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.Lundi 19 mai.

Musiques d'inspiration :

Fix you - Coldplay
No surprises - Radiohead

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Dans toutes les larmes s'attarde un espoir.
(Les mandarins - Simone de Beauvoir.)

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Les yeux ouverts sur l'obscurité et le front baignant dans sa transpiration, ses mains tremblent en s'accrochant au tissu de ses draps humides de sueur. 
L'écho de ses pulsations cardiaque, puissantes et désordonnées, cognent à ses tempes en même temps qu'il cherche un point de repère dans la pénombre, bougeant ses pupilles à travers le vide sombre. 
Sa respiration saccadée, qui brûle à sa poitrine à chaque inspiration difficile, résonne dans le silence de la pièce plongée dans le noir. 

L'angoisse dans sa gorge nouée, en même temps que les spasmes musculaires de son dos contracté, secouent son corps au milieu du lit, déposant quelques larmes muettes aux abords de ses paupières. 
Ses poumons et ses côtes lui font mal, son souffle échappe à toute tentative de contrôle, alors qu'il hurle à ses jambes de bouger sans qu'elles n'acceptent de faire le moindre mouvement. 
Paralysées par la panique. 

Ses ongles grincent en pressant le tissu entre ses doigts et, même si ses cheveux collés à son front le dérangent, il ne parvient pas à relâcher sa prise pour les dégager, la tétanie dans les bras. 
Sur ses yeux brûlants, il fait battre ses cils à plusieurs reprises, cherchant le calme quelque part dans sa raison, pour rassurer ses propres pensées chaotiques. 

Son cœur bat si fort dans son crâne qu'il peine à s'entendre réfléchir, et des images résiduelles du cauchemar qui vient de l'arracher à son sommeil dérangé persistent encore à travers sa mémoire. 

Dans un effort qui semble dépasser ses capacités, Katsuki détend ses mains crispées, desserrant son emprise sur le draps, avant d'avaler la salive agglutinée au fond de sa bouche. 
Sous la couverture, ses genoux se déverrouillent péniblement et, en inspirant aussi profondément que sa poitrine bloquée le lui permet, il penche son corps sur le côté pour atteindre la table de chevet et allumer la lampe qui s'y trouve. 

La lumière qui crache soudain sur son visage le force à plisser le front et froncer les sourcils, en même temps qu'il fait glisser ses jambes dans le lit pour s'assoir au bord, posant ses deux pieds sur le sol. 

_ Putain de merde .. 

Ses coudes maintenant plantés dans ses cuisses, le visage enfoui dans ses deux paumes, il soupire contre ses poignets pour apaiser sa respiration, concentrant son attention sur son rythme cardiaque pour tenter de le faire ralentir. 
Dans ses oreilles, résonnent encore les voix qui hantaient son rêve une minute plus tôt, et contre lesquelles il essayait de se débattre sans pouvoir rien faire. 

Piégé dans l'inaction de son propre corps, coincé derrière un mur invisible qu'il cognait sans l'atteindre vraiment, il ne pouvait que rester spectateur de ses songes morbides. 

"Izuku dort depuis tellement longtemps Katsuki, il faut que tu comprennes."

Son ventre se tord, presque soulevé par la nausée, alors que l'angoisse le dévore encore de l'intérieur, plantant ses dents acérées dans son estomac. 

"Il ne sentira rien, on va juste débrancher ses machines."

Son corps entier en tremble encore, saisit d'un sentiment d'urgence et d'effroi alors que, dans son rêve, il cherchait en vain à les empêcher de s'approcher du moniteur de Deku. 
Forcé de les regarder éteindre la ventilation artificielle, la bouche étrangement cousue, il ne pouvait même pas crier pour les supplier. 

" Tu vois, ce sera vite terminé. Dans quelques minutes, il s'étouffera complètement et on aura plus jamais à attendre pour rien."

Sous ses pieds, le sol a semblé s'ouvrir brutalement, en même temps qu'Izuku disparaissait comme un tas de cendre soufflé par le vent, et l'embarquant dans une chute infinie. 
Son cœur a crié, comme ses yeux ont pleuré, et il s'est réveillé juste avant d'heurter le fond du puit.
Il s'est redressé dans un reflexe, piégeant ses draps dans ses mains pour s'ancrer à quelque chose de réel. 

_ Putain de merde ! 

Dans l'espoir de se sortir les images de la tête, il frappe son front contre ses mains, suffisamment fort pour que le coup résonne dans toute la pièce, avant de se relever d'un bond, si vite qu'un vertige le saisit l'espace d'une seconde. 
Sous l'éclairage tamisé de la chambre silencieuse, le poids de son corps fait doucement grincer le plancher alors qu'il tourne une fois sur lui même, encore un peu désorienté, pour trouver son téléphone sur la table de chevet. 

Ca n'était qu'un rêve, mais il en ressort tellement perturbé qu'il peine à se resituer dans son propre espace, les tempes encore martelées par son cœur, et la transpiration ruisselante dans le creux de son cou. 
Persuadé qu'il ne se rendormira plus après un truc pareil, peu importe l'heure qu'il est, il souffle l'air de ses poumons pour stabiliser sa respiration en réveillant son portable, plissant les paupières sur le cadran numérique en haut de l'écran. 

Quatre heures trente sept. 

_ Fait chier .. 

Ses doigts tremblent d'anxiété sur la surface tactile, alors qu'il déverrouille complètement l'appareil par automatisme, pour finalement le rendormir juste après. 
Les jambes encore fébriles, l'estomac retourné d'une soudaine envie de vomir, il jette un regard désabusé à ses draps trempés de sueurs froides. 

Lui qui espérait naïvement profiter de sa journée de repos pour dormir un peu plus longtemps qu'à l'habitude, va finalement terminer sa nuit en tournant en rond, à se ronger les ongles, et à attendre l'ouverture des visites de l'hôpital pour passer voir Deku dès que possible. 

Il ne s'y rend jamais le matin, en général, mais il va faire une exception. 
Même en sachant qu'il n'a fait que rêver, il doit aller s'assurer que tout va bien là-bas, que personne n'a touché à son moniteur et à aucune de ses sondes. 
S'il ne le fait pas, il va passer sa journée paranoïaque, à stresser comme un taré. 

Alors, en attendant, puisqu'il faut bien qu'il s'occupe l'esprit jusqu'à huit heures trente, il soupire lourdement en se déplaçant de quelques pas, s'en allant allumer l'ampoule du plafond pour baigner complètement la pièce de lumière. 
Le silence sournois de la chambre le rend nerveux et mal à l'aise, alors qu'il ne perçoit que les bruissements de ses propres déplacements.
Pour noyer le mutisme du temps, il se réfugie auprès de son téléphone pour lancer une playlist quelconque dans les petits haut parleurs. 

Puis, encore perturbé par son rêve macabre, il passe sa main dans ses cheveux trempés, ramenant les mèches collées à son front vers l'arrière, avant de défaire pâteusement les draps du lit, qui ont désormais besoin d'être changés. 
Jetant le tissu en boule dans un coin de la pièce, s'attaquant ensuite aux taies d'oreillers, il ramène le tout dans un tas difforme avant d'emmener l'ensemble jusqu'à la salle de bain, pour le jeter dans la panière à linge sale. 

Devant le miroir qu'il croise presque accidentellement, il ferme machinalement les yeux pour éviter son reflet misérable, puis tourne nerveusement le mitigeur de la douche pour faire chauffer l'eau. 
La boule de nerf de son ventre ralentit ses actions quand il se défait mollement de son boxer, seul vêtement qui couvait son corps et, sans plus bouger par la suite, il reste figé comme une statue de bois sur le carrelage frais. 

L'esprit mitraillé d'images persistantes et la mâchoire contractée par ses efforts pour les faire disparaitre, il fixe son regard sur un point invisible du mur en face de lui pendant de longues minutes, laissant la buée chaude l'envelopper complètement. 
L'humidité suffocante dérange sa gorge, à mesure qu'une grimace crispée déforme son expression et, presque sans préavis, une marée soudaine de larmes folles vient inonder ses joues pour relâcher la pression. 

Les murmures mesquins de ses vieux traumatismes s'invitent sous sa peau quand un gémissement stupide trahit sa gorge.
Frappant l'air d'un geste inutile et désespéré, il hurle après le silence en allant s'engouffrer sous le jet de la douche. 
Ses muscles se détendent par réflexe sous l'eau, sans pour autant l'apaiser réellement, et il secoue vivement ses doigts dans ses cheveux pour chasser la transpiration poisseuse entre ses mèches. 

C'est pas franchement la première fois qu'il voit Deku dans ses cauchemars, mais c'est bien la première fois qu'il rêve d'une chose pareille, à regarder des visages flous débrancher les câbles qui maintiennent sa vie. 
Il n'avait même jamais imaginé un événement comme celui-ci et, tout à coup, un nouveau stress s'ajoute à tous les autres, ceux qu'il se traine depuis quatre ans et demi, à l'idée que ça puisse arriver un jour. 

Cela dit, si quelqu'un devait émettre une telle proposition, Katsuki s'engage à se ligoter lui-même au moniteur, jusqu'à la fin de ses jours s'il le faut. 
Personne ne touchera à ses foutus branchements, pas temps qu'il vivra pour y veiller.
Deku a juste besoin d'encore un peu plus de temps, mais il va se réveiller, c'est une certitude dont il reste convaincu, alors, il faut juste attendre encore un peu. 
Croire en lui, toujours. 

Sous la douche, le savon nettoie sa peau encore brûlante d'angoisse et, en coupant l'eau, il soupire dans la vapeur avant de ressortir de la cabine, séchant lentement son corps alors que ses bras lourds peinent à s'agiter plus rapidement. 
Et puis, une fois à peu près débarrassé de toutes les gouttes ruisselantes, il quitte la pièce humide, fait une escale par sa chambre pour se couvrir de quelques vêtements confortables, avant de rejoindre son salon endormi. 

Dans la poche de son jogging, la musique continue de couvrir le silence de la maison et, traversant la petite cuisine, il s'en va échouer sa carcasse sur le large canapé après avoir allumé la lumière. 
En attendant de pouvoir se rendre à l'hôpital, il ne peut que noyer son impatience devant sa télévision, et les programmes inintéressants de la nuit. 

D'un reportage presque captivant sur les lamproies à une émission juridique, il fait taire son cerveau perturbé en scotchant son regard vide à son écran, baillant de temps en temps sans pour autant se rendormir. 
Les heures semblent s'égrainer avec une lenteur extrême, presque provocatrice, alors que le jour refuse toujours de se lever à travers le volet entrouvert de la porte vitrée. 

Et, quand le cadran numérique de son téléphone lui indique enfin huit heures dix, il bondit presque de l'assise, éteignant la télévision avant de jeter la télécommande dans le canapé, pour partir chercher ses clés de voiture posées sur le buffet de l'entrée. 
Habillé comme s'il ne sortait pas de chez lui, il quitte sa maison sans s'inquiéter outre mesure de son apparence, et rejoint son véhicule garé dans la petite allée, devant le portillon de son morceau de terrain. 

Il arrivera sûrement avec un peu d'avance, mais tant pis, il attendra devant les portes de l'hôpital dans le pire des cas. 
Sur la route, ses mains triturent le cuir synthétique du volant, et le ronronnement du moteur berce seul le trajet sans musique.
Ça peut paraître exagéré, mais il sait qu'il ne supportera pas de passer la journée entière sans aller s'assurer que tout va bien.

Il doit juste y faire un petit tour, vérifier l'assistance respiratoire, et il pourra retourner chez lui pour profiter autant qu'il peut de son jour de repos.
Alors, en se stationnant sur le grand parking de l'établissement de santé, serrant rapidement le frein à main, il s'empresse de rejoindre la porte principale tout juste ouverte au public, et passe devant le bureau d'accueil sans déranger personne.

Il connaît les lieux comme son quartier.
L'agitation du rez de chaussée ne l'atteint même plus, le bruit de fond permanent dans les couloirs et l'ascenseur ne le dérangent pas plus non plus, et l'ambiance quelque peu glauque du service de réanimation ne le perturbe plus outre mesure.

Comme toujours, il entre dans la chambre d'Izuku sans préavis particulier, referme vivement la porte derrière lui, et presse le pas jusqu'au bord du lit.

Deku n'a pas bougé d'un iota, pas plus que ses appareillages, et l'écran de son moniteur affiche toujours la même chose, à une ou deux oscillations près.
Tout est branché, les sondes fonctionnent, et son draps reste proprement posé sur son corps.

Libéré du poids d'une angoisse sourde, il soupire longuement et bruyamment en fermant les yeux.

_ J'en r'viens pas qu'tu m'empêches de dormir, Deku. Tu m'emmerderas jusqu'au bout ..

Et puis, finalement, quitte à être là, autant y rester un petit moment. 
C'est pas comme s'il avait mieux à faire de toute manière, et il pourra tout aussi bien se reposer un peu plus tard, la journée commence à peine. 
Alors, tirant légèrement son fauteuil habituel pour le rapprocher du lit médicalisé, il s'y installe en silence, avant de lever son regard sur le tuyau transparent de la perfusion. 

En plus de quatre ans, il ne comprend toujours pas exactement ce qu'il y a là-dedans, en dehors du fait que ça aide Deku à rester vivant. 
C'est toujours quelque peu troublant de se rendre compte que sa vie tient à des tubes et des cathéters, rendant son corps complètement dépendant de son assistance médicale. 
Un peu comme s'il n'était pas physiquement vraiment là, juste retenu par du matériel chirurgical. 
Un peu mort, dans le fond. 

Absent à sa propre existence. 

Puis, laissant courir son regard le long du tube, il rattrape progressivement la courbe fine de son bras, voyant le relief de l'intraveineuse plantée dans sa peau à travers un morceau de sparadrap, avant de naviguer aux abords de son épaule, puis de son visage. 
Sur sa joue, la cicatrice laissée par la blessure profonde, infligée il y a plus de quatre ans, dessine une marque claire près de sa pommette, passant entre quelques tâches de rousseur. 

Mais surtout, piégés entre ses cils et envahissant son front, des cheveux laissés en désordre par les manipulations du personnel de l'hôpital font une fois de plus râler Katsuki, qui souffle pour lui même entre ses dents. 

_ Faites un effort bordel. 

Agacé par leur manque d'attention aux détails, il claque sa langue à son palais tout en se penchant en avant, suffisamment pour atteindre ses tempes avec sa main, et ranger les mèches de chaque côté. 

C'est sûrement dû à son état, mais le contact de sa peau lui apparait toujours désagréable, quand il l'effleure comme ça du bout des doigts. 
Sûrement à cause de la faiblesse de son corps, ou au temps passé sans véritable soin de confort, mais celle ci n'est pas douce du tout, un peu sèche même, abîmée peut-être. 
Ca le perturbe souvent, il doit dire. 

En redressant correctement son dos contre la mousse du fauteuil, Katsuki tourne instinctivement la tête vers la porte de la chambre quand celle ci s'ouvre tout à coup dans un léger bruit de gonds. 
Curieux, il plisse le front en attendant de voir quelqu'un apparaitre et, au moment de croiser un regard familier, il se réinstalle sans plus de cérémonie, tournant le dos au visiteur. 

_ Katsuki ? C'est rare que tu viennes le matin, je m'attendais pas à te voir là. 

Haussant simplement les épaules, préférant éviter de s'étaler sur les raisons de sa venue matinale, il contourne habilement la conversation.

_ Ouais. Comment va ton dos ? 

A travers la pièce, la nouvelle arrivante s'en va chercher la petite chaise pliante sous la fenêtre, s'installant de l'autre côté du lit en croisant ses jambes l'une sur l'autre. 

_ Mieux. Je reprends demain normalement. Ca n'a pas été trop dur, toi, avec les nouveaux ?

Par réflexe, et rien qu'en repensant à sa journée de vendredi, il roule des yeux en soufflant d'exaspération, réveillant un rire moqueur dans la gorge d'Ochaco.

_ Dis rien, laisse moi deviner. Des petits emmerdeurs, qui connaissent rien à la vie et qui t'ont couru dans les pattes toute la journée.

_ Comment t'as su ?

_ Je commence à te connaitre.

En balançant sa tête de droite à gauche, Katsuki ne retient pas un éclat amusé entre ses dents, acceptant la remarque de la jeune femme.
C'est vrai qu'à la longue, à force de travailler ensemble depuis la fin de leurs études à Yuei, ils se connaissent relativement bien.
Et il arrive même parfois, plus souvent que Katsuki ne veut bien l'admettre, qu'ils partagent leurs temps de pause à l'agence.

Ochaco s'est lentement fait une place parmi la courte liste de personnes que Katsuki apprécie.
Et aujourd'hui, peut-être aussi parce qu'ils se réunissent autour d'Izuku, sa présence apaise ses angoisses de la nuit qu'il vient de passer.
Alors, en ramenant son attention vers elle, il la regarde attraper délicatement la main de Deku, comme pour la caresser, puis sourire en s'attardant sur ses ongles coupés.

_ Tu devrais utiliser une lime à ongle plutôt.

_ Eh ! J'suis pas sa putain d'esthéticienne.

Puis, en gardant la main inerte dans la sienne, elle pince ses lèvres en inspirant profondément, le front plissé, semblant retenir une soudaine envie de fondre en larmes.
Un geignement aigüe agite brièvement ses cordes vocales, alors qu'elle ferme les yeux pour contrôler sa respiration en expirant lentement par la bouche.
Son visage, maintenant marqué par ses efforts pour rester calme, apparait à Katsuki comme un appel à l'aide alors qu'elle finit par presser plus fortement les doigts inanimés d'Izuku entre les siens. 

_ Je suis désolée. Je vais me calmer. 

Il la comprend.
Lui aussi, parfois, il lui arrive de se sentir tellement démuni et dépourvu de repère, qu'il en perd son calme.
A la différence qu'il n'autorise jamais de témoin à ses moments de faiblesse.

Alors, lui laissant le temps de se reprendre, il se contente de l'observer du coin de l'oeil sans la déranger. 

Vêtue d'un tailleur sombre, elle semble très adulte comme ça, loin de ses allures d'enfant d'avant les événements d'il y a quatre ans. 

Mais il faut dire qu'elle a quelque peu changée, en plus de quatre ans, son visage parait plus sérieux, sûrement à cause de ses rêves envolés.
Ses cheveux ont légèrement poussés, bien qu'elle en contrôle la longueur, elle peut désormais les nouer dans un petit chignon négligé à l'arrière de son crâne, laissant simplement retomber quelques mèches fines près de ses joues.
Ses yeux sont peut-être un peu plus cernés, mais c'est souvent le cas pendant ses épisodes douloureux, son sommeil s'en trouvant perturbé.

Cela dit, il semble à Katsuki qu'elle va mieux ces derniers temps.
Après trois ans en couple avec Tenya, elle s'est enfin décidé à mettre un terme à cette relation ridicule il y a deux semaines. 
Pas qu'Iida soit une mauvaise personne, mais Katsuki a toujours pensé qu'ils n'avaient rien à foutre ensemble. 
Elle si lumineuse et lui si carré, il était évident que l'un finirait forcément par marcher sur l'autre à un moment donné, même inconsciemment. 

De toute évidence, c'est Ochaco qui a vu sa personnalité se faire aspirer par le tempérament trop sérieux de son mec.
Mais cette rupture a l'air de lui faire du bien, et même si Katsuki n'en dit jamais rien, il se sent rassuré de la voir se reprendre en main. 

_ Tu sais Katsuki .. 

Coupé dans ses réflexions, il cligne deux fois des paupières avant de mettre son regard dans le sien, l'invitant alors à poursuivre sur sa lancée. 

_ Parfois je me dis que, quand il se réveillera, il aura l'impression d'avoir changé de monde entre temps.

_ Pourquoi ?

_ Regarde nous. On avait dix-huit quand c'est arrivé, tu vas bientôt en avoir vingt-trois. On est plus les mêmes aujourd'hui. On a vécu et évolué, on a muri et grandi. Lui, même si son corps a bougé, il a toujours dix-huit ans, quelque part.

Bizarrement perturbé, peut-être un peu chamboulé par ce constat qu'il ne s'était jamais fait, il fronce les sourcils en rivant ses yeux sur le visage endormi de Deku.

C'est vrai que son corps a changé, et pas toujours dans le bon sens, à cause du coma.
Son visage, même s'il conserve ses éternelles tâches de rousseur si singulières à sa personnalité, s'est affiné, la sonde gastrique ne lui apportant rien de plus que le strict nécessaire.
A travers les draps qu'il ne soulève jamais, il devine pourtant les courbes minces de son abdomen et de ses jambes.
Il sait que ses muscles ne se voient plus du tout aujourd'hui.
Ses bras aussi, ont maigris, et ses épaules ne sont plus aussi carrées.

Mais, malgré tous ces changements, Katsuki réalise tout à coup que, à l'intérieur, rien n'a bougé depuis plus de quatre ans.
Deku s'est endormi à dix-huit ans, il se réveillera à dix-huit ans, même si son corps en a trente.
Alors, il devra se faire une nouvelle place dans ce monde qui a évolué sans lui et réapprendre à connaitre ses amis, qui ne seront plus les mêmes qu'à l'époque.

Et même si Katsuki a l'impression de ne pas avoir tellement changé, il sait qu'il y a forcément des différences qu'il ne voit pas forcément.
C'est difficile de se rendre compte de ses propres changements.

_ Et puis .. On devra lui raconter tout ce qu'il s'est passé pendant ce temps là, tu sais, il faudra lui parler de-

_ Je sais.

Il n'ignore pas à quel point rien ne sera facile quand il se réveillera, et tout le personnel hospitalier le lui rappelle régulièrement.
Rien ne garantit l'état de Deku à son réveil, des séquelles neurologiques restent à envisager, des troubles psychologiques aussi, ou de la mémoire.
Des paralysies physiques peut-être, et une très, très longue rééducation.

Il faudra sûrement lui réapprendre tous les gestes du quotidien, même les plus simples.
Katsuki a souvent du mal à s'imaginer ce à quoi ça ressemblera, ça lui semble toujours irréel de penser qu'on puisse ne plus savoir marcher ou tenir une cuillère.
Et il sait que, même en s'y préparant, il tombera forcément de haut le moment venu. 

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Bonjour à tou.te.s ! 😁

J'espère que ce deuxième chapitre vous plait autant que le premier, je sais qu'il ne s'y passe rien de transcendant, mais j'ai besoin que le contexte soit correctement posé avant de lancer le vif du sujet. 
Bien sûr, je ne vais pas passer en revue tous les personnages secondaires avant de me lancer, pas de panique, mais ce chapitre était quand même important, surtout vis à vis de Katsuki et de ce à quoi il faut s'attendre pour la suite aussi. 

Il se passera des choses plus concrètes dans le prochain chapitre 😊. 

Temps que j'y pense, quelqu'un m'a demandé dans les commentaires du premier chapitre s'il y aurait quand même une vraie romance KatsuDeku. 
Bien sûr que oui, puisque je suis une toxico droguée au KatsuDeku, il y en aura bien une. 
Mais elle sera bien différente de ce que j'ai pu déjà faire, en particulier sur mes deux autres fictions longues, et il ne faut pas s'attendre à les voir ensemble dans trois chapitres. ( au moins vous êtes prévenu.e.s 😁 ) 

Je publie ce chapitre juste avant de reprendre le travail, et j'ai autant envie d'y aller que de passer sous un train, alors je suis contente de sortir ce chapitre maintenant pour me remonter un peu le moral ( même si le chapitre en lui-même n'est pas particulièrement gai je l'accorde. ) 

Au passage, j'aime bien ma version d'Ochaco dans cette histoire ( qui pour une fois ne sera ni la méchante ni l'élément gênant, il est temps de lui rendre sa dignité un peu 😅 ) 

Là dessus, je vous embrasse en attendant la suite 😘

Pas de section technique aujourd'hui, il n'y a pas besoin. 

Prenez soin de vous ❤

    

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