.Dimanche 08 juin.
Musiques d'inspiration :
Wind of Change - Scorpions
Homeless - Maria Mena
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Il y a des souvenirs qui ne demandent pas la mémoire, on les porte en soi comme un parfum qui vous colle à la peau.
(Eclats de verre - Danielle Roger.)
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Ce matin, Katsuki se sent passablement excédé, alors qu'il monte dans sa voiture un peu après onze heures.
Marmonnant pour lui-même des insultes de toutes catégories, il claque sa portière avant d'ouvrir en grand la fenêtre côté conducteur.
En plus des températures élevées, l'agacement lui donne chaud et il a absolument besoin d'air s'il ne veut pas craquer un boulon tout de suite.
Râlant dans le vide, il tourne sèchement la clé de contact pour réveiller le moteur, faisant légèrement vibrer le capot du véhicule, avant de s'engager rapidement sur la route calme du petit quartier.
Sans dépasser la limitation de vitesse pour autant, sa conduite se fait plutôt brutale, enchainant les à-coups à chaque changement de rapport.
Pas qu'il soit fondamentalement en colère, mais sincèrement éreinté par la situation, et les courtes limites de sa patience commencent déjà à céder.
Les bras tendus sur son volant et le dos crispé contre le siège, il claque sa langue à son palais, sachant d'avance qu'il ne perdra pas de temps avant de s'énerver, une fois sur place.
Même en s'efforçant de se montrer tolérant et de comprendre la réaction de masse qui s'opère en ce moment même, il ne peut pas s'empêcher d'avoir envie de tous les étriper.
Cela dit, tout ça restait relativement prévisible, et quand il a su en se levant ce matin que le réveil de Deku n'était plus un secret, il a compris immédiatement qu'un large foutoir était sur le point de se mettre en place.
Et ça n'a pas loupé, à dix heures quinze, il a eu la confirmation par Ochaco qu'ils étaient plus de dix dans le hall de l'hôpital, prêts à envahir la nouvelle chambre d'Izuku, qui a quitté le service de réanimation hier soir.
Et déjà, ça le gonflait de savoir qu'aucun d'entre eux n'avait pris la peine de penser au bordel qu'ils allaient foutre autour de Deku, qui a besoin de rester tranquille pour le moment.
Ils auraient au moins pu venir progressivement, sans arriver comme une meute de loups impatients, et Katsuki ne s'est d'ailleurs pas retenu d'en faire la réflexion à ses collègues et amis par téléphone.
Alors, soucieux de l'état de confusion dans le quel Izuku devait se trouver, il s'est décidé à prendre une douche, puis se préparer à sortir, pour rejoindre à son tour l'hôpital, avec l'intention de dissoudre l'attroupement.
Sans patience, ni l'intention de se montrer courtois, il gare sa voiture en travers sur deux places et presse le pas jusqu'à l'entrée du bâtiment.
La mâchoire contractée d'avance, il sait sans même la voir qu'une veine caractéristique orne son front en ce moment même, alors qu'il trace rapidement son chemin dans les nouveaux couloirs.
Puis, en débarquant dans le service recherché, il s'arrête une seconde quand il perçoit déjà des échos d'agitation à environ vingt mètres de sa position.
_ Mais quelle bande de débiles ..
Doucement, un premier remous de colère s'agite au centre de son abdomen, le forçant à reprendre sa route en accélérant la cadence pour rejoindre plus vite la chambre de Deku.
Plongées dans ses poches, ses mains commencent à s'agiter de quelques spasmes nerveux et, au moment d'ouvrir la porte pour entrer complètement dans la pièce, il fait éruption au milieu du désordre en fronçant les sourcils.
Agglutinés autour du lit médicalisé, les douze abrutis s'arrêtent de jacasser en le voyant arriver, tournant en même temps leurs attentions vers lui alors qu'il se sent graduellement bouillir de l'intérieur.
Les dévisageant un par un, un grondement presque animal vibre dans sa gorge alors qu'il s'apprête à leur passer la soufflante de leurs vies, atteignant le plus haut degré d'agacement.
Pourtant, en ouvrant la bouche, sa voix dérape tout à coup, refusant de sortir, quand il s'aperçoit qu'Izuku le regarde comme un véritable sauveur.
Complètement stressé par toute cette ébullition et encore incapable de bouger dans son lit, il parait désespérément affolé, alors qu'il le fixe de toutes ses forces, semblant le supplier de le sortir de là.
La sonde gastrique dans son nez, et les cheveux mal coiffés qui se bousculent sur les traits de son visage lui donnent des airs définitivement fébriles, et Katsuki sent un nœud se former à sa poitrine en comprenant que Deku semble avoir fait de lui sa figure d'attachement.
Soudain pâteux, et bizarrement redescendu d'un étage, il ferme les yeux un instant en soupirant lentement, avant de lancer un regard assassin à la foule dans la pièce.
_ Vous voyez pas qu'vous l'stressez ?!
Puis s'avançant d'un pas pour dissiper l'attroupement, il se fraie un chemin jusqu'au bord du lit en faisant fuir ceux qui s'en tenaient trop près.
_ Aller, dégagez un peu.
Dans son dos, quelques murmures téméraires s'élèvent alors qu'Izuku le suit du regard avec, littéralement, des étoiles dans les yeux, et la voix monstrueusement agaçante de Mineta vient couvrir les chuchotements pour, vraisemblablement, contester son intervention.
_ Pardon Bakugo, mais on estime-
_ Ouais bah estime pas trop, tu veux ?
Se retournant pour faire face au pauvre mètre vingt de Mineta, Katsuki plante son meilleur regard noir au fond du sien, lui ordonnant en silence de calmer ses ardeurs avant de souffler entre ses dents.
_ Vous vous êtes pas dit qu'entrer à douze ça risquait d'être désagréable pour lui ?
Sur les nerfs, il balaie toute l'assemblée du regard sans faire de favoritisme, offrant sans regrets toute son amertume autant à Shoto qu'à Kirishima.
Il sait qu'aucun d'eux ne pensait à mal en se pointant ici comme un banc de sardines, et qu'ils devaient tous mourir d'impatience en apprenant la nouvelle, mais Katsuki ne peut pas s'empêcher de penser à la lueur paniquée dans les yeux d'Izuku, à l'état de confusion totale dans lequel il doit se trouver, et au sentiment d'oppression qu'ils sont venus lui imposer.
En dévisageant tout le monde les uns après les autres, il inspire profondément en croisant les iris désolés d'Ochaco, puis soupire en percevant le désarroi dans ceux de Tsuyu, cette dernière se permettant une intervention discrète au milieu de l'ambiance désormais pesante.
_ On ne s'est pas vraiment concertés, et on s'est tous retrouvés plus ou moins par hasard. C'est vrai qu'on aurait dû faire en sorte de venir chacun notre tour, mais .. enfin, on est désolés, mais tu n'as pas le droit de nous en vouloir pour ça.
Serrant les poings et la mâchoire, s'évertuant à garder son calme, il fixe son regard sur la jeune femme aux interminables cheveux bruns.
Ses longues mèches totalement libres s'écroulent en cascade sur ses épaules et, peut-être est-ce volontaire, mais cette coiffure dissimule presque entièrement la profonde cicatrice verticale qui sillonne sa gorge.
Ce sont des petits détails, mais qui rappellent à Katsuki que, eux aussi, ont vécus la guerre, et que le réveil de Deku apparait sans doute à leurs yeux comme une page sombre qui se tournent enfin.
Déviant lentement son regard, il passe sur le visage balafré de Tenya, puis sur le bras mécanique de Hanta, celui qui remplace le vrai, arraché au combat il y a quatre ans et demi.
De vieux souvenirs lui reviennent, emplissant sa mémoire d'éclaboussures de sang et d'éclats de chair parsemant le décor apocalyptique de ce jour noir, et son estomac se met à tourner comme une bétonnière.
Bien sûr qu'il n'a pas le droit de leur en vouloir, mais ça ne l'empêche pas de penser, avant tout et surtout, à Deku sur son lit médicalisé.
Alors, doucement, presque en chuchotant, il s'adresse à l'assemblée en inclinant la tête sur le côté.
_ Vous vous rendez compte qu'il est complètement paumé ? J'pense qu'il nous reconnait pas, et vous l'agressez en venant ici aussi nombreux. Alors .. Laissez lui un peu d'calme, et démerdez vous pour rev'nir un par un plus tard.
Même si la déception s'entend dans les soupirs, un nouvelle agitation, bien plus calme que la précédente, anime doucement la chambre alors que l'attroupement se défait pour rejoindre presque silencieusement la sortie, quittant la chambre à la file indienne.
Parmi les derniers à s'en aller, Ochaco interpelle discrètement Katsuki quand la salle se trouve enfin presque vide.
_ Sois pas trop dur. On aurait dû s'organiser, mais essaie de comprendre ce que cet événement peut représenter pour tout le monde.
Puis, avant de disparaitre complètement, elle glisse ses doigts dans une mèche de ses cheveux pour la ramener derrière son oreille, avant d'ajouter discrètement :
_ On parlera plus tard du fait que tu nous l'aies caché pendant plus d'une semaine.
Et, alors qu'elle referme la porte derrière elle, enfermant Katsuki dans le silence aux côtés de Deku, le calme lui retombe sur la tête comme une enclume, faisant bourdonner ses tympans d'une étrange sensation d'inconfort.
Au fond, il a sans doute un peu de compassion pour eux, après les avoir virés comme des badauds, mais le regard perdu et suppliant d'Izuku lui a fait tellement de .. peine ?
Il ne pouvait pas faire autrement.
Alors, maintenant qu'il se tient à nouveau seul avec lui, il soupire une dernière fois avant d'aller s'installer sur son fauteuil habituel, le tirant de quelques centimètres pour le rapprocher du lit.
Dans ses draps, Izuku ne le lâche pas des yeux, semblant le percevoir comme un véritable Messi, et Katsuki souffle bruyamment en croisant son regard.
_ Arrête avec tes yeux d'chien battu.
Comme à chaque fois que Katsuki lui parle, depuis vendredi, le visage d'Izuku devient plus expressif, comme cherchant à transmettre des mots muets ou des émotions silencieuses.
En le regardant, Katsuki détaille les lignes de son cou et de sa mâchoire, déformées par quatre ans et demi de sommeil, et cette apparence nouvelle perturbe ses sentiments.
Il sait qu'à l'intérieur il est toujours le même, Deku est du genre solide et optimiste, jamais disposé à se lamenter, encore moins à s'abandonner.
Mais son corps a l'air si fragile, il donne l'impression d'avoir besoin d'être protégé de tout, de son environnement, du monde en dehors de l'hôpital, et de sa propre vie.
Sur son front, même ses cheveux envahissant semblent l'agresser, sans qu'il n'ait la force d'aller les décaler lui-même, et Katsuki pince ses lèvres en hésitant à lui venir en aide.
Il l'a déjà fait, de remettre ses mèches en place, mais Deku dormait et ne pouvait pas se rendre compte de son geste, et tout parait si différent aujourd'hui.
Tout son esprit chamboulé et désordonné, Katsuki accuse le défilé infernal de ses émotions secouées à l'intérieur de sa gorge, serrant les dents pour les empêcher de sortir par sa bouche.
Avant de s'endormir, Deku avait tout d'un héro surpuissant et, même en ne l'avouant qu'à moitié, Katsuki savait qu'il pouvait se hisser tout en haut du podium sans difficulté.
Son pouvoir défiant même les règles de ce monde déjà surnaturel, il détenait la capacité d'atteindre des sommets jamais explorés.
Pourtant, ce matin, il parait évident qu'il n'a juste plus la force d'activer son alter, son corps ne le supportait pas d'ailleurs, et Katsuki se demande s'il pourra même le refaire un jour.
Si ça se trouve, son trop long coma l'a condamné à ne plus jamais pouvoir s'en servir et, s'il est encore trop dans les choux pour s'en rendre compte, il finira forcément par devoir accuser le coup.
Alors qu'il s'est déjà battu si fort pour One for All, il devra peut-être l'abandonner.
Katsuki aimerait pouvoir dire que ça ne l'atteint pas, mais ce serait un mensonge.
Dans la pièce cédée au silence depuis plusieurs minutes, un soupir tremblant se fraie un chemin entre deux signaux sonores du moniteur, et Katsuki fronce les sourcils en laissant de côté ses réflexions.
Même perdu dans ses pensées, il reste suffisamment conscient de lui pour savoir qu'il ne vient pas de soupirer, et sa poitrine s'affole quand il accorde à nouveau toute son attention à Deku.
La tête bien appuyée contre son oreiller, Izuku a tout à coup l'air de se démener avec lui même, plissant le front en ouvrant la bouche.
Même si le son peine à s'y inviter, il se débat avec ses mots coincés derrière sa langue, et Katsuki se crispe sur son fauteuil, coupant sa respiration comme s'il risquait de le déconcentrer au moindre souffle.
Sa tête bourdonne, alors qu'il le dévisage intensément, et tous ses os se mettent à vibrer en même temps, demandant à faire trembler son corps.
Sur la grimace d'inconfort d'Izuku, et les contractions de son cou, il comprend que les mots se trainent sous ses cordes vocales, abimées par quatre ans et demi de silence et de ventilation artificielle à travers la trachée.
Sans doute que sa gorge lui fait mal et, dans un réflexe un tantinet ridicule, Katsuki ouvre la bouche en même temps que lui comme si ça pouvait l'aider d'une quelconque manière.
Pour sûr qu'il a franchement l'air débile du reste, mais il ne s'en inquiète pas outre mesure, bien trop absorbé par cette tentative de communication absolument inédite.
L'impatience gronde à ses côtes pendant que les secondes s'étirent et, alors qu'il retient toujours sa respiration, il gesticule nerveusement dans son fauteuil quand le décor semble se volatiliser pour ne plus laisser que l'image d'Izuku et son effort aux allures surhumaines pour articuler quelque chose.
_ Katch..
Presque dans un sursaut, semblant prêt à bondir jusqu'à toucher le plafond, Katsuki redresse complètement son dos dans son fauteuil, les épaules droites et tendues comme des arcs.
Même si le murmure incomplet s'apparente plus à un grésillement qu'à une véritable prise de parole, il résonne encore entre les murs comme un cri de victoire, ou le chant d'un espoir.
Le temps et l'espace se font secondaires dans la courbe de l'existence, braquant tous les projecteurs sur cette scène extraordinaire.
Katsuki raide comme une colonne de pierre et les yeux ouverts à en faire disparaitre ses paupières, Deku allongé dans son lit médicalisé, un sourire discret sur les lèvres, probablement fier d'avoir réussi à faire parler sa gorge amorphe.
Personne n'a prononcé le surnom de Katsuki dans cette pièce, personne ne l'a fait depuis quatre ans et demi d'ailleurs, et Deku n'a pas pu l'entendre quelque part.
Alors ..
Alors .. Il ne peut provenir que de sa mémoire.
Assez subitement, un rire nerveux et mal contrôlé secoue la poitrine de Katsuki, qui s'autorise enfin à respirer de nouveau, faisant soudain cogner son cœur affolé de sa précédente asphyxie entre ses côtes.
Un vertige perturbe son oreille interne un court instant, un sentiment d'accomplissement indéfinissable navigue sous sa peau comme un vaisseau prit dans la tempête, et les éclats saccadés de son rire fou emplissent la pièce calme.
La surcharge émotionnelle, aussi brutale que soudaine, mélange ses pensées, formant un amas confus d'idées et de mots piégés dans son ventre, semblable à une tambouille de couleurs et de textures indéchiffrable.
Des centaines de questions viennent se bousculer sur sa langue, agitant ses mains et l'expression de son visage, sans qu'aucune d'entre elles ne parvienne à se frayer un chemin jusqu'au bord de ses lèvres.
Il voudrait dire mille choses, mais ses réflexions restent trop brouillonnes pour qu'il puisse les démêler et, en espérant se dépatouiller de ses émotions perturbées, il passe ses deux mains dans ses cheveux, les ramenant vers l'arrière, pour dégager son front comme si ça pouvait libérer plus de place à ses pensées.
Son souffle se perd dans la manœuvre, déréglant sa respiration et son rythme cardiaque, et il doit planter ses ongles dans la peau de son crâne pour s'obliger à reprendre le contrôle de ses réactions.
Ce n'est rien qu'un mot, un mot même pas entier qui plus est, et l'agitation de son corps parait bien excessive vue de l'extérieur, pourtant, c'est une véritable consécration dans ses yeux à lui.
Et puis c'est pas n'importe quel mot, et Izuku aurait pu dire n'importe quoi d'autre, mais ce surnom, sortant de sa bouche, secoue Katsuki comme un pauvre morceau de tissu dans le tambour d'une machine à laver.
Cherchant à retrouver l'équilibre de son esprit en inspirant lentement par le nez, il expire bruyamment et longuement avant de ramener ses deux mains sur les accoudoirs du fauteuil, adoptant une posture aussi détendue que possible - c'est à dire pas beaucoup - pour tenter de reprendre son calme.
Puis, en avalant sa salive, il ajuste la position de son dos dans la mousse de son assise.
_ C'est pas trop tôt, putain de Deku ..
Derrière sa voix tremblante et incertaine, il se voit surtout emporté soudainement par une terrible envie de pleurer comme une veuve, plantant son regard dans celui encore quelque peu perturbé d'Izuku.
Mais la situation le force à rester aussi droit qu'il le peut - c'est à dire pas beaucoup non plus - alors que Deku le dévisage attentivement, semblant attendre qu'il dise autre chose.
Alors, s'évertuant à maintenir une respiration à peu près régulière, il se racle la gorge alors que ses ongles s'enfoncent malgré lui dans les accoudoirs.
_ Tu sais où on est ?
Sans parler de nouveau, Izuku secoue lentement et négativement la tête, froissant son visage d'une expression inquiète.
_ Tu sais pourquoi t'es là ?
Une nouvelle fois, Deku lui fait comprendre qu'il n'en a pas la moindre idée, et Katsuki mordille l'intérieur de ses joues avant de claquer sa langue à son palais.
_ Tu t'souviens pas de .. de notre combat, des héros, Yuei ? All for One, et .. et le champs de bataille ? Tu t'souviens d'avoir été à Yuei non ? D'être un-
S'interrompant subitement, la bouche encore ouverte, Katsuki se fige immédiatement en voyant la panique et l'incompréhension envahir le visage de Deku.
Sur ses traits, il lit une infinie confusion, trahissant une mémoire encore trop bancale et des souvenirs qui ne lui reviennent pas.
Et, avec un sentiment de culpabilité certaine, Katsuki ferme les yeux en soupirant, s'insultant intérieurement pour son manque de délicatesse.
Il est en train de le stresser complètement, alors même que c'est ce qu'il reprochait aux autres il y a dix minutes.
Embarrassé et passablement agacé contre sa propre impatience, il remue ses cheveux en balançant la tête, avant d'ouvrir à nouveau les yeux pour capter le regard totalement angoissé de Deku.
_ Laisse tomber. C'est pas l'moment.
Puis, s'autorisant toutefois à explorer une dernière interrogation, il se penche légèrement en avant pour parler plus calmement.
_ Est-ce que tu sais qui sont les gens qui étaient là juste avant ?
Et, comme tout à l'heure, Izuku secoue la tête de droite à gauche, courbant en même temps sa bouche d'une grimace désolée, comme s'il devait s'en vouloir d'avoir passé quatre ans et demi en dehors de son monde.
_ Ok. C'est .. C'est pas grave.
Cherchant finalement à se rassurer autant lui même que de rassurer Deku, Katsuki répète sa phrase deux fois supplémentaire, essayant de se convaincre que ce n'est certainement que transitoire, et que les souvenirs lui reviendront plus tard.
_ Mais tu t'souviens quand même de mon nom ?
Forçant encore sur sa voix pour faire vibrer un murmure dans sa gorge, Izuku incline légèrement le menton vers le bas.
_ Katchan.
_ Ouais. Mais mon nom ? Mon vrai prénom ? Tu t'en souviens ?
De toute évidence, non.
Puisque Deku plisse le front en arquant un sourcil comme s'il venait de lui dire une absurdité, et Katsuki ne sait même plus comment interpréter l'information.
Ca veut dire quoi au juste ? Qu'il se souvient à moitié de lui ?
Perturbé et les idées en fusion, il lève un moment son regard vers le plafond, la tête encore pleine de questions, mais conscient qu'il ne peut pas bombarder Deku d'interrogations, au risque de le perdre complètement dans un trop plein d'informations qu'il ne saurait pas assimiler.
Alors, même si la frustration grandit dans son ventre comme un monstre assoiffé de réponses, il vient frotter ses deux mains l'une contre l'autre, s'obligeant à changer de sujet pour ne pas assiéger Izuku avec son propre stress.
_ .. Comment tu t'sens ?
Dans son lit, Izuku bouge presque imperceptiblement la tête, semblant chercher une position confortable dans le matelas médicalisé, et fronce les sourcils comme s'il cherchait à l'intérieur de lui la réponse à sa question pourtant simple.
Gardant le silence un moment malgré son air très concentré, sa bouche se tord de malaise quand ses pupilles anxieuses s'ancrent dans celles de Katsuki, avant de murmurer des mots cassés par sa voix incertaine.
_ On est quel jour ?
Soupirant, Katsuki hésite un petit instant, bien tenté de lui répondre dimanche, tout en sachant que ça n'aurait que peu d'intérêt dans la mesure où Deku ignore avoir dormi quatre ans et demi.
Cela dit, il lui semble l'avoir déjà suffisamment angoissé avec son affolement de question, et lui parler maintenant de son coma n'est sans doute pas l'idée du siècle.
Alors, même si la lenteur de cette conversation le frustre au possible, il prend sur lui autant qu'il le peut, et humecte ses lèvres.
_ On est dimanche.
Même si ça ne doit pas beaucoup l'avancer dans la compréhension de sa situation, Izuku balance la tête de bas en haut tout en avalant difficilement sa salive, trahissant une déglutition douloureuse.
_ Où est ma mère ?
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Hey :)
J'espère que vous allez bien 😁
Ca commence doucement à se dessiner, et aller vers des interactions un peu plus concrètes 😁
Non seulement ce sera un peu plus animé, mais je vais aussi pouvoir jouer avec la personnalité perturbée de Katsuki, j'ai hâte 😂
Il est déjà pas très subtil, et ses réactions involontairement agressives commencent déjà à créer des situations problématiques, j'ai pas fini de m'amuser avec ce manque de délicatesse qui lui va si bien 😁
Je voulais parler d'un truc vite fait.
Je sais que tout le monde n'est pas ultra fan de Deku avec des cheveux longs.
J'espère que ça ne vous ennuie pas trop, parce que j'ai pas l'intention de les lui couper pour le moment, et même si ça arrive, ce sera dans looooongtemps.
Perso, j'adore Izuku avec des cheveux longs 😁
Sinon, qu'est-ce que vous pensez de ce chapitre, de la réaction mal contrôlée des autres personnages et de l'allure d'évolution ?
J'essaie de me mettre à la place des personnages pour imaginer leurs agissements, et je me dis que dans une situation comme celle ci, il est très facile de faire mal sans le vouloir..
Le prochain chapitre se déroule sur la même journée, le titre ne sera du coup pas une nouvelle date, mais une heure précise, puisqu'on ne change pas de jour.
Plein de bisous en attendant la suite 😘
Prenez soin de vous ❤
PS : quelqu'un peut m'expliquer comment on est passé de cramer sous 35°C toute la journée, à des grêlons sur ma terrasse en un claquement de doigt ?
C'est n'importe quoi 😅
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Après un coma, les patients ont du mal à retranscrire ce qu'ils ressentent, et la communication a tendance à se faire difficile ou instable, notamment à cause d'une sorte de distorsion de la réalité, et d'une certaine dépersonnalisation qu'ils peuvent ressentir.
Il est également fréquent que l'extubation crée des inflammations/irritations dans la gorge, qui peuvent causer des douleurs ou sensations d'inconfort pendant les premiers jours suivant l'extubation.
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