Je ne t'attendais plus
La serveuse vint briser leur bulle en déposant deux tasses devant eux tout en s'inclinant respectueusement. Le bruit de la porcelaine sur le noyer résonna comme une alarme dans le cerveau de Marinette, elle s'écarta aussitôt de son voisin de table, puis fit mine de se concentrer attentivement sur le geste gracieux de la serveuse qui remplissait les tasses d'un thé matcha très parfumé.
« Qu'est ce que tu fais Mari ? Tu as dit que tu voulais tourner la page, alors vas-y ! Tu ne vas quand même pas retombé amoureuse de lui ? » songea t-elle.
Cette pensée venait d'elle mais elle crut entendre la voix de Nathan la prononcer dans sa tête.
Marinette sentait que le rouge ne quittait pas son visage, était-ce la présence d'Adrien ou l'alcool qu'elle avait bu. Peut-être les deux. Elle sentait sa tête tourner, elle n'était pas sûre de pouvoir descendre de sa chaise de bar.
Adrien saisit la tasse de thé devant lui et souffla sur le contenu fumant. Il jeta un coup d'oeil à Marinette qui fuyait son regard. Un silence s'installa entre eux.
Au bout de quelques minutes de silence pesant, ils échangèrent quelques banalités sur la qualité du repas et l'accueil parfait du restaurant puis Adrien se leva pour aller régler la note. Marinette observait avec appréhension la hauteur de sa chaise par rapport au sol, et savait qu'au moment où elle allait se lever, la terre allait tourner autour d'elle. Elle pris une profonde inspiration et glissa du tabouret pour poser ses pieds au sol. Ni sa petite taille, ni l'alcool ne l'aidèrent à atterrir gracieusement sur le sol, elle trébucha et se heurta à une présence solide qui l'enveloppa immédiatement d'une chaleur protectrice. En relevant la tête, elle se retrouva à nouveau nez à nez avec Adrien qui revenait au même moment. Il entourait de ses bras musclés la styliste qui peinait à tenir sur ses jambes, les mains de Marinette étaient posées sur son torse ferme, son parfum l'enveloppant totalement. Sa tête continuait à lui tourner, et ses jambes semblait être faites de coton, elle se soutenait à lui de tout son poids. La chaleur de son corps était tellement réconfortante, elle se raccrochait aux dernières bribes de raison en elle pour ne pas enfouir son visage contre son cou et s'enivrer de ce parfum.
La vérité la frappa en plein coeur : Adrien lui avait terriblement manqué. Se trouver dans ses bras, lui donna l'impression de respirer comme si elle avait manquer d'air ces 5 dernières années.
Le regard empli de compassion, Adrien observait Marinette légèrement inquiet et culpabilisait de l'avoir laissé boire autant. Lui n'avait bu qu'un verre mais il n'avait pas fait attention sur le nombre de verres que Marinette avait consommés. Il avait l'impression pourtant qu'elle n'avait bu que 3 verres, peut-être qu'elle n'avait simplement pas l'habitude de boire de l'alcool. Quoi qu'il en soit, il s'en voulait et cela se voyait sur son visage.
- Je vais te ramener chez toi, Mari. lui souffla t-il juste au dessus d'elle.
Marinette hocha de la tête, tandis qu'Adrien la soutenait par la taille pour l'emmener jusqu'à la sortie. Marinette salua les serveuses en répondant à leur hochement de tête puis Adrien l'aida à s'installer dans la voiture. Elle posa sa tête sur la vitre passager, et observa le paysage défiler, un sourire béat ne quittait plus son visage.
- Pourquoi tu souris, Mari ? demanda son chauffeur en lui jetant un coup d'oeil interrogateur.
- Parce que je suis bien. répondit-elle.
Et c'était vrai. Marinette avait passé une superbe soirée et là tout de suite, elle se sentait bien, apaisée d'avoir retrouvé son ami, rassurée de l'avoir à nouveau à ses côtés. Adrien ne comprit pas tous le sens de sa phrase mais se contenta d'émettre un petit rire amusé et secoua la tête de gauche à droite. Un sourire se dessina sur son visage à lui aussi.
Devant l'immeuble de Marinette, Adrien se tourna vers sa passagère complètement endormie sur son siège. Il l'observa un moment, la secouant délicatement. Elle ne fit qu'émettre un grognement contrarié sans ouvrir les yeux. Il sortit de la voiture et alla ouvrir la porte passager. Marinette manqua de tomber sur le trottoir mais Adrien passa rapidement ses bras autour de ses épaules et de ses jambes pour la soulever. Il referma la portière avec sa hanche et se dirigea vers la porte.
- Le code, Mari s'il te plait. C'est quoi le code ? demanda t-il en la secouant un peu plus vigoureusement.
Le son qui sortait de la bouche de Marinette était si inaudible qu'il fallut à Adrien pencher son oreille vers elle pour comprendre. Heureusement Marinette n'était pas très lourde, et il arriva à composer le code sur le clavier tout en soutenant la jeune fille à bout de bras. Le plus difficile pour Adrien n'était pas tant de transporter Marinette jusqu'au dernier étage de l'immeuble, mais bien de garder son sang-froid quand la jeune fille plongea son visage dans son cou et qu'elle passa ses mains autour de sa nuque. Son souffle chaud caressait son cou tandis que ses mains chatouillaient sa nuque. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale et son coeur battait de plus en plus fort.
- Mari, où sont tes clés ? demanda t-il.
Marinette tandis la main pour fouiller dans le petit sac à main posé sur ses genoux et tenta de rassembler ses dernières forces pour se concentrer sur la serrure. Par miracle, elle réussit sans trop de mal à ouvrir la porte. Adrien entra dans le petit appartement et referma la porte d'un revers de pied. Il se dirigea vers une porte qu'il supposa être la chambre et déposa Marinette sur son lit. Mais Marinette garda ses mains accrochées à son cou ce qui surprit Adrien qui bascula avec elle sur le lit. Son corps entra en contact avec le sien, il ressentit une violente vague de chaleur l'envahir soudainement et ses joues prirent une vive couleur écarlate. Adrien se sentait comme un adolescent face à une jolie fille. Il secoua la tête pour reprendre ses esprits et tenta de se dégager de l'emprise de sa collègue mais celle-ci l'agrippait fermement. Son visage au-dessus du sien, et il remarqua qu'elle le dévisageait.
- Je ne t'attendais plus, Adrien. J'avais arrêté de t'attendre il y a longtemps. souffla t-elle en l'observant de ses grands yeux bleus azur.
- Je n'avais pas imaginer que mon départ te ferais autant souffrir Mari ...
- Pourquoi t'es tu enfui comme ça ?
-Je ne peux pas ... dit-il en baissant les yeux.
- Dis-le moi, Adrien. dit-elle en posant sa main sur sa joue, l'empêchant de fuir son regard.
- Désolé, je ne peux pas te le dire.
- Pourquoi ? Que me caches-tu ?
- Rien, ce n'est pas toi. Ce n'est pas à cause de toi.
- Quel est ton secret Adrien Agreste ?
Malgré sa vision brouillée et ses pensées volatiles, Marinette remarqua à nouveau le regard d'Adrien s'arrêter sur ses lèvres, et elle sentit son coeur répondre aussitôt à ce détail. Il restèrent quelques longues secondes complètement pétrifiés, s'observant sans oser le moindre mouvement, aucun n'osait tenter une approche, mais aucun des deux ne souhaitait réellement s'éloigner.
Le visage d'Adrien était juste au dessus de celui de Marinette, ses mains posées sur le matelas de part et d'autre de sa tête, son corps presque allongé sur le sien, seule sa jambe repliée sur le lit empêchait le contact de leur deux corps, comme une dernière barrière avant la perte de contrôle. Son coeur s'affolait dans sa poitrine.
La question de Marinette raisonnait dans son esprit avec l'effet d'un écho.
Il ne pouvait rien lui dire. Il ne pouvait pas lui avouer. Il aurait tant aimé lui dire qui il avait été, il y a quelques années.
Qu'il y a 5 ans, il était Chat Noir, le héros de Paris.
Qu'il y a 5 ans, il combattait le mal aux côtés de Lady Bug.
Qu'il y 5 ans, il était fou amoureux de sa coéquipière.
Qu'il y a 5 ans, elle lui avait brisé le coeur froidement
. Qu'il y a 5 ans, sa mission de super héros s'était achevée
. Qu'il y a 5 ans, on lui avait enlever ses pouvoirs, son kwami, sa coéquipière ...
Qu'il y 5 ans, il n'avait plus aucune raison de rester à Paris. Qu'il y 5 ans, il avait choisit de se construire une nouvelle vie, loin de tout ce qui pouvait lui rappeler son passé.
Qu'aujourd'hui encore, son passé lui laissait un gout amer, un gout d'inachevé.
Que le vide qu'il avait cru fuir, l'avait finalement poursuivi toutes ces années.
Mais comment pouvait-il reconstruire leur amitié s'il ne dévoilait pas son secret ? Son identité secrète. Son passé.
Il ne pouvait lui avouer qu'une seule chose.
- L'important Mari, ce n'est pas la raison pour laquelle je suis parti. Mais la raison pour laquelle je suis revenu. murmura Adrien dans un souffle, les lèvres suspendues à quelques centimètres de celle de la jeune femme.
Marinette se sentait perdre pied, elle avait du mal à intégrer les mots d'Adrien dans l'ordre permettant d'en comprendre le sous-entendus, les effluves d'alcool altéraient complètement son jugement, elle continuait de le dévisager de ses grands yeux bleus, son coeur battait furieusement dans sa poitrine au point que cela devint douloureux. Il était si proche, et pourtant il lui manquait toujours. Cet homme qu'elle avait aimé depuis toujours, juste la, face à elle, à porter de lèvres ...
- J'aurais peur toute ma vie que tu t'en ailles à nouveau, du jour au lendemain. répondit-elle.
Adrien sentait des fourmillements dans ses lèvres, il avait tellement envie de l'embrasser. Mais les quelques bribes de raison qui n'avaient pas encore désertées son cerveau l'en empêchaient. Elle était saoule. Il ne pouvait pas profiter de la situation de cette façon. Il se contenta de prendre une grande inspiration dans l'espoir de conserver son sang froid.
- Tout ce que je peux te promettre, c'est un nouveau départ. lui murmura t-il à l'oreille.
Dans une dernière hésitation, il posa un délicat baiser sur son front. Marinette sentit une douce chaleur s'éveiller au fond de son estomac et un élan de panique l'envahit quand Adrien fit mine de se relever.
- Bonne nuit Mari. dit-il en se relevant du lit.
Marinette sentit son instinct de survie prendre le contrôle de son corps, et sa main se resserra instinctivement autour du poignet du jeune homme, qui l'observa surpris.
- Reste avec moi, Adrien. Je t'en prie. Reste ce soir. J'ai besoin de savoir que tu es là. dit Marinette dans un murmure presque inaudible.
Sa raison lui murmura de s'enfuir à toutes jambes de cet appartement. Mais son coeur lui ordonnait de rester près d'elle. Il n'allait pas l'abandonner, pas encore. Adrien hésita.
- Ce n'est pas une bonne idée, Mari.
Marinette ne dit rien mais ses doigts autour de son poignet ne lâchaient pas leur prise. Adrien soupira et un sourire à la fois amusé et résigné s'afficha sur son visage. Il s'approcha à nouveau du lit, et s'assit sur le rebord. Elle se poussa légèrement pour lui laisser la place de s'allonger, ce que Adrien fit sans dire un mot. Allongés sur le côté, se faisant face, Adrien observait Marinette. Ni Adrien, Ni Marinette ne prit l'initiative de se glisser sous la couette, par crainte que le terme « dormir ensemble » prenne un sens moins innocent. Les yeux de la jeune fille se firent somnolents.
- Tu te souviens quand on jouait ensemble aux jeux vidéos chez moi ?
- Oui, bien sûre que je m'en souviens Mari.
- Mon coeur battait déjà comme ça à l'époque chuchota-elle.
Elle porta sa main sur son coeur et tapota du bout des doigts sa peau au rythme des battements qu'elle ressentait. Adrien sourit puis saisit sa main, glissa ses doigts dans les siens et la garda contre lui. Marinette plongea rapidement d'un profond sommeil.
- On s'est perdus de vue, sans jamais se quitter des yeux Mari. murmura Adrien.
***
Le lendemain, Marinette se réveilla. Elle ouvrit difficilement les yeux et se rendit compte qu'elle était allongée sur son lit, encore habillée et couverte du plaid de son canapé. Sur sa table de nuit était posé un verre de jus d'orange, des cachets contre les maux de tête ainsi qu'un grand café et un muffin au chocolat de chez Starbucks.
Elle sourit.
Plus tard dans la matinée, elle appela Alya pour lui raconter sa soirée, sans lui dire qu'Adrien avait dormi dans son lit toute la nuit. La journaliste n'aurait jamais cru qu'il ne s'était rien passé entre eux, même pas un baiser. Elle oublia également de raconter qu'elle était légèrement saoule.
- Je n'ai toujours pas réussi à savoir pourquoi il s'est enfui comme ça il y a 5 ans, on dirait qu'il cache quelque chose, comme un ... secret. Il est si mystérieux ...
- Te prends pas la tête sur le passé Mari, profites du présent. Il est de retour et il semble s'intéresser à toi. Ca ne m'enchante pas que tu le fréquentes de nouveau mais on dirait qu'il a changé, et puis si ça te rend heureuse, alors ...
- Je ne sais pas Alya, j'ai peur. J'ai peur de m'attacher à lui, et qu'il s'enfui à nouveau.
- Il t'as dit qu'il voulait se faire pardonner, accorde lui une chance.
- Il ne me parle que d'amitié, je ne pense pas que je l'intéresse vraiment d'une autre manière.
- N'en sois pas si sûre, ma belle ...
Quand Alya raccrocha, elle regarda Nino d'un air inquiet. Le jeune DJ était assis devant elle, une assiette pleine à ras-bord d'un burger et de frites.
- Tu es inquiète pour Mari ? demanda t-il la bouche pleine.
- Je suis toujours inquiète pour Mari, j'ai tellement peur qu'elle soit à nouveau déçue mais en même temps, si il y a la moindre chance que ça marche avec Adrien, alors il faut qu'elle essaie.
- Adrien n'a pas dormi chez lui Vendredi soir ... lâcha Nino en croquant dans son burger.
Les yeux d'Alya sortirent de leurs orbites, elle dévisagea Nino comme si elle voyait un fantôme.
- Tu es sérieux ? Pourquoi tu ne m'as rien dit avant ?? s'étrangla t-elle.
- Je croyais que Mari te disais tout ? répondit le jeune homme en levant un sourcil narquois.
- Et comment tu es au courant de ça, toi ?
- Je suis aller chez lui Samedi matin pour aller faire un footing, comme tous les samedis matins. Et il n'était pas chez lui. Quand je l'ai appelé, il m'a dit qu'il était au Starbucks chercher un petit déjeuner pour Mari. Je lui ai demandé plus d'infos, il m'a dit que ce n'était pas ce que je croyais. Je sais rien de plus.
Alya fusillait Nino du regard, elle vola une frite dans son assiette et l'enfourna dans sa bouche.
- Hé, bas les pattes, petite voleuse.
- Dis-moi tout ce que tu sais sale petit cachotier ou je dévore toute ton assiette dit-elle en saisissant une deuxième frite.
- Stop, Stop c'est bon !
- J'attends, Nino ! dit Alya en approchant la malheureuse frite de ses dents.
- Il m'a dit qu'il l'avait raccompagné chez elle, et qu'il était resté dormir, mais il m'a assuré qu'il ne s'était rien passé entre eux. Même pas un petit bisou ! avoua Nino ne quittant pas des yeux sa précieuse patate détenue par Alya.
- Ah oui ? Comme ça Mari me fait des cachoteries ? dit-elle songeuse.
- Alya ... la frite s'il te plait dit-il en tendant la main pour récupérer son bien.
- Mon dieu, Nino, tu as vraiment un souci avec la bouffe !! grogna la journaliste en lui rendant son otage.
****
Comme d'habitude, quelques jours avant la Fashion week, Marinette travaillait très tard à l'atelier de Gabriel. Elle était assise devant sa machine à coudre et réajustait l'ourlet d'une robe.
- Tu travailles tard, Mari. fit une voix familière derrière elle.
Marinette sursauta sur son tabouret. Elle sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale au son de cette voix suave dans son dos. Elle ne l'avait pas revu depuis la nuit qu'il avait passé chez elle.
- Adrien ? Tu m'as fait peur, je pensais être seule ici.
- J'allais partir mais j'ai vu qu'il y avait encore de la lumière.
- C'est la fashion Week dans quelques jours, je dois terminer cette robe ...
Adrien s'approcha d'elle et s'assit sur le tabouret à côté de la table sur laquelle elle travaillait. Marinette sentit son coeur s'accélérer dans sa poitrine et ses mains devinrent moites. Adrien trépignait de lui poser cette question qui lui brûlaient les lèvres.
- Il y a quoi entre toi et Nathanael, Mari ? demanda t-il sans détour.
Marinette le dévisagea, visiblement très surprise par la question de son collègue.
- On est amis. En faite, on est sortis ensemble quelques mois mais ça n'a pas fonctionné. Mais on est resté de bons amis ...
Marinette savait très bien que si son histoire avec Nathanael n'avait pas fonctionné c'est parce que le fantôme d'Adrien hantait toujours son coeur. Et bien que Nathanael était adorable, il ne pourrait jamais rivaliser avec son premier amour.
- Tu as eu beaucoup d'histoires d'amour ?
Une sueur froide traversa le corps entier de Marinette, elle se racla la gorge pour tenter de répondre à cette indiscrète question le plus naturellement possible.
- Non pas beaucoup, j'ai essayé mais ça n'a pas fonctionné. Peut-être que je ne suis pas faite pour l'amour. Ou que je préfère les amours à sens unique. Et toi ?
- Quelques d'histoires sans lendemain.
Marinette se demanda vaguement à quel nombre pouvait correspondre le « quelques » dans sa phrase.
- Tu as laissé tomber ta carrière de mannequin ?
- Oui, je voulais me consacrer pleinement aux études. Ca ne me manque pas vraiment.
Adrien resta immobile sur son tabouret, à observer Marinette s'affairer autour de cette robe. Il remarqua le léger tremblement de ses doigts, ainsi que le mordillement de sa lèvre inférieure.
- Adrien, je voulais te dire pour l'autre soir ... je suis désolée pour ... enfin ... bégaya t-elle
- Ne t'excuses pas, Mari. J'étais content de pouvoir partager cette soirée avec toi, depuis tout ce temps. la coupa le blond.
- Merci pour le petit déjeuner, ça m'a vraiment sauvé ma matinée en tout cas.
- De rien. Je savais que tu en aurais besoin.
Marinette pivota sur son tabouret et son coude heurta sa tasse à café, posée juste à côté d'elle. Le contenu de la tasse vint s'échouer sur la chemise blanche de son visiteur. Adrien poussa un cri de surprise tandis que Marinette s'affola.
- Oh mon dieu, Adrien je suis vraiment désolée ! s'écria t-elle
- C'est rien Mari c'est pas grave !
Le cerveau de Marinette se déconnecta, et son instinct pris le relai. Elle se précipita sur Adrien et commença à déboutonner sa chemise sans réfléchir. Elle n'arrivait pas à calmer le flux de paroles qui franchissait ses lèvres tandis que ses doigts s'agitaient frénétiquement sur les boutons de la chemise. Si elle ne ressentait pas distinctement les battements de son coeur dans ses tempes, elle aurait été persuadée de faire une crise cardiaque. Adrien tenta de calmer sa collègue mais elle ne l'écoutait pas, et tandis que Marinette déboutonnait le dernier bouton, ses doigts entrèrent en contact avec les abdos saillants du jeune homme. Une vague de chaleur sans précédant s'empara alors de son corps. Adrien saisit avec précaution son visage entre ses mains et l'obligea à croiser son regard. Marinette se figea en se rendant compte de l'empressement névrosé avec laquelle elle avait déshabillé son collègue. Mais ce n'est pas le regard intense que lui lançait Adrien qui calma l'excitation qu'elle avait ressenti en le déshabillant, ni la douceur de sa peau sous ses doigts.
- Mari, calme-toi tout va bien. Ce n'est pas grave.
- Mais ... ta chemise ...
Marinette avait l'impression que ses doigts restaient aimantés à sa peau. Immobile, son regard ne pouvait se détacher du sien, comme une biche pris dans les phares d'un voiture. Adrien attrapa les pans de sa chemise et la fit glisser sur ses bras, dévoilant à la jeune femme, toute la perfection d'un corps dessiné par le sport.
- On est plus des ados, Mari, tu n'as pas besoin de rougir comme ça parce que j'enlève ma chemise. dit Adrien, ne cachant pas son amusement devant le visage cramoisie de la styliste.
Marinette se sentit mourir de honte, sa réaction était tellement stupide et puérile. Elle retira ses mains du corps d'Adrien pour toucher ses joues brulantes. Malgré tout ses yeux étaient inévitablement attirés par ce corps qu'elle ne connaissait pas. Jamais elle n'avait imaginé qu'un corps si sensuel se cachait sous ses chemises formelles.
- Je vais fouiller dans la réserve, j'y trouverais bien quelque chose à mettre. dit Adrien.
- Attends ! Je ... je vais aller te le chercher.
Adrien voulut refuser mais Marinette avait déjà foncé vers la réserve au pas de charge. Un sourire amusé et attendri se dessina sur son visage. Lorsqu'elle revint quelques minutes plus tard, elle lui tendit un pull noir. Son coeur ne s'était pas calmé en voyant Adrien l'attendre sagement, assit sur son tabouret, vêtu seulement de son jean, ses muscles saillants roulants à chaque mouvement. Ses doigts étaient à présent tremblants, et elle s'en voulut d'être aussi faible face à lui. Le jeune homme enfila le pull, faisant disparaitre son corps de mannequin sous l'épais tissu noir.
- Désolée de t'avoir déshabiller ... s'excusa Marinette.
- Ne t'excuses pas ... Ca fait longtemps que personne ne m'avait déshabillé avec tant de hâte plaisanta Adrien.
Adrien se mit à rire, d'un rire franc et joyeux, si communicatif que Marinette se surprit à rire elle aussi.
- Tu es unique Marinette, ça me fait tellement de bien d'être avec toi. dit Adrien en reprenant soudainement son sérieux.
Marinette, reprit elle aussi son sérieux, et observa attentivement les moindres gestes de son collègue. Il passa sa main dans ses mèches blondes, décoiffées par le passage du pull. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Adrien se stoppa net en la voyant faire. Il se leva de son tabouret brusquement et fit un pas vers Marinette, sans détacher son regard d'elle. Adrien faisait facilement une tête de plus que sa collègue, et elle du lever la tête pour soutenir son regard. Elle voulut reculer mais elle buta contre la table derrière elle.
- Tu devrais arrêter de faire ça Mari ...
- Faire quoi ? demanda t-elle innocemment.
Il posa son pouce sur sa lèvre inférieure, obligeant Marinette à entrouvrir la bouche, tandis que ses doigts frôlaient l'arrête de sa mâchoire et sa joue. Elle le vit se pincer les lèvres tandis que ses doigts caressaient ses lèvres avec douceur. Ce contact sur sa peau la fit frémir, et une nouvelle vague de chaleur se propagea de son ventre à sa poitrine. Adrien perçut le frisson qu'il avait provoqué chez elle et son désir pour elle n'en fut que renforcé.
- Tu vas me faire perdre mon sang froid ...
"Je vais finir par la mordre moi-même, cette lèvre" songea t-il.
***A suivre ***
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