.Mercredi 18 juin.
Musiques d'inspiration :
The scientist - Coldplay
The scientist - Reprise de Gabriella
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Ce qui ne peut pas danser au bord des lèvres s'en va hurler au fond de l'âme.
(L'épuisement - Christian Bobin.)
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Le vestiaire de l'agence reste définitivement un lieu que Katsuki ne porte pas tellement dans son cœur.
Il y a souvent beaucoup trop de bruit, entre les conversations qui viennent de partout et les claquements métalliques des casiers; et l'agitation permanente alourdi systématiquement l'atmosphère.
Les jours de patrouille, quand il doit y retourner le soir après avoir passé des heures à tourner en rond dans tous les quartiers de la ville, il le déteste encore plus.
Parce qu'il est déjà fatigué, le crâne lesté et les épaules épuisées d'avoir supporté le poids de son équipement pendant toute la journée.
Alors, plus que jamais dans ces moments là, les piaillements incessants autour de lui le rendent irritable et il ne s'attarde jamais sur les lieux, préférant passer en coup de vent et sortir au plus vite.
Mais il doit dire que ce soir c'est encore pire.
Parce que ce soir, en plus de sa fatigue habituelle, il se traîne depuis près de vingt quatre heures une marée d'interrogations et d'inquiétudes pesantes et sournoises.
Cette journée lui a semblé plus longue et plus pénible que d'habitude, alors qu'il a eu beaucoup de mal à faire taire ses pensées pour rester concentré sur son travail.
Ca a commencé hier, quand il s'est rendu à l'hôpital, comme tous les autres jours de la semaine après le travail.
En fait, quand il a vu Izuku hier, il lui a semblé que ce dernier n'allait pas très bien, même si c'est tout relatif étant donné sa situation.
Disons qu'il avait l'air plus déprimé que d'habitude, enfermé dans sa petite bulle de réflexion secrète, si bien qu'il a décroché sept mots en tout et pour tout, en une heure de visite.
Comme souvent, il ne lui a rien dit de ce qu'il se passait dans sa tête, ni en ce qui concerne ses potentiels souvenirs, ni au sujet de ses émotions.
Immobile dans son lit, il aura passé son temps à fixer une prise sur le mur, à hocher la tête une fois sur deux quand il l'interrogeait, et il n'a rien mangé du tout le soir venu.
Katsuki a eu beau se montrer plus autoritaire que jamais, il n'a jamais pu lui faire avaler quoi que ce soit, Deku se contentant de détourner le visage toujours plus pour refuser la nourriture.
Ca l'a énormément frustré, de voir et de comprendre que quelque chose n'allait vraiment pas et de ne pas réussir à savoir quoi exactement.
Il ne sait jamais s'y prendre dans ce type de cas, parler ou se taire, être avenant ou distant, trouver les mots justes et le ton approprié ...
Tout ça c'est encore très abstrait pour Katsuki, et il ne savait plus quoi faire pour adopter le bon comportement.
Et, quand il lui a proposé de lui refaire sa tresse, espérant débloquer un peu la situation, Izuku lui a répondu par les sept uniques mots de la journée.
" Ne me touche pas s'il te plait."
Il ne l'a pas dit, d'ailleurs il n'a rien dit du tout après ça, mais ça l'a vraiment blessé sur le moment, et après aussi à vrai dire.
Sa voix n'était pas agressive quand il lui a demandé de ne pas le toucher, mais elle vibrait d'une forme de rejet profond et Katsuki a compris que, s'il insistait, il n'aurait fait qu'aggraver les choses.
Alors, même si ça lui a fait mal et qu'il l'a subi comme une forme de trahison, il est resté silencieux, assis sur son fauteuil, et a détourné le regard.
Deku ne lui a pas demandé de partir, mais ça ne l'empêchait pas de se sentir tout à coup de trop dans la pièce.
Il ne savait pas ce que je refus soudain pouvait réellement signifier, Izuku restant définitivement muet en ce qui concerne ses sentiments, et une angoisse tout à fait soudaine lui a retourné le ventre.
Les questions se sont pointées dans la foulée, envahissant son crâne et sa poitrine en même temps.
Il aurait voulu l'interroger, lui demander pourquoi, mais il devinait facilement qu'Izuku ne lui répondrait rien du tout.
Ruminant des pensées inquiétantes, il a envisagé que ça puisse être en rapport avec un hypothétique souvenir sombre lié à leur enfance, et sa gorge s'est nouée plus fort qu'une corde d'arrimage.
Si ça se trouve, Deku a retrouvé un morceau de mémoire, pas le plus glorieux, et il refuse de lui parler à cause de ça.
Et ça le rend incroyablement anxieux.
Anxieux, nerveux, et angoissé.
Et aujourd'hui, il ne sait même pas s'il doit retourner à l'hôpital ou non.
Peut-être que Deku ne veut plus de sa présence, ou peut-être que ça ira mieux aujourd'hui, il n'en sait rien et ça le stresse énormément.
Autour de lui, les bruits plus ou moins sourds et les éclats de conversations à droite et à gauche lui cognent à la tête et, alors qu'il referme son casier en se préparant à repartir, sa main se crispe sur la petite poignée de fermeture.
Normalement, c'est le moment où il se dirige vers l'hôpital, mais là il ne sait toujours pas ce qu'il va faire en montant dans sa voiture.
Pour Katsuki, c'est un sentiment tout nouveau que de ne pas savoir quelle direction prendre, en particulier en ce qui concerne les relations personnelles, et tout ça l'embrouille.
En général, quand il se sent mal à l'aise avec sa propre personne, il préfère encore s'enfermer directement entre les quatre murs de sa maison, pour broyer du noir bien sagement.
Mais tout a l'air soudain si compliqué.
Pourtant, tout se passait relativement bien, et avant les événements d'hier soir, il n'avait jamais remarqué le moindre changement dans le comportement de Deku.
Plusieurs soirs de suite, ils ont observé la photo de classe que Katsuki a ramené et, même si Izuku lui a posé quelques questions au sujets des visages cachés sous des morceaux de scotch opaque, il ne s'est pas vexé quand Katsuki lui a demandé de remettre ses interrogations à plus tard.
Il se plaignait du goût de la nourriture, mais il mangeait quand même, et il prenait le temps de reconstituer sa journée pour lui parler de ses séances de kiné et des visites des infirmiers.
Sa mémoire lui fait toujours défaut sur pas mal de choses, mais il commence doucement à retenir des informations sur le moyen terme, et leurs conversations devenaient de plus en plus construites et cohérentes.
Et tout à coup, il lui interdit de s'approcher de lui ..
Dans sa réflexion pénible, il relâche mollement la poignée de son casier, se laissant machinalement reculer de trois pas pour atteindre le banc au centre de l'allée et s'assoir lourdement dessus, plantant son coude dans sa cuisse, puis déposant sa tête dans la paume de sa main.
Fixant son attention sur un point invisible droit devant lui, il se coupe progressivement de son environnement à mesure que son esprit s'en va vagabonder dans les méandres de ses doutes.
Absorbé par sa propre contemplation, il ne remarque pas tout de suite la marée putride de questions et d'angoisses qui se fraie un chemin à travers ses pensées tracassées, venant insidieusement lui envelopper le crâne de murmures menaçants.
Coupé du monde et des conversations, il passe et repasse les événements d'hier soir, se répétant en boucle les sept mots d'Izuku quand il a tenté de s'approcher de lui.
C'est drôle parce que Katsuki a passé la moitié de sa vie à rejeter Deku, à le renvoyer se faire foutre dès qu'il essayait de venir vers lui et, maintenant que les rôles s'inversent une seule fois, il ne le supporte pas.
Il n'avait pas imaginé que ça pourrait le blesser à ce point, et il réalise tout à coup la détermination sans limite d'Izuku, qui ne s'est jamais découragé pour autant.
Il ne pensait pas que ça lui pincerait la poitrine de cette manière, qu'il ressentirait l'abandon jusqu'au fond de son ventre, et que ces quelques mots hanteraient sa tête pendant des heures et des heures sans interruption.
Ni que ça l'obligerait à se poser tant de questions, à remettre en doute tout ce qu'il pensait acquis, et à ruminer à nouveau toutes ses erreurs enterrées.
A mesure qu'il se laisse envahir par le désarroi, la honte et l'anxiété, ses genoux se secouent d'impatience, faisant cogner ses talons contre le sol, et ses ongles se plantent machinalement dans sa joue.
La mâchoire serrée et les yeux rivés sur les casiers métalliques, une sensation d'oppression vient brutalement enserrer sa poitrine, ramenant avec elle une douleur sourde juste au dessus de son diaphragme, et l'impression soudaine de suffoquer dans sa propre gorge.
Une soudaine montée de stress parcours le long de sa colonne vertébrale et, sous ses côtes, son rythme cardiaque s'emballe malgré lui.
Ses muscles lui font mal, son estomac rétrécit comme un ballon qu'on dégonfle, et le gout atroce de la bile baigne le fond de sa langue.
Il ne se sent pas très bien, là tout de suite.
Avalant sa salive en espérant faire disparaitre la nausée qui remonte son œsophage, son visage se froisse d'une grimace d'inconfort en même temps qu'il ferme les yeux.
L'air lui fait défaut, son dos se tend jusqu'à lui tordre une vertèbre, et toute l'atmosphère de la pièce semble vouloir l'agresser.
Les éclats de voix lui scient la tête, le grincement des petites portes qui s'ouvrent et se ferment font vibrer ses tympans, et la température étouffante l'empêche d'inspirer correctement.
Ses chevilles s'agitent, un sentiment d'urgence le saisit, et le besoin immédiat de sortir de là hurle derrière sa nuque.
Alors, se relevant brusquement malgré l'étrange vertige qui lui barre le front, il traverse rapidement l'allée en bousculant quelques collègues sur son passage.
Sans qu'il ne s'en rende compte, le mélange assourdissant des conversations autour de lui s'interrompt, et presque tous les regards convergent vers lui quand il s'empresse de quitter les lieux pour se tirer d'ici.
Le décor flottant autour de lui, des tâches d'encre et de lumière s'emmêlent aléatoirement dans son champs de vision, et il se sent hors de son environnement, comme en décalage avec la réalité.
Les pulsations bruyantes et douloureuses de son cœur frappent ses os et résonnent partout sous sa peau, et ses oreilles bourdonnent si fort qu'il ne perçoit même pas l'écho de ses propres pas alors qu'il traverse le hall de l'agence, avant d'atteindre le trottoir qui borde le grand établissement.
La vision trouble et la respiration entrecoupée de spasme incontrôlables, il se déplace de quelques mètres supplémentaires, tanguant légèrement sur ses appuis, avant d'aller finalement plaquer son dos sur une façade quelconque.
Le front penché vers le sol, il presse ses deux mains sur son crâne, glissant ses dix doigts au milieu de ses cheveux.
Sans prêter attention aux passants qui le dévisagent, quand bien même il se doute qu'ils sont en train de le faire, il relève la tête en crachant une insulte dans le vide, et frotte ses paumes contre son visage avant de tenter de prendre une large inspiration.
L'air un peu plus frais qu'à l'intérieur, bien qu'alourdit par les rayons du soleil qui cognent le goudron, parvient à se faire un passage à travers sa gorge nouée, mais son estomac n'en reste pas moins écrasé et prêt à se débarrasser de son contenu.
Pour accompagner le reste, la migraine prend doucement ses aises contre les paroi de son crâne.
_ Hey ..! Tout va bien ?
En reconnaissant la voix qui vient de surgir près de lui, et parce qu'il n'a vraiment pas envie de discuter avec qui que ce soit pour le moment, il s'empresse de décoller son dos pour se remettre à marcher dans la direction opposée, fuyant Eijiro qui continue malgré tout de le suivre avec insistance.
_ Mais- Attend ! Tu nous a inquiété à l'intérieur. Dis moi ce qui va pas au moins.
Se contentant de regarder droit devant lui sans se retourner, Katsuki trace son chemin sans lui répondre, ignorant autant que possible les appels à la discussion.
De toute manière, il ne voit pas très bien ce qu'il pourrait lui dire, et il se voit mal lui raconter qu'il est affreusement vexé parce que Deku ne l'a pas laissé lui coiffer les cheveux hier soir.
C'est ridicule.
_ Katsuki ! Tu déconnes j'espère ? Tu m'fais quoi là ?
Bien sûr, ça va au delà de la simple contrariété en vérité, et le refus d'Izuku souligne un malaise plus important qu'une simple séance coiffure.
Mais dans les faits, c'est sans doute comme ça que les autres l'interprèteraient.
_ Sérieux, je vais devoir te courir après dans toute la ville ?!
Mais il se sent plus démuni que jamais, et l'idée que Deku puisse se mettre à le détester tout à coup le rend complètement malade.
Il sait d'avance qu'il ne pourrait juste pas supporter une seconde réaction réfractaire de sa part, ça le rendrait probablement fou.
_ Arrête toi !
Entêté, il continue de marcher dans la même direction sans ralentir, jusqu'à sentir Eijiro le rattraper brusquement par le bras pour le forcer à s'arrêter, agrippant sa main dans le creux de son coude pour l'empêcher de fuir à nouveau, avant de reprendre sur un ton supposément autoritaire.
_ J'ai pas l'intention de jouer à chat pendant trois heures. Alors .. Si y'a un truc qui va pas .. Tu sais que tu peux me le dire, et .. et peut-être que je peux t'aider.
En dehors du fait que Katsuki ne voit pas très bien comment Kirishima pourrait l'aider, il ne tient pas vraiment à étaler ses inquiétudes maintenant et avec lui.
Ni jamais ni avec personne d'ailleurs.
Parce qu'il ne sait pas faire, exprimer clairement ce qui le dérange, ce qui lui fait du mal ou lui fait peur, et il finit souvent par s'énerver sans avoir réussi à expliquer quoi que ce soit.
Ses mots s'emmêlent toujours, entre ses émotions qu'il ne sait pas verbaliser et sa voix qui refuse de s'accorder à ses sentiments.
C'est pas de sa faute, il ne sait pas mieux faire.
Mais ce soir, il doit l'admettre, il a probablement besoin d'un peu d'aide.
A l'arrêt sur le trottoir, tournant toujours le dos à Eijiro, sa poitrine tremble en même temps qu'il soupire et, en acceptant de faire volte face sans pour autant le regarder dans les yeux, il range à nouveau ses deux mains dans ses poches.
Il se sent plus à l'aise dans cette posture, ça lui donne l'air de rester détaché de tout, même quand ce n'est pas vraiment le cas.
Fixant le phare arrière droit d'une voiture lambda garée contre le trottoir d'en face, il ouvre et referme la bouche à plusieurs reprises avant de réussir à cracher un mot.
_ J'crois qu'Deku veut plus m'voir.
Sa propre réplique lui colle la nausée, et le silence pesant qui s'en suit le rend très mal à l'aise.
Pendant que Kirishima reste muet quelques secondes, Katsuki pince ses lèvres en lisant et relisant en boucle la plaque d'immatriculation de la voiture garée.
_ Alors ça ... C'est sans doute la plus grosse connerie que j'ai entendu de ma vie.
Fronçant les sourcils, et abandonnant la mémorisation de la plaque, il tourne enfin son regard vers son interlocuteur, plantant ses yeux dans les iris bizarrement moqueurs d'Eijiro qui semble ne pas du tout croire à cette histoire.
_ J'suis sérieux.
_ Ouais, j'te crois. Mais je pense que tu te trompes. Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
C'est tellement gênant d'en parler, encore plus de le faire ici, sur un bout de trottoir, au milieu des passants et des voitures ...
_ Hier. Il m'a pas du tout parlé, à part pour me dire de pas m'approcher d'lui.
_ Je vois .. C'est ça qui te met dans cet état ? Il était peut-être juste pas très bien hier, ça veut pas dire que c'était contre toi.
Gardant le silence, Katsuki hausse nonchalamment une épaule, pas franchement convaincu, avant de soupirer en se décalant d'un pas de côté pour laisser passer un homme avec une poussette.
Perturbé et sans réponse à donner, il triture le tissu de l'intérieur de ses poches alors que le malaise prend de plus en plus de place dans son ventre.
Enfin, accusant son mutisme, Eijiro relâche l'emprise sur son coude en soupirant doucement, cherchant probablement la meilleure approche pour tenter de le rassurer.
_ Tu sais .. Il doit se passer un paquet de choses dans sa tête, et parfois ça doit être franchement désagréable d'être à sa place. Tu sais quoi ? On devrait aller prendre un verre quelque part et en parler.
_ Pourquoi faire ?
Roulant des yeux, Eijiro secoue la tête de droite à gauche avant de lui frapper gentiment l'épaule, puis de l'inciter à le suivre pour se déplacer sur le trottoir.
_ Parce que je vois que quelque chose te travaille, et que ça te ferait pas de mal de parler un peu. Tu parles jamais toi non plus, t'es chiant !
Mollement, avec un peu de nonchalance, Katsuki s'engage à sa suite, le laissant le guider sans trop rien dire sur quelques centaines de mètres.
S'éloignant un peu plus de leur agence pour rejoindre un café relativement calme du quartier, dans le quel il accepte de rentrer de mauvaise grâce, il reste muet en traversant la salle.
Puis, choisissant au hasard une table en plastique de la terrasse, il laisse Eijiro se charger d'aller commander, sans même lui avoir indiqué quoi que ce soit.
Quelques secondes filent tranquillement, même si son front continue de s'alourdir d'angoisse, et il s'installe vulgairement dans sa chaise, s'asseyant au bord de l'assise, le dos avachi en arrière et les deux mains dans ses poches.
Puis, quand son collègue le rejoint enfin, posant devant lui une boisson qu'il ne touchera sûrement pas, il fige son attention sur les quelques rayons de soleil qui se reflètent à la travers le verre.
_ Tu vas faire la gueule tout du long ?
Soupirant, et gardant sa posture larvaire, il ne donne pour seule réponse qu'un claquement de langue contre son palais, détournant le visage en même temps pour poser ses yeux le plus loin possible vers l'horizon.
Malgré tout ce qu'il a sur le cœur et tout ce qu'il aurait besoin de dire maintenant pour soulager ses appréhensions, il accuse une fois de plus son incapacité à se confier naturellement.
C'est pas qu'il ne veut pas parler, c'est simplement que ça ne veut pas sortir, bloqué derrière un mélange de gêne et de fierté mal placée.
Parce qu'il déteste avoir l'air faible et ridicule, et parce qu'il a toujours l'impression qu'il aura l'air faible et ridicule s'il fait tomber son masque colérique et nonchalant, les mots qu'il voudrait pourtant prononcer restent toujours plantés dans sa gorge, refusant de remonter jusqu'à sa bouche pour le laisser s'exprimer.
_ Ok, je vois ... On va y aller doucement alors .. Tu l'as trouvé comment hier, Izuku ?
_ Mal.
Il se souvient que, des qu'il a mis un pied dans sa chambre, il a tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas.
Contrairement à d'habitude, Deku ne l'a pas salué, il n'a pas vraiment tourné son regard vers lui non plus d'ailleurs.
Se contentant de rester statique dans son lit, il n'a rien répondu quand Katsuki a essayé de l'interpeller.
_ Mal comment ?
Habituellement, même quand il est fatigué, il a toujours l'air content de le voir arriver.
Il sourit, ses épaules se détendent contre son matelas, et il apprécie d'avoir un peu de conversation.
Il semble même que ça lui fasse du bien de lui raconter sa journée, il peine parfois à mettre des mots sur tout, mais ça lui plaît quand même de pouvoir parler.
Mais hier, il est resté totalement muet et indifférent.
Son visage demeurant sans expression, les yeux rivés sur une malheureuse prise, et la bouche désespérément fermée.
_ Il parle d'habitude.
_ Il ne t'a rien dit du tout ?
Perplexe et désappointé, Katsuki a essayé de le faire parler, plusieurs fois.
En lui posant des questions, ou en lui faisant remarquer que ce silence ne lui ressemblait pas, il s'est évertué à tenter d'ouvrir une discussion quelconque.
Mais rien n'est venu.
De temps en temps, Deku hochait la tête de façon presque aléatoire, et Katsuki ne saurait même pas dire s'il acquiesçait réellement ou s'il se contentait de faire semblant d'être là pour la forme.
Et Katsuki a tout essayé, en se montrant plus délicat qu'il ne l'a jamais été, puis en se faisait plus impatient, à la limite de l'agressivité.
Il l'a interrogé gentiment, puis lui a ordonné de dire quelque chose en le menaçant de se mettre en colère.
Tout ses efforts sont restés inutiles.
Et, après la tentative infructueuse du repas, il a joué le tout pour le tout avec la brosse.
_ Si. De pas l'toucher.
Et ces mots hantent son esprit depuis hier.
_ D'accord ... Et t'as fait quoi du coup ?
_ Rien.
Il ne voit pas bien ce qu'il aurait pu faire d'autre d'ailleurs.
Ça l'a tellement blessé qu'il en est resté complément pantois, prostré sur son fauteuil et la bouche entrouverte.
Le malaise a suivi juste après, et il a senti le nœud douloureux de sa gorge lui obstruer la trachée.
_ Et ensuite ?
_ J'suis parti.
Parce que ce refus l'a sincèrement et profondément heurté, au point qu'il n'a même pas été capable de lui dire au revoir, la bouche cousue par le désarroi.
Il ne saurait dire si c'est de la déception, de la colère, des regrets ou de la peur, peut être un mélange visqueux de tout ça, mais ça brise quelque chose quelque part, à l'intérieur de lui.
_ Écoute ...
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Hey ! :)
On quitte un peu l'hôpital pour ce chapitre ( le suivant aussi d'ailleurs, en grande partie ), et ça fait du bien de prendre un peu l'air mine de rien, même si globalement c'est pas un chapitre très glorieux étant donné ce qui y est évoqué.
Mais bon, c'est bien aussi de ne pas rester complètement centré que sur la chambre d'hôpital, et de mettre en avant les autres éléments/personnages qui sont indirectement en lien avec les différents évènements.
J'ai coupé la conversation en plein milieu, parce que la suite de la discussion me paraissait trop importante pour la scinder plus tard, et trop importante pour qu'elle n'ait pas presque un chapitre entier à elle toute seule.
Comme je l'ai dit dans le chapitre précédent ( et je pense que vous le voyez venir ) tout ça me permet de mener l'histoire vers le passé commun d'Izuku et Katsuki.
Pendant les quelques chapitres à venir, on va délaisser un peu l'aspect médical et technique pour se centrer un peu plus sur le relationnel, et ça fait plaisir. ( surtout pour moi 😅 de pas avoir à ouvrir mes notes tous les quatre paragraphes )
Bref.
Là dessus, plein de bisous 😘
Prenez soin de vous ❤
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