.7h31.
Musiques d'inspirations :
Always - Isak Danielson
Lose My Mind ( Acoustic ) - Dean Lewis
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Qui n'a jamais aimé ignore que la joie et la souffrance sont possibles en un seul instant.
(John Joos.)
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Debout près de la table basse, Katsuki s'avance d'un pas malhabile en se mordant l'intérieur des joues, baissant les yeux sur le corps effondré de Deku sur le carrelage, le voyant s'abandonner lui même au travers d'une violente crise de larmes infernale.
Son visage tout recouvert d'eau salée, ses joues marquées par les sillons mouillés et ses iris floutés d'humidité, Izuku semble perdre totalement le contrôle de lui même, tremblant et sanglotant comme un enfant perdu.
La tête basse, il renifle en froissant son expression d'une grimace de douleur, probablement tant physique que morale, alors qu'il accuse cette chute dans un moment déjà bien assez délicat.
Assit par terre comme si le monde entier lui tombait sur les épaules jusqu'à l'écraser sous la chappe de la maison, il n'essaie même pas de sécher ses paupières trempées contre ses mains, laissant juste les larmes faire disparaitre ses traits derrière une cascade de désarroi et de désespoir.
Jamais un visage n'a montré tant de souffrance en une seule fois, et il semble à Katsuki qu'il ne verra nul part ailleurs autant de douleur.
Et soudain, sa poitrine se serre, se referme et se froisse, si fort qu'il peut sentir ses côtes se transpercer les unes les autres, se briser contre elles mêmes et déchirer les parois internes de sa cage thoracique.
Son rythme cardiaque ralenti, accélère, peut-être les deux à la fois, et les flots d'émotions pénibles et terrifiantes se fraient un chemin à travers tout son corps, bousillant tout ce qu'elles croisent pour converger dangereusement vers un point de rupture, juste là, sous son diaphragme.
Un morceau de lui s'effondre en premier, un bout de son cœur peut-être, et tout le reste suit.
A l'instar d'une construction de dominos instables, il s'écroule de l'intérieur en regardant Izuku perdre pieds et, sentant ses jambes faiblir à leur propre poids, il souffle l'air de ses poumons en tremblant, cherchant l'équilibre dans le vent et dans le vide.
Puis, obéissant à sa propre fébrilité pour ne pas crouler comme une poupée de chiffon, il s'accorde un peu d'impuissance en se laissant lentement retomber sur ses genoux, juste face à Izuku, s'affaissant sur lui-même en prenant ses mains dans les siennes.
Sans parler, sans essayer de parler, il s'accroche à ses paumes crispées de détresse, pressant ses doigts sur sa peau sans vraiment chercher son regard.
Oubliant l'heure et le temps, le rendez vous et les obligations, il se contente de laisser le poids incommensurable de l'angoisse se coucher sur eux jusqu'à étouffer l'espace, se déconnectant quelques secondes pour ne plus ressentir qu'un élan visqueux de désolation.
Pourtant, le front baissé et le corps pâteux, aussi démuni puisse t-il être, un murmure à l'arrière de son crâne le maintien un tantinet réveillé, chuchotant à ses tympans qu'il ne peut pas juste le laisser par terre, s'asseoir devant lui et l'encourager dans son découragement.
Il n'a pas le droit de le laisser croire que cette chute représente un échec réel et cuisant, et il ne peut pas se permettre de donner trop de crédit à cet événements si malvenu soit-il.
Alors, tendant l'oreille pour écouter sa conscience lui parler entre deux orages cataclysmiques, il prend une solide inspiration en levant les yeux, forçant Izuku à le laisser entrer dans ses prunelles imbibées d'eau.
Et, en avalant sa salive une dernière fois, il gonfle son torse tout cassé, quitte à blesser encore un peu plus ses côtes démontées, et hausse doucement la voix en serrant davantage ses mains dans les siennes.
_ Comment tu t'es démerdé pour te retrouver là Deku ?
Reniflant, arquant un sourcil un peu surpris en même temps, Izuku cherche sa voix et ses mots entre deux sanglots miséreux, manquant trois tentatives avant de parvenir à articuler quelque chose.
_ Je .. je sais pas trop, je ... Je me suis penché, je crois ?
_ T'es pas croyable, j't'avais dit d'rester tranquille. Tu t'es fait mal ?
Haussant un peu les épaules, Izuku avale le mélange de larmes et de salive agglutiné dans sa bouche, détournant légèrement le regard en se pinçant les lèvres comme s'il craignait de dire une bêtise.
_ Un peu, ça fait un peu mal.
_ Ou ça ?
Fronçant les sourcils, Katsuki l'examine sous toutes les coutures, cherchant la marque éventuelle d'un potentiel bleu sur son corps presque nu, sillonnant sa peau en s'attardant sur chaque détail.
Puis, les bras tremblants, Izuku désigne ses cuisses et son bassin du bout des doigts, indiquant la zone d'impact encore douloureuse en grimaçant instinctivement.
_ J'vais t'aider à t'relever.
_ Je suis désolé Katchan ...
En se redressant sur ses jambes, Katsuki secoue négativement la tête tout en se remettant debout, claquant sa langue à son palais avant d'arquer un sourcil.
_ Désolé pour quoi ? T'as pas fait mal au carrelage tu sais.
Ca n'était pas forcément volontaire, mais sa remarque a au moins le mérite de tirer un sourire léger à Izuku, qui hoche la tête sans vraiment s'arrêter de pleurer pour autant.
_ Je suis désolé parce que je suis ... misérable.
_ C'es ta connerie qu'est misérable. On s'en fout Deku, tout l'monde se casse la gueule des fois, j'suis sûr que même All Might en personne s'est déjà rétamé en ratant une marche. Alors c'est rien.
En tentant de le rassurer, et de se rassurer lui-même par la même occasion, il s'accroupit pour s'adapter davantage à sa hauteur, le saisissant en dessous des épaules et essayer de le remettre debout comme il peut.
L'invitant à s'accrocher à son cou pour s'appuyer à lui, il soulève son corps en lui laissant le temps de maitriser ses jambes, espérant surtout parvenir à le redresser du premier coup.
L'accompagnant dans toute la manœuvre, il se relève progressivement, respectant le rythme de Deku sans le presser.
_ Ca va tes jambes Deku ?
_ Oui, je crois.
Bien que légèrement bancal sur les premières secondes, Izuku semble tenir correctement debout une fois totalement redressé, les bras accrochés à son gardien et les mains de Katsuki le soutenant toujours.
Ses paupières rougies par le sel, il lève le visage vers le plafond comme pour faire couler ses larmes en sens inverse pour les renvoyer d'où elles viennent, et apaiser ses sanglots.
Ses cheveux quelque peu en bataille et collés à ses joues trempées, il avale sa salive à plusieurs reprises, sans doute pour s'efforcer de parler entre deux spasmes de sa poitrine, alors que son diaphragme tressaute comme un animal en furie.
_ Eh, Deku. C'est rien, ça va aller.
_ Mais- Mais je .. Je me sens-
_ Oui, je sais comment tu t'sens. Mais c'est rien j'te dis.
Face à face l'un à l'autre, Katsuki dévisage la courbe de son menton relevé, voyant l'eau ruisseler dans son cou comme la pluie qui érode lentement la pierre, observant les secousses de sa poitrine agitée de spasmes et la contraction pénible de sa mâchoire angoissée.
Conscient de l'échec cuisant que cette chute peut représenter pour Izuku, il relâche légèrement sa prise sur lui pour remonter sa main vers son visage, dégageant quelques mèches engluées pour les renvoyer en arrière sans brusquerie.
Effleurant sa tempe humide, puis passant ses doigts le long de sa joue, il vient sécher quelques gouttes en dessous de sa pommette rougie.
_ Arrête de pleurer, tout va bien.
Puis, probablement un peu par réflexe, il promène sa caresse plus près de la ligne de sa mâchoire, attendant de le voir se calmer un peu pour lui donner le temps de se remettre un minium de ses émotions.
D'une certaine manière, il se sent coupable de n'avoir pas été présent pile au mauvais moment, d'avoir trainé dans la salle de bain pour se perdre dans ses pensées, bercé par le son de la douche, et d'avoir laissé Izuku déambuler tout seul en oubliant peut-être un peu qu'il ne peut pas complètement relâcher sa vigilance.
Finalement, ils ont même eu de la chance que Deku ne se blesse pas plus que ça et, en y songeant, l'accident aurait pu être bien pire.
Alors, en se promettant de se ressaisir et de se montrer plus attentif à l'avenir, il passe sa main dans les boucles folles de son protégé, lui intimant de baisser la tête pour croiser à nouveau son regard.
_ Il faudrait p't'être t'habiller. A moins que tu veuilles aller à ton rendez vous presque à poil, c'est toi qui voit.
Un semblant de rire étouffé de pleurs résiduels traverse presque silencieusement les lèvres de Deku, arrachant un sourire à la fois rassuré et victorieux à Katsuki, fier de réussir à apaiser son cœur même dans un moment pareil et alors qu'il ne sait pas vraiment comment réagir, se contentant d'écouter son instinct en espérant que ça fera le taf.
_ 'Toute façon, c'est mort pour ta douche, on a plus l'temps.
_ Tu veux bien m'aider ..?
Arquant un sourcil, Katsuki incline la tête sur le côté en tiquant légèrement, le coin de ses lèvres s'étirant brièvement d'une mimique surprise.
_ A t'habiller ? Pourquoi faire ? T'y arrives très bien.
_ Non, j'arrive à rien correctement .. Et on est déjà en retard à cause de moi.
Soupirant, Katsuki jure secrètement que si Deku ne se trouvait pas déjà au fond du panier, il le secouerait comme un prunier pour lui ordonner de se ressaisir.
Et d'arrêter de dire des conneries, aussi.
_ Dis pas d'conneries, c'est pas parce que t'es tombé une fois-
_ Arrête de dire que je dis des conneries ! Je- je- je suis fatigué d'être cassé et de me sentir comme la moitié d'un homme. Je- je voudrais juste .. Je veux pas tout ça, je veux juste être normal et .. Je veux plus faire pitié et- et- avoir besoin que tu me portes quand je peux plus marcher. Je veux- j'en ai assez d'être faible et-
S'emballant tout à coup, Izuku semble perdre le contrôle de ses mots et de sa voix, déclenchant dans la foulée un nouvel élan de larmes et de détresse, agitant ses épaules de tremblements nerveux, et déformant les traits de son visage à la force de son désespoir alors qu'il prend une grande inspiration avant de poursuivre, laissant un Katsuki complètement désemparé devant lui.
_ Je suis juste une chose fragile, mes bras me servent à rien, mes jambes me tiennent à peine et- et je peux même pas résoudre les calculs que tu me donnes. Je- J'arrive pas à retenir des images sur des cartes, je me sens comme un truc inutile et défectueux et- et je peux pas me regarder dans le miroir, je déteste voir mon corps même pas foutu de tenir debout tout seul. Je voudrais .. Tu sais- des fois ... Je me dis que j'aurai peut-être mieux fait de ne pas me réveiller.
Et la claque est venue toute seule, presque sans qu'il ne s'en rende compte lui même.
La paume de la main de Katsuki résonnant sur la joue humide d'Izuku, un silence lourd et menaçant leur tombe immédiatement dessus comme une enclume, ne laissant plus qu'un grésillement gênant traverser la pièce.
_ Dis ça encore une fois et j'te jure que tu vas l'regretter.
Les paupières clignotantes, la douleur diffusant encore le long de sa joue, Izuku ouvre la bouche sans rien dire, les larmes stoppées net par la surprise et le désarroi.
Touchant sa peau heurtée du bout des doigts, imaginant une légère marque laissée là par la main de Katsuki, il baisse les yeux en avalant pâteusement sa salive, demeurant muet et passablement honteux.
_ J'ai pas passé quatre et d'mi à t'attendre pour que tu m'sortes ça Deku. J'ai pas passé tous les jours de ma vie pendant plus d'quatre ans à t'regarder pioncer pour que tu m'dises que t'aurais préféré pas t'réveiller. T'as pas l'droit d'me dire ça, pas à moi ! J'm'en fous que tu sois bancal, j'm'en cogne complètement ! Parce que t'es putain d'vivant, et c'est tout c'qui compte. Alors me dis plus jamais ça.
_ Je ... suis désolé, Katchan.
Puis, reprenant contenance après cet instant de folie, alors qu'il réalise s'être laissé emporter par ses réflexes face aux paroles d'Izuku, Katsuki ouvre la bouche en bloquant se respiration, prenant seulement conscience qu'il vient de lui en coller une.
Sur son visage déjà brulé par le sel, rongé par la détresse et affaibli par l'angoisse.
Il vient de le frapper, là, comme ça, en pleine crise de larmes juste après l'avoir ramassé par terre dans le plus grand des désarrois.
Et soudain, revoyant son propre geste, un seul mot lui vient à l'esprit.
_ Oh putain ..
Plus comme un murmure qu'une véritable déclaration, il souffle entre ses dents en détournant le regard, la culpabilité et le regret venant planter leurs crocs dans son ventre comme la morsure brutale et douloureuse d'un serpent hargneux.
L'estomac immédiatement retourné et la gorge nouée quatre fois sur elle même, il ferme les yeux en plissant le front, s'insultant intérieurement de toutes les insultes qu'il connait, et même celles qui n'existent pas encore.
_ Deku-
_ Non, c'est rien. Je .. peux aller m'habiller maintenant ? On .. va être en retard.
Tentant d'amorcer un pas, Izuku se décale vaguement sur un côté, intimant à Katsuki de le lâcher, quand bien même il sait qu'il ne peut pas tenir debout sans sa béquille, alors toujours étendue sur le sol.
Gardant la tête basse pour dissimuler ses yeux et son expression, il essaye sans grande force de se libérer de la prise de sa main restante, tanguant sur ses deux jambes découvertes et peu fiables.
_ Non, attend Deku, s'te plait. On s'ra en retard, tant pis.
Venant refermer ses deux paumes sur ses hanches, autant pour l'empêcher d'essayer de partir que pour le retenir au plus près de lui, Katsuki inspire profondément par le nez en pinçant ses lèvres, cherchant le courage d'affronter son regard et sa propre honte.
Les doigts encore brûlants du coup qu'il vient de lui donner, les regrets lui griffant les phalanges, il repêche ses mots et sa voix quelque part sous la chappe de culpabilité qui lui écrase l'estomac.
_ J'suis désolé. J'm'en veux, j't'ai encore fait du mal.
Son propre geste se rejouant en boucle dans ses pensées, il voit et revoit encore et encore ses actes passés.
Ceux du collège, ceux qui ont blessé Izuku jusque dans sa chair, quand il pressait sa paume incandescente contre son épaule.
Il se souvient des petits détails, des horreurs qui sortaient de sa bouche, des regards noirs qu'il jetait sur lui, de la haine sans justification qu'il faisait peser sur son corps si frêle d'adolescent sans blindage.
Finalement, il n'a pas tant évolué que ça.
_ Merde .. Qu'est ce que j'ai fait ..
La brûlure d'une larme chauffant ses paupières, il retient son souffle une seconde pour ravaler un sanglot douloureux, lourd de honte et de remords, de dégout aussi.
_ J'peux pas croire à c'que j'viens d'faire .. Je ..
_ C'est pas grave. J'aurais .. pas dû dire ça, c'est toi qui a raison. J'ai pas le droit de me plaindre alors que je suis vivant. D'autres n'ont plus cette chance. Pardon.
_ C'est juste que ...
Cherchant sa respiration perdue, empêtrée quelque part entre ses côtes brisées et son diaphragme replié sur lui-même, il ferme les yeux un instant pour retenir l'eau à l'intérieur, s'interdisant de fondre en larmes maintenant.
Plus ou moins consciemment, il cherche tous les souvenirs de ses quatre longues années passées à attendre Deku, à quelques centimètres de son lit, apprenant par cœur les câbles et les signaux sonores de son appareillage au fil des heures et des jours.
Il se souvient de son corps aussi fin qu'un cadavre, immobile et sans réaction, tout juste maintenu en vie par un respirateur artificiel.
Il se rappelle de toutes ces fois où il s'est mis à pleurer au dessus des draps blancs, suppliant son retour, priant pour qu'il ouvre les yeux, pour qu'il lui sourit à nouveau, et que sa voix vibre dans l'air comme elle le faisait autrefois.
Il touchait sa main, son visage parfois, replaçant ses cheveux près de ses tempes en effleurant ses boucles.
Et, parfois aussi, il lui arrivait de coller sa bouche sur son front, en secret, sans le dire à personne, pas même à lui même.
Il cherchait un peu de vie dans cette presque mort, terrifiante et angoissante.
Pour s'y raccrocher.
Pour espérer encore un peu.
Il se souviendra longtemps du matin où il s'est réveillé, il n'oubliera pas non plus l'éclat éteint de ses iris au premier jour, alors qu'il fixait le vide sans vraiment le regarder, présent et absent en même temps.
Deku aura réussi cet exploit glauque et peu agréable d'être mort et vivant à la fois.
_ C'est juste que .. Quand t'étais plus là .. Je veux plus jamais avoir à vivre sans toi, et je veux même pas imaginer que tu t'sois pas réveillé. Qu'tu sois encore endormi aujourd'hui. J'peux même pas envisager c'qui serait arrivé si tu on m'avait dit qu'tu t'réveillerais jamais.
Puis, baissant la tête en ouvrant les yeux, il avale sa salive avant de conclure.
_ J'suis pas vraiment là non plus, quand t'es pas là.
Parce que sa vie n'a jamais eu autant de sens que depuis qu'il peut prendre soin de lui.
Il lui semble que, avant qu'il ne puisse passer ses doigts dans ses boucles, ses mains ne lui servaient à rien.
Que sa voix s'ouvre à de nouvelles notes depuis qu'il s'en sert pour le rassurer, et que sa peau ressent le contact uniquement depuis qu'il connait la chaleur de celle d'Izuku entre ses bras.
Tous les mots de sa vie, chacun de ses gestes et de ses regards flottaient inutilement dans le vent, avant qu'ils ne parviennent à Deku.
Finalement, peut-être n'existait-il que pour ça depuis le début.
Pour se tenir là, devant lui.
C'est ainsi, et ici, qu'il trouve une raison à sa propre personne.
_ T'endors plus jamais. Me laisse plus jamais tout seul.
Peut-être même que tous les chemins de son existence, toutes les routes possibles et peu importe ses décisions, étaient tracés pour converger quoi qu'il arrive vers cet instant là.
Ici, près de la table basse, ses deux mains posées sur ses hanches et son regard se relevant vers le sien.
Sans doute est-il né pour ce moment, uniquement celui là.
Il aura pris de retard, c'est tout, emprunté quelques détours, deux ou trois virages malencontreux, mais ses pas ne pouvaient le guider qu'à ici, maintenant.
En observant bien, c'est comme une évidence logique.
Ses bras sont taillés pour se refermer à son bassin, comme deux pièces d'un même puzzle, ils épousent ses courbes et ses formes, ils sont dessinés pour s'ancrer dans ce petit creux, juste sous ses reins.
En y regardant de plus près, son torse s'imbrique contre le sien à la perfection, ils se complètent en quelque sorte.
Il s'en rend compte en pressant son abdomen sur son ventre nu, quand il perçoit le contact de sa peau fraiche à travers le tissu de ses propres vêtements.
Aussi, ça se voit, en plaquant son front sur le sien, que sa place se trouve juste là, comme s'il s'agissait de son socle.
Et ces émotions, oui celles là, qui fourmillent tel un courant électrique le long de ses os, elles ne peuvent se déclencher qu'avec lui, au travers de cette connexion unique.
Il le sait, parce qu'il les ressent pour la première fois.
Et elles font du bruit, beaucoup de bruit, elles imposent un tremblement à son corps entier, déclenchent un interminable glissement de terrain, un ras de marée.
Un séisme peut-être même.
Un cataclysme s'il devait trouver un mot qui s'en rapproche un minimum.
Son souffle se mélange avec le sien, c'est un peu comme une tempête qui balaie à peu près tout sur son passage, l'air et le temps.
L'espace aussi, on dirait.
Et ses yeux, les nuances vertes de ses yeux, les éclats dansants de l'émeraude et de l'absinthe.
A force de les regarder, il s'en brûlera bientôt les rétines.
S'en est presque douloureux, de l'aimer aussi fort.
Les sentiments qui s'entrechoquent, butent à ses parois internes, s'agitent comme s'ils cherchaient à s'échapper hors de lui, par manque de place sûrement.
C'est sans doute un peu trop pour un seul homme, pour un seul corps.
Il finira par se déchirer de l'intérieur à ce rythme là.
Du reste, parce qu'il ne peut plus tout garder pour lui, au risque de voir sa peau se craqueler, il se donne le droit de ne plus rien retenir, quitte à ne pas savoir ce qui arrivera ensuite.
Quitte à s'embraser, à voler en éclats, à perdre pieds.
Et puis, en s'y penchant un peu, il semblerait que sa bouche aussi, soit tracée pour coller à la sienne.
Alors, brisant le souffle d'air qui maintenait encore la distance, il resserre légèrement son étreinte autour de lui, pour mieux fusionner à son corps, et presse ses lèvres sur les siennes.
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Hey !
34 chapitres avant le bisou, c'est mon nouveau record !
Vous l'avez peut-être déjà compris, mais cette journée va s'étaler encore sur plusieurs chapitres, et il va y en avoir des choses à dire !
L'histoire entre vraiment dans sa phase finale, et la fin se dessine un peu plus nettement dans ma tête, mais il nous reste encore au moins 6-7 chapitres au minimum ( vous me connaissez à force ).
Pour revenir sur ce qu'il s'est passé dans ce chapitre, je vous accorde qu'il est lourd émotionnellement, mais il me semblait qu'il fallait passer par là dans un tel moment de stress et de confusion.
J'espère surtout qu'il vous a plu !!
Mille bisous en attendant la suite 😘
Prenez soin de vous ❤
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