Ultime Combat
*hey! Ceci est un texte écrit dans le cadre du tournoi des 24 plumes de PtiteRenarde d'ailleurs je vous invite à aller lire toutes les merveilleuses nouvelles que les autres ont écrites ! *
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La lame fonça droit sur moi. D'un roulement de côté par pur réflexe, j'esquivai le coup. Je remerciai intérieurement mon entraînement militaire.
Je me redressai, profitant du déséquilibre de mon adversaire. Ma lance fermement empoignée, je me jetai sur lui.
Il se baissa et esquiva facilement. S'approchant, épée à la main, il m'obligeait à reculer lentement. Affolé, je balayai les alentours du regard. Je me retrouvai bien vite acculé contre un mur.
Le cœur battant à tout rompre, je tentai de lui porter un coup avec mon arme, mais celle-ci, trop longue ne me permettait pas de la manier facilement. Maladroites, mes attaques ne le touchaient pas, il les parait toutes sans difficulté.
Résigné, je le regardai soulever son arme pour me porter un coup fatal. Je fermai les yeux pour ne pas faire face à ma mort et dans un réflexe de protection, je levai mon bras.
Le choc ne vint pas tout de suite. Il se faisait attendre. Trop longtemps. Il y avait quelque chose qui clochait. J'entrouvris un œil et compris. Il avait pris le temps de faire une feinte, même si elle était inutile.
Simulant donner le coup à gauche, il fit voler son épée dans son autre main et m'entailla le flanc droit, perçant sans difficulté ma fine cotte de maille.
Le sang jaillit brusquement. Le grognement qui s'échappa de mes lèvres suivit. La douleur ne se fit pas non plus attendre. Elle fusa dans mon corps. Elle me rendit fou. Elle me fit trembler. Elle me plaqua à terre. Elle me tortura sans pitié. Elle m'obligea à articuler des mots incompréhensible, à adresser mes dernières prières aux dieux.
Et enfin, elle se permit de faire couler de mes yeux bruns des gouttes salées. Des gouttes de rage et de peur dues à cette terrible douleur.
Celle qui vous fait perdre vos moyens, celle qui vous rend malade, vous donne de la fièvre, celle qui vous fait tout oublier à part elle. Celle qui fait peur à tous les guerriers car elle est incontrôlable. De tout temps elle m'a effrayé, chaque jour je l'ai redoutée, aujourd'hui elle m'a frappé.
Dans une vague d'agonie particulièrement puissante, je sentis que c'était la fin. Alors enfin la douleur s'estompa, remplacée par la peur et la tristesse. Je pus penser à mes proches, leur demander pardon. Pardon d'avoir échoué. De ne pas avoir été à la hauteur de leurs attentes. De ne pas avoir réussi à les débarrasser de lui, ce guerrier qui prenait ma vie.
Colin... Me pardonneras-tu, petit-frère ? Car maintenant va venir ton tour. La où j'ai échoué, tu devras triompher.
Je pris une dernière inspiration hachée. Je ne me débattais pas pour vivre, je laissais plutôt la mort me cueillir tranquillement. Comme un voile, une ombre au loin, elle se faufila en moi. Me cacha la vue et dans un dernier râle, je disparus de ce monde...
***
De l'air. Il me faut de l'air !
Je pris une grande inspiration et ouvris les paupières d'un coup sec.
Trempé de sueur, je me remémorai mon cauchemar. J'avais senti la mort m'emporter. J'avais agonisé dans mon sang. Cela avait été si réel !
La respiration saccadée, les yeux dans le vague, je quittai lentement la chaleur de mes couvertures. J'allais vivre mon rêve J'allais revivre cet affreux rêve aujourd'hui même. Le terrible McGrew m'avait défié en duel. J'avais été obligé d'accepter pour sauver mes proches. Si je ratais, Colin devrait prendre la relève.
Mais Colin ne savait pas se battre.
Je m'habillai rapidement, me couvrant sous une légère cotte de maille. Celle-là même que j'avais vue se faire trouer cette nuit. Mon cœur s'emballa et, l'estomac au bord des lèvres, je faillis vomir tout ce que j'avais mangé hier.
Je sortis sur la pointe des pieds de la maison. Je fus étonné de ne pas croiser Colin mais ne m'attardai pas là-dessus. Il avait prié pour moi toute la nuit, il devait être trop exténué que pour venir m'encourager.
Je me dirigeai machinalement vers mon cheval, mon esprit vagabondant dans les méandres de mon imagination. Je revivais en boucle ma mort. Ma propre mort bon sang !
J'enfourchai Tempête sans réfléchir avant de me rendre compte à mi-chemin que ce n'était pas Tempête qui m'emmenait à destination.
J'avais emmené Tornade. Je m'étais trompé de cheval, tant j'étais torturé par la vision de mon corps qui s'effondrait contre le sol.
Je haussai les épaules et continuai à faire galoper le cheval de mon frère dans les champs. Je tenais ma lance d'une main bien moins ferme qu'à l'acoutumée, il fallait absolument que je reprenne mes esprits si je ne voulais pas voir le même sort que celui de mon rêve arriver.
J'atteignis destination et descendis de Tornade que je fis aussitôt rentrer à la maison. Je supposai que Colin penserait à m'envoyer Tempête quand il verrait sa monture rentrer.
Je m'avançai jusqu'au milieu de la clairière et m'immobilisai là. J'étais seul. Une voix en moi me hurlait de me retourner car mon adversaire arriverait de là-bas, mais je ne contrôlais pas mes membres.
Je n'arrivais pas à faire un demi tour sur moi même. La terreur me paralysait. Alors il déboula du bois se trouvant derrière moi et me plaqua à terre. Couché sur le ventre, je ne perdis pas une seconde et me tortillai pour arriver sur le dos.
Il me faisait face, penché au dessus moi avec un air menaçant.
Sa lame fonça droit sur moi. D'un roulement de côté par pur réflexe, j'esquivai le coup. Je profitai aussitôt de son déséquilibre pour me relever.
Le rêve ! Le rêve ! Me hurlait la voix. Ne te jette pas sur lui !
Mais je n'arrivais pas à faire ce qu'elle me disait. Comme cette nuit, je me précipitai sur mon adversaire, lance au poing. Comme cette nuit, il m'évita d'une sans la moindre difficulté. Comme cette nuit, il m'acula contre le mur. Comme cette nuit, je tentai une attaque minable. Comme cette nuit, je compris que tout était perdu. Comme cette nuit, je fermai les yeux et attendis.
Il va feinter, échappe toi ! Vite ! M'ordonna la voix paniquée.
Mais mon corps n'obéissait pas et je restai figé là. Je vis l'épée s'enfoncer en moi pour la seconde fois. Et comme prédit, je hurlai de douleur.
Contrairement à ce à quoi je m'attendais, je ne m'ecroulai pas contre le sol comme je l'avais fait cette nuit.
Au contraire, je m'élevais dans le ciel, flottant toujours plus haut. Je dirigeai mon regard vers le bas, là où je me trouvais avant...
Un corps y gisait. Le corps d'un jeune homme aux yeux révulsés. Un corps que j'aurais pu reconnaître entre mille. Ce corps qui venait de vivre la même mort que la mienne...je venais de la revivre à travers ses yeux.
Quand je réalisai, le choc me percuta de plein fouet.
Colin ! NON !
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