Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

.Jeudi 15 mai.

Musiques d'inspiration : 

Chasing cars - Snow Patrol
Experience - Ludovico Einaudi, Daniel Hope, I Virtuosi Italiani
I don't want to miss a thing - Reprise de Boyce Avenue et Jennel Garcia
Can't help falling in love - Reprise de Boyce Avenue

____________________________________

Ne me secouez pas, je suis plein de larmes.
( Peau d'ours - Henri Calet.)

______________

L'ambiance si particulière de cette chambre d'hôpital, si elle l'a longtemps mis mal à l'aise au départ, le laisse bien indifférent aujourd'hui. 
Il la trouverait même banale, assit sur ce fauteuil qui conserve presque la forme de son corps tant il s'y installe souvent depuis des années. 
Autour de lui, les signaux sonores de l'assistance respiratoire et du moniteur n'atteignent même plus ses tympans, par habitude, il ne les entend plus vraiment, au pire ils lui parviennent comme un léger bruit de fond. 

Plus rien ne lui semble anormal dans cette pièce, ni le bruit permanent des appareils, ni les câbles et les branchements qui entourent le lit comme des lignes de vie, ni l'odeur pourtant âcre du désinfectant et du savon antiseptique. 
Presque comme une résidence secondaire, Katsuki connait cet endroit comme sa propre maison, dans les moindres détails. 
L'emplacement précis de chaque machine, les défauts d'usure sur le lino, le positionnement exact du lit médicalisé, et le grincement un peu pénible des gonds de la porte qui mène à la petite salle de bain. 

C'est déjà pas mal, il faut dire qu'il n'y a pas grand chose d'autre dans cette chambre. 
Une décoration inexistante, au mieux un ou deux bouquets de fleurs qui apparaissent de temps en temps sur la toute petite table de chevet accolée au lit, qui se fanent après trois jours et finissent par disparaitre aussi vite qu'ils étaient arrivés. 
Aucun meuble inutile ou facultatif, rien de plus que le strict nécessaire, à l'exception peut-être de la petite chaise pliante, rangée près de la fenêtre, en cas d'un deuxième visiteur souhaitant s'assoir. 

Cela dit, Katsuki vient souvent seul ici, s'arrangeant toujours pour éviter les heures de visite d'Inko Midoriya. 
Et pour ce qui est des autres ... 
Il y a un moment maintenant qu'il reste le seul à se pointer tous les jours ou presque.
Certains font encore l'effort de venir une fois par mois, d'autres se contentent de lui demander des nouvelles à l'occasion. 
S'il y met un peu de bonne volonté, bien que ce ne soit pas dans ses habitudes, Katsuki veut bien essayer de les comprendre, la vie continue pour tout le monde, et Deku dort depuis tellement longtemps, ils ont sûrement d'autres choses à penser. 

Lui, ne rate aucun rendez vous ici, ou alors seulement en cas de d'extrême urgence, de situations de force majeure qui l'obligent à faire des heures de travail supplémentaires. 
Autrement, il se tient ici tous les jours, de dix-huit heures, jusqu'à dix-neuf heures. 
Il n'a rien de mieux à faire de toute manière, et il se dit que, peut-être, cet enfoiré finira par ouvrir un oeil en sa présence. 
Certains n'y croient plus, mais lui garde espoir. 
On parle tout de même de Deku, c'est pas comme s'il était du genre à se laisser crever, et Katsuki reste persuadé qu'il se réveillera. 
Un jour. 

En attendant, il vient lui tenir compagnie. 
Il lui parle, souvent, un peu comme un taré qui s'adresse à un mur, il lui fait remarquer qu'il serait peut-être temps qu'il s'agite à revenir parmi eux, et des fois même, il se prend à lui raconter la vie en dehors de l'hôpital. 
Surtout pour se plaindre en général. 
Parfois aussi, il râle après les infirmiers et les aides soignants qui ne prennent jamais la peine de remettre ses cheveux en place après les soins. 

C'est que, en plus de quatre ans, ils ont poussés forcément, ils dépassent ses épaules. 
Alors, quand le personnel s'occupe de lui comme d'un objet inanimé, ils repartent en laissant ses mèches gêner son visage. 
Et Katsuki s'agace à chaque fois. 
Il dort peut-être, mais il reste vivant malgré tout, et ses cheveux doivent bien le déranger quand ils trainent ainsi sur son front et ses joues.
Alors, en soupirant d'exaspération, il les remet en place sur les côtés de sa tête en passant ses doigts dans les boucles brunes aux reflets verts. 

En fait, Katsuki croyait naïvement que, pour avoir risqué sa vie pour la sécurité du monde, Deku bénéficierait d'un tantinet plus d'attention que ça au sein de l'hôpital, mais au final, il s'est vite rendu compte qu'il se faisait loger à la même enseigne que tous les autres patients comateux. 
Presque invisible et, hormis le passage quotidien de son kinésithérapeute, personne ne s'intéresse à lui au-delà du strict nécessaire. 
C'est sans doute égoïste, de vouloir plus, Deku n'est pas le seul patient de cet établissement et le personnel se trouve sans doute souvent débordé, pourtant, il aimerait bien les voir se consacrer un peu plus à son état. 

Mais puisque personne n'a de temps à lui accorder, Katsuki se charge régulièrement de quelques petites choses, comme couper les ongles de ses mains, tous les quinze du mois. 
Ca lui passe le temps et puis ça évitera à Deku, quand il se réveillera, de se retrouver avec de véritables griffes au bout des doigts. 

Alors aujourd'hui, puisque nous sommes le quinze, il rapproche davantage le fauteuil près du lit médicalisé, prenant garde de ne bousculer ni le moniteur, ni la sonde urinaire qui passe sous le draps, pour venir attraper son poignet sans réaction. 
Comme celui d'une poupée, son bras complètement malléable se laisse déplacer sans aucune résistance et, cherchant une position à peu près confortable avant de se lancer, Katsuki soupire en roulant des yeux. 

Un peu gêné par les plis du draps et le manque de support à la bonne hauteur, il cherche un appui sur son propre genou, avant d'écarter les doigts d'Izuku pour se donner la place de manœuvrer.

_ Tu pourrais au moins faire un effort Deku.

Puis, arquant un sourcil sur la longueur de ses ongles, qui semblent avoir poussés deux fois plus vite ce mois-ci, il tourne son regard vers son visage endormi. 

_ C'est quoi ça ?! Ils t'ont filé d'l'engrais dans ta sonde ?

Comme souvent quand il l'interroge, il plisse le front en scrutant ses yeux clos, les lignes un peu creusées de ses joues amaigries par le temps passé ici, et le tube de sa sonde gastrique qui plonge dans son nez, ainsi que celui de l'assistance respiratoire. 
Bien sûr, Izuku reste sans réaction.
C'est toujours comme ça depuis que sa poitrine ne se soulève plus qu'artificiellement. 

Alors, en soufflant bruyamment, Katsuki secoue négativement la tête, avant de ramener son attention sur sa main posée sur son genou. 
D'abord, seul le claquement du coupe ongle résonne dans la salle puis, brisant son mutisme, il s'éclaircit machinalement la voix. 

_ Parait qu'double face est passé t'voir hier après midi, il l'a raconté à tout l'monde ce matin. Il a pas mal aux couilles c't'enfoiré. Il vient une fois tous les deux mois et il annonce ça comme si fallait l'en féliciter. 

Au fond, Katsuki se sait d'extrême mauvaise foi envers Shoto, ce dernier faisant au moins parti de ceux qui continuent de venir, mais c'est plus fort que lui. 
Malgré les années et les événements, il garde toujours une part d'amertume envers ce type, sans raison particulière, sa gueule lui revient pas c'est tout. 
Ils ont collaborés plusieurs fois, notamment lors du grand affrontement qui a conduit Deku jusqu'ici mais, en dehors du boulot, il ne peut toujours pas se l'encadrer. 

Les seuls moments où il s'efforce de se montrer à peu près courtois avec lui, c'est quand ce dernier traverse une de ses périodes difficiles.
Séquelles du fameux combat dont plus personne ne veut parler, et qui déclenche régulièrement, chez le Todoroki, des épisodes de paranoïa post-traumatiques. 
Il n'est pas le seul, à conserver des troubles physiques ou psychologiques, parmi ceux qui y ont survécus, et Katsuki sait à quel point ils sont nombreux à en souffrir encore souvent. 
Et à quel point ça reste difficile à traverser. 

_ Les p'tits nouveaux de l'agence vont débarquer demain, putain j'ai pas envie. On va encore passer trois jours à jouer les baby-sitters pour qu'ils "rentrent tranquillement dans le bain" comme ils disent. N'importe quoi .. J'me souviens d'nos premiers stages à nous, on s'faisait pas chouchouter comme des gosses. 

C'est vrai que depuis que les menaces majeures qui pesaient sur le monde autrefois ne sont plus qu'un souvenir, les nouveaux héros ne vivent pas dans l'urgence et le chaos comme ce fut le cas pour eux, mais quand même .. 
Les agences ne sont pas des putains de nurseries, et Katsuki déteste voir les nouveaux se pointer comme des fleurs au printemps, la gueule enfarinée et l'innocence dans les yeux. 

Lui qui a perdu tellement de choses ... 

_ En plus, Kirishima a posé ses congés cette semaine, alors c'est moi qui vais devoir m'y coller j'suis sûr, puisqu'Uraraka est encore en arrêt maladie. 

Si Shoto souffre de stress post-traumatique, chez Ochaco, c'est son dos qui encaisse les conséquences des événements d'il y a quatre ans. 
En incapacité partielle de travailler à cause de sa colonne vertébrale endommagée, elle n'est plus assignée qu'aux bureaux.
Mais il arrive parfois que les douleurs se fassent si fortes qu'elles l'empêchent même de se présenter à l'agence pendant plusieurs jours. 
Elle qui avait de grands projets pour son avenir, a vu beaucoup de choses s'écrouler. 
Comme beaucoup d'autres à vrai dire. 

_ J'parie qu'Monoma va s'défiler, comme à chaque fois, j'te jure que c'mec m'insupporte. Il est bon sur le terrain mais, putain, c'qu'il m'emmerde ! D'ailleurs, il m'a demandé des nouvelles de toi l'autre jour. Lui non plus il s'casse pas les couilles, il est jamais v'nu t'voir. Du coup, j'lui ai dit d'aller s'faire foutre. 

Un léger rire sarcastique lui échappe, en même temps qu'il termine de raccourcir le dernier ongle de sa main et, replaçant son bras correctement sur le matelas, il se redresse sur ses jambes. 
Emportant son fauteuil avec lui pour contourner le lit et s'attaquer à l'autre côté, il soupire en se réinstallant près d'Izuku. 
Encore plus précautionneusement que tout à l'heure, à cause de la perfusion plantée dans ses veines, il prend garde à ne pas faire de nœud sur le tuyau transparent. 

_ C'est bientôt l'anniversaire d'Aoyama. On risque pas d'l'oublier, ça fait deux semaines qu'il nous en parle, pire qu'un gamin. Il veut faire une soirée avec tout l'monde, mais y'a pas moyen que j'm'y pointe, ça m'gonfle ce genre de truc. Y'a toujours trop d'bruit, et le connaissant, y'aura bien une putain d'boule à facette capable d'éclairer jusqu'en Autriche. 

Il y a des choses qui ne changent pas, malgré tout, comme l'excentricité de ce type, par exemple. 

En vérité, même si Katsuki râle après lui, il se prend parfois à apprécier sa manière de vouloir mettre de l'ambiance partout où il se trouve. 
Parce que, depuis que Deku dort comme un putain de loir, que nombre de ses camarades vivent avec de lourdes séquelles, et qu'ils portent le deuil de certains d'entre eux, le quotidien a vite fait d'être angoissant, sans quelqu'un pour l'illuminer. 
Et qui de mieux qu'Aoyama pour jouer les stroboscopes ? 

Parfois, Katsuki se dit même qu'Izuku a de la chance, d'être endormi. 
Tout le temps qu'il passe ici, les yeux fermés, lui permet de rester dans l'ignorance. 
Le jour où il se réveillera, il faudra tout lui dire, et ça l'inquiète souvent quand il y pense. 
Parce qu'il sait que les mots seront difficiles à trouver, au moment de lui parler de Denki, de Kyoka, Shinso, Mina et Shoji. 
Quand il faudra lui dire qu'ils sont morts tous les cinq ce jour là. 

Deku se posera sûrement des questions à ce sujet, il voudra savoir où et comment ils ont été tués, et Katsuki devra sûrement faire l'effort de lui raconter. 
Il lui faudra se replonger dans les souvenirs refoulés de ce jour qu'il préférerait oublier, retracer les événements à sa mémoire et redessiner le décor. 
En parlant, il croira sentir à nouveau l'odeur de cendre et de sang dans ses narines, entendre le crépitement du feu et les cris de détresses sous les décombres, et voir les cadavres qui s'entassaient comme dans un charnier. 

Il devra donner quelques détails, se rappeler à contre cœur de l'explosion soudaine qui a surpris Denki, ne lui laissant même pas le temps de se rendre compte de sa propre mort, du tas de pierres roulant sur le corps de Mina, ou du sang qui sortait comme d'un fleuve hors de la gorge de Kyoka. 
Les morts, il les a toutes vues, de plus ou moins près, mais il se souvient de chacune d'entre elles.
Il s'efforce de ne pas y penser trop souvent, mais elles hantent souvent ses nuits comme des monstres du placard. 

Elles attendent toujours le soir, la solitude et l'obscurité pour surgir comme des fantômes menaçants, s'insinuer dans ses cauchemars et perturber son sommeil. 
A son souvenir, il lui semble qu'il n'a plus fait une nuit paisible depuis ce jour là. 

Parfois aussi, dans ses rêves, il revoit le moment où, à la fin du combat, au moment de compter les cadavres, il a entendu la voix paniquée d'Aoyama un peu plus loin, vers sa gauche il lui semble. 
Complètement épuisé, traumatisé et blessé au niveau de l'abdomen, Katsuki ne demandait qu'à mettre fin à tout ça, rentrer chez lui et oublier. 
Mais, par précaution au moins, il a suivi les appels de son collègue. 

Les cailloux qui roulaient sous ses bottes défoncées par l'affrontement lui faisaient perdre son équilibre, et son propre sang ruisselait le long de son ventre, alors qu'il tentait de le retenir en pressant ses mains, brulées par l'utilisation excessive de son alter, sur la plaie béante. 
Une ambiance de mort remplissait tout l'espace, la fumée résiduelle irritait sa gorge et ses yeux et, en s'évertuant à garder les paupières ouvertes, il a rejoint Aoyama en tanguant. 

Il a trouvé Deku. 

Et pour dire la strict vérité, il l'a cru mort. 
Il y avait de quoi en même temps, s'il se fiait à la quantité importante de sang qui sortait de son crâne, presque ouvert en deux par la violence d'un impact à l'arrière de la tête. 
Il voyait son costume déchiré un peu partout, quelques plaies plus ou moins profondes sur ses bras et ses jambes, et une large balafre le long de sa joue, mais aucune réaction, aucun mouvement. 

Alors que ça devait faire atrocement mal, il aurait dû être en train d'hurler à l'agonie dans son état, et son silence morbide remplissait tout à coup son ventre d'angoisse. 
Allongé sur le dos entre trois tas de décombres, les yeux fermés et la bouche entrouverte, Deku semblait déjà très loin de ce monde. 

Les jambes tremblantes et fragilisées de Katsuki ne le tinrent plus longtemps après ça, et il se laissa tomber sur ses genoux, juste à côté de lui, avec l'espoir de trouver un signe de vie sur son visage.
Pas grand chose, mais au moins quelque chose, une mimique, une grimace, un bref mouvement de cils.
Mais Deku ne bougeait plus d'un iota, et c'est sûrement à partir de là que Katsuki a commencé à débloquer, c'était sans doute la victime de trop. 

Le dos courbé en avant, plantant ses deux mains dans le sol pour se pencher autant que possible, il a crié dans l'oreille sourde d'Izuku, autant pour l'insulter que pour lui ordonner d'être encore en vie. 
Dans sa gorge aux parois couvertes de suie, sa voix éraillée jaillissait comme des grésillements inaudibles et incertains, entrecoupés de quelques reniflements sans discrétion, à cause des larmes qu'il ne contrôlait plus et qui recouvraient ses joues tâchées de sang et de cendres. 

Autour de lui, le décor semblait s'effondrer, disparaitre comme un fond vert qu'on replie, ne laissant plus qu'un morceau de néant pour entourer son corps.
Un vide infini, du rien dépourvu d'horizon. 
Il se sentait si fatigué, démuni, impuissant. 

Même en sortant victorieux de ce combat, aux côtés de ceux qui vivaient encore, il réalisait finalement à quel point ils se trouvaient perdant. 
Si la victoire coute aussi cher, alors Katsuki veut bien la décliner, à l'avenir. 

Il ne voulait, et ne pouvait, pas assumer la mort de Deku, c'était un peu comme ... comme se dire que le soleil se changeait en eau ou que les arbres pousseraient désormais la tête en bas. 
Ca n'avait pas de sens. 
Les mots Izuku et mort ne pouvaient pas s'aligner dans la même phrase, comme confiture et sardine, ça n'a rien à foutre ensemble. 

Il ne s'en souvient plus très bien, à cause du trou noir qui a soudain envahi son champs de vision, mais il sait qu'il a fini par perdre connaissance à un moment donné. 
D'ailleurs, selon les lois de la physique, il est probablement tombé sur le ventre de Deku, ou alors juste à côté, même s'il s'en rappelle pas. 

Il s'est réveillé deux ou trois jours plus tard, dans une chambre un peu comme celle ci, mais avec moins de machines branchées à lui, moins de signaux sonores aussi. 
Avec une suture longue comme sa main en plein milieu de l'abdomen, un mal de crâne intersidéral et la bouche plus pâteuse qu'après une gueule de bois, et il lui a fallu quelques minutes pour se resituer dans le temps et l'espace. 
Vaseux, il captait à peine l'agitation autour de lui, et ne sentit pas tout de suite la perfusion qui gênait les mouvements de son bras gauche. 

Mais, quand sa mémoire le percuta comme un camion après un petit moment, une onde de panique coupa sa respiration en comprimant sa poitrine. 
Un sentiment d'urgence absolue le secoua des pieds à la tête, tentant alors de sortir de là en appelant Izuku par son surnom à travers la pièce.
Sans sa blessure bien trop douloureuse, il se serait sûrement levé pour courir dans les couloirs. 

C'est sa mère, alors présente à ses côtés à ce moment là, qui a fini par réussir à le calmer. 
Juste avant de lui dire qu'Izuku se trouvait au service du dessus, dans les soins intensifs. 
Et vraisemblablement dans le coma. 
A l'époque, la plaie encore très sensible de son crâne n'autorisait aucune visite près de lui, pas même celles de sa mère, et puis, les médecins appelaient encore à la méfiance. 
Son état ne garantissait pas un réveil, et les résultats de quelques examens complémentaires restaient en attente pour confirmer que Deku ne se trouvait pas dans ce qu'ils appellent " le coma de stade 4 ". 
La mort cérébrale. 

Il aura fallu attendre trois jours de plus pour être certain qu'un réveil était envisageable. 
Et encore, même aujourd'hui, aucune certitude ne peut être totalement posée, ni sur un potentiel réveil, ni sur les séquelles qu'il gardera, Deku demeurant endormit depuis tout ce temps, et son état ne semblant pas évoluer outre mesure. 
Mais ça n'empêche pas Katsuki de garder espoir. 
Izuku se réveillera. 

Même s'il ne doit rester plus que lui pour y croire, même si l'univers entier veut lui prouver le contraire, même si tout le monde baisse les bras, il continuera de penser qu'il se réveillera. 
Parce qu'il connait suffisamment Deku pour savoir qu'il est du genre à se battre. 

Alors, d'ici là, il continue de lui rendre visite tous les jours, quitte à avoir l'air d'un fou qui perd la tête, à lui parler comme s'il pouvait lui répondre, à lui raconter sa vie comme une commère, à s'occuper de lui comme d'une nounou pas toujours très délicate. 

Qui plus est, ça lui fait du bien, de se raccrocher à ça, parce qu'après tout ce qu'il a fallu traverser et tous les deuils qu'il faut porter, Katsuki a besoin de s'ancrer à quelque chose pour garder le dos droit. 

Mais bon, ça commence à faire long quand même, quatre ans et six mois. 

_ Tu sais que j'vais pas m'amuser à t'couper tes putains d'ongles jusqu'à la fin d'tes jours. Ca serait pas mal que tu t'bouges un peu, maintenant. 

Puis c'est toujours un peu frustrant, de lui parler sans jamais obtenir la moindre réponse, de voir, jour après jour, son visage autrefois si lumineux rester inexpressif, et de se rendre compte qu'il a eu le temps de faire trente fois le compte des cinquante deux tâches de rousseur de ses joues et de son nez. 

_ En plus, si tu t'excites pas un peu, tu vas encore louper l'anniversaire de ta mère. C'est dans pas si longtemps qu'ça tu sais. Oh, tu m'écoutes ? 

Et c'est vrai qu'à la longue, il commence peut-être un peu à perdre la tête.
A force de lui parler dans le vide, il en oublie quelques fois que Deku demeure muet. 
Dans ces moments là, il doit toujours se remettre la vérité en face des yeux, en observant son corps, en position semi allongée sur le lit médicalisé, en comptant les tubes raccordés à ses bras, à son visage, et en voyant ses cheveux longs éparpillés sur l'oreiller. 
Il jette un coup d'oeil désabusé au moniteur, suivant du regard la courbe de son électrocardiogramme, et soupire en se souvenant que, sans l'assistance artificielle, Izuku ne respirerait pas. 

_ Tu fais chier Deku, à pioncer comme une princesse. 

____________________________

Hey ! 

Je suis tellement contente de publier ce premier chapitre, vous pouvez pas savoir. 
Ce projet s'annonce à mille lieux de SMA ou Être nous, et dans un sens, je me dis que c'est bien, j'ai sans doute fait le tour de la "simple romance" ( même s'il y avait des enjeux bien sûr, mais je me dis que c'est suffisant comme ça et qu'il est temps de faire un peu autre chose ) 

J'ai très très hâte de connaitre vos retours et impressions 🥰

Pour le moment, on pose un peu le contexte, d'autres éléments et informations vont continuer d'arriver bien sûr 😊

Comme vous avez pu le voir, j'ai gardé l'idée des musiques d'inspiration, et je serai curieuse de savoir si vous les avez écoutées pendant la lecture 🤭
Les citations aussi restent, je leur ai juste apporté un petit glow up en rajoutant le nom des œuvres dont elles sont tirées ( quand c'est le cas, puisque ce sont parfois des citations orphelines, qui ne proviennent pas d'une œuvre à part entière.)

En dessous de mon petit speetch habituel (😅), vous allez trouver une nouvelle section, qui ne sera présente qu'en cas de besoin, et dans la quelle vous pourrez trouver des informations techniques/médicales en rapport avec le chapitre quand certaines précisions sont utiles. 
C'est totalement facultatif et vous n'êtes pas du tout obligé.e.s de les lire. 
Encore une fois, elles sont toutes tirées de mes recherches personnelles, je ne suis toujours pas médecin 😅 donc rien de transcendant, mais ça peut vous éclairer sur certains points. 

Les chapitres de cette fiction sont découpés en dates, afin d'être raccord dans celles-ci, je me base sur les calendriers des années 2025 et 2026 ( c'est un choix que j'ai fait complètement au hasard, n'y cherchez aucune interprétation. ) 

Ca me fait extrêmement plaisir de vous retrouver pour une nouvelle fiction et des publications régulières. ❤

Je ne sais pas exactement quand sortira la suite, j'ai pris de l'avance sur la rédaction des chapitres suivants, mais je vais m'efforcer de ne pas trop me précipiter. ( même si j'ai beaucoup de mal à me retenir à chaque fois 🙃 ) 

D'ici là, je vous embrasse très très fort 😘😘

Prenez soin de vous ❤

____________________________

¤Le diagnostic d'un coma est généralement posé en fonction du score de Glasgow, allant de 3 à 15 ( bien que cette méthode semble se faire progressivement remplacer par d'autres ) ( si l'échelle de calcul vous intéresse, je vous met la grille tout en bas.) 
¤Un score inférieur à 8 nécessite l'intubation et une assistance respiratoire ( qui se fait désormais par le nez, et non plus par la bouche, justement pour permettre les soins de celle ci.)
¤Un score égal à 3 ne signifie pas forcément la mort cérébrale, celle ci devant être diagnostiquée par des examens neurologiques complémentaires en cas d'un Glasgow à 3 ( le score d'Izuku était donc de 3 ). 
¤Les manipulations quotidiennes du kinésithérapeute permettent d'éviter la rigidité des muscles et la perte d'amplitude des articulations.  

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro