre d'accéder à l'espace d'accueil du complexe. 
Comme souvent, quelques poignées d'inconnus emplissent l'espace, assis sur des chaises en plastique pour certains, tournant en rond pour d'autres, alors que le personnel hospitalier traverse aléatoirement les lieux de temps à autre.  

Passant près d'un petit groupe de personnes semblant attendre des informations, puis devant un distributeur de boissons chaudes, Katsuki s'échappe enfin de l'établissement, laissant derrière lui l'odeur de désinfectant et l'agitation sonore permanente. 
Appréciant la température fort agréable du vent qui percute sa nuque et son visage, il s'avance encore de quelques pas supplémentaire, rejoignant les deux petites marches en béton qui bordent l'entrée. 

Autour d'eux, quelques patients et visiteurs s'octroient une pause cigarette, faisant valser dans l'air un parfum de fumée qui vient déranger les narines de Katsuki. 
Grimaçant légèrement en reconnaissant l'odeur si particulière et désagréable du tabac brûlé, il fixe machinalement son attention vers l'horizon, percevant vaguement dans son champs de vision les mouvements d'Eijiro qui vient tranquillement le rejoindre sur sa marche, s'asseyant à ses côtés. 

Le cerveau encore pataugeant dans les résidus de ses réflexions complexes, plantant ses coudes dans ses cuisses en soupirant pour la forme, il demeure figé dans sa position même lorsque Kirishima ouvre presque timidement une discussion avec lui. 

_ Alors .. - d'abord hésitant, il semble chercher ses mots quelques secondes avant de reprendre sur un ton plus sûr de lui - Comment il va aujourd'hui ? 

Haussant machinalement les épaules sans se tourner vers lui, Katsuki suit distraitement du regard la course chaotique d'un lézard un peu perdu sur le béton. 
Sous ses airs de question simple, y apporter une réponse lui parait soudain compliqué. 
Dire qu'il va bien serait peut-être un peu exagéré, pourtant, s'il tient compte de son évolution de ces derniers jours, il ne peut pas dire qu'il va mal non plus. 
Au fond, il suppose qu'il va comme un gars dépossédé de sa mémoire, du contrôle de son corps, et qui réapprend la réalité après une sieste de quatre ans et demi. 

Il ne va ni bien ni mal. 
Il va, et c'est déjà pas mal. 

_ Sa mémoire déconne, il fait pas la différence entre l'soir et l'matin, mais j'crois qu'il fait d'son mieux. 

Deku fait toujours de son mieux de toute manière, ça n'a jamais été dans ses habitudes de faire les choses à moitié. 

_ Il retrouve des souvenirs des fois ? 

_ J'sais pas trop. Il dit pas grand chose à ce sujet. 

Même lorsqu'il réfléchit pendant de longues minutes, quand ses pupilles se remplissent de spectres et de rouages, même quand sa mémoire semble travailler à plein régime, Deku reste très souvent discret sur ce qu'il se passe dans sa tête. 
Peut-être par choix, ou parce que les bribes de souvenirs restent trop confuses ou incomplètes, mais quoi qu'il en soit, il n'en dit presque rien. 

_ Je vois .. Ca fait .. bizarre, de se dire qu'il ne nous connait plus. Même si ça va sûrement revenir. C'est .. un peu comme un deuil. 

_ Ouais .. 

Brusquement, le silence retombe comme une enclume, agitant autour d'eux une atmosphère tout à fait gênante et, pendant que plus personne ne parle, Katsuki soupire dans le vide en redressant son dos. 
Appuyant ses deux coudes sur la marche supérieure derrière lui, son attention se porte aléatoirement sur les quatre nuages qui se partagent le ciel, les regardant se déplacer paresseusement. 

Le vent, de temps à autre, se faufile entre les mèches de ses cheveux, secouant les pointes blondes, et un rayon malicieux de soleil vient se jeter dans ses pupilles, l'obligeant tout à coup à détourner le visage. 
Dans le calme ambiant, et un peu lourd pour dire la vérité, la voix ternie de fatigue d'Eijiro fait une nouvelle fois son apparition, alors que ce dernier gesticule sur sa marche. 

_ Il va se passer quoi après ? Certains parlent de rééducation dans un centre. 

Pinçant ses lèvres, Katsuki roule des yeux en soufflant bruyamment l'air de ses poumons par le nez. 

_ Pas question qu'il aille là-d'dans. 

Sous sa poitrine, un petit monstre rampant vient se glisser insidieusement entre ses côtes, mélange de colère et d'appréhension, alors qu'il peut déjà sentir son ventre gronder de désaccord.

_ Ah ? Hein ? Comment ça ? 

_ Il ira pas là-d'dans c'est tout. 

Interpellé, Eijiro se redresse un peu subitement, brassant ses cheveux sur ses tempes et ses sourcils, avant de plisser le front, la mine perplexe. 

_ Je comprends pas. Il faut bien qu'il fasse de la rééducation, non ? 

_ Bien sûr qu'il doit en faire. Mais pas dans un putain d'trou à rats. 

_ Un trou à rats ? C'est juste un centre spécialisé, avec plein de professionnels. C'est sûrement ce qu'il y a de mieux, non ? 

Un sourire sarcastique froisse le visage de Katsuki, en même temps qu'il retient un faux éclats de rire dans sa gorge. 
Pressant ses deux mains sur son front, percevant sous ses os les déplacements du petit monstre de colère devenant de plus en plus grand, il ferme les yeux en soupirant. 

_ C'qu'il y a d'mieux pour pouvoir le laisser dans sa niche et plus avoir à s'en occuper surtout. Qui va v'nir le voir là-bas ? Sérieusement ? 

A en croire les quatre dernières années, pas grand monde. 
Ou alors, ils se presseront là-bas tous les jours pendant les trois premières semaines, et puis, comme ils l'ont déjà fait, ils finiront par passer à autre chose. 
Et Deku, qui n'arrive déjà pas à se resituer dans sa propre vie, perdra encore le fil de ses relations. 

_ Bah moi, et les autres. Tu sais que t'es pas le seul à t'inquiéter de lui hein ? T'as l'air de nous en vouloir pour je ne sais pas quoi, mais personne n'a abandonné Izuku. Et puis, tu veux qu'il aille où ? Je ne pense pas que sa mère soit en mesure de gérer un .. un truc pareil. 

Un truc ? 

Soufflant d'exaspération, Katsuki rouvre ses paupières pour planter son regard contrarié dans celui, perplexe, d'Eijiro. 

_ Qui t'a parlé d'sa mère ? Bien sûr qu'elle pourra pas gérer ça. 

_ Attend, attend .. - ouvrant des yeux de plus en plus grands, Eijiro affaisse ses épaules en secouant la tête de droite à gauche - Tu vas pas me dire que tu veux t'en occuper toi-même ? Chez toi ?

_ Et pourquoi pas ? 

C'est vrai ça, pourquoi pas ?! 
Katsuki n'est pas médecin, mais il sait qu'il peut faire ça, avec ses erreurs et ses faux pas, mais il peut, puisqu'il veut. 
Ca coûtera ce que ça coûtera, autant de sacrifices qu'il le faudra, mais ça c'est pas un problème. 

_ Mais parce que c'est .. tu sais pas faire, c'est pas ton métier. Et .. Tu sais combien de temps ça te prendrait jour après jour ? Et je te rappelle que tu as déjà un travail aussi. T'en fais quoi de ton boulot ?

En vérité, ça fait déjà un moment que son travail auprès de l'agence n'est plus une priorité. 
De toute façon, ils peuvent bien se démerder sans lui, et Katsuki ne compte pas se laisser convaincre par un argument aussi faible. 

_ J'me débrouillerai. Et vous avez pas b'soin d'moi t'façon. 

_ La hiérarchie te laissera pas démissionner, et tu le sais. 

Sans doute. 
Mais c'est pas comme si Katsuki avait besoin de l'accord de qui que ce soit pour faire ce qu'il lui chante. 
Ils peuvent n'être pas d'accord si ça leur fait plaisir, c'est pas ça qui l'arrêtera. 

_ Rien à foutre. 

_ Ok admettons ! Admettons que tu te tires. Et après ? Tu vas t'occuper complètement d'Izuku ? Dans son état ? Donc tu vas aussi te charger de l'habiller ? De l'aider à prendre sa douche ? 

Peut-être que, en effet, Katsuki avait vaguement omis ces détails, et qu'ils apparaissent soudain à son esprit comme des petites ampoules au dessus de sa tête. 

_ Euh ..- 

La mine maintenant pantoise et les épaules toutes basses, il papillonne des cils en avalant bêtement sa salive, songeant qu'il n'avait effectivement pas penser à cet aspect là de la situation. 
Des images quelques peu gênantes se tracent à son esprit et, confus, il bégaye un instant, la langue pâteuse. 

_ Bah .. Je .. 

Puis, secouant la tête pour chasser sa déconvenue, il brasse l'air autour de lui en agitant sa main près de sa tempe, concluant finalement : 

_ J'trouverai une solution ! 


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Hey ! :D 

Je ne suis pas en retard cette fois ci 😁
J'aime bien ce chapitre, je le trouve à la fois nostalgique et plein d'espoirs. 
D'ailleurs, je vous ai préparé une petite surprise pour le suivant 🤭

Je suis contente de voir que QASM vous plait aussi, j'étais un peu inquiète à ce sujet avant de la commencer. 
Aussi, mine de rien, dans mes fictions précédentes, j'ai beaucoup modifié le caractère de Katsuki ( peut-être un peu moins dans Loosing Game ), et ça le rendait plus facile à travailler. 
Mais je m'efforce de ne pas trop le faire ici, et non d'un chien que son caractère est difficile à traiter ! 

Je vais vous mettre deux trois infos "techniques" en fin de chapitre pour expliquer quelques petites choses qui seront utiles aussi pour la suite. 

Bref. Je vous embrasse 😘 ( dans le chapitre précédent, j'avais oublié de vous faire le bisou à la fin 😱 je m'en suis rendu compte en me réveillant dans la nuit et j'ai modifié. Pardon pour celles et ceux qui l'ont lu le soir et à qui je n'ai pas fait le bisou ) 

Prenez soin de vous ❤

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Si vous ne voyez pas ce qu'est un verticalisateur, je parle ici d'une table de verticalisation, qui permet de verticaliser le patient pour lui donner l'impression d'être debout. 
En général, c'est pas très agréable pour eux les premières fois, parce que le corps n'a plus l'habitude. 

Pour les troubles de la mémoire courte, ils font parti des nombreux troubles cognitifs 😓
Histoire de vous préparer pour la suite, je vous met là un petit bout de mes recherches à ce sujet 😅

" Le grand public s'inquiète souvent des troubles moteurs qui pourraient persister, mais après un grave traumatisme crânien, ce sont les troubles cognitifs qui sont au premier plan. 
Les commotions peuvent altérer la capacité à réfléchir ( capacité cognitive) et les troubles peuvent consister en : des difficultés d'orientation ( dans le temps et l'espace ), d'organisation de la pensée, de résolution de problème, de mémorisation, d'apprentissage, de compréhension ; un syndrome confusionnel, .. " 


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