.Mardi 10 juin.
Musiques d'inspiration :
The man who can't be moved - The Script
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Certaines journées pèsent plus lourd que d'autres. Parfois, il ne se passe rien pendant des semaines et tout à coup, vous vous en prenez plein la tête de partout.
(Et soudain tout change - Gilles Legardinier.)
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Il n'allait pas y réchapper, il fallait s'en douter.
Mais, même en s'y attendant, ça ne l'empêche pas de se sentir passablement agacé et vaguement oppressé, debout au milieu de la salle de réunion, entouré de tous ses collègues assis sur des chaises ou à même le plateau de la table.
Cette impression somme toute désagréable qu'il s'apprête à se faire interroger tel un suspect d'affaire criminelle le fatigue d'avance, alors qu'il soupire en croisant ses bras contre sa poitrine.
Puis, s'appuyant nonchalamment contre une des parois de la salle, il claque sa langue à son palais en espérant que cette mascarade ne s'éternisera pas de trop.
L'heure de sa débauche est passée depuis plusieurs minutes, et Katsuki a d'autres choses à faire maintenant.
Le visage incliné sur le côté et la désinvolture dans les yeux, il dévisage un à un ses amis, spécialement réunis aujourd'hui pour lui reprocher son silence des jours précédents.
Sur les fauteuils qui entourent la large table ronde, Shoto, Tsuyu, Tenya et Ochaco se tiennent correctement installés, le dos droit et les mains sur les genoux.
Tout au bout, Mineta se dandine sur un rehausseur ridicule, dont il a malgré tout besoin s'il ne veut pas tenir la réunion sous la table.
Egalement, directement assis sur le plateau lustré, Kirishima et Hanta le scrutent en balançant leurs pieds dans le vide.
Déjà excédé par la conversation à venir, Katsuki souffle une seconde fois en arquant un sourcil, jugeant cette assemblée générale légèrement excessive compte tenu de la situation.
Dans la salle, un maigre silence traverse d'abord l'atmosphère, alors que tout le monde semble attendre que quelqu'un d'autre prenne la parole en premier.
Puis, comme souvent il faut le dire, c'est Ochaco qui intervient la première, inaugurant la discussion après s'être éclairci la voix.
_ Désolée de te retenir Katsuki, ne nous en veux pas. On avait juste besoin de te demander pourquoi tu ne nous a rien dit, au sujet de Deku-kun.
Tournant son visage pour la regarder uniquement elle, Katsuki décroise ses bras pour enfoncer ses deux mains dans ses poches.
Même s'il est en mesure de comprendre leur interrogation, il n'en garde pas moins quelques réflexions sur le cœur, qu'il hésite à leur balancer, et se sent particulièrement mal à l'aise d'être obligé de se justifier.
Qui plus est, il ne faisait qu'obéir à la mère de Deku.
En soi, il n'a rien à justifier.
Mais, puisque tout le monde semble attendre une réponse claire de sa part, il plisse le front, en espérant qu'ils n'insisteront pas trop longtemps, avant d'ouvrir la bouche.
_ Sa mère m'a d'mandé d'pas l'dire. Pour qu'Deku reste tranquille au début.
Une vague perplexe vient hanter l'espace, alors que les visages de ses collègues se couvrent aléatoirement de moues hésitantes ou d'expressions vexées.
Même si Katsuki se met volontiers à leur place, imaginant ce qu'il ressentirait s'il n'avait pas été mis au courant, il ne peut pas s'empêcher de penser qu'ils n'avaient pas non plus beaucoup d'efforts à faire pour s'en rendre compte tout seul.
En face d'Ochaco, Shoto semble soudain s'agacer, plantant ses coudes sur la table en fronçant les sourcils, avant de s'adresser à Katsuki sur un ton volontairement moralisateur.
_ Tu nous pensais pas assez intelligents pour tenir le secret avec toi ?
Jetant une œillade pas franchement amicale à son collègue aux yeux hétérochromes, Katsuki serre les dents en inspirant calmement par le nez, se retenant de tous les envoyer se faire foutre tant cette convocation le rend nerveux.
Pas qu'il se sente coupable de quoi que ce soit, simplement qu'il n'a pas envie de s'élancer maintenant dans un conflit.
Mais s'il décident de tous se mettre à lui faire des réflexions de ce genre, il finira par s'énerver sérieusement.
Alors, même s'il crève d'envie de lui faire sèchement fermer sa gueule, il se fait violence pour rester aussi calme que possible.
_ Elle m'a d'mandé d'pas en parler. C'est tout. C'est sa mère, si vous avez un problème avec sa décision, vous n'avez qu'à aller faire votre caprice chez elle.
Soudain, comme la sonnerie de fin de classe d'un collège, la voix ferme et parfaitement maitrisée de Tenya retentit autour de la table, semblant vouloir clôturer ce débat sans intérêt avant de créer des tensions inutiles.
_ Parfait. Et je comprends que tu aies respecté la demande de Mme Midoriya, c'est même tout à ton honneur Bakugo. Désolé de t'avoir retenu ici. Je pense qu'on peut tous retourner à nos occupations.
Jamais de sa vie Katsuki n'a eu autant envie de s'incliner devant quelqu'un, recevant la déclaration de l'ancien délégué comme un espoir à la libération.
Qui plus est, la compréhension dont il fait preuve le rassure, il lui en est même sincèrement reconnaissant à vrai dire.
Pourtant, alors qu'il s'apprête à décoller son dos de la paroi, quelqu'un semble ne pas être d'accord avec cette conclusion, et Katsuki se raidit de la tête aux pieds quand un murmure amer, en provenance de Shoto, parvient à ses oreilles.
_ Tu te sens privilégié Bakugo ? Voilà qui doit gonfler ton égo déjà à la limite de la rupture.
Fermant les yeux, Katsuki retient une insulte au fond de sa gorge, serrant un peu plus ses poings dans ses poches.
La remarque ne l'affecte pas outre mesure pour dire la vérité, parce qu'il s'en fou pas mal de ce que l'autre peut penser, mais il reconnait que l'aversion qu'ils se vouent l'un à l'autre à tendance à l'irriter sincèrement.
Du reste, il semble que Shoto se montre tout à fait agréable et sympathique avec tout le monde, se démarquant même régulièrement pour sa capacité à se dévouer au bien être de ses amis.
Il n'y a qu'avec Katsuki qu'il se permet ce genre de comportement et, pour être honnête, ça le frustre beaucoup.
Irrité, un crépitement muet crispe l'arrière de sa nuque, et une onde colérique se repend à travers ses épaules alors qu'il froisse son visage d'une expression désabusée.
Sans chercher à dissimuler l'amertume dans sa voix, il s'avance d'un pas en direction de la table après avoir fait siffler l'air entre ses dents.
_ J'suis pas privilégié. Personne ne vous a interdit d'aller l'voir à l'hôpital. Si vous étiez v'nus, vous auriez su qu'il était réveillé.
Puis, juste avant de s'en aller définitivement en rejoignant la porte, les laissant sur cette dernière note un peu acide, il s'interrompt une seconde en pressant sa main sur la poignée.
_ De toute façon, y'a qu'à voir comment vous vous êtes comportés dimanche pour comprendre que vous auriez fait n'importe quoi dans tous les cas.
Sa rancœur recrachée, il disparait enfin de la pièce, s'engageant dans le couloir sans leur laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit.
Tout au fond de lui, une petite voix lui murmure qu'il se fait trop sévère avec eux, et qu'il devrait faire plus d'effort pour montrer davantage d'empathie à leur égard, mais son cœur se serre encore en revoyant le regard suppliant et terrifié de Deku alors qu'ils envahissaient bruyamment sa chambre.
Malgré lui, il ne peut pas s'empêcher de leur en vouloir pour la pression qu'ils lui ont imposée, même en sachant qu'ils n'avaient que de bonnes intentions.
Qui plus est, il ne s'estime réellement pas du tout privilégié, encore moins parfait dans ses actions et ses décisions, et il se sent vexé par cette pseudo compétition qu'ils ont cru voir dans la situation.
Katsuki ne fait certainement pas la course à l'affection de Deku, il fait simplement de son mieux dans un moment où il se doit de se démener pour être présent de la bonne manière.
Dans les couloirs de l'agence, il accélère légèrement le pas en percevant le claquement d'une porte derrière lui.
Craignant que quelqu'un cherche à le rattraper, il s'empresse d'atteindre les escaliers, puis le hall d'accueil, afin de quitter au plus vite l'établissement.
Il n'a plus le temps de se prendre la tête avec qui que ce soit pour aujourd'hui, impatient de pouvoir prendre le chemin de l'hôpital, espérant au passage que tout le monde ne le suive pas.
Ce soir, Katsuki a une idée derrière la tête et, si elle a pollué ses pensées toute la journée, il se sent ridiculement nerveux de ce qu'il s'apprête à faire.
Alors il aimerait autant se passer de témoin.
Désertant enfin le bâtiment de son agence, regagnant rapidement sa voiture pour s'enfermer à l'intérieur et faire chanter le moteur, il s'échappe de la rue encore très fréquentée pour rejoindre, plus loin, le parking calme de l'hôpital de la ville.
Il règne toujours une ambiance particulière ici, même lorsque l'espace extérieur grouille de visiteurs, un semi silence plane systématiquement entre les bribes de conversations chuchotées, comme si tout le monde craignait de déranger le repos de quelqu'un quelque part.
A l'habitude, Katsuki se dirige immédiatement vers l'entrée principale du grand complexe médical, tenant dans sa main une petite pochette en tissu noir, traverse l'accueil en passant devant le bureau de l'administration, et entre dans l'ascenseur pour atteindre l'étage d'Izuku.
Puis, s'élançant entre les portes cachant des inconnus, il s'arrête devant celle de la chambre de Deku.
C'est drôle, mais ça lui fait presque bizarre de devoir signaler sa présence avant d'entrer, lui qui est toujours entré et sorti d'ici comme dans un moulin pendant plus de quatre ans, peine encore parfois à se dire que Deku peut maintenant remarquer son arrivée.
Comme si le geste ne lui paraissait pas naturel, il frappe doucement contre le bois, laisse couler une ou deux secondes sans forcément attendre de réponse auditive particulière pour autant, puis s'invite dans la pièce.
L'atmosphère silencieuse lui serre légèrement la gorge, frottant à ses narines des effluves de désinfectant, alors qu'il fait plusieurs pas en direction du lit médicalisé.
Posant son regard sur Deku, alors visiblement très occupé à contempler les nuages par la fenêtre, il prend place sur son fauteuil habituel en déposant sa pochette sur ses genoux.
Sans grande surprise, il faut plusieurs secondes avant qu'Izuku ne tourne complètement son visage vers lui, ses mouvements et ses réactions trahissant toujours une certaine lenteur.
Un sourire se trace à ses lèvres quand ses yeux croisent ceux de Katsuki et, raclant sa gorge qui n'a plus l'habitude d'être tant sollicitée, il relève légèrement le menton.
_ Bonjour Katchan.
S'enfonçant dans le dossier de son assise, Katsuki étend ses jambes devant lui en jetant un bref coup d'oeil à l'ensemble de la pièce avant de reporter son attention vers son occupant.
_ Tu dois sacrément t'faire chier ici toute la journée.
Sûrement un peu surpris par ce début de conversation un peu brut, Izuku cligne trois fois des paupières en ouvrant la bouche, avant de sourire à nouveau comme si, finalement, sa remarque l'amusait un peu.
_ Les médecins viennent me voir plusieurs fois par jour. Les infirmiers aussi. Ils sont un peu pressés mais ça fait toujours un peu de visite.
Hochant la tête de bas en haut, Katsuki pince ses lèvres en détaillant encore la carrure fébrile de ses épaules ressortant du draps qui couvre son corps.
Même si Deku semble ne rien en dire, il reste persuadé que la solitude, couplée au flou de ses souvenirs, doit être pénible à supporter tout au long de ses journées.
Sa mémoire turbinant à plein régime sans pour autant réussir à y trouver des informations claires, il passe certainement des heures et des heures à patauger dans les méandres de ses pensées confuses.
Un sentiment d'empathie, et une certaine tristesse, remue sa poitrine l'espace d'un instant, alors qu'il s'attarde sur les courbes visibles de son cou, puis les traits fragiles de son visage.
Remontant le long de ses joues, il plisse le front en inclinant la tête sur le côté quand un détail frappe son attention.
_ Ils t'ont enlevé ta sonde ?
Plissant le nez, comme cherchant la sensation disparue, Izuku acquiesce en silence avant d'avaler sa salive.
_ Oui je crois. Ils ont dit que je dois manger.
Soufflant discrètement un mélange d'inquiétude et d'impatience, Katsuki tique en remarquant les tremblements discrets des mains d'Izuku sur son draps.
Si ses muscles encore mal coordonnés à son cerveau agitent toujours autant ses mouvements de spasmes nerveux, Katsuki se demande sincèrement comment ils comptent l'obliger à se débrouiller tout seul.
Imaginant une scène désolante d'un Deku tentant en vain de porter quoi que ce soit jusqu'à sa bouche, il passe sa main sur sa tempe en s'efforçant de ne pas trop y penser pour le moment.
Puis, ne s'attardant plus sur cette discussion pour passer à autre chose, il se mord la langue en suivant du regard la cascade éparpillée de cheveux sur les épaules de Deku.
Instinctivement, son talon se met à cogner doucement et frénétiquement le lino, alors qu'il remarque des nœuds dans ses mèches, et un soupire angoissé fait vibrer sa gorge.
_ Deku, tu peux t'redresser ?
Perplexe et visiblement troublé par sa question sortie de nul part, Izuku plisse le front d'incompréhension, avant de bouger légèrement ses épaules, semblant légèrement mis mal à l'aise par sa demande.
_ Un peu.
Comme s'il se sentait tout à coup honteux de la faiblesse de ses muscles, il baisse la tête pour cacher son regard en murmurant des paroles inaudibles.
Soupirant, Katsuki se racle nerveusement la gorge, soudain envahit par un sentiment de gêne incommensurable.
Détournant à son tour le regard en venant triturer un des accoudoirs, il inspire profondément et très bruyamment avant de se forcer à se redresser d'un coup, faisant presque sursauter Deku par sa subite initiative.
Attrapant la pochette sur ses jambes à la volée, qu'il vient ensuite déposer sur le bord du lit, il pousse complètement son fauteuil pour libérer l'espace autour de lui.
Puis, se postant contre la structure métallique pour se tenir au plus près d'Izuku, il plonge ses mains dans ses poches en soufflant entre ses dents.
_ Essaie.
Le ventre serré par le trac, ses genoux vibrent d'impatience alors qu'il regarde Deku hésiter un instant avant d'essayer de décoller ses épaules de son matelas.
Semblant chercher un appui qu'il ne trouve pas, ses bras tremblent déjà d'épuisement quand il se démène avec sa colonne vertébrale qui semble refuser de se contracter.
Puis, s'accrochant à ses propres draps en espérant s'en faire une prise, il parvient fébrilement à s'assoir dans son lit.
L'effort semble lui demander une concentration démesurée, et sa respiration déjà saccadée par cette simple manœuvre commence doucement à rendre Katsuki anxieux, alors qu'il réalise qu'il va avoir encore plus de mal que prévu à faire ce qu'il veut.
Mais, décidé à ne pas se dégonfler maintenant, il hoche imperceptiblement la tête avant de récupérer la pochette sur le matelas, tirant le curseur de la fermeture éclair pour dévoiler son contenu.
Glissant sa main à l'intérieur, il contracte nerveusement sa mâchoire au moment d'en sortir une simple brosse à cheveux, ainsi qu'un banal élastique noir qu'il place autour de son propre poignet.
Evitant au maximum d'observer les réactions d'Izuku, il se poste au plus près de lui que possible malgré la position peu pratique, et soupire lourdement en avisant la chevelure emmêlée.
D'un geste d'abord maladroit, il passe trois de ses doigts entre deux mèches, butant sur un nœud énorme, avant d'amener la brosse toute neuve sur les cheveux.
Soudain très concentré sur sa tâche, se répétant intérieurement de ne pas tirer trop fort, il défait lentement les boucles enchevêtrées les unes aux autres.
S'armant de patience, alors que le travail à réaliser se révèle de plus en plus fastidieux, il s'applique à ne pas lui arracher le crâne en évitant les mouvements trop rapides.
De temps en temps, il perçoit quelques contractures nerveuses sur les épaules de Deku, prenant conscience qu'il manque sûrement quelques fois de délicatesse malgré ses efforts.
Mais pour sa défense, il n'a jamais coiffé qui que ce soit, et la tête d'Izuku est un véritable chantier.
Progressivement, alors qu'il scrute très attentivement ses propres mains déliant les cheveux, le dos de Deku s'affaisse malgré lui, diminuant sa marge de manœuvre et, gêné par le manque d'espace, Katsuki finit par s'interrompre en râlant discrètement.
Conscient qu'Izuku ne tiendra plus longtemps la posture, il soupire en roulant des yeux, avant de se décider à s'assoir sur le bord du lit.
Contorsionnant son corps dans une position somme toute inconfortable, il s'emporte un peu dans ses gestes en redressant lui même le dos de Deku avec son bras, avant de caler son genou en bas de sa colonne vertébrale pour la maintenir à peu près droite.
Puis, reprenant son atelier coiffure, il se concentre à nouveau en terminant de démêler l'ensemble.
Mais le plus dur reste sans doute encore à venir et, une fois tous les nœuds défaits, il pince ses lèvres en avisant l'élastique à son poignet.
Cherchant à se rassurer lui-même, il plisse le front et les paupières en se répétant que ça ne doit pas être la mer à boire.
Bien sûr, jamais de sa vie il n'avouera, même sous la torture, qu'il a passé sa nuit entière à s'entraîner à faire ça, sur une véritable tête à coiffer achetée spécialement pour l'occasion.
Alors, les mains crispées et malhabiles, il abandonne sa brosse et réunit tous les cheveux dans sa paume, avant de séparer la masse en trois section.
Parce que ça le saoule de voir ses cheveux trainer partout sur son visage, et parce qu'il tient à ce que son travail reste à peu près en place le plus longtemps possible, il n'a pas vraiment d'autres choix que de faire les choses en grand.
Pas question qu'après tous ces efforts, Deku soit déjà décoiffé dans vingt minutes.
Débutant la réalisation d'un tresse, il se focalise sur les manœuvres de ses doigts, respirant calmement malgré le sentiment de gêne qui embourbe sa poitrine.
Mine de rien, ses nombreuses tentatives de cette nuit semblent avoir été utiles, et il se trouve relativement satisfait de ce qu'il fait, voyant son travail prendre forme à mesure qu'il s'applique à assembler les mèches.
Puis, alors qu'il demeurait muet depuis le début, Izuku rompt enfin le silence après plusieurs minutes à se laisser docilement faire, brisant l'ambiance trop calme de la pièce.
_ Katchan ?
Sans relever les yeux de sa tâche, Katsuki s'efforce de ne pas se laisser déconcentrer, plissant davantage le front pour rester attentif.
_ Hm ?
_ Pourquoi tu m'appelles Deku ?
Butant dans ses mouvements, Katsuki s'arrête de bouger un petit instant, maintenant les mèches dans sa main pour ne pas les laisser se défaire complètement.
Les yeux rivés dans la masse de cheveux, un sentiment de honte envahit le creux de sa gorge, l'empêchant de répondre immédiatement.
Sa voix piégée derrière le malaise, il inspire lentement avant de bloquer son souffle, cherchant des mots qui ne viennent pas, et des phrases qu'il ne peut pas dire.
Repensant à des souvenirs d'enfance, ramenant à sa mémoire la personne qu'il fut par le passé et les atrocités qui pouvaient parfois sortir de sa bouche, il mord l'intérieur de ses joues en baissant les yeux.
Il ne s'attendait franchement pas à se retrouver face à cette question, et il ne sait absolument pas quoi répondre.
Dire la vérité ne lui parait pas être une excellente idée et, même si Deku finit par se rappeler un jour ou l'autre de l'origine de ce surnom, il n'a pas le courage de faire face à sa réaction aujourd'hui.
Alors, le visage gribouillé de honte, il s'oblige à reconcentrer son esprit sur sa tresse, murmurant entre ses dents.
_ C'est juste un surnom. Tu m'appelles bien Katchan.
_ Katchan ?
_ Quoi encore ?
Arrivant au bout des mèches sombres et désormais parfaitement arrangées, Katsuki enroule l'élastique autour des quelques cheveux restant libres, maintenant la coiffure en place, avant de presser ses mains sur son front comme s'il venait de réaliser un travail titanesque.
_ Tu t'appelles comment, en vrai ?
_ T'es sérieux là ?
Réalisant après coup le manque de tact de sa voix, il souffle bruyamment en se retirant lentement du lit, retenant le dos d'Izuku pour ne pas le laisser tomber misérablement contre le matelas, l'aidant tranquillement à se rallonger doucement.
Puis, malgré tout passablement vexé, il range sa brosse dans sa pochette, déposant celle ci sur la table de chevet avec l'intention de la laisser ici pour plus tard, et revient prendre place sur son fauteuil.
_ Katsuki.
L'expression d'Izuku se couvre subitement d'une intense réflexion, comme s'il farfouillait activement dans sa mémoire à l'aide de cette nouvelle information, essayant de déterrer des souvenirs ici et là.
Dans ses yeux, le vert de ses iris s'anime maintenant de tout un tas de nuances différentes, trahissant une certaine confusion et, en même temps, la lueur de quelques soudaines révélations.
Dans le silence, le temps s'étire dangereusement, alors que la cervelle de Deku semble maintenant carburer à plein régime, agitant ses pupilles à droite et à gauche.
L'ombre de souvenirs plus ou moins clairs parait se dessiner à son front à mesure que son visage s'anime de différentes mimiques et, après plus d'une minute de silence pesant, il papillonne des cils à plusieurs reprises avant de froncer les sourcils.
_ T'es sûr ?
_ Tu t'fous d'moi ? J'sais encore comment j'm'appelle.
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Hey :)
J'ai pas pu m'empêcher de lui faire une tresse, c'était beaucoup trop mignon 🥰😭
Les interactions entre Deku et Katchan vont doucement commencer à être un peu plus franches, et honnêtement, je suis contente parce que ça sera plus fluide à écrire. ( plus technique, mais quand même plus spontané )
Les chapitres commencent à me prendre un peu plus de temps à écrire, d'ailleurs je n'ai pas pu publier celui ci lundi comme d'habitude.
Je vais voir comment se présente l'écriture des chapitres à venir, et suivant comme, je passerai à un par semaine 🙃
Et en attendant la suite, plein de bisous 😘
Prenez soin de vous ❤
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