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Chapitre 9

Adam ( suite )

Assis dans le sable, pendant que Jay se remets de sa plaisanterie, je lis avec intérêt le message qui m'est adressé.

> Lucie |Coucou mon chéri, j'ai tardé à te répondre car je n'avais pas mon téléphone avec moi. Ton père m'a fais visiter la société et le service dans lequel je vais travailler. Je vais beaucoup me plaire ici. Et si je me débrouille bien, je pourrais être embauchée. Ce serait une bonne nouvelle et puis j'aurais un salaire ce qui veut dire que j'aurais un appartement. On pourra vivre tous les deux. Et toi ?

Lisant la dernière phrase, je me mets instinctivement à sourire par l'évidence qui se dévoile sous les mots. Mon père ne l'a pas totalement corrompu. Et même si ma confiance en elle est totale, j'éprouve toujours cette crainte, connaissant le côté manipulateur de mon père.

Interpelé par mon pote, je lève, soudain, les yeux vers lui.

— Hey ! Magnes-toi ! On a des clients.
— Ouais je viens !

Je soupire intérieurement et réponds à mon ange.

> Moi | mon ange, je suis content pour toi. De mon côté, ça se passe très bien. Les patrons ont l'air cool et j'adore parler de surf. Il me tarde de te voir. A ce soir mon ange, je t'aime.

Ne voulant pas l'inquiéter sur les intentions de mon père, je m'intéresse plutôt à son bien-être et la renseigne sur ma journée.
Rapidement, je me lève, range mon téléphone dans ma poche arrière de mon jean puis jette rapidement  un œil à James et Jay.
Quelques clients traînent dans les rayons mais aucuns d'eux ne se poussent vers la caisse. J'ai juste un peu de temps.

Ramassant ma chaussure enfoui dans le sable, je progresse vers l'escalier du ponton. Calé contre la rambarde, je secoue ma chaussure contre le rebord afin de retirer tout le sable, maudissant mon pote au passage.

Posant la cheville sur mon genou gauche, je chasse le sable collé sous mon pied, tout en jetant un rapide coup d'œil vers James. Un client se dirige vers la caisse pendant que l'autre furète encore dans les rayons. Je dois m'activer. Pas le temps de retirer le sable de l'autre côté.

Je jette ma chaussure au sol, l'enfile rapidement et rejoins James au comptoir. Mes pas résonnent sur le plancher en bois et j'ai la désagréable sensation de sentir le sable se balader dans ma grole.

Et merde.

Arrivé au niveau des rayons de vêtements, je jette un œil à James qui discute avec un client et mesure le temps qui me reste avant d'aller le rejoindre. Je supporterai pas ce sable se balader sous mon pied toute la journée.
Mais manque de bol pour moi, leurs échanges se terminent et James m'interpelle en se dirigeant vers les planches de surf. Tant pis pour moi.
Je presse le pas et le rejoins.

— Regarde ! Je voulais te montrer un prototype de planche écolo. C'est pas encore au point mais c'est uniquement en matière recyclée. Je compte la tester cet après-midi. Je pense que ça en vaut le détour.

La tête tournée vers Jay, qui range du matos derrière nous, James demande :

— Ça te tente de l'essayer aussi ?
— Ouais ! Plutôt deux fois qu'une ! , s'enthousiasme Jay, en observant la planche comme un objet de luxe.
— Ok les mecs, on se fait à ça à tour de rôle !

Jay plante un regard ironique dans le mien et rit comme un âne. Il va débiter une connerie et je vais en faire les frais. Encore.

— Toi, mon pote, tu nous regardes vu que tu as oublié tes affaires, raille-t-il en plaçant son bras autour de mon épaule.
— T'es vraiment un enfoiré ! , je lui réponds en secouant la tête.
— Ouais mais j'ai pas oublié ma tête !

Arrivant à mon niveau, il passe son bras autour de mon cou et emprisonne ma tête quelques secondes en riant comme un abrutis. Puéril et enfantin, Jay est plus âgé que moi mais certainement pas le plus mature. Il finit par me libérer en croisant le regard en biais de Mike, qui désapprouve ses enfantillages.
Le regard agacé, ce dernier n'a pas l'air de plaisanter lorsqu'il reluque mon stupide ami. Et, profitant de cette occasion, je m'écarte de Jay, qui en a décidément après moi.

James range le prototype et se place au comptoir pour encaisser une femme venue acheter un maillot de bain et une serviette. Il remercie la cliente qui récupère son achat et sort de la boutique.

Jetant un œil vers le prototype, quelques détails m'interpelle. Cette chouette idée a donc été développée par quelqu'un. Car je me doutais bien  qu'un jour un homme aurait la même idée que moi.
Cela ne m'empêche pas de bosser là-dessus. Avoir mon propre modèle et ma propre marque de surf. Et si c'est écolo, ce sera le top.

Pendant que cette idée mûrit dans ma tête, je m'avance vers James avec la ferme intention de le questionner un peu.

— Comment as-tu eu ce prototype ?

James referme la caisse et me sourit largement en levant un regard vers moi. Il attendait cette question venant de moi.

— Disons que j'ai entendu parlé d'une petite Start-up qui a ouvert dans les environs et lorsqu'ils se sont présentés à la boutique, je leur ai présenté mes projets. Je suis connecté avec le monde de l'écologie depuis tout le temps et ça m'a donné une idée. Les grosses marques ont été intéressées par mon projet alors pourquoi pas eux. Et voilà ! Si ça me plaît, on l'aura dans la boutique également.
— C'est une bonne idée, pourquoi pas !
— Ça ouvre la possibilité d'utiliser des produits ecolo également.

A cette idée, je jubile tout seul. Allier deux mondes qui me touchent est une idée plus qu'excellente. J'en avais eu plus ou moins l'idée mais rien que de savoir que c'est totalement réalisable, cela me donne envie d'essayer ça tout de suite. Et je vais bosser en ce sens. Tout de suite.

Mike et Jarod terminent de ranger les rayons après le passage de clients amateurs puis nous interrompent quelques seconde pour annoncer qu'ils partent en pause. Malgré cette aparté, je me tourne une nouvelle fois vers James.

— Et c'est toi qui va présenter ton projet aux grandes marques ou bien ce sont eux qui se déplacent ?
— Les deux ! Dans mon cas, c'est moi qui aies fais le premier pas. Ma boutique n'est pas très connu donc il a fallu que je vante les mérites et montre mes objectifs. Les marques moins connus ont fais le premier pas, comme cette Start-up.

Autant d'éléments importants que j'enregistre à mon grand intérêt. D'une nécessité importante, toutes ces explications m'aideront plus tard.

Pendant ce temps, l'heure tourne et on n'a pas le temps de s'ennuyer. Les clients défilent pour s'inscrire aux cours de surf de l'après-midi, pendant que d'autres font leurs achats.

Une heure s'est écoulée au bout de laquelle Mike et Jarod reviennent de leur pause déjeuner.

Mike, rasé comme un militaire et le regard oblique, ne m'incite pas à aller vers lui. Très professionnel, pour l'avoir vu conseiller judicieusement des clients, il n'étale pas sa science pour autant. Les bras chargés de tatouages racontant sûrement une de ses aventures, ce mec a l'air d'avoir vécu des choses pas très catholique.

Jarod est plus léger, plus insouciant, avec son allure de surfeur. Tout à l'air simple avec lui. D'un naturel souriant, il incite à la sympathie et je m'identifie volontiers à lui. Tout aussi expérimenté, il demeure pourtant modeste.

Si la matinée est un véritable rush, l'après-midi est plus calme car elle est dédiée  aux cours de surf. Alors James et Jarod sont les plus prisés par les clients et débutent les cours de surf sur la plage. Jay se charge de donner des cours aux ado et aux débutants, pendant que je reste à la boutique avec Mike, le taciturne. La raison en est que James veut me voir à l'œuvre avant de me confier du monde et c'est légitime.

La chaleur est étouffante et je commence à regretter d'avoir oublié mon matos et surtout mon maillot. Et pour couronner le tout, les clients ne sont pas légions en ce début d'après-midi, puis seul avec Mike je me sens pas trop à l'aise.

Ce dernier est resté au comptoir, le nez sur son téléphone, trafiquant je ne sais quoi. Et je meurs de chaud, calé contre l'entrée de la boutique. Quitte à attendre autant le faire assis. Alors je me place sur le bord du ponton, les jambes dans le vide et je regarde l'horizon.
Ce fichu sable dans ma chaussure m'agace depuis tout à l'heure. Plaçant ma cheville gauche sur mon genou droit, je retire ma chaussure et la secoue contre le rebord, lorsque je suis alerté par un bruit au loin.

Debout, en équilibre sur une planche de surf, Jay imite des acrobaties improbables, et s'attire les rires d'un ado venu prendre des cours. Ce mec ne sait pas rester quelques minutes sérieux. Ça dépasse mon entendement.
Secouant la tête, je pose ma chaussure sur mes genoux et secoue le sable sous mon pied.

Des pas se rapprochent, faisant craquer le plancher, au même moment qu'un poids vient s'asseoir près de moi : Mike.

Surpris par son arrivé plus que brutale, je lève un regard vers lui. Gêné, je serre ma chaussure entre mes doigts, n'osant plus continuer ce que je faisais.
Sûrement, la situation que je trouve ridicule et ça me met mal à l'aise.
Pourtant, je ne fais rien de mal, je chasse juste le sable logé à l'intérieur. Mais cet homme m'impressionne depuis le début. Je m'emploie à rester silencieux, écarte les lacets et enfile mon pied à l'intérieur.

Pourtant, je ne crains pas une minute mon père, partant à l'assaut dès que j'en ai l'occasion. Et bien là, il me coupe tout élan.

Le regard vissé sur l'horizon, l'air grave, Mike soupire longuement. Quelque chose l'agace et j'aimerais bien savoir ce que c'est. Soudain, il se tourne vers moi ;

— Tu as l'air de t'y connaître pas mal en surf, dis-moi.

Ne cherchant pas à me démonter, je lui réponds ;

— Oui, j'en fais depuis que j'ai 7-8 ans. Je suis passionné par ce sport.

Le regard complice, il m'adresse un clin d'œil avant de rabattre son regard vers la mer. Étonnant, ce gars.

— Ça se voit !, répond-il le regard au loin, c'est pas comme ton ami qui fait continuellement le pitre.

Et à cet instant, son regard se tourne vers Jay qui fait des acrobaties sur sa planche. Effectivement, mon pote est là pour rire mais pas moi. J'ai un objectif que je veux atteindre.

Le silence s'abat une nouvelle fois sur nous. Et même si nos échanges étaient sympathiques, ils n'en restent pas moins brefs et concis.

Contre toute attente, un client arrive et, dérangé par ce dernier, Mike se lève et disparaît à l'intérieur de la boutique. Je crois voir un moment d'accalmie pendant lequel, je me sens comme libéré d'un poids.

Les jambes dans le vide et les chevilles croisées l'une sur l'autre, j'observe les rouleaux de cette immensité que rien n'arrête. Fasciné par sa puissance et son infini profondeur, mon regard se perd sur l'horizon.

J'aimerais tant être là-bas plutôt que de crever de chaud sur un ponton en bois. Je supporte difficilement mon jean et, pendant une seconde, je maudis la négligence dont j'ai fais preuve. Car c'est bien comme ça qu'on peut la définir.

Et pendant que je râle, en mon for intérieur, les cris de joie de mes deux collègues parviennent à mes oreilles et ajoutent un peu à ma morosité ambiante. Pris dans mes rêveries, je ne m'aperçois pas que Jay me saisit par la cheville.

— Retrousse ton jean et viens, mec !
— Laisse tomber!

Et comme il a envie de me faire chier, il saisit ma cheville dans le seul but de retirer ma chaussure mais, mûris par un lourd passé, j'anticipe son geste et retire ma jambe.

— Arrête, tu fais chier !
— Comme tu veux, si tu préfères avoir chaud.
— Je donne un coup de main à Mike et c'est pas grave, je lui lance, agacé.

Il recule dans les vagues, enfourche sa planche et part vers le large, accompagné d'un ado.

Cela dure environ deux heures pendant lesquelles je les observe s'éclater dans les vagues, punis par mon manque de prévoyance. Tirant le téléphone de ma poche, je regarde si Lucy m'a répondu.

> Lucy | je t'aime aussi mon chéri, j'ai hâte de te retrouver ce soir.

Lire ces quelques lignes m'apporte un peu de gaité et je souris machinalement.

À nouveau interpellé par une voix que je connais peu, je me retourne.

— Hey Adam ! Viens je te montre un truc !

Rangeant mon téléphone dans la poche arrière de mon jean, je me lève pour le rejoindre.

Mike tourne l'écran de l'ordi vers moi.

— C'est la gestion des stocks que je voulais te montrer. Ça se passe avec ce logiciel.

Encore de l'informatique !

Et même si c'est pas mon truc ces engins-là, je prends sur moi et j'enregistre tout ce qu'il me dit. Il faudra sûrement que je le fasse, un de ces quatre.
Et puis, ça m'apprend et c'est pas plus mal.

Les explications terminées, Mike met l'ordinateur en veille et je le suis timidement sur le ponton, une nouvelle fois.
Assis au même endroit, face à la mer, je laisse mes jambes dans le vide et j'observe Mike qui  tourne le regard vers moi.

— Alors, tu me disais que tu fais du surf depuis que t'es tout jeune. Tu dois avoir un bon niveau.
— Ça va, oui.
— Demain, pense à ton matos qu'on en fasse ensemble.
— Ok.

Étrange comme mec mais pas méchant. Ayant brisé la glace dont il s'entoure farouchement, il parait plus abordable et moins timoré.

Et pendant deux heures, on discute de technique de surf, de planches et de compétitions. A ce simple mot, j'ai bien envie d'en faire une au moins une fois. Me mesurer aux professionnels et m'améliorer encore et encore. Rien qu'à cette idée, un courant d'adrénaline me traverse tout entier. L'envie de surfer devient plus grande que tout. C'est comme si je me mesurais à l'univers tout entier.

Les chevilles croisées l'une sur l'autre, je continue de discuter avec Mike. Ce mec est plus calé en surf que ce qu'il veut le faire croire. Les cours de surf terminés, Jarod et James nous rejoignent bientôt et se dirigent vers les vestiaires afin de se rhabiller. Il est bientôt 18h30. J'ai pas vu l'après-midi passer.

Mike se lève et rentre en boutique, l'air grave. Tout à coup, il s'est assombri. Comme si son bon côté devait n'être vu que d'une minorité. Une sorte de bouclier de protection.
De caractère lunatique, ce mec peut être aussi bien taciturne que sympa selon les moments et dans la même journée. En tous cas, c'est difficile à suivre. A ses côtés, je ne me sens pas à l'aise malgré nos échanges.

Soudain ma vision s'assombrit et deux mains se posent sur mes yeux. Aussitôt, je suis séduis par une délicate odeur de Jasmin qui s'infiltre dans mes narines. Mon cœur bondit hors de ma poitrine et au même moment, un sourire fend mes lèvres.
Je l'ai reconnue.

— Mon ange ...
— C'est moi ...

Alors que ma vision s'éclaire à nouveau, une mèche châtain vient se glisser devant mon champs de vision puis ses lèvres douces se posent sur les miennes.
Et pendant qu'elle m'embrasse, je ferme les yeux, savourant ce moment.
Elle m'a tellement manqué. Murmurant près de ses lèvres ;

— Tu viens ?

Écartant mes jambes, elle s'insère tout contre moi tandis que je l'entoure de mes bras. Posant ma joue contre la sienne, je me sens revivre lentement. Sa seule présence m'apaise et me rend heureux. Susurrant au creux de son oreille, je lui demande :

— Ta journée s'est bien passée ? , lui demandai-je.
— Oui, j'ai adoré. Je vais bosser au laboratoire qualité.
— Si ça te plaît c'est une bonne chose, mon ange.

Peu ravi qu'elle bosse pour mon père, je suis néanmoins heureux qu'elle trouve sa place et se sente bien. Je ne veux que son bonheur.
Aussi, je n'use pas mon temps à lui parler de ce qui m'agace mais plutôt me nourris de sa présence, l'entourant de mes bras et de mon amour. Je resserre mes jambes sur les siennes, comme si elle pouvait m'échapper. Ayant juste besoin de la sentir près de moi, humer l'odeur tendre de sa peau et me recharger en bonheur.
Tournant sa tête vers moi, ses lèvres fondent sur les miennes et m'emportent dans une douce passion. Je n'aurais tout simplement pas les mots pour lui décrire combien je l'aime.

Le soleil commence lentement à disparaître à l'horizon, couvrant le ciel de couleur pastel. La chaleur est encore présente mais moins agressive que cet après-midi.

Plongeant ma tête dans son cou, je dépose une multitude de baisers qui la font frémir de plaisir, remontant sur sa mâchoire et je murmure à son oreille.

— Ça te dit qu'on prévienne les parents et qu'on passe une partie de la soirée ici ... juste toi et moi ?

Seul son sourire me répond et mes lèvres se pressent à nouveau sur les siennes.

Mike et Jarod quittent la boutique en me saluant puis ce fut le tour de James. Ce dernier se dirige vers moi en souriant, croise le regard de Lucy, qu'il salue poliment, puis vient me féliciter pour professionnalisme et m'annoncer que je suis embauché pour l'été avant de s'en aller vers son pick-up. Enchanté de cette nouvelle, je commence à voir mon but se profiler à l'horizon.

Les derniers baigneurs ont quitté la plage, seuls des bandes de surfeurs restent pour dompter les vagues cette nuit. L'immensité de cette plage nous offre la possibilité de trouver un coin secret à l'abris des regards indiscrets.

Malgré nos moments intimes, Jay se pointe devant nous, le regard critique et l'esprit aiguisé, arguant que nous étalons nos câlins en public. Et comme je n'ai cure de ses désobligeances, je continue de susurrer à l'oreille de Lucy combien je l'aime et combien je désire être seul avec elle. Plus rien ne compte lorsqu'elle est avec moi.

Enveloppé dans un cocon rassurant, je laisse tomber mes barrières pour que s'exprime toute ma sensibilité. Et là, je ne fais pas attention. J'oublie mon pote et ses idées farfelues pour me consacrer uniquement à Lucy. Jay saisit ma cheville et descend sur ma chaussure. Serrant fortement mon pied, je tente de retirer ma jambe d'un coup sec mais ma chaussure se décroche laissant sortir mon talon. Agacé, je tente de me libérer en essayant de la garder au pied mais Jay retire ma chaussure et la lance plus loin sur la plage. Agacé, je lui réponds aussitôt :

— Oh non ... mec, tu fais chier !
— T'as qu'à faire tes lacets, mec !

Sur ce coup là, il n'a pas tort mais je déteste avoir une chaussure qui me serre le pied. Alors je ne fais jamais mes lacets, je les ranges au fond de la chaussure et je les porte lâche. La flemme peut-être ? Le style, diront certains ? En ce qui me concerne c'est le côté pratique, je retire mon pied comme je veux et ça me simplifie la vie.

S'éloignant vers la plage, Jay se marre comme un bossu et fait mine de ne pas comprendre. Lucy se moque complètement de moi et je me sens ridicule, remontant ma jambe sur le bord. Il me soule à me faire le coup à chaque fois. Énervé de passer encore une fois pour un abruti devant ma copine, je le fusille du regard tandis que Lucy me fait des chatouilles sous le pied.
Un truc que je déteste.

— Arrête, arrête ! Je déteste ça ...

D'habitude, je réagis très agressivement à ce genre de choses mais il s'agit de mon ange, celle que j'aime par dessus tout alors il m'est impossible de la haïr ou même de lui faire quelconques remontrances. J'éloigne juste mon pied et emprisonne ses mains délicates avant de plonger dans son cou et de mordiller doucement sa peau si douce. Elle explose de rire une nouvelle fois en me suppliant d'arrêter mais je continue mon supplice.

Arrêtant sa torture, mon regard se pose sur ma chaussure perdu dans le sable puis sur mon pied, dont la chaussette bien blanche se voit à des kilomètres, et que je range derrière mon autre jambe. Je me sens tellement ridicule d'autant plus que des surfeurs venus sur la plage nous observent. Je me sens vraiment mal. Et tout cela fait rire Lucy.
Je sais qu'elle a besoin de se libérer l'esprit mais j'aimerais juste qu'elle se mette à ma place.

— Comme tu es vilaine de te moquer de moi ...

Le regard affligé, je l'observe en espérant qu'elle ait un peu de pitié pour moi mais c'est pas pour tout de suite.  Alors j'emploie les grands moyens, si on peut dire ça comme ça. Je commence à lui faire des chatouilles et elle se tortille dans tous les sens, m'implorant d'arrêter.

Elle calme enfin ses ardeurs, reprenant ses esprits et son souffle peu à peu. Elle s'abandonne, dos plaqué contre ma poitrine, basculant la tête en arrière. J'en profite donc pour déposer des baisers dans son cou gracile, doucement et tendrement. Et puisqu'il me manque une chaussure, ça tombe bien, je caresse sa jambe avec mon pied. Fermant les yeux, elle s'abandonne sur mon épaule, laissant échapper quelques petits gémissements. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres lorsque je relève la tête.

— Je suis navré de te priver de tout ça mon ange mais ...

Se redressant aussitôt, elle lève un regard alerte vers moi puis observe la plage, fouillant les alentours. Jay est assis sur le muret un peu plus loin, observant les surfeurs dans l'eau et jetant un coup d'œil vers nous de temps en temps. Lucy l'interpelle et son regard coule aussitôt vers nous. Silencieux, il semble mesurer les faits puis se lève et se dirige vers nous, ramassant ma grole au passage. Légèrement agacé, il la lance sur nous et je tends le bras pour la récupérer avant qu'elle n'atterrisse à l'eau. La jalousie ayant pris possession de lui, il nous lance un dernier regard et s'éclipse sans mots dire vers la route. Lucy se tourne vers moi, son regard coquin me fait frémir de plaisir.

Posant ma chaussure sur le côté, je m'occupe de lui accorder toute mon attention et m'allonge sur le ponton alors qu'elle prend place à mes côtés. Tourné vers elle et avide de désir, je l'embrasse tendrement caressant doucement sa chevelure.

                                      ****

Nous avons passé une bonne partie de la soirée sur le ponton. Perchés sur notre nuage douillet, on avait oublié de prévenir mes parents. Ceux-ci se sont chargés de le faire à notre place, nous rappelant que nous étions attendu pour le dîner.

Ayant ma mère au téléphone, je lui ai répondu poliment et nous sommes rentrés. Les rayons argentés de la lune éclairaient la plage et l'océan d'un éclat presque irréel. Une nuit de pleine lune comme celle-ci, c'était presque magique. Et on n'avait pas envie de rentrer. Ayant fais des câlins sur le ponton devant la boutique, je me sentais tellement heureux que j'aurais prolongé ce moment indéfiniment. Et je sais bien qu'elle aussi.

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