Prologue
Infos vite fait: ce premier chapitre existe sur mon recueille d'os depuis déjà plusieurs années. Ce n'est qu'en faisant un changement de personnage récemment que l'idée de la suite m'est venue. Du coup, certains auront peut être déjà lu ce chapitre avant, ne vous étonnez pas. La suite de l'histoire à Chan comme personnage principal, le MinLix ne sera qu'un couple secondaire.
Bonne lecture!
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Félix était assis au milieu de toute une foule de gens, il en connaissait la plupart, et une grosse partie étaient des potes à lui, où des potes de potes. Mais à ce stade de la soirée, tout le monde était assez bourré pour qu'un gars tout seul sur un canapé se fasse ignorer.
Son regard tomba dans le fond de son verre, un fond de vodka coupée au redbull. Il n'en avait bu qu'un, même si ça lui aurait bien plu de noyer ses pensées dans un peu d'alcool. Non, au lieux de ça il s'amusait à se torturer, restant sobre, et levant de temps en temps les yeux pour trouver JiHyo, parce qu'avec elle, il y avait Chan.
Il les fixait à leur brûler la peau, ils se souriaient, dansaient ensemble, des fois ils s'embrassaient. Le pire dans tout ça c'est que Félix aurait voulu y croire, croire à cet amour entre eux. Sauf que Chan ne la regardait pas comme il le regardait lui. Son sourire était différent, sans même parler de la façon qu'il avait de la toucher... Tout était faux, mais le garçon sur le canapé était le seul à savoir. Parce qu'il était le seul à savoir comment Chan pouvait sourire quand il avait quelqu'un qui lui plaisait réellement entre les bras.
Et quand ses yeux étaient biens remplis de larmes, il rebaissait la tête vers sa vodka, se flagellant pour avoir réussi à oublier que le Chan qui l'embrassait certain soir dans un coin sombre de sa chambre, c'était le même Chan que le quarterback de l'équipe de football, le gars qui foutait les pédés dans les bennes à ordures de derrière le self, le même gars qu'il connaissait depuis sa naissance et qui s'était mit à réciter des clichés homophobes à tout vas dès qu'il avait sur ce que être gay signifiait. Il se traitait de débile en boucle, pour avoir pensé ne serait-ce qu'une seconde qu'il aurait pu le faire changer. Mais l'ego de Chan était bien trop énorme pour qu'il puisse un jour avouer qu'il était pote avec une tapette, alors assumer en être une...
Un lourd soupir passa la barrière de ses lèvres, masqué par la musique qui résonnait jusqu'à l'autre bout du quartier. Il avala le reste de son verre cul sec avant de se lever. Les mains dans les poches, il monta les marches de l'escalier et une fois au premier étage, il alla se rouler en boule dans la baignoire, caché par le rideau de douche.
Les yeux rivés sur le plafond, il continuait de s'insulter dans sa tête. Il se détestait pour être aussi faible, pour être tombé amoureux si vite, comme ça, dans un claquement de doigts, pour que d'un instant à l'autre, son meilleur ami devienne l'homme de ses rêves. Mais après tout, les rumeurs étaient vraies : Chan n'était pas loin d'être parfait physiquement, son caractère, le vrais, celui que Félix connaissait l'était également, et ses petites attentions à son égard l'avaient fait succomber.
Il lui avait fait confiance sans même que le blond lui demande quoi que ce soit. Il lui avait offert sa première fois sans se poser la moindre question, et son cœur sur un plateau d'argent. Chan n'avait même pas conscience de tout ça : la seule fois où il avait eu le courage de lui dire qu'il l'aimait, le footballeur lui avait ri au nez. ''C'est une blague hein ? Parce que j'suis pas une tafiole moi.'' Et maintenant qu'il était tout seul dans la salle de bain, il avait envie de hurler.
Bah si Chan t'es une tafiole, parce que si tu l'était pas, alors ta bite elle aurait rien eu à faire dans mon trou de balle ! Si t'étais pas une tafiole tu m'aurais pas embrassé à cette soirée, et même toutes les autres fois, et fait pas genre t'étais bourré, t'avais bu deux bière ce soir là, et t'avais même pas fumé ! Et si t'étais pas une tafiole tu me regarderais pas comme ça !
Putain le regard de Chan quand ils faisaient l'amour.
Félix sentit son visage se froisser, des larmes couler sur ses joues, puis un sanglot résonner dans la petite pièce carrelée, venant renforcer la douleur dans sa gorge. Il se tapait continuellement la tête contre le fer de la baignoire.
Putain Félix t'es qu'un con, t'es qu'un con, t'es qu'un con, t'es qu'un con !!
La porte de la salle de bain s'ouvrit à la volée, l'arrêtant dans ses pleurs, et il sursauta quand la personne qui venait d'entrer claqua violemment le pan de bois derrière elle. Il entendit des froissements de vêtements, un corps qui se laissait tomber et bientôt des sanglots silencieux s'élevèrent à nouveau dans la salle de bain.
-Putain MinHo t'es trop con, t'es trop con, t'es trop con, t'es trop con !
Au fond de sa baignoire Félix envoya un sourire au plafond.
-Toi aussi t'es tombé amoureux de la mauvaise personne ? Souffla-t-il sans s'en rendre compte, et de l'autre côté du rideau, le silence se fit.
Il n'y eut plus rien pendant un moment, rien à part la lumière du lampadaire qui se reflétait dans le miroir du lavabo et les basses de la musique qui pulsait au rez-de chaussé.
Puis un rire incontrôlé, profondément triste, qui manqua de faire repartir Félix en sanglots.
-''La mauvaise personne''. C'est même pas assez bien comme mot pour décrire ce connard. Il y eut un nouveau silence, où Félix eut tout le temps de remarquer qu'il avait dit ''connard'', et pas ''connasse''. Je trouvais qu'il était distant ces derniers temps. J'ai tout fais pour que ça aille mieux. Et au lieu de ça ? L'autre il va baiser ailleurs. La tristesse dans la voix du garçon s'était transformée en colère. Plutôt que de porter ses couilles, de me dire que c'était fini, ce connard il va baiser quelqu'un d'autre. Et un meuf en plus, comme si il m'avait pas déjà assez humilié...
Le rouquin dans la baignoire fit une petite moue, même si l'autre ne pouvait pas le voir.
-Au moins t'as quelqu'un sur qui cracher. J'ai juste été assez débile pour croire que lui et moi ça marcherait. Je peux même pas lui en vouloir.
Un nouveau rire de l'autre côté du rideau de douche.
-Chais pas c'est quoi le pire.
Félix pouffa en retour.
Le silence retomba, l'un d'entre eux renifla, essuyant ses larmes.
-T'es confortable dans la baignoire ?
-Bof. Sans eau ça perd tout son charme.
Cette fois-ci, MinHo laissa échapper un vrai rire, clair et mélodieux, et l'autre sentit son coeur se réchauffer légèrement.
-Ça te dis on se fait un bain ? Je me sens sale.
-Grave.
Ils ne se connaissaient même pas mais Félix n'en avait rien à foutre. Pleurer l'avait rendu un peu groggy, et il se sentait solidaire envers ce pauvre gars, même si il n'avait même pas encore vu sa tronche. Il entendit MinHo se relever alors qu'il en faisait de même, puis le verrou de la porte être fermé.
Sans réfléchir plus de temps, il envoya valser les chaussures et quelques secondes après, il s'était entièrement déshabillé. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il poussa le rideau qui le séparait de l'autre garçon, lequel procédait à enlever son sous-vêtement. Ce ne fut qu'une fois que Félix ai posé ses fringues sur la cuvette fermée des WC et que MinHo se soit redressé que leur regard se croisèrent. Le garçon n'était ni grand ni petit, fin, le visage rond, et le rouquin le trouva très beau, sans même avoir d'arrière pensée et malgré les traces que sa récente crise de larme avait laissé sur sa figure.
Le brun, parce qu'il était brun, le rejoint dans la baignoire et referma le rideau de douce derrière lui.
Bientôt ils avaient réglé l'eau et s'étaient installés dans le grand réservoir, comme si ils se connaissaient depuis toujours et que cette situation n'avait rien d'absurde. Des fois, leurs regards se croisaient et ils rigolaient sans vraiment contrôler quoi que ce soit.
Félix était vraiment reconnaissant envers ce gars pour avoir débarqué de nulle part, lui permettant de ne pas finir la soirée en position fœtale en train de pleurer.
Quand l'eau menaça de déborder de la baignoire, ils fermèrent le robinet, détendus et finalement un peu moins tristes. Le rouquin se sentait bien, les oreilles dans l'eau pour déformer tous ses sons qui l'entouraient, dont la voix de MinHo en face de lui qui marmonnait une chanson qu'il ne connaissait pas, l'air paisible. La tête du garçon était calée en arrière sur le carrelage humide, offrant une jolie vue de sa nuque. Leurs jambes étaient entremêlées, appuyées les unes contre les autres, et la chaleur qu'ils partageaient paraissait spontanée et agréable.
-C'est qui le mec ? Demanda le brun au bout d'un instant.
-Bang Chan.
-Oh putain. La voix de MinHo semblait amusée, et il l'était. Il m'a mis dans un conteneur à poubelle une fois.
L'autre garçon hocha la tête.
-Encore un homo qui s'assume pas... j'ai cru que je serais celui qui arriverait à le changer.
Le brun releva la tête, secouant l'eau autour de lui.
-Attends, tu veux dire qu'il est du côté rainbow de la force ?
Le plus petit éclata de rire, faisant frissonner son homologue. Il ne put s'empêcher de sourire bêtement face à ce visage angélique.
-Ouais, il est du côté rainbow de la force, si tu veux. Mais je pense qu'il préférerait mourir plutôt que de l'admettre.
-Vu le personnage ça ne m'étonne pas vraiment. Avouer être gay ça le replacerait direct au bas de la chaîne alimentaire, pas cool pour son ego.
-Hum. Mais ça m'a pas empêché d'y croire.
-Vous avez couché ensemble ?
-Ouais, plusieurs fois.
-T'as au moins ce privilège dans ton malheur. Ricana alors MinHo avec un haussement de sourcil suggestif. Pour l'avoir déjà vu torse nu, il est pas dégueu le Chan.
Le rouquin soupira.
-Putain m'en parle pas.
L'autre pouffa et le silence reprit, comme un calmant qui apaisait petit à petit leur plaies.
-Tu vas le quitter ton gars ? Cette fois-ci la question venait de Félix.
-Oui. Sa réponse était sans appel : il avait déjà décidé. Ça aurait été avec un autre gars, j'aurais essayé de lui en parler, de comprendre, mais le fait que ça soit une fille... je sais pas, je me sens humilié. Alors demain je vais chercher mes chats et je retourne chez mes vieux.
Les yeux de son camarade de baignoire s'arrondirent.
-Vous viviez ensemble ?
-Hum. Depuis huit mois. C'était du sérieux. 'Fin, je pensais que ça l'était.
-C'est la merde.
-Je te le fais pas dire...
Ils échangèrent un sourire et le rouquin laissa son regard divaguer sur le corps face à lui. Les cheveux de MinHo étaient profondément foncés, délicatement séparés sur le milieu pour laisser place à un visage rond, mais pourtant pas des plus doux. Son nez était long, ses lèvres étaient fines mais son arc de cupidon très prononcé leur donnait un joli volume, ses sourcils étaient droits, et ses yeux pétillaient d'un noir envoûtant. Ses yeux en disaient beaucoup sur lui, comme si ses orbes manifestaient de la vivacité du personnage, de sa détermination et de son envie de vivre malgré ce qui venait de lui arriver.
Félix aurait pu le trouver beau, sexy, séduisant, parce que ces adjectifs lui convenaient parfaitement, mais au lieu de ça, il le trouvait intéressant. Un peu comme si son physique avantageux n'était qu'un petit plus dans le total qu'était MinHo. Il avait envie d'apprendre à le connaître.
-T'as quel âge ? Demanda-t-il alors.
-18, terminale. Je suis dans la même classe que Chan.
Il sonnait comme si il voulait ironiquement le rendre jaloux, mais le rouquin laissa échapper un rire léger : il savait à quel point Chan pouvait être con envers toute la communauté LGBT en public.
-Bon courage.
L'autre pouffa : effectivement, assumer sa sexualité en présence du garçon le plus homophobe qu'il n'ai jamais rencontré demandait beaucoup de courage, mais ça demandait surtout du sang froid. Beaucoup de sang froid.
-Et toi ? Je suis sûr que je suis plus vieux.
-Hum. J'ai 17 ans.
MinHo parut ravi de la nouvelle.
-C'est quand même chelou de prendre un bain avec quelqu'un avant même de savoir son âge... attends, comment tu t'appelles au fait ?
Les deux garçons se regardèrent, les yeux ronds, avant d'éclater de rire.
-Félix, je m'appelle Félix.
Hi¤iH
-Chan. Chan lâche moi. Chan !
Félix ne put empêcher un gémissement de douleur de passer ses lèvres quand son corps fut brutalement bousculé contre les casiers du vestiaire des hommes. Chan lui avait attrapé le poignet au détour d'un couloir pour le traîner derrière lui sur plusieurs centaines de mètres : malgré sa résistance, le petit rouquin ne faisait pas le poids face à la force d'un footballeur entraîné.
-Maintenant tu vas me dire pourquoi tu m'ignores.
La voix de Bang Chan était bien moins grave que celle de son cadet, mais son ton respirait la confiance de celui qui sait être dominant. Félix n'avait jamais rien pu faire contre lui, et ça n'allait pas changer aujourd'hui.
Pourtant ce dernier fronça les sourcils, affichant un regard hautain que le quarterback ne lui avait jamais vu.
-Tu me poses la question ? Réfléchis un peu et prouve moi que t'es moins bête que ça, sinon je vais m'inquiéter.
Le visage de Chan, qui semblait déjà bien fermé, se referma encore plus, prenant une expression colérique, irrité par le ton que le rouquin venait d'employer
-Joue pas au plus con et répond moi. Cracha-t-il.
-JiHyo elle est au courant que t'aimes me prendre en levrette dès que t'en a l'occasion ? Demanda alors le plus petit en haussant un sourcil. La réaction du plus vieux fut immédiate : son visage vira au blanc cadavre alors que son visage énervé s'envola pour laisser place à de la crainte. Oh t'en fait pas, j'irais pas lui dire quoi que ce soit : j'ai des principes moi.Le truc c'est que j'ai plus trop envie de te servir de vide couille tu vois ?
-Ça veut dire quoi ça ?
-Ça veut dire que c'est fini entre nous.
Ah... ce regard. Ce n'était plus de l'inquiétude pour sa popularité, c'était de l'inquiétude envers ce que leur relation allait devenir, il le regardait dans le fond des yeux et ça lui déchirait le cœur.
Il sentit ses yeux s'embuer, sa vision devenir floue.
-Pourquoi ?
-Parce que t'es un connard Chan.
-Mais t'es amoureux de moi Félix. C'est toi même qui l'a dit.
Putain. Cette fois où il s'était déclaré, son aîné avait parfaitement compris qu'il était sérieux, et il s'était tout de même contenté d'essuyer son affirmation avec une horrible remarque homophobe.
-J'étais amoureux. J'étais. Parce que je pensais que tu faisais pas exprès d'être un connard. Sauf que tu savais parfaitement ce que je ressentais pour toi et t'en a rien eu à faire, tu t'es contenté de piétiner mes sentiments. Alors à partir de maintenant t'iras fourrer ta bite ailleurs.
Il essaya de se dégager de la poigne de Chan mais ce dernier le plaqua de nouveau contre les casiers en métal avant de venir s'emparer de sa bouche passionnément. Le pauvre petit Félix sentit tout ses muscles se tendre sur le coup, son cœur faisant un bond incroyable dans sa poitrine. C'était la première fois que son aîné osait l'embrasser autre part que dans le noir d'une de leur chambre, et bien sûr que ce geste le touchait. Les larmes roulaient sur ses joues.
-Comment tu peux prétendre que tu m'aimes plus alors que ton corps réagit comme ça à un simple baiser ? Murmura Chan en s'écartant tout juste assez pour les laisser respirer. Sa main était sur le cœur du plus petit.
-Et toi ? Comment tu peux prétendre que t'es pas homo alors que tu viens de m'embrasser comme ça ?
La seconde d'après, Félix quittait le vestiaire en courant, se dirigeant vers une salle de classe en particulier.
-MinHo !
Le garçon brun se retourna à l'entente de son prénom et découvrit Félix sur le pas de sa classe, cet ami qu'il s'était fait à peine une semaine plus tôt dans des conditions plutôt inédites. Le rouquin était dans un état déplorable -moins pire que ce fameux soir où il s'étaient rencontrés, mais mal en point quand même. Il se leva alors pour le rejoindre.
-Il y a un problème ?
-Tu veux pas qu'on seiche ensemble ? Il faut que je prenne l'air avant d'avoir l'idée de faire une grosse bêtise.
MinHo haussa un sourcil, un sourire en coin.
-Te suicider tu veux dire ? Viens on le fait ensemble, on déguise ça en meurtre et comme ça demain on fera la une des journaux avec un titre du genre ''Génocide homophobe au lycée, le maire n'a pas les mots''. Énonça-t-il en suivant tout de même le plus jeune vers la sortie.
Ce dernier leva les yeux au ciel.
-Non je parles de ne pas retourner dans les bras de Chan.
-Hum. J'avoue que c'est mieux si t'arrives à te retenir. Parce que c'est quand même un grand con ce gars. Un film dans le canapé de chez moi, enroulé dans une couverture fluffy au milieu de chats en manque de câlin, ça te branche ?
-À mort.
Hi¤iH
Félix ferma les yeux. Son regard venait de croiser celui de Chan au fond du couloir, et ce dernier était déjà en train de fendre la foule, écourtant la distance entre eux, beaucoup trop vite.
Depuis que le rouquin avait ''rompu'', le footballeur n'arrêtait pas de venir le voir, d'essayer de le faire changer d'avis. Et c'était horrible de voir les cernes sous ses yeux, d'entendre sa voix désespérée : Chan n'était pas amoureux de lui, il était sûr de ça, mais ils étaient comme des piliers dans la vie de l'autre et Félix sentait la culpabilité venir le ronger à chaque fois que le blond et ses yeux bouffis entraient dans son champ de vision. Il avait pris sa décision : rester avec son aîné le faisait souffrir, leur relation était toxique pour lui, mais c'était horriblement dur de se débarrasser de son premier amour : Christopher Bang était comme une partie de lui, et de son adolescence.
Dans ces moments-là, MinHo était devenu sa bouée. Ce garçon qu'il ne connaissait que depuis peu était devenu son ancrage quand il était au lycée. Il était extrêmement reconnaissant envers lui de le supporter de de le soutenir de cette façon.
Et cette fois-ci ne fit pas exception : en panique, il attrapa la main du brun, lequel tourna immédiatement la tête vers lui.
-Quoi ?
-Chan.
-Putain ce qu'il est relou celui là.
Instantanément, Félix retrouva le sourire, lâchant un petit rire. MinHo faisait toujours ça : cracher sur le dos du quarterback pour contrebalancer toutes les qualités que le petit Rouquin pouvait lui trouver dans sa tête, dans le genre : ''De toute façon c'est un gros con Chan, il te fait souffrir et en plus il a un gros nez. Puis je l'ai vu avec sa meuf là, il embrasse vraiment comme un pied. Ça doit être son nez qui le gêne...Ew''
Oui il était très doué pour discréditer les gens, et pour faire rire son petit protégé aux tâches de son.
-Hé. Si je te roule une pelle maintenant tout de suite, tu crois qu'il va te lâcher ? Lança-t-il alors, l'air très sérieux concernant son idée.
Bien sûr Félix ne manqua pas de prendre quelque ton de rose : son aîné n'était pas désagréable à regarder, et ça aurait été mentir que de dire qu'il n'avait jamais arrêté son regard sur ces jolies lèvres fines qu'étaient les siennes.
Alors en rougissant un peu plus il hocha les épaules.
-J'ai rien à y perdre de toute façon.
MinHo lui lança un regard en biais, un petit sourire au coin de la bouche, et alors que Chan n'était plus qu'à une vingtaine de mètres, il glissa délicatement sa main contre la nuque du rouquin pour ensuite l'embrasser.
Félix fut surpris par sa douceur : son aîné avait une personnalité un peu bourrue, et il s'attendait à quelque chose de beaucoup moins soigné, mais le garçon mouvait ses lèvres avec lenteur, laissant au plus petit le temps de s'adapter au rythme, avant d'aller plus loin, venant laper sa lèvres inférieure pour qu'ils mêlent leur langue.
Pour le coup, il avait le droit de dire que Chan embrassait comme un pied, parce que lui était mille fois meilleur et Félix sentait ses genoux se ramollir doucement, d'autant plus que le goût de son baume à lèvre -pomme caramel- était un de ceux qu'il préférait.
Quand finalement le brun s'écarta de lui, ils se regardèrent un instant, le plus jeune sûrement plus rouge qu'un homard, et son Hyung lui offrit un de ces sourire adorable qui dévoilait ses dents et faisait disparaître ses yeux.
Leur discussion reprit normalement, et comme d'habitude, MinHo ramena le rouquin jusqu'à sa classe, lui rappelant de lui envoyer un texto à la sortie puisqu'ils faisaient maintenant une partie du chemin pour rentrer chez eux ensemble.
Ce ne fut qu'une fois installé à son bureau que Félix se rendit compte de deux choses : MinHo n'avait pas lâché sa main après leur baiser ; et Chan n'était finalement pas venu jusqu'à eux.
Hi¤iH
Dans le miroir, Félix pouvait voir sa mère installée dans son dos, qui le regardait dans un mélange de tendresse et de fierté. La coiffeuse mit un dernier coup de peigne dans ses cheveux avant de le déclarer parfait, alors il se leva, se rapprochant de sa figure maternelle pour lui laisser l'occasion d'attacher le nœud papillon qui viendrait compléter son costume.
Il était stressé mais confiant, heureux au-delà des mots.
En se retournant vers la glace, il repensa à cette lettre qu'il avait envoyée deux semaines plus tôt.
''Cher Chan.
Je sais que ça fait un moment qu'on s'est pas parlé, et pour être honnête, tu me manques beaucoup. Cette lettre doit te paraître soudaine, sortie de nulle part, mais je ne pouvais pas me résoudre à ne pas te l'écrire : l'autre jour je suis passé chez ta mère et elle m'a dit que tu venais d'emménager à Sydney. Elle a eu la gentillesse de me donner ta nouvelle adresse.
Les choses se sont mal terminées entre nous et je le regrette, crois moi.
Comme tu te doute sûrement, je ne t'écris pas seulement pour parler d'avant, mais aussi pour t'inviter à mon mariage, parce que même si tu ne le sais peut-être pas, c'est grâce à toi que j'ai pu rencontrer MinHo, et c'est donc grâce à toi que je peux être aussi heureux aujourd'hui. Merci pour ça Chan.
Bien sûr, si ton passe temps c'est toujours de jeter des homos dans des bennes à ordures, je comprendrais que tu ne veuille pas venir, mais saches que ça me ferait extrêmement plaisir que tu sois là, peut-être qu'on essaye de reconstruire une amitié toi et moi.
Dans tous les cas, j'espère que tu es heureux.
Lee Félix.
PS : L'invitation officielle est aussi dans l'enveloppe, tu y trouvera tout les renseignement dont tu as besoin si tu décide de venir.''
Et avec ça, il n'avait laissé aucun moyen de réponse, pour être sûr de ne rien savoir d'ici le mariage.
Sauf que le mariage, s'était aujourd'hui, et que bientôt il marcherait vers un hôtel, face à un élu de la ville, pour échanger des alliances avec la personne qu'il considérait comme l'amour de sa vie, les unissant pour le plus de temps possible.
-Mon chéri il est l'heure. Souffla sa mère avec un sourire, posant ses deux mains rassurantes sur ses épaules.
Il hocha la tête, déterminé et souriant. Il ne pouvait plus attendre, il voulait voir son compagnon, pouvoir le contempler dans sa tenue de marié et lui dire à quel point il l'aimait, et ceux même si ils ne s'étaient quittés que la veille.
Après ça s'était déroulé une magnifique cérémonie : MinHo avait illuminé l'espace, rayonnant dans son costume, les vœux avaient été échangés sans encombre, leur parents avaient beaucoup pleuré et eu aussi un peu -ou peut-être l'inverse ?- puis sous les applaudissements de tout le monde, ils s'étaient embrassés amoureusement.
Les deux jeunes mariés étaient en train de discuter avec certains de leurs invités à la sortie de la mairie quand Félix sentit une main se poser sur son épaule, le faisant se retourner.
Chan était là, face à lui. Six ans après s'être perdu de vue, son meilleur ami se retrouvait en face de lui, un peu plus petit, plus vieux que dans ses souvenirs et de retour au brun mais c'était bel et bien lui, souriant comme jamais.
Il n'hésita pas une seule seconde avant de se jeter dans ses bras. Quand les bras musclés du jeune homme se refermèrent sur lui pour lui rendre son étreinte, quand ce parfum si familier vint embaumer ses sens, une joie immense s'empara de tout son être. C'était comme si la présence de son aîné venait de reboucher un espace vide, comme si il complétait le tableau, la dernière pièce du puzzle.
-Je suis tellement heureux que tu ais pu venir. Souffla-t-il, les larmes aux yeux.
-Je raterais ton mariage pour rien au monde, idiot.
Quand ils s'écartèrent l'un de l'autre, Chan alla poliment serrer la main de MinHo, peut-être un peu sur ses gardes quand-à la réaction que celui ci pouvait avoir : il était l'ex de Félix après tout, mais le brunet lui offrit un magnifique sourire, avant de lever les yeux derrière lui.
-Et... tu nous présente pas ?
Les joues de l'australien rougirent visiblement, puis il se retourna vers la personne à qui il avait demandé de l'accompagner, laquelle était déjà curieusement dévisagée par Félix.
-Oui, bien sûr. Heu... ChangBin, je te présente MinHo et Félix, des amis du lycée... Les gars, je vous présente ChangBin, mon petit-ami.
Ses derniers mots avaient été prononcé plus bas que le reste de la phrase, alors qu'encore un fois, ses joues prenaient une jolie teinte rosée, seulement Félix connaissait bien son ami et il savait qu'il ne s'agissait pas de honte, mais plutôt d'embarras, le tout saupoudré d'un soupçon de fierté, et il n'aurait pas pu se trouver plus heureux qu'à cet instant.
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