.13h46.
Musiques d'inspiration :
Heart - Sleeping at last
You are the reason - Calum Scott
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Rien ne s'éteint jamais complètement.
(Serge Delaune.)
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Embrumé dans les résidus d'un rêve vaseux et dont il ne se souvient qu'à moitié, les jambes et le dos endoloris d'une posture peu confortable, Katsuki reprend doucement connaissance, sans ouvrir les yeux pour autant, alors qu'il récupère progressivement la notion de son environnement.
Tout pâteux, s'arrachant à un sommeil dont il avait absolument besoin, il bouge légèrement sa tête contre le mur derrière lui, pressant son crâne à la paroi en fronçant ses paupières toujours fermées.
Inspirant profondément par le nez pour se remettre toutes les idées en place, alors qu'il se sent encore passablement engourdi, une grimace ensommeillée déforme son visage, en même temps qu'un bâillement tout droit sorti du fond du cœur.
Puis, percevant le confort agréable du matelas en dessous de lui, il avale la salive agglutinée de sa bouche avant de prendre à nouveau conscience du poids d'un corps appuyé sur son torse.
Ouvrant un oeil plus inquisiteur que curieux, il redresse légèrement sa nuque raidie de courbatures pour apercevoir le visage encore totalement endormi d'Izuku près de son épaule.
D'ici, observant sa respiration détendue et complètement sereine, il s'attarde un instant à détailler les lignes calmes de sa mâchoire décontractée, suivant du regard la courbe de sa joue, et de sa bouche vaguement entrouverte.
Aussi, la pléiade de tâches de rousseur décorant sa peau, et le dessin longiligne de ses cils aux abords de ses paupières closes.
Contre sa tempe, ses cheveux entièrement détachés s'affalent en cascade, répandant les boucles jusque dans le creux de son épaule et, baissant ses yeux le long de sa silhouette, Katsuki réalise qu'ils n'ont pas bougé d'un iota depuis près de deux heures.
Posées sur le ventre d'Izuku, leurs mains demeurent liées ensemble, et Katsuki remarque seulement maintenant le fourmillement discret de ses poignets, restés immobiles un trop long moment.
Entre ses doigts, les phalanges de Deku semblent pleinement détendues, décrivant un sommeil véritablement profond, alors que sa poitrine se soulève délicatement et silencieusement à intervalle régulière.
Sentant ses yeux le piquer encore un peu, Katsuki plisse le front en raclant doucement sa gorge, avant de souffler les résidus de son rêve dans un soupir déterminé.
Puis, mouvant précautionneusement ses mains sans brusquerie, il s'échappe à la prise discrète de celles d'Izuku, profitant de cette liberté pour frotter ses paupières tout juste réveillées.
Baillant une seconde fois, alors qu'il sort de cette sieste improvisée comme d'un lendemain de cuite, la tête embrouillée et le corps courbaturé, il s'autorise ensuite à faire craquer les articulations de ses doigts pour les décrisper.
Enfin, sans la moindre idée de l'heure qu'il peut bien être, il vient déposer ses paumes sur les épaules d'Izuku, pressant légèrement dessus pour tenter de le réveiller doucement.
Bougeant ses jambes de chaque côté de lui, empressé de pouvoir les dégourdir un peu, il redresse son dos, emportant Deku dans le mouvement tout en parlant près de son oreille.
_ Deku. Réveille toi.
Contre lui, Izuku réagit légèrement, ses bras tressautant en même temps que Katsuki relève graduellement son buste pour l'arracher à ses songes, et une plainte contrariée traverse ses lèvres à moitié fermées.
_ Pourquoi ?
_ Parce qu'on est en pleine journée. Faut pas dormir toute l'aprem.
Pas qu'il n'apprécierait pas de passer sa journée à glander dans le fond d'un lit, alors que la fatigue le bute littéralement, mais il ne s'agirait pas franchement d'une bonne idée.
Au risque de ne plus réussir à dormir une fois le soir arrivé.
Alors, quand bien même l'effort lui demande de rassembler tout son courage, il étire sa colonne vertébrale en cambrant son dos, avant d'insister à nouveau.
_ Aller Deku.
Enfin, le secouant doucement pour le forcer à bouger, il entreprend progressivement de se dégager pour descendre du lit, gardant un oeil attentif sur Deku et ses paupières encore clignotantes de fatigue.
A l'instar d'un chat dérangé dans sa nuit, Izuku étire ses bras vers le haut tout en baillant, avant de faire rouler sa tête contre ses épaules, soupirant sa petite contrariété.
_ Il est quelle heure Katchan ?
_ J'sais pas. Aller, viens.
Puis, pour ne pas le brusquer outre mesure, alors que le médecin l'a incité à prendre une pause, il l'aide simplement à prendre place dans l'assise de son fauteuil roulant, avant de s'élancer hors de la chambre pour traverser le couloir.
Dans le silence d'un réveil progressif, ils atteignent la cuisine sans trop parler, et Katsuki jette un oeil à l'horloge pendue au mur, pinçant ses lèvres en réalisant que le cadran affiche un peu plus de quatorze heures.
_ T'as faim Deku ?
_ Non ..
Lui non plus.
Alors ça tombe bien.
_ Tu veux faire un truc ?
Dans son fauteuil, Izuku baille une nouvelle fois, frottant en même temps ses joues pour se réveiller davantage, avant de lever son visage vers Katsuki, posant dans ses yeux un regard intrigué.
_ Un truc ? On a déjà plein de choses à faire, non ?
_ Laisse. Pas aujourd'hui.
Sur les lèvres d'Izuku, un sourire géant de bonheur s'étire subitement, révélant toutes les dents de sa mâchoire, et ses iris s'illuminent soudain de lueurs envieuses, trahissant une joie démesurée à l'idée de choisir ses activités de l'après midi sans contraintes.
Jubilant presque dans son fauteuil, il s'agite brusquement, gesticulant dans un sens et dans l'autre pendant que Katsuki l'observe s'exciter comme un enfant, une pointe d'amusement au fond des yeux.
_ On peut même sortir de la maison ?!
_ S'tu veux. Mais tu veux aller où ?
_ Je sais pas trop.
Derrière lui, Katsuki hoche la tête sans insister et, rapidement saisit d'une réflexion certaine, il réalise combien l'hypothèse d'emmener Deku à l'extérieur ouvre soudain à tout un tas de possibilités.
Repensant aux angoisses d'Izuku, supposant qu'une sortie ne lui ferait pas de mal, ainsi qu'à son propre sentiment de solitude, une proposition somme toute inhabituelle lui vient finalement à l'esprit.
_ J'ai une idée.
Alors, presque sans laisser le temps à Izuku de se poser des questions, pressant le pas pour enfiler leurs chaussures, il ne perd pas plus de temps avant de quitter le domicile sans réfléchir davantage.
Sans donner d'indication sur l'idée qui court derrière sa tête, il atteint sa voiture d'un pas déterminé avant de s'y installer ensemble.
Puis de démarrer le moteur.
_ On va où Katchan ?
_ Tu vas voir.
Empruntant la route qu'il connait déjà par cœur sur quelques kilomètres, ignorant les interrogations répétitives de Deku, sa volonté les guident jusqu'aux portes de l'agence Endeavor, là où Katsuki gare son véhicule, avant de faire descendre Izuku.
Face au bâtiment, il vient se poster juste à côté du fauteuil, plantant ses mains dans ses poches en laissant à Deku le temps d'observer l'immense construction urbaine.
_ On est où ?
_ C'est l'agence du héros numéro un. C'est là que j'travaille. Tu connais cet endroit. T'y es d'jà v'nu.
Inclinant la tête sur le côté, Izuku semble chercher tous les angles du décors, détaillant chaque fenêtre et chaque élément de la façade avant de tourner à nouveau son regard vers son gardien.
_ Ah ? Et ... On a le droit d'entrer ?
_ T'as d'ces questions Deku ...
Récupérant les poignées de poussée, Katsuki s'engage avec lui au plus près des portes automatiques, déclenchant leur ouverture, avant d'entrer franchement dans le hall d'accueil de l'agence.
Dans les locaux, Izuku s'émerveille sur tout ce qu'il voit, balayant du regard le petit bureau du standard, les allées et venues de quelques inconnus, et captant l'agitation autour de lui comme une sorte d'attraction.
Dans cette ambiance beaucoup moins calme que celle du salon de la maison de Katsuki, l'attention de Deku se voit attirée dans toutes les directions, fasciné par l'environnement qui s'ouvre à lui comme une véritable nouveauté.
Puis, stoppant le fauteuil en bas des escaliers menant aux bureaux des employés, Katsuki vient poser une main curieuse sur son épaule, l'interrogeant doucement.
_ Tu t'sens d'monter ?
Des escaliers, ils ne s'y sont jamais essayé depuis le début de la rééducation d'Izuku, et se lancer pour la première fois ici leur fait prendre le risque d'un échec cuisant et public.
Mais, peut-être emporté par l'euphorie de l'instant, Deku acquiesce franchement en balançant la tête de haut en bas, se préparant déjà à se mettre debout.
Alors, serrant les freins, contournant l'engin pour prendre place à ses côtés, Katsuki ne lui pose pas plus de questions, l'aidant simplement à se relever et prenant le temps de donner quelques instructions.
_ Tiens toi à la rambarde.
S'accrochant fermement à la rampe d'une main, l'autre bras maintenu par la prise solide de Katsuki, Izuku prend une profonde inspiration avant de poser un pied sur la première marche.
Puis, la concentration intense peinte au visage, il entreprend de forcer sur son genou pour gravir la première hauteur, accompagné dans son initiative par le soutien de son gardien.
Enfin, les deux jambes sur la même plateforme, il s'autorise un soupir victorieux, oubliant peut-être un peu qu'il lui en reste plus d'une dizaine à monter.
Mais, la satisfaction l'emportant sur le reste, Katsuki ne se formalise pas des longues minutes qui leur sont nécessaires pour atteindre le sommet, aidant simplement Izuku à franchir chaque marche une par une dans une infinie patience.
Son corps collé au sien pour mieux porter ses mouvements, il ressent contre son torse toutes ses contractions musculaires à chaque nouvel effort, faisant inconsciemment réagir sa peau de légers spasmes nerveux.
Doucement, mais certainement, le pallier du premier étage apparait enfin et, concluant leur ascension dans un sourire commun, ils se permettent malgré tout une pause bien méritée pendant qu'Izuku reprend tranquillement son souffle.
_ Ca va Deku ?
_ Oui .. Oui ça va.
Un instant, Katsuki hésite à redescendre chercher le fauteuil, resté en bas des escaliers, histoires de permettre à Deku de se réinstaller dedans pour se déplacer à l'étage.
Mais, avant qu'il ne puisse envisager plus sérieusement l'idée, l'écho d'une voix féminine vient les interpeller et, levant un regard surpris et désappointé à leur visiteur, il se mord l'intérieur des joues en resserrant davantage la prise de sa main sur le bas d'Izuku.
_ Deku-kun ?!
Battant des paupières à la surprise d'entendre son surnom, Deku redresse son visage en cherchant distraitement autour de lui une présence qu'il devine familière.
Ses cheveux complètement détachés, quelques mèches taquines viennent chatouiller son front en même temps que la peau de son cou et, étirant un sourire formel à ses lèvres, il incline la tête sur le côté quand une jeune femme apparait dans son champs de vision.
Plissant un peu les yeux, alors que ses traits lui reviennent en mémoire, se souvenant avoir appris par cœur son identité à l'aide de la photo de classe, il avale timidement sa salive face à elle.
La balayant entièrement du regard, il dénombre quelques différences avec la version lycéenne, remarquant une chevelure un peu plus longue, une expression plus mature aux lignes de sa mâchoire, et une posture plus distinguée.
_ Oh, euh .. Ochaco-chan ?
Craignant de s'être trompé, parce qu'il ne fait assurément pas confiance à ses propres capacités de mémorisation, il mord sa langue dans sa bouche en espérant qu'elle ne le corrige pas.
Mais, voyant ses yeux s'illuminer, à l'instar d'une myriade de lampions au fond de ses iris foncés, ses appréhensions se détendent doucement alors qu'elle amorce un pas vers lui.
_ Je ne m'attendais pas à vous voir là, je suis surprise. Mais ça me fait plaisir et .. et tu es debout !
Autant gêné que flatté par son enthousiasme certain, Izuku sourit doucement tout en s'enfonçant discrètement contre Katsuki, se réfugiant peut-être un peu dans le creux de son épaule comme un enfant cherchant à se cacher.
Pas qu'Ochaco lui fasse peur, mais il garde à l'esprit qu'elle demeure encore une presque inconnue à sa mémoire cassée, et son approche enjouée le rend légèrement nerveux.
Près de lui, il devine les mouvements presque imperceptibles de Katsuki, qui le laisse se coller à lui comme un animal en fuite sans se plaindre.
Sous sa poitrine, quelques émotions se mélangent, créant un trop grand brouhaha de sentiments, alors qu'il tente de ne pas paraitre trop fermé face à la jeune femme.
Après tout, il sait qu'il la connait, quelque part dans les méandres oubliés de son cerveau, mais le trou béant de ses souvenirs l'empêche de s'approcher davantage d'elle.
Alors, perturbé et scotché à son mentor, il hoche simplement la tête en silence, sentant son cœur s'accélérer de malaise alors que, déjà, le désarroi pèse à son estomac.
A la voir, il devine toute l'affection qu'elle lui porte, littéralement imprimée dans les reliefs de son sourire, mais le simple fait de ne pas être en mesure de lui rendre son amitié sincère réveille en lui un sentiment désagréable de culpabilité.
Pourtant, semblant ne pas se formaliser de ses réactions, elle s'avance d'un pas discret et mesuré, lançant également un regard attentionné à Katsuki, avant de frotter nerveusement ses mains entre elles.
_ Je suis vraiment heureuse de vous voir en tout cas. J'imagine que vous passiez juste faire un tour. Je suis dans mon bureau si jamais, mais je ne veux pas vous embêter.
Puis, posant une dernière fois son regard tout au fond des yeux d'Izuku, elle pince ses lèvres tout en plissant son front, semblant retenir une subite envie de pleurer à chaudes larmes.
Dans ses gestes, la frustration de ne pas pouvoir le prendre dans ses bras se devine facilement, alors qu'elle gesticule légèrement pendant deux ou trois secondes, avant de s'échapper sur un ultime sourire.
_ A bientôt Deku-kun. Je suis heureuse de t'avoir vu.
Alors, la regardant s'éloigner en silence, Izuku se mord l'intérieur des joues en la suivant des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement de son champs de vision.
Les regrets au fond du ventre, il crispe ses épaules en soupirant, profondément désolé de ne pas savoir lui offrir plus de conversation.
Il sait qui elle est, et Katchan lui a déjà raconté, plusieurs fois, la relation qu'il entretenait avec elle.
La complicité, le soutien.
Il sait qu'Ochaco est sa meilleure amie.
Seulement, à l'heure actuelle, il ne s'agit que d'un récit de Katsuki, ses propres souvenirs de tout ça demeurant absents.
Il s'en veut, de ne pas se rappeler d'elle avant son accident et, même si elle n'en dit rien, il devine facilement la blessure qu'elle en ressent.
Prostré contre Katsuki, il soupire finalement de frustration après quelques secondes de silence absolu, avant de tourner son regard vers lui, cherchant le réconfort au fond de ses iris.
_ J'ai été très maladroit .. Tu crois qu'elle m'en veut ?
_ Non, elle t'en voudra pas Deku.
Puis, l'obligeant à se décaler un peu, Katsuki s'éloigne d'un pas de lui, reprenant une posture moins fusionnelle avec lui pour lui intimer de relancer leur marche à travers le couloir.
Lentement, chassant le désarroi en soufflant une fois de plus, Izuku se plie à sa démarche, amorçant un premier pas tout en gardant un peu d'appui contre son bras pour ne pas perdre complètement l'équilibre.
Arpentant l'espace sans savoir véritablement dans quelle direction ils se dirigent, il se laisse simplement guider par Katsuki, suivant ses pas en parcourant les lieux du regard.
Autour de lui, de nombreuses portes se dessinent, entrouvertes pour certaines, fermées pour d'autres, et des échos vagues d'agitation discrète résonnent régulièrement entre les parois.
S'il en croit les dires de Katchan, il a déjà fréquenté cet endroit, pourtant, il n'en garde strictement aucun souvenir.
Malgré ses efforts, alors qu'il s'attarde sur chaque détail, chaque couleur, chaque odeur, dans l'espoir que quelques images lui reviennent, sa perception des lieux reste extraordinairement vide, et un nouveau sentiment de culpabilité lui mord les côtes.
Parce que les gens se souviennent de lui, viennent à sa rencontre, lui sourient, et il ne peut rien leur donner en retour, si ce n'est un sourire formel qui ne transmet rien de plus que son malaise.
_ Quand on était encore étudiants, on a fait un stage ici toi et moi, avec Todoroki aussi.
Tournant son regard vers Katsuki, il incline la tête sur le côté entre deux efforts de marche, essayant de se figurer les souvenirs qu'il tente de lui insuffler.
La plupart du temps, il ne peut que se fier à sa parole, et Katchan en est rapidement devenu son phare dans la nuit, le guide de sa mémoire en quelque sorte.
Il accorde une confiance totalement aveugle à chacune de ses paroles, systématiquement convaincu qu'il lui dit toujours la vérité sans artifice.
_ Oh .. C'était bien ?
Haussant une épaule, Katsuki soupire en tiquant légèrement.
_ C'était comme un stage quoi.
_ Je vois ..
Même si c'est plus qu'une façon de parler, parce qu'il ne voit pas grand chose en soi.
Comprendre et imaginer son propre vécu reste quelque chose de très abstrait encore, alors qu'il n'a que trop peu d'éléments mémoriels pour se faire une véritable idée de la personne qu'il était.
Les quelques bribes qui lui reviennent se concentrent sur des événements précis, souvent trop vagues pour lui permettre de tirer des conclusions générales.
Soudain, un éclat de voix surprise les interpelle une nouvelle fois et, sursautant littéralement sur lui même, Izuku en perdrait presque l'équilibre en tentant de se retourner pour chercher l'origine de cet écho.
Quelques mètres en arrière, la silhouette d'une toute jeune fille se dessine, à qui Izuku ne donne pas plus de dix ou onze ans, et, inclinant la tête sur le côté, il détaille sa stature enfantine en plissant le front.
Battant des paupières en distinguant l'éclat brillant d'une larme d'émotions au travers de ses iris pourpre, il entrouvre la bouche sans parler pour autant, attardant son attention sur son interminable chevelure claire.
Cette enfant ne lui dit rien.
Pourtant, il devine, dans son sourire nostalgique, toute l'affection qu'elle lui porte.
Puis, captant sans doute son incrédulité, elle s'avance d'un pas discret, triturant nerveusement ses mains d'enfant en détournant le regard, avant de balbutier timidement.
_ Oh, pardon. Bonjour .. Je .. Je m'appelle Eri. Je suis contente de te revoir.
Face à elle, Izuku fixe son regard sur la posture timide de la jeune fille, captant le mélange de gêne et d'euphorie qu'elle ressent à la simple idée de l'avoir croisé au hasard d'un couloir.
Sans plus bouger, son corps toujours maintenu par l'emprise rassurante de Katsuki, il cligne des yeux en silence, semblant chercher quelque chose à lui répondre.
Sans vraiment trouver de solution pour autant.
Un peu honteux de ne pas parvenir à mettre de souvenirs particuliers sur son visage, il se mord la lèvre inférieure en soupirant par le nez, baissant la tête en même temps pour rassembler son courage.
Puis, avalant péniblement sa salive, il prend une profonde inspiration avant de lever à nouveau les yeux vers elle, le malaise dessiné au fond des yeux.
_ Bonjour ..
_ Je .. Ca me fait plaisir de te croiser.
Toute timide, elle se dandine sur un pied et l'autre sans oser le regarder en face, reprenant malgré tout d'une voix presque invisible :
_ Est ce que tu vas bien ..?
Dans l'ambiance lourde de malaise de cette conversation, Katsuki se pose en simple spectateur, alternant entre Eri et Izuku, prêt à intervenir à chaque instant si la discussion devient trop oppressante pour Deku.
Les écoutant attentivement parler, il veille consciencieusement à chacune des réactions physiques d'Izuku, surveillant les contractions de ses muscles et les mimiques de son visage alors qu'il échange quelques mots avec Eri.
Par le passé, la jeune fille et son héros entretenaient une relation particulièrement fusionnelle, et il va de soi qu'elle doit sincèrement souffrir de la perte de mémoire d'Izuku.
Sans lui, elle ne serait peut-être plus là aujourd'hui, ou alors elle vivrait encore enfermée dans le fond d'une cave, servant de cobaye à un fou furieux jusqu'à la fin de sa misérable vie de martyr.
Alors, par compassion peut-être, voyant le désarroi se peindre à son sourire forcé d'enfant, il intervient dans la frêle conversation, cherchant à détourner le malaise pour alléger l'atmosphère.
_ On t'voit pas souvent Eri. Qu'es'tu fais ici aujourd'hui ?
Surprise par son initiative, elle bat frénétiquement des paupières en tournant son regard vers lui, inclinant la tête sur le côté avant de se ressaisir.
_ Oh, euh .. Tonton Shota m'a demandé de passer déposer des documents à Endeavor, j'allais justement rentrer à la maison.
Puis, saisissant sûrement l'occasion, elle s'incline poliment avant de s'éclipser presque au pas de course, jetant un dernier regard brillant à Izuku, qui reste pantois un petit instant en la voyant s'enfuir ainsi.
Alors, sur cette deuxième rencontre de la journée, finalement moins reposante que prévu, il se tourne à nouveau vers son mentor.
_ Katchan ? Qui est cette petite fille ?
Plantant ses yeux dans les siens, Katsuki prend le temps de chercher ses mots avant de lui répondre, semblant vouloir se montrer le plus délicat possible face à son interrogation.
_ Eri. Elle .. C'est une gamine que tu as sauvé Deku. Elle vivait aux mains d'un taré qui lui faisait du mal, et tu l'as sorti de là. T'es son héros.
Plissant subitement les sourcils, Izuku ouvre la bouche en fixant le vide, l'expression tout à coup remplie de réflexion trop nombreuses.
Un spasme nerveux venant agiter ses mains désormais tremblantes, il papillonne des cils et, sa respiration s'agitant brutalement, un vent de panique soulève violemment sa poitrine.
_ Eri ..!
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Bon bon bon ..
Je ne vais pas vous dire ce que je pense de ce chapitre .. Parce que je me suis arraché la tête dessus pendant des jours, et je ne serais pas objective en disant que je le déteste.
Donc je ne vais pas épiloguer à son sujet outre mesure 😅
J'ai surtout hâte d'écrire le prochain !
Alors je vous embrasse d'ici là 😘
Prenez soin de vous ❤
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