Chapitre 19 : La tournure de la KUUDERE
J'étais déterminée.
Une lueur de vengeance brûlait dans mes yeux.
Moi, Taino Suji, une lycéenne en apparence délinquante, ancienne membre du clan Kurai Torai, ceinture noir de karaté et... désormais une membre officielle de l'organisation criminelle de la ville, j'allais mettre un terme seule à mon ancien clan.
Mon cœur battait la chamade alors que je pénétrais dans l'usine désaffectée, la vision de Kyou dans sa chambre d'hôpital dans mes pensées. Cachée sous ma veste noir, avait le pistolet que je n'avais pas utilisé lors du concert du groupe d'Aka.
Mais cette-fois, j'allais pas hésiter à l'utiliser. Même à but purement personnel.
J'étais fatiguée, et je n'ai eu le temps de me changer. J'avais encore ma chemise noir aux boutons doré, mon pantalon et mes chaussures de la même couleur. Le ciel ne pouvait pas être plus noir, mon téléphone affichait presque deux heures du matin. Et il faisait atrocement froid, à deux doigt de neiger.
Le gang Kurai Torai, composé d'adolescents de mon âge et de jeunes adultes paumé, avait comme base cette usine. Ils avaient franchi la ligne en poignardant Kyou. Je ne savais pas pourquoi ils s'en ai prit à l'un des leur... surtout le chef en second du clan. Néanmoins, c'était lui que je respectais le plus. Il m'a aidé dans le passé, et j'ai une dette à vie envers lui. Et tant pis si Kyou m'en voudra par la suite.
Les murs de l'usine portaient les vestiges d'une époque révolue avec cette même odeur de moisie que je ne supportais pas à l'époque où je faisais partie du clan. Mais aujourd'hui, ça allait être le théâtre de ma vendetta personnelle.
J'avançais avec précaution, mon regard scrutant chaque coin sombre, chaque ombre, à la recherche du moindre mouvement. Soudain, des rires étouffés se firent entendre :
"Ha ha ha, mais ne serait-ce pas notre vieille Taino ?"
Attirée par la voix, je levais mes yeux droit devant moi, où je voyais les membres les plus importants du gang. Ils étaient huit, avec au milieu le chef. C'était le plus petit des garçons, il avait toujours cet air de gringalet.
"Suji, quelle surprise de te voir ici." ricana-t-il ensuite un bref instant. "Je croyais avoir été clair : tu as l'interdiction de venir ici."
Je m'avançais d'un pas lent qui résonne dans ce grand espace vide, laissant aucune émotion transparaître sur mon visage.
"C'est une des raisons pour que Douboushi a été poignardé ?" lui demandais-je d'un ton froid en continuant de m'approcher.
-Tu es déjà au courant ? Pff. C'est la preuve qu'il n'a pas respecté le règlement. Je suis au courant qu'il est revenue te voir après ton exil. Et il devenait chiant car j'ai décidé de dissoudre le clan..."
Après avoir fait encore quelques pas, je m'arrêtais à une distance d'environ huit mètres. De quoi les entendre et les voir tous parfaitement malgré le manque de luminosité.
"Attends." continua-t-il en fronçant des sourcils. "Tu es venue le venger ? Je rêve. Tu as beau être courageuse et forte, tu as face aux quatre piliers du clan face à toi."
-Si je dois les buter pour t'atteindre, cela me va.
Ma réponse les laissait un court instant perplexe, avant qu'ils éclate tous de rire. Leurs voix graves menèrent un écho dans l'usine.
Et ensuite, le jeune chef regarda un des piliers et prononça méchamment :
"Met-la en pièce."
-Avec plaisir !
Celui-là n'était pas un membre d'élite du clan pour rien. Il était grand et trois fois plus musclé que moi. C'est en courant en ma direction qu'il s'apprêtait à me casser la figure.
Mais quand on passe des années à se battre, on se lasse. Quelques soit la taille, la musculature ou la raison.
J'étais fatiguée. Mais je voulais vite y mettre un terme.
Alors j'ouvris ma veste, j'attrapais mon pistolet accroché dans mon holster d'épaule et je tirais à sang froid que le type.
Le coup de feu retentit, le garçon qui prit ma balle dans l'abdomen tomba à la suite au sol sans crier gare, laissant les autres derrières réagir.
"Mais quoi ? Qu'est-ce que tu as fait ?! Tu es folle ?!"
Viser la tête aurait été trop risquer de le manquer, en vue de ses mouvements. Silencieuse, je remarquais leurs teints devenir subitement pâle et leurs visage se décomposer.
Je retirais ma veste, les laissant découvrir mes tatouages à vue, avant de prévenir d'un ton grave :
"J'avais prévenue."
Je rechargeais ensuite mon pistolet, et dans le but de leur faire peur, je me mit à élargir mes lèvres afin de leur montrer mon tout premier sourire. Un sourire froid et inquiétant, digne d'une satisfaction de voir le sang couler.
"Je vais tous vous tuer..." leur adressais-je d'un ton inquiétant. "Et vos organes seront revendu par mes nouveaux patrons !"
La peur se lisait sur chacun de leur visage, mais cela ne reculait pas ce bon petit boss. Il ordonna aux membres d'élites de m'éliminer.
Les adolescents du gang surgirent de l'ombre, cherchant à me submerger par leur stratégie d'attaque en groupe. Mon pistolet crachait la colère, une précision acquise au fil de mes entrainements avec les Yakuzas. Les balles sifflaient dans l'air, trouvant leurs cibles avec une précision chirurgicale.
Le premier fut toucher. Et j'ai du esquiver le coup du second avant de l'atteindre à mon tour.
"Tu ne peux pas nous éliminer tous !" cria le chef en restant en retrait et tentant de masquer son inquiétude.
-T'es vraiment lâche de te cacher derrière tes membres, enfoiré.
Les corps tombaient, certains s'effondrant dans le silence tandis que d'autres gémissaient de douleur. La fumée de mon arme à feu remplissait l'air, créant un voile de mystère macabre. Et le sang, coulant sur le sol, donnait de la couleur dans cette scène.
J'ai du recharger, reculer, esquiver. A deux doigts ils allaient m'atteindre. Mais mes balles étaient bien plus rapides.
Et alors que le dernier adversaire s'effondra, je me retrouvai seule face au chef. On entendait encore quelques gémissements au sol. Je marchais sur les flaques mélangé d'hémoglobines afin d'atteindre le boss du gang. En vue de ce génocide, ce dernier se mit à paniquer en reculant.
"Bordel... Tu es folle ! Tu es complètement folle !" hurla-t-il jusqu'à toucher la limite de l'usine.
-Tu m'avais suggéré de quitter le clan après avoir buté un mec qui a tenté d'assassiner Douboushi. Tu t'en souvient, Bosugawa ? J'ai sauvée la vie de ton bras droit, et tu m'as viré car j'étais dangereuse et que j'avais utilisé un cran d'arrêt. Et maintenant, tu as voulu de te débarrasser de ton bras droit en le poignardant. Tu es sacrément culotté.
-T'approches pas ! T'APPROCHES PAS, KUUDERE !
La peur se lisait sur son visage comme dans un livre ouvert. Ses larmes se mélangeaient avec sa sueur. Ce type n'a jamais mérité à mes yeux le titre de boss de ce gang de rue que j'admirais tant à l'époque.
Mais tout cela était fini. A quelques mètres, je levais mon bras avec mon arme brûlante au bout. La gâchette en direction de son large front, c'est en tremblant que Bosugawa essayait de me supplier d'une faible voix frissonnante :
"Je t'en prie, Taino... Je ferais tout ce que tu veux... Ne me flingue pas... Pitié... Tu n'as aucun remords...?"
Ce regard ressemblait à celui d'un chien apeuré dans la rue. Il avait les mains sur le sol, à s'incliner d'excuse à mon égard.
Il faisait pitié.
"Crève, charogne."
PAN !
...
Le silence retomba sur l'usine désinfectée. Mon souffle était erratique, ma vision teintée de rouge. J'avais réussi. Les adolescents du gang de rue gisaient, tombés face à ma détermination.
Je m'approchai du corps du chef, un sourire amer sur les lèvres.
Kyou était vengé, mais le prix à payer avait été élevé. J'étais devenue une ombre de la nuit, une lycéenne Yakuza prête à tout. Mon passé était désormais taché de sang, mais je n'avais aucun regret. La ville de Nagoya avait été le témoin silencieux de ma détermination implacable.
Ainsi, je contactai par la suite l'organisation pour leur proposer des organes tout frais. Je leur ai donné l'adresse de l'usine avant de disparaitre pour le reste de la nuit.
Le clan Kurai Torai...
était officiellement dissous.
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