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Jupiter

Éric est debout devant nous. Ils nous regarde, un à un, sans un mot. Ses yeux faiblement éclairés à la lueur d'une torche se figent sur moi. Dedans je lis tout, tout ce qu'il me faut pour comprendre. Comprendre qu'il n'a pas trouvé d'autre solution. Comprendre ce qu'il attend de moi. Je le sais, mais je ne veux pas y croire. Alors je fais semblant de ne pas comprendre et j'attends comme mes compagnons.

Enfin, notre chef prend la parole :
-Nous allons nous en sortir.
Ces mots sont simples, basiques, lancés presque naturellement. Pourtant, pour nous, ils signifient tant. Ils nous enlèvent un poids énorme de la poitrine et des sourires germent sur les lèvres de mes amis.

Moi, je ne me joins pas à eux. Je n'en suis pas capable, je ne sais que trop bien ce qu’Éric va me demander.

-Il ne nous reste que 2 heures pour nous préparer. Allez chercher vos femmes et vos enfants, puis regagnez votre poste !
Joe, l'avant !
Joe hoche la tête puis s'enfuit précipitamment rassembler ses affaires.
-Jack, l'arrière !
-Luke, gauche!
-Rick, droite!
-Sean, moteurs !
-Loup, contrôle des réservoirs !
-Les autres, pilotage gauche et droite répartissez vous !
-Elias...
Je lève la tête vers Éric et dans son regard, je lis qu'il compte sur moi, qu'il a besoin de mon aide... Alors je me résigne à accepter le rôle qu'il va me donner. Quel qu'il soit.
-J'aimerais te parler... Seul à seul, de ce dont on a déjà discuté toi et moi...

Les gars qui ne sont pas encore partis me fixent, un air désolé plaqué sur le visage. Je leur souris faiblement, sans grande conviction puis Ils partent chercher leurs familles. Je suis le seul à ne pas avoir trouvé de femme, ne pas encore être papa, excepté Éric.

Notre chef n'a jamais voulu s'unir pour rester impartial avec nous tous. Peut-être a-t-il peur aussi. Peur qu'une plus grande attache sentimentale soit une faiblesse. Il est bien le seul à penser ça, je n'ai pas arrêté de lui conseiller de s'unir. Mais je suis mal placé pour lui faire une remarque là dessus quand moi aussi j'ai les mêmes craintes. J'ai déjà trop d'attaches sentimentales de toute façon, mes neveux et Sean, mon frère.

Je fronce les sourcils en constatant qu'il est encore là. Il est le dernier, il ne reste plus que mon frère dans notre abris. Il me jauge du regard et semble hésiter à me laisser. Je lui fais signe que tout va bien, un signe que j'utilise depuis toujours avec lui. Il paraît en être soulagé et fonce récupérer mes neveux.

-Elias... Je n'ai pas trouvé d'autre issue.
-Ce n'est rien, je ferais tout ce qu'il faut pour qu'ils s'en sortent.
-Tu n'es pas obligé d'endosser ce rôle tu sais...
-Je sais. Mais je dois le faire, pour mon frère.
-Sa vie n'est pas la seule en jeu, je peux aussi me sacrifier si tu préfères, je suis votre chef après tout, murmure-t-il.
-Non! Toi et moi on est les seuls à ne pas avoir de famille qui compte sur nous, mais toi... Ils ont besoin de toi. Sans un chef fort pour les guider la bas, ils ne s'en sortiront pas. Alors je ferais ce qu'il faut. Promets moi seulement de tout faire pour qu'ils soient heureux, surtout Sean et ses fils s'il te plaît.
Il acquiesce sans un mot.
-Merci, souffle-t-il.
Puis il quitte aussi l'endroit, me laissant seul dans le noir de notre bunker de fortune. On y a amené tout ce dont on a avait besoin pour survivre après cette attaque nucléaire qui a ravagée la terre il y a deux ans.
Mais on va devoir le quitter, tout comme nous avons fui nos maisons. Nos vies se résument en un cercle vicieux dont mes camarades vont peut-être bientôt sortir.

Moi, je suis arrivé à la dernière phase de ma boucle infernale. L'étape finale, communément appelée la mort.

Je lève la tête vers le compteur qui indique :

H-2

C'est le temps qu'il reste à notre chère planète terre. Elle ne peut plus survivre, nous l'avons trop abîmée. Nous les humains avons ravagé ses ressources, détruit la vie animale et végétale, remplacé nos glorieuses constructions en des tas de cendre. Aucun monument n'a survécu, ils sont tous passé à la trappe, assassinés par la bêtise humaine.

Il est temps pour nous d'en payer les conséquences. Toute trace d'oxygène quittera la terre dans une heure et demi et on a estimé l'explosion de cette planète dans deux heures.  Toute trace humaine va disparaître en même temps que l'oxygène.

Éric est l'homme qui nous a rassemblés, les seuls survivants de l'attaque nucléaire -allez savoir pourquoi nous et pas d'autres- et nous a aidés à nous en sortir. Mes compagnons ont rebâti leur vie, se sont unis, ont sorti des enfants de ces unions.

Je crois en eux tous, je les aime plus que tout et je sais qu'ils survivront à cette épreuve supplémentaire. Éric a prévu un plan, a déjà testé une possible vie sur Jupiter. Il n'a plus qu'à les y emmener...

Enfin plus qu'à, facile à dire quand on sait que notre fusée ne peut pas partir sans qu'on en lance le moteur depuis l'extérieur. Autrement dit, notre seul moyen de survivre et de sacrifier l'un d'entre nous. Je suis, serai, le sacrifié.

Quand je sors de mes pensées, je me rends compte que je suis assis au milieu de notre abri et que la plupart des hommes sont revenus avec leur famille. Tous me fixent, un air compatissant, triste ou désolé dans le regard. Je ne peux pas les laisser se sentir coupable alors je le redresse et leur offre quelques sourires qui se veulent rassurants.

Sean arrive avec ses fils. Mes neveux me sautent au cou. Je leur rends leur étreinte et les serre contre moi. Je ne veux pas les lâcher, je ne me sens pas capable de les quitter. J'aurais tant aimé les voir grandir, construire leur vie à leur tour. Mais il faudra que la dernière image que j'ai d'eux soit celle de petits garçons de six et huit ans, pas de grands jeunes hommes forts et mariés.

La voix d'Éric me force à les repousser de moi.
-Il est l'heure, lâche-t-il.
Avec un hoquet de surprise, je me tourne vers le compteur.

T-20 minutes.

Bon sang !

La phrase de notre chef provoque la panique chez tout le monde. Chez moi aussi à vrai dire, ma poitrine se compresse, la peur me fait haleter. Mon monde, ma civilisation, tout. Tout va disparaître sans aucun retour en arrière possible. Mes dents veulent s'entrechoquer mais je les retiens à grand peine. Mes genoux tremblent, je transpire. Les gouttes coulent de mon front plissé pour couler jusqu'à mon cou et s'engouffrer dans le col de mon tee-shirt noir.

Je m'empêchais de l'admettre mais même si je donnais l'impression d'être prêt pour le sacrifie, je ne l'étais pas. Je ne le suis toujours pas.

Je n'ai plus le temps de m'y préparer. Je les vois sortir du bunker, encouragés par Éric. Il met de l'ordre, le simple son de sa voix apaise les autres. Pas moi. Je ne suis pas capable de suivre le mouvement, mes jambes ne répondent plus.

À nouveau, il ne reste plus que Sean dans le bunker. Il m'attend sur le pas de la porte de sortie. Notre porte blindée, celle qui nous a rassurée pendant l'incertitude qui nous habitait après l'attaque nucléaire.

Il me connaît par cœur. Il sait que j'ai besoin de soutien alors il me l'apporte. Il glisse mon bras gauche sous son épaule et m'aide à avancer jusqu'à la sortie.

-Elias... Souffle-t-il de sa voix rauque. Je t'aime frérot.
-Moi aussi Sean. Prends soin de tes fils.
-Ne me fais pas encore tes adieux s'il te plaît, tu vas t'en sortir ! S'exclame-t-il soudainement.

À peine a-t-il lancé cette phrase insouciante qu'il secoue la tête négativement.
-Écoute Elias, peut-être qu'on s'est trompé, que la terre ne va pas disparaître... Elle vit depuis des billions d'années, nous sommes bien insignifiants par rapport à elle. Elle va s'en sortir comme toujours et toi avec. Je reviendrai te chercher quand on aura atteint Jupiter.
-Non. Tu resteras bien en sécurité la bas avec tes fils et moi je vais mourir dignement ici. Maintenant avances.

Je me dégage de son soutien et sors d'un pas qui se veut assuré dehors.

Notre fusée est grande et majestueuse. Sa coque rouge brille de mille feux et sa taille n'a d'égal que sa beauté. Elle nous surplombe, nous domine. Elle nous rassure, enfin les rassure aussi, comment une machine pareille pourrait échouer ? Cela paraît impossible. Alors tous s'engouffrent joyeusement dans l'engin, non sans m'avoir préalablement salué.

Éric doit presque traîner Sean à l'intérieur mais tout à coup il me fait signe de rentrer aussi.
Pour écouter mon dernier discours, articule-t-il.

Je hoche la tête et pénétre le saint Graal.
Nous débouchons sur un espace grandiose, avec un trou dans le plafond. Ce dernier est traversé par une échelle.
Certains la montent déjà pour rejoindre leur poste, d'autres ne peuvent détacher leur regard de la beauté du hall, si je puis nommer cela ainsi.

Je suis la masse et m'assieds sur un pouf moelleux. Le voyage promet d'être confortable... Remarque, ils y passeront plus de quinze ans.

Au fond ce n'est pas plus mal que je ne fasse pas partie du voyage. Quinze ans c'est long. Même dans autant de confort.

Éric, radieux, se tient au milieu. Sa voix tarde à porter, d'abord couverte par le brouhaha excité.
-Chacun devra amener sa famille à sa cabine et ensuite rejoindre son poste. Avant de passer au détail, j'aimerais vous parler d'un des postes. Un poste qui...

Il prend une longue inspiration et me regarde. Je me lève, attiré à lui par l'aura qu'il dégage.
-Un poste dont l'occupant ne fera pas partie du voyage. Elias aura la lourde tâche de lancer les moteurs, depuis l'extérieur.

L'absurdité de la chose me frappe, une fois encore, comme quand Éric me l'a annoncé pour la première fois. Il a été capable de construire un engin majestueu, mais n'a pas été foutu de mettre le moteur à l'intérieur ?
Je secoue la tête en inspirant profondément et attends les réactions que l'annonce va déclencher.

Les derniers chuchotements cessent. On aurait pu entendre une mouche voler si cet insect existait encore.

Je sens le poids de tous leur regard peser dur moi. Ils sont des centaines à me regarder. Je ne peux que sourire en constatant les progrès que nous avons fait pour passer de vingt à quelques centaines de survivants.

Mais mon sourire disparaît quand je vois le compteur qui a été transféré ici.
T-5 minutes.

Je fais signe à Éric qu'il faut abréger et après m'avoir applaudi, les restes de la civilisation humaine se mettent à courir en tous sens.

Je sors, marchant comme un zombie vers la sortie.
Sean et Éric se tiennent chacun à mes côtés, une main posée sur chacune de mes épaules.

Du côté gauche, mon meilleur ami. Celui qui nous a fait revivre. Un homme charismatique au regard bienveillant et à l'air assuré. Aux yeux doux et à la mâchoire ferme. Le parfait contraste nécessaire à un chef. La bienveillance et le respect. Une main de maître et un cœur de bisounours.

Du côté droit mon frère. Mon grand frère,mon dernier frère en vie, le petit étant mort lors de l'attaque. Le model que j'ai toujours suivi. Sean a toujours été bon et intelligent. Il m'apprenait des bêtises mais savait me résonner. Il me lisait des histoires petits, a pris soin de moi. Il m'a enseigné à rendre coup pour coup le mal que l'on me faisait mais à être tendre avec le tendre. Il a fait de moi un homme honnête et respecté. Je ne peux que lui dire merci. Avec lui à mes côtés, je me sens capable de tout.

Avec l'amour et la force qui émane de chaque côté de moi, je me sens capable de quitter le vaisseau.

Soudain, une alarme se met à hurler. Elle retentit dans le hall et est bientôt suivie par des mouvements de panique, incitant chacun à courir plus vite vers sa place.

Une voix couvre le vacarme, c'est le décompte.
30
29
28

Il faut que je sorte. Il faut que je lance les moteurs. Il faut que je bouge.

23.
Non pas si vite !

21.
Je plonge mes yeux dans ceux de Sean pour y trouver la force nécessaire.

15.
Sors, I'm faut que tu sortes. J'en suis capable à présent.

13.
Un dernier coup d'œil à Éric.
12.
Un pas en avant.
11.
Un regard vers le hall.
10.
-Sean je t'aime!
8.

-Lucas, Jimmy! Je suis fier de vous, quoi que vous deveniez !

5.

Un deuxième pas en avant.

4.
Je n'ai plus que deux pas à faire.
3.
Un pas.

2.
Une ombre file devant moi. Est ce le stress qui me donne des hallucinations ? Je dois sortir, quoi qu'il en soit.

1. Je récapitule ce que je dois faire une fois dehors, juste abaisser la manette, je n'ai pas besoin d'oxygène elle est légère.
0.
Je cours. Je me prends la porte dans le nez.
La porte est fermée devant moi. Trop concentré, je ne l'avais pas vue se refermer. Non ! Comment va-t-on lancer les moteurs ?
Je cogne dedans. Je la frappe, mais elle ne bouge pas.

Je me tourne vers Éric qui hausse les épaules avec un air désolé. Je veux me tourner vers Sean, mais je suis projeté à terre par une secousse.

Un bruit m'assourdit et je perds la vue, trop secoué en tous sens.

Visiblement, la machine s'ébranle, on décolle ! On part pour Jupiter !

Je vais voir mes neveux grandir sur Jupiter ! Je vais survivre, je vais..

Sean.
Sean non !

Je tente de trouver un semblant de stabilité et rampe vers le hublot le plus proche.

Sean ! Nooooooon! Pourquoi ?
Pas lui ! Tout le monde mais pas lui. Pas mon frère, pas mon dernier frère ! Pas ma force, ma bouée de sauvetage.

Et ses fils ! Il n'a pas pensé à ses fils. Je lui en veux au fond. Il n'avait pas à faire ça. Je lui en veux de m'avoir abandonné sans me prévenir. Je lui en veux de ne plus être à mes côtés pour me soutenir. Je lui en veux terriblement. Mais plus que tout j'en veux à Éric. Il n'a pas levé le petit doigt pour empêcher Sean de commettre cette bêtise. Il l'a laissé mourir.

Il m'a dévasté. Il m'a arraché une partie de mon cœur et broyé, impitoyablement, sans relâche. Il l'a entre ses mains et le serre toujours plus fort dans une étreinte insupportable. Je ne peux pas bouger, je ne peux plus penser. Seules des lettres gravées au fer rouge dans mon esprit me paralysent :
Sean. Est. Mort.

****
Hey!
Ça fait longtemps que je ne poste plus, je n'ai plus beaucoup de temps, les examens approchant, pour écrire...

Gros bisous
Dream

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