
Chapitre 13 : On se rencontre à nouveau
Musique : Quand on arrive en ville - Fhin => C'est la version de Balavoine qui m'a inspiré (même si j'aime bien celle-ci aussi) pour QJRN et je voulais dans ce chapitre y faire quelques allusions. J'espère que vous allez les trouver et vous souhaite une bonne lecture ! N'hésitez pas à commenter/voter, ça fait tjrs plaisir ❤
--- Point omniscient ---
Pendant les premières années de la Grande Séparation, franchir la frontière était un acte dangereusement stupide mais depuis quelque temps, les gens avaient l'habitude de le faire. Au début, la police surveillait scrupuleusement les allers et retours des personnes traversant la frontière, ce n'était plus vraiment le cas depuis quelques années. Ils veillaient simplement à ce que chacun rentre chez lui dès les premiers rayons de Soleil ou de Lune. Ils prétextaient alors une urgence ou passaient lorsque le garde prenait une pause-café. Ce laisser-aller était plus présent dans le sens Lunaire vers Solaire pour une raison inconnue mais qui plaisait aux curieux.
Quand la bande d'amis de Stan avait le temps, celle-ci débarquaient dans les rues désertes des quartiers Solaires et y vadrouillaient pendant quelques heures. Éclairés par les néons provenant des vitrines ou des panneaux publicitaires volants, leurs silhouettes déambulaient dans une ville fantôme. Ils passaient devant des immeubles aux rideaux fermés et seuls le bruit de pas résonnèrent dans le silence. Lorsqu'ils avaient bu quelques verres, ils aimaient frapper sur les volets dans l'unique but de réveiller les âmes paisiblement endormies. Ce n'était que des plaisanteries inoffensives qu'ils appréciaient faire en sachant qu'en courant rapidement, ils ne seraient pas réprimandés. Certains mettait le feux à des bâtiments pour protester contre la Séparation ou simplement demander plus de liberté mais la bande ne faisait pas ce genre d'acte qu'ils considéraient comme barbare et qui n'apporteraient pas de changement en leur faveur à la situation.
Pourtant ce soir, une seule envie démangeait Stan tandis qu'ils se baladaient en compagnie de ses amis dans une des rues de la ville : celle de revoir la jeune femme brune. Pourquoi le voulait-il ? Il ne pouvait répondre à cette question et cela le fascinait mais surtout l'effrayait. Ils s'installèrent sur le bord du trottoir et après avoir allumé une cigarette, Ana se coucha au milieu de la route.
- « Alors où va-t-on aujourd'hui ? » demanda Matt en allumant également une
À cet instant, les jumeaux se ressemblaient : bien qu'ils avaient toujours été très sportifs, ils gardaient la même addiction pour la cigarette. Si, pendant leur adolescence, Ana expliquait que ça les rendait plus ''cool'' aux yeux de tous, ils ne cherchaient désormais plus de fausse excuse.
- « C'est à Stan de décider. » répondit Lucy en se tournant vers celui-ci
L'intéressé voulut répondre le quartier où il avait rencontré pour la première fois la Solaire mais il ne se rappelait plus de l'adresse exacte. Pour éviter également les railleries de ses comparses, Stan se contenta d'hausser nonchalamment les épaules ce qui fit soupirer Matt.
- « Pour une fois qu'on a une soirée de congé » ajouta le Lunaire en levant les yeux au ciel « Autant aller boire un coup au bar »
Tous hochèrent vigoureusement la tête et tandis qu'ils allaient retraverser la frontière, Stan indiqua avoir perdu une chose en se baladant. Trop occupés par l'idée de se défouler à leur bar préférés, Ana et son frère se contentèrent de répondre par un hochement de tête.
- « Tu vas la voir ? » demanda Lucy en bougeant ses sourcils
- « Comment as-tu pu deviner ? » chuchota Stan en passant une main dans ses cheveux
- « Je te connais depuis le lycée et je connais parfaitement cette lueur dans tes yeux. Fais juste attention et rentre avant les premiers rayons de Soleil. »
- « Oui maman. » répondit le jeune homme en riant
Après lui avoir fait jurer d'être prudent, Lucy traversa la frontière en jetant un dernier regard vers Stan. Elle savait qu'elle ne pouvait pas l'empêcher de lui rendre visite et l'attirance que son ami avait pour la jeune inconnue l'effrayait. Son comportement ressemblait à celui d'un papillon attiré par la lumière. Quitte à brûler ses ailes qui lui permettait pourtant de voler à sa guise, il préférait s'approcher d'elle alors qu'il savait parfaitement qu'il fonderait sous les rayons incandescents à son contact.
--- Point de vue Hope ---
La nuit venait de tomber et pourtant, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. J'essayais en vain de tomber dans les bras de Morphée en me tournant dans tous les sens possibles mais mon cerveau cherchait un moyen de parler de mon article. Le refus de la rédaction montrait que la cause se cachait derrière la séparation entre les deux mondes et une envie irrésistible de trouver la raison me poussait à rester éveillée.
Comprenant que je n'allais jamais fermer les yeux de la nuit, je décidais de prendre une douche chaude afin de calmer mon esprit en pleine cogitation. Tandis que je savonnais mon corps et qu'un doux parfum de noix de coco envahissait ma cabine de douche, je fermais les yeux et essayais de penser à autre chose. En suivant les conseils de méditation, je me concentrais pendant quelques minutes sur mon souffle mais malgré mes tentatives, mes pensées ne se calmaient toujours pas. Je réenfilais mon pyjama composé d'un short bleu et d'un débardeur noir à l'effigie d'un groupe dont le nom avait été effacé au lavage et pris un verre d'eau dans la cuisine.
Prudemment, j'ouvris ma fenêtre et m'installais sur une des chaises de mon balcon. Le vent frais passa dans mes cheveux décoiffés mais ne transperça pas le fin cardigan gris que j'avais enfilé. Je posais mon verre à moitié entamé sur la table de jardin et laissais mes yeux se promener sur la ville endormie. En baissant machinalement les yeux vers la rue déserte, je constatais qu'une silhouette y errait. En plissant des yeux, je vis qu'elle appartenait à un homme et me rendis compte avec stupeur du danger que la personne risquait beaucoup. Celle-ci s'arrêta en bas de mon immeuble et disparut sous le porche de ma porte d'entrée. Il était possible qu'elle eût tout simplement oublié ses clefs mais les rumeurs circulant sur des criminels particulièrement bagarreurs n'hésitant pas à utiliser leurs lames de rasoirs me retinrent à lui venir en aide.
Pourtant, la personne réapparut après quelques instants et leva sa tête vers le ciel. Je n'eus pas le temps de reculer que celle-ci me fit un grand signe de la main.
- « Alors, de nouveau dehors ? » railla une voix masculine que j'avais déjà entendu « Tu ne viens pas me dire bonsoir, c'est très impoli. »
Comprenant que Stan allait continuer de faire du bruit si je ne descendais pas, je rentrais dans mon appartement et enfilais des baskets en toile en ne prenant même pas la peine de mettre des chaussettes. Je pris mes clefs et descendis rapidement les escaliers me menant directement à lui. À la porte d'entrée, je me demandais si les battements effrénés de mon cœur était dû à sa présence ou la descente des dix marches au pas de course.
- « Que fais-tu là ? » lui demandais-je brusquement en ouvrant la porte
- « Ce n'est pas une manière polie d'accueillir les gens » dit Stan en ricanant « Tu n'es pas contente de me voir ? »
- « Le risque de nous surprendre m'enlève l'immense joie de te voir. » répondis-je ironiquement « Plus sérieusement, qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta présence parmi nous ? »
- « Je suis venu te rendre visite. Tu ne m'invites pas à entrer ? » me demanda le jeune homme en me lançant un sourire charmeur
Il passa une main dans ses cheveux sombres qui contrastaient avec sa peau pâle et posa la main sur la porte d'entrée. Il portait une tenue simple comportant un jean noir aux genoux écorchés et haut bordeaux. Stan promena ensuite son regard gris sur moi et en me rendant compte qu'il n'allait pas me lâcher, je l'attrapais par son t-shirt et le fis rentrer dans le hall d'entrée.
- « Tu ne penses pas qu'on va trop vite ? » me demanda le jeune homme en riant « Même si ça ne me dérange pas, je préférais d'abord qu'on fasse connaissance. »
- « Tu n'as toujours pas répondu à ma question. » lui rétorquais-je en lâchant son t-shirt suite à son sous-entendu vaseux
- « J'aime bien me balader et mes pas m'ont mené jusqu'à ta porte. » m'expliqua-t-il en haussant les épaules « Peut-être que c'est un signe du destin. »
Je soupirais en constatant que ma bonne étoile me faisait à ce moment donné un joli doigt d'honneur et ne lui répondis pas. Pourtant, en présence d'un Lunaire, je devrais déjà être en train de lui poser un milliard de questions et celui-ci aurait aussi dû me questionner. Ma conscience me soufflait plutôt d'aborder Stan avec une certaine prudence et d'attendre que ses véritables intentions se dévoilent avant de me monter à mon tour. Ma retenue était apparemment contagieuse puisqu'il semblait lui aussi patienter et nos deux natures s'étaient dissimulées derrière un visage imperturbable aux remarques cinglantes.
- « Et maintenant, que fait-on ? » soufflais-je en levant mon regard vers le sien
- « Je dois rentrer dans quelques heures alors je peux bien passer un peu de temps avec toi. » proposa nonchalamment Stan
J'acceptais et on gravit les dix étages en silence pour éviter de réveiller les habitants de l'immeuble. Je priais qu'aucune oreille malintentionnée nous entende car nous risquions énormément. D'une petite voix, je lui indiquais que nous étions arrivés devant mon appartement et aprèsavoir fermé la porte, j'allumais la lumière. J'enlevais mes chaussures et proposais à Stan de lui offrir à boire. Je lui servis un verre d'eau et pris celui que j'avais laissé sur la table. En l'invitant chez moi, j'avais commis une erreur et pourtant, cela ne me dérangeait finalement pas autant que ça.
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