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.7h58.

Musiques d'inspiration : 

Perfume - Mehro 
Sleep on the floor - The lumineers
Always - Isak Danielson

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Je t'aime de là où je te vois
(John Joos.)

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Un tout petit peu avant de les effleurer, il les avait imaginé, ses lèvres. 
Il les voyait frêles, souples, un peu comme un nuage de barbe à papa, presque capables de se dissoudre au contact trop rêche de sa bouche à lui. 
Douces comme un mirage, un peu chétives, fragiles sans doute. 

Et fraîches aussi.
Sans vraiment savoir pourquoi, il croyait les trouver froides sous son baiser. 
Qu'elles resteraient immobiles, attentives et patientes, une caresse artificielle. 
Il voyait cet instant comme une invitation à sens unique, une folie passagère sans véritable suite, un petit morceau d'intimité volé.
Presque un outrage ou un acte de vandalisme. 
Katsuki pensait, quelque part, que sa peau trop sèche d'avoir pleuré des litres de regrets ne pouvait pas mériter la délicatesse des lèvres d'Izuku, ou alors rien qu'une seconde, le temps d'un clignement de cil tout au plus, un cliquetis de la trotteuse sur l'horloge de la cuisine. 

Tout près de la table basse, au milieu du salon vide et silencieux, encore creux de la journée à peine entamée, la course des minutes, pourtant, vient de s'interrompre. 
Le carrelage, ramollit par les éclaboussures de tendresse qui viennent s'étaler entre les joints, disparait comme la surface instable des sables mouvants, avalant l'instant pour le retenir, le figer.
Et, entre les bras de Katsuki, refermés sur les courbes délicates du bassin d'Izuku, l'étreinte s'adoucit et se resserre en même temps, imprimant la trace de ses mains contre ses reins comme on marque son territoire. 

Ses yeux fermés, à l'instar de sa respiration coupée, il profite de l'arrêt momentané de la ligne du temps pour garder sa bouche posée sur la sienne, écrasant doucement ses lèvres pour mieux les ressentir. 
Elles ne lui paraissent pas si fraîches, finalement. 
A vrai dire, elles chauffent sa peau, comme une coulée de lave tiède dans ses veines, et un frémissement traverse ses os, vibre sous sa poitrine et agite la perception de ses sens. 
Un peu comme s'il se réveillait, ou s'il s'ouvrait à une nouvelle forme d'existence, qu'il découvrait la sensation franche d'être un peu plus vivant. 

Contre sa nuque, les poignets de Deku se referment lentement, s'accrochant à son cou en nouant ses mains entre elles pour maintenir sa propre prise, et l'échange devient réciproque. 
Il ne s'y attendait pas, il ne savait pas qu'il répondrait, qu'il plaquerait davantage sa bouche à la sienne, ni que ses lèvres bougeraient légèrement sur les siennes. 
Il ne croyait pas qu'il percevrait l'étreinte de ses bras contre ses clavicules au delà du clignement de cil, que son buste viendrait se calquer à son torse, ni qu'il lèverai ainsi le menton pour donner plus de profondeur à ce baiser. 

Pourtant, et alors qu'il s'agrippe à ses hanches en pressant ses doigts dans sa peau pour en capter chaque grain, il perçoit le tressautement léger de ses abdominaux, un tressaillement semblable à une supplication, le désir de le garder ainsi contre lui pour encore la moitié d'un millénaire. 
Elles ne sont pas si frêles non plus, ses lèvres, elles ne se dissolvent pas, il peut les sentir de plus en plus fort, et même que leur goût se répand doucement à la commissure des siennes. 
Elles portent avec elles les saveurs salées des larmes échouées là, mélangées avec un soupçon de parfum acidulé et quelques notes de douceur. 

Il ne s'était pas trompé sur un point, elles sont douces. 

Douces comme un battement d'amour.

Tellement que, s'il se le permettait, il resterait là jusqu'à la fin de ses jours, pendu à son baiser rendu, à chercher chaque nuance entre les effluves d'agrumes de sa bouche, convaincu du reste qu'il n'en fera jamais le tour. 
Parce que son cœur s'accorde sur un tempo tout nouveau, plus agréable que jamais et infiniment apaisé, il sait qu'il pourrait survivre sans rien d'autre que sa peau frôlant son cou. 

Si le grésillement pénible de la réalité ne grinçait pas à ses tympans comme un acouphène gênant, il pourrait véritablement s'en tenir à cet instant et ne plus jamais bouger. 
Mais le monde ne s'arrête jamais de tourner, pas même pour un baiser comme celui ci, et le temps ne peut pas s'interrompre éternellement, pas plus que son souffle, alors que sa poitrine réclame doucement un peu d'air pour lui éviter l'asphyxie. 
Alors, sans faire résonner le claquement de ses lèvres, s'éloignant de lui aussi silencieusement qu'il s'en est approché, il doit avaler sa salive avant d'inspirer discrètement, cherchant son regard pour y lire des mots muets. 

Sous les reflets impérial de ses iris, deux ou trois ectoplasmes naviguent aux abords de ses pupilles, parlant à la place de sa voix avec bien plus d'éloquence que tous les poètes réunis. 
Au travers des vitres du salon, les rayons orangés du soleil qui s'étire doucement entrent dans ses prunelles comme dans un miroir, renvoyant la lumière en éclats à l'instar d'un prisme, d'un parhélie*, et la maison toute entière brille à l'éclairage du vert de ses yeux. 
Comme toujours, Deku irradie autour de lui, il baigne l'espace. 
L'espace, et surtout la poitrine de Katsuki. 
Il s'y fraie un chemin. 

Sur son front, près de ses joues encore humides d'avoir versé plus de larmes qu'il ne pourrait en produire, ses cheveux détachés s'affaissent le long de ses joues, tombant derrière son dos dans une cascade de boucles indisciplinées. 
Aussi, une mèche un peu frivole chatouillant sa tempe, les pointes brunes se mélangent aux tâches de rousseur de son visage, celles qui s'étendent sur sa peau au delà des lignes de sa mâchoire, descendant dans son cou et sur les reliefs de ses épaules fines et droites. 
Katsuki le sait, elle slaloment aussi sur les courbes de ses omoplates, et s'invitent ici et là un peu plus bas, dans la cambrure de son dos. 

Ce soir, peut-être, il l'espère, il mettra sa bouche contre sa clavicule. 
Quand le temps ne le restreindra plus, il fera glisser ses lèvres sur sa gorge, et il viendra chuchoter juste en dessous de son oreille.
Il cherchera des mots instinctifs, pour lui raconter tout ce qu'il trouve incroyable chez lui. 
Il lui parlera de son parfum, qui vole dans la chambre chaque soir et qui berce son sommeil quand la nuit tombe sur les petits nuages au couché du soleil. 
Il lui dira les frissons dans son ventre quand sa main enferme la sienne, et quand ses doigts coulent sur son bras juste avant de s'endormir. 

Il lui répètera, mille fois, ou un peu plus, que son sourire souligne sa beauté sincère, sous l'éclairage de l'ampoule du plafonnier, quand son corps s'affaisse contre son torse pour se ranger dans son étreinte. 
D'ailleurs, il lui en parlera aussi, de son corps. 
Il lui rappellera qu'il ne voit pas ses jambes bancales et ses poignets fragiles. 
A la place, il lui citera les courbes de ses cuisses, la chaleur de sa peau juste dans le creux de ses reins, et cette envie de poser plus de baisers qu'il ne pourrait en compter juste au dessus de son nombril. 

Il revendiquera ce désir fou de caresser la ligne de l'arrière de sa cuisse, de voir sa main remonter jusqu'en dessous du galbe de ses fesses. 
Peut-être même que, s'il se le permet, il le lui précisera en pressant sa paume sur l'une d'entre elle à travers le tissu de son boxer. 
Aussi, il insinuera certainement la pointe de ses lèvres sur le haut de son torse, et il sentira le contact inédit de certaines zones de son corps encore inexplorées. 

_ Katchan ... ? 

Grésillant plus qu'il ne murmure, Izuku le dévisage en papillonnant des paupières, sa poitrine se soulevant plus qu'à l'accoutumée, trahissant son souffle plus dur et la confusion des sentiments qui gonflent son diaphragme. 

_ Oui Deku ? 

_ J'ai peur. 

Contre sa nuque, les doigts d'Izuku triturent les pointes de quelques une de ses mèches blondes, tirant sur le bout de ses cheveux en les entortillant symboliquement à ses phalanges. 
Comme pour transmettre sa nervosité, la partager un petit peu pour alléger son poids sur ses épaules, et il se mord la lèvre inférieure en prenant une inspiration lente. 

_ J'ai peur pour aujourd'hui. Ca va être long et fatiguant, et je sais pas ce que le médecin va dire à la fin. 

Secouant négativement la tête, Katsuki remonte l'étreinte de ses mains un peu plus haut sur les courbes de son buste, enserrant doucement ses côtes flottantes. 

_ Ca ira Deku. Tu sais pourquoi ? 

_ Non ? 

Puis, étirant un sourire fin à ses lèvres, il se penche pour coller sa joue contre sa tempe, venant souffler un murmure, un secret pas si secret, dans le creux de son oreille. 

_ Parce que j't'aime quoi qu'il arrive. 

Fermant les yeux, Izuku avale difficilement sa salive en relâchant les mèches de ses cheveux, venant déposer ses mains sur ses épaules, effleurant ses clavicules et les lignes courbées de la naissance de son cou. 
Soufflant dans le vide, il se recule précautionneusement d'un pas, gardant appui sur Katsuki tout en s'éloignant légèrement pour capter son regard. 

_ Ca me rend triste, que tu m'aimes. 

C'est dingue comme les mots possèdent cette capacité à faire mal quand ils cognent les côtes avec autant de violence, et Katsuki en grimace de douleur en inclinant la tête sur le côté. 

_ Pourquoi .. ? 

_ Parce que. Je suis amoureux de toi. Très fort. Et je veux pas que tu sois coincé avec moi, tu seras pas heureux en passant ta vie à m'aider pour tout et n'importe quoi. On sait pas comment je serai demain, ou l'année prochaine ... 

_ Si tu savais comme je m'en fous Deku. J'veux dire, ça m'est tellement égal que tu aies encore besoin ou non de ta béquille dans un an, ou qu'tu puisses pas soulever le pied du parasol, qu'est ce qu'on s'en branle .. ? Et c'est sûrement pas à toi de déterminer c'qui m'rend heureux ou pas. Mais si tu veux tout savoir, j'serai bien plus heureux en ouvrant les bocaux d'cornichons à ta place que si tu t'casses parce que tu veux pas être avec moi pour des raisons stupides. 

Et puis, terminant sa déclaration, il s'interrompt deux secondes pour songer au fait que, il l'aurait presque loupé, Izuku vient de lui avouer ses sentiments, lui aussi. 
C'est fou, il ne pensait tellement pas que ça arriverait, que son cerveau ne l'a même pas capté tout de suite, et il lui faut un petit instant pour se rejouer ses mots, s'assurer qu'il ne les a pas mal interprétés, mal entendus, voire imaginés. 

Pourtant, au son de la vibration qui secoue ses côtes et son sternum, il apparait qu'il n'a pas fait erreur et, battant des cils, la bouche ouverte et la mine passablement pantoise, il s'accroche un peu plus à son Izuku, le ramenant de force près de lui pour le coller à son torse. 
L'encerclant dans son étreinte, il plonge son nez dans son cou, respirant le parfum parsemé ici sur sa peau tout en parcourant sa colonne vertébrale sous la balade de ses doigts.

_ Tu sais quoi, Deku ? 

Le menton relevé, pour laisser la place au visage de Katsuki contre sa gorge, Izuku arque un sourcil curieux en passant instinctivement ses mains dans ses cheveux blonds. 

_ Hm ? 

_ On est vraiment très en r'tard, là. 

Alors, un rire léger au fond de la gorge, il s'écarte d'un pas, le reluquant sur toute sa hauteur alors qu'il se tient toujours à moitié nu près de la table basse, avant de pincer doucement la peau fine de ses côtes pour la chatouiller. 

_ Faut qu'on s'dépêche, on va s'faire engueuler. 

Pas qu'il craigne les remontrances du médecin, mais il s'en voudrait de voir Izuku se faire remonter les bretelles quelque peu par sa faute, pour l'avoir embrassé sans préavis, au milieu du salon silencieux. 
Qui plus est, il aurait vite fait d'en foutre plein la gueule au professionnel de santé en retour, incapable de supporter de le voir remettre Deku à sa place, et la situation ne pourrait que mal tourner. 

Ramassant rapidement la béquille échouée sur le carrelage pour la rendre à son propriétaire, il lui offre un petit mouvement du menton, lui rappelant qu'il reste près de lui et que tout se passera bien quoi qu'il arrive. 
Puis, prenant une de ses mains dans la sienne, il l'emmène à sa suite jusqu'à la chambre qu'ils partagent, traversant le couloir pieds nus pour atteindre la petite pièce au lit défait. 
Piochant lui même des affaires un peu au hasard, les jetant sur les draps en indiquant à Izuku de ne pas perdre de temps, il se permet de rester là, près de lui, face au mur pour ne pas déranger son intimité. 

Partagé entre sa raison et l'envie d'emmerder son rendez vous et de l'enfermer dans la chambre avec lui, il souffle lentement par le nez pour s'auto contrôler, triturant nerveusement l'intérieur des poches de son pantalon en pinçant ses lèvres. 
Dos à lui pendant quelques minutes, il parcoure du regard les détails de sa propre tapisserie, soupirant de découragement en pensant qu'il devrait peut-être la changer. 
Pas qu'il la déteste particulièrement, mais il l'a trouvé là en emménageant et, sans doute, pourrait-il se permettre de personnaliser un peu son espace, un de ces quatre. 
Il demandera son avis à Izuku, pour choisir la couleur. 

_ C'est bon, Katchan. 

Faisant rapidement volte face, histoire de ne pas perdre plus de temps encore, il hoche la tête en revenant près de lui, l'aidant à se relever plus vite que sa béquille ne le fait, pour l'accompagner jusque dans la salle de bain, se stoppant ensemble devant le miroir qui surplombe la vasque blanche. 

_ J'te coiffe pendant qu'tu t'brosses les dents. 

Et, alliant ses gestes à ses paroles, il s'empresse de sortir une large brosse en fouillant dans un tiroir du meuble, plantant les picots dans les mèches en espérant ne pas buter sur trop de nœuds. 
A la longue, il a fini par en acheter plusieurs, des brosses, de quoi éviter de devoir la déplacer d'une pièce à une autre en fonction des besoins, de passer la moitié de son temps à la chercher partout aussi. 
Alors, tirant légèrement sur sa tignasse, forçant parfois Deku à balancer la tête en arrière tout en grimaçant, la brosse à dent dans la bouche et les sourcils froncés d'inconfort, il s'excuse intérieurement pour les cheveux qu'il arrache sans le vouloir, et pour son pauvre crâne maltraité par le manque de douceur. 

Puis, jetant son ustensile sur le meuble, l'entendant glisser dans le fond du lavabo, il soupire en détachant un élastique de son poignet, parmi ceux qu'ils gardent sur lui pour s'éviter, ici aussi, de les chercher partout la moitié du temps. 
La marque imprimée sur sa peau ne le dérange même plus, par habitude, et il coince le petit chouchou entre ses dents, s'activant à faire une tresse. 
Il pourrait même la faire les yeux fermés tant le geste lui est devenu mécanique, presque machinal, et le souvenir de sa nuit d'entrainement sur cette pauvre tête à coiffer enfermée dans un placard depuis des semaines le fait doucement sourire, en y repensant. 

Il a tellement gueulé sur ce morceau de plastique inanimé, à faire et refaire les mêmes mouvements jusqu'à y parvenir correctement. 

_ Aller, on y va. 

Poussant la brosse échouée du bout des doigts pour ne pas lui cracher dessus, Izuku se débarrasse de la mousse de sa bouche, rinçant succinctement ses dents en étalant de l'eau partout avant de sécher ses lèvres contre son poignet, zieutant son reflet l'espace d'une toute petite seconde. 

_ Je suis prêt. 

Enfin, quittant la salle de bain pour traverser la maison, Katsuki garde sa main accrochée à celle d'Izuku, juste pour ce plaisir simple de marcher tout en maintenant un contact sur sa peau, pour sentir la chaleur de sa paume adoucir la sienne. 
Sans parler, les échos du caoutchouc de la béquille contre le sol pour unique fond sonore, ils abandonnent le salon en passant la porte d'entrée, gagnant la voiture pour s'y engouffrer en vitesse. 

A travers le pare brise, le soleil rugissant vient éblouir les rétines de Katsuki, qui jure entre ses dents en plissant les paupières, tournant la clé de contact en se raclant la gorge. 
A l'aveuglette, le champs de vision brouillé par les rayons agressifs, il enclenche la première vitesse en pressant l'accélérateur peut-être un peu trop vigoureusement, faisant crisser les pneus sur l'asphalte alors que Deku s'accroche à sa ceinture de sécurité en ouvrant de grands yeux effarés. 
Le moteur sifflant de se sentir ainsi brutalisé dès le réveil, l'embrayage grince quand il passe la seconde en serrant le volant entre ses mains pour ne pas laisser la voiture s'échapper sur la droite, emportée par son élan violent. 

_ Tu sais Katchan, il vaut peut-être mieux arriver en retard que de pas arriver du tout. 

Levant le pied, Katsuki apaise subitement son agitation, laissant l'aiguille de son compte tours se calmer et sa vitesse redescendre de quelques chiffres. 
Le vrombissement du moteur s'atténuant, une vibration plus douce vient le remplacer dans l'habitacle et, jetant un oeil à ses rétroviseurs pour se ressaisir, il souffle lentement l'air de ses poumons en déposant une main sur la cuisse de son passager. 
Hochant la tête, s'excusant en silence, il se mord l'intérieur des joues en lançant un bref regard à Izuku, le voyant battre des cils, les dix doigts agrippés à sa ceinture et l'affolement peint sur son visage. 

Il commence à en avoir l'habitude, mais la culpabilité vient encore lui empoigner le ventre, serrant son estomac dans un étau, et il contracte sa mâchoire en pressant un peu plus sa paume contre la jambe de Deku, murmurant des excuses pour l'avoir effrayé de la sorte. 
Et aussi, pour l'avoir mis en danger. 
Surtout, pour l'avoir mis en danger. 

Alors, roulant plus tranquillement, abaissant le pare soleil pour mieux protéger ses pupilles de la lumière, il cale sa vitesse légèrement en dessous de la limite autorisée, rassurant son passager en lui lançant quelques regards épars, veillant toujours à bien garder sa main sur sa cuisse. 
La route s'engouffrant sous le capot de la voiture au fil des kilomètres avalés, le calme et le silence reprennent leurs droits dans l'habitacle, tout juste secoué de temps à autre par les défauts de la chaussée. 
Le goudron chuchotant sous les pneus, le soleil chauffant contre les vitres, Izuku enfonce son dos dans son siège tout en ramenant sa main sur celle de son conducteur, liant ses doigts dans les siens pour se rassurer contre sa peau. 

_ Ca va Deku ? 

_ Hm. 

Les lèvres pincées, le crâne presque fusionné à l'appui tête, Izuku fixe le décor droit devant lui, voyant se dessiner la structure imposante du grand complexe médical, dépassant la hauteur des maisons et des petits commerces qui l'entourent. 
Balayant la façade du regard, il avale sa salive en observant toutes les fenêtres visibles de là où il se tiennent, le souvenir de ses journées et de ses nuits passées là bas lui revenant en mémoire. 
L'odeur de l'antiseptique, le bruit des pas sur le lino des couloirs, et la honte de sentir la sonde urinaire sur sa jambe, alors qu'il ne pouvait aucunement quitter son matelas. 

Il se rappelle de ses sensations désagréables, quand les aides soignants venaient le manipuler pour le doucher, alors qu'il n'était qu'un patient parmi mille autres, et qu'il fallait passer tout le monde à la chaîne sans s'attarder nul part. 
La douceur leur manquait parfois, autant que le temps, et il se sentait balloté comme un être sans vie, frotté sous un gant rêche imbibé de savon. 
Il revoit ces grands moments de solitude, à observer la vie par la fenêtre, la tête vide de souvenir, cherchant une mémoire brisée derrière son front fatigué. 

Quand il s'y retrouvait seul, dans cette pièce toute blanche de solitude blanche, il pleurait, des fois. 
De détresse, de confusion aussi, de terreur surtout. 

_ Ca va bien s'passer. Respire. 

Sur le grand parking, Katsuki tire doucement sur le frein à main, relâchant les doigts d'Izuku pour stabiliser son véhicule et, lui jetant un dernier regard, il pousse la portière pour s'échapper de l'habitacle. 
Contournant la carrosserie pour ouvrir à son passager, il l'invite à s'aider de sa main pour descendre à son tour, lui laissant le temps de récupérer sa béquille avant de trouver le courage de s'avancer vers la porte du complexe. 
Progressivement, alors qu'ils s'éloignent de la voiture tout en se rapprochant de l'hôpital, les bras de Deku se font un peu plus tremblants, criant d'angoisse et d'appréhension à mesure que l'échéance lui tombe dessus comme une enclume. 

Et Katsuki, leur imposant une escale juste avant de passer les portes automatiques, pivote doucement sur lui même pour lui faire face, inspirant profondément en l'incitant à l'imiter. 

_ Calme toi, tout va bien. 

Puis, claquant un baiser sur ses lèvres tièdes, il ne prête aucunement attention aux quelques regards curieux ou désapprobateurs qui convergent vers eux, affichant son amour sans gêne au vu et au su de tous. 

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* Un parhélie est un phénomène atmosphérique consistant en l'apparition de deux répliques de l'image du soleil, placées horizontalement de part et d'autre de celui-ci.

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Hey ! 

Il aura pas perdu de temps celui là ! 

Pour la petite histoire, mon chéri a le covid, alors il est confiné dans notre chambre, et moi je traine jour et nuit dans le salon. 
C'est moyennement cool en soi, mais ça me donne tout le temps d'écrire à n'importe quelle heure 😅 Alors j'avance sur mes chapitres ! 

Il est un peu spécial, ce chapitre. Il s'y passe des choses importantes, et il en amorce d'autres aussi, mais j'espère surtout que ce bisou tant attendu vous a plu, j'ai fait de mon mieux pour mettre le paquet ! 

Je me rend compte aussi que ça fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de mes futurs projets et de l'avancée de Smile Hunter, alors je prendrai le temps de vous blablater tout ça à la sortie du prochain chapitre ! 

D'ici là, je vous embrasse 😘

Prenez soin de vous ❤

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