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Un dimanche (XXX)

Eunha étira son bras hors de la couette, sa main pendait au bord du matelas. Elle agita paresseusement ses doigts dans l'air, comme à la surface d'une eau dont on veut tester la température.

Saisissant son portable sur la table de chevet, elle consulta l'heure, ses messages et instagram. Elle dispensa quelques likes dans son feed et fit rapidement défiler les stories de ses premiers contacts. Puis, n'ayant rien trouvé qui mérita son attention plus d'une poignée de secondes, elle reposa son téléphone et se tourna face à Dahye.

Eunha était admirative : elle avait plutôt tendance à gigoter la nuit, alors que Dahye ne bougeait presque pas et se réveillait comme elle s'était endormie, sur le ventre, les mains enfouies sous son oreiller.


- Tu dors ? chuchota-t-elle.


Un petit grondement lui répondit. Eunha lui posa un baiser sur l'épaule et s'extirpa hors du lit.

Le soir de leur rencontre, elles avaient dormi ensemble chez Dahye sans faire plus que quelques caresses et une multitude de câlins. Elles s'étaient revues ensuite, toujours le soir, au point d'en faire un rituel de plus en plus sexué.
C'était désormais leur plan régulier du samedi. Du jeudi parfois, quand Eunha voulait changer les habitudes.

Dahye était la personne la plus facile à vivre qu'Eunha ait jamais fréquenté, c'est-à-dire la moins exigeante. En retour, comme par reconnaissance, elle se montrait moins pointilleuse avec elle qu'avec les hommes.

D'autant plus qu'on n'a pas l'énergie d'être capricieuse quand on fait l'amour pendant deux ou trois heures.

Sous la douche, Eunha regardait le savon glisser le long de ses jambes comme dans une publicité.

Elle dormait toujours bien après un orgasme; la léthargie qui suivait l'acte détendait ses muscles, apaisait ses nerfs et la préparait pour le sommeil. Le meilleur était de conserver la sensation de satiété au réveil et dans la journée du lendemain.

Faire l'amour avec une fille changeait la donne. Elle s'était toujours dit que la sexualité entre deux femmes était forcément limitée, mais au contraire, ces nouveaux ébats se révélaient d'une étonnante variété.

Eunha passait la plupart des rapports à se laisser manipuler, attentive aux sensations pour décider de ce qu'elle aimait et n'aimait pas. Elle explorait le plaisir avec d'autres parties du corps -certaines insoupçonnées- et ne se lassait pas de ces découvertes perpétuelles.

Dahye l'encourageait à explorer. C'était du sexe joueur, complice, avec des pauses pour rire, prendre à boire ou se raconter des histoires. Eunha était fascinée de pouvoir interrompre un rapport cinq fois d'affilée et de s'en trouver finalement satisfaite.

Après sa douche, elle revint sur le lit en peignoir et alla embêter Dahye.


- Alors, tu t'es décidée ?

- Mmmouais.

- Tu viens ?

- Je t'accompagne... après je vous laisse...


Eunha lui leva le bras et rampa en-dessous, composant sa meilleure tête de chien battu.


- S'il-te-plait ?


Dahye ouvrit un œil, et le referma aussitôt.


- Pas ces yeux.

- Pourquoi tu veux pas ?

- Si tu veux remettre le couvert, tu seras bien contente que j'sois pas là.


Eunha éclata de rire.


- Qui dit "remettre le couvert" ? Et justement, tu devrais venir, t'es pas curieuse ?

- Je dois aller aider Yerim.


Dahye se passa la main sur le visage et se frotta les yeux. Elle se hissa sur le côté et attendit que sa vision fasse la mise au point sur la jolie frimousse de ce petit monstre tyrannique.


- Et je ne suis pas curieuse du tout. Tu veux traîner avec ton ex, grand bien t'en fasse.

- Allez, en plus t'as jamais pris de brunch ! C'est l'occasion ! Il est sympa, j'te jure.

- Et grand, et beau, et je t'en prie, fais-toi soulever tant que tu veux !


La plus grande se mit à rire et plissa le nez, avant de le frotter sur la joue d'Eunha. Elle embrassa la peau claire de son visage et la pointe de son menton, puis se releva en lui tapotant la cuisse.


- Je t'accompagne, c'est tout. Si ça se passe mal, t'as qu'à me rejoindre.

- Yerim me déteste ! plaida Eunha en remuant la couette avec ses pieds.


Dahye roula des yeux, récupéra ses lunettes à tâtons et partit à la recherche de son jean. La discussion était close. Eunha émit un long soupir dramatique qui ne lui valut même pas un regard. Il fallut consentir à se lever, s'habiller et se préparer sans rechigner.

Cependant, puisque les vieilles manies ont la vie dure, une moue boudeuse lui scellait les lèvres. Dahye savait comment la faire disparaître.
Elles se brossaient les dents côte à côte, coincées dans l'espace exiguë face au lavabo. Difficile de savoir qui poussa l'autre la première, mais Dahye riposta d'un coup de coude, avec un large sourire mousseux de dentifrice. Les deux jeunes femmes chahutèrent un moment, se bloquant l'accès au robinet. Les bouderies étaient oubliées.

Elles quittèrent l'appartement main dans la main. Eunha sautillait presque, tapant des messages à toute vitesse pour Taehyung. Ils avaient rendez-vous dans un café qu'ils connaissaient bien, pour l'avoir fréquenté de nombreux autres dimanche matins lorsqu'ils étaient ensemble.

Dahye l'avait vu se préparer soigneusement, ce qui ne voulait rien dire : Eunha n'était jamais négligée. Elle s'était prise d'affection pour cette petite hétéro étrange, trop absolue pour être ignorée. Son amie Yerim l'avait mise en garde. Eunha lui avait tout l'air d'une "fille à problèmes", et elle s'était hérissée davantage en dressant son portrait astrologique.

Dahye ne faisait pas grand cas des pratiques divinatoires -même s'il fallait avouer que Yerim tombait souvent juste- et gardait naturellement ses distances. Fricoter avec Eunha, oui. S'engager ou envisager du long terme, sûrement pas. Le modèle ultime de la relation stable, bien que largement répandu, n'était pas celui de tout le monde. Pas celui d'Eunha en tout cas.
Soleil en maison huit, Vénus en Bélier, avait clamé Yerim.

Visiblement, quelqu'un d'autre partageait cet avis. Dahye sentit qu'on lui broyait la main, puis plus rien. Eunha s'était raidie et ne bougeait plus.

Pour avoir entendu parler de Taehyung, Dahye le reconnut tout de suite. Fidèle en tout point à la description. Il quitta sa chaise en terrasse pour venir vers elles, lunettes de designer pendues à l'ouverture de sa chemise fluide, laissant à sa table une petite créature frêle et perdue. La ressemblance entre cette fille en arrière-plan et Eunha était frappante. Même cheveux bruns et longs, même stature, même élégance. Mais sage, tellement plus sage. Docile, pensa Dahye. Domestique. La version Long-Terme.

Eunha se reconstitua un sourire parfait en un quart de seconde. Lorsque Taehyung fut devant elle, elle se jeta contre lui et l'enlaça chaleureusement. Dahye devina la fissure terrible qui fracturait sa fierté colossale. Pauvre Eunha.


- Bonjour ma belle !


Il la gratifia d'un baiser sur la tempe, et s'attarda sur Dahye.


- Bonjour... ?

- Im Dahye.

- Kim Taehyung, enchanté.


Blottie contre Taehyung, Eunha lança à son accompagnatrice un regard désespéré. C'était la première fois qu'elle entendait le nom de famille de Dahye mais elle l'oublia aussitôt. Tout ce qui l'obsédait, c'était cette pâle copie, cette contrefaçon infâme que Tae avait l'audace de ramener sous son nez.
Ladite contrefaçon attendait devant la table, s'était levée sans rien faire de plus, n'osait pas, et assistait à la comédie d'Eunha qui se nichait contre le torse de son -c'était clair- petit ami. Un chiot tout en fourrure dormait à ses pieds.

Dahye considéra ses options. Laisser Eunha à ses affaires, qui après tout ne la concernaient pas, ou céder à ses yeux suppliants et atterrés.


- Enchantée, grommela-t-elle à Taehyung en s'inclinant.


Elle les suivit à table, résolue à poursuivre les présentations. Eunha lui adressa un remerciement silencieux par-dessus l'épaule de Taehyung.


- Rin, je te présente Eunha, et son amie Dahye. Mesdemoiselles, Rin, ma petite amie.

- Ravie de faire votre connaissance, prononça la petite amie.


Elle s'inclina si poliment que Dahye ne put retenir un sourire tendre. Eunha tendit sa main vers elle, énergique.


- Ravie de te rencontrer, Rin. Tae m'a parlé de toi. J'étais certaine que tu serais très jolie !


Quelle actrice, soupira intérieurement Dahye -car il était évident que Taehyung n'avait jamais parlé de qui que ce soit. Elle les vit se sourire et soudainement, ces petites comédies féminines la fatiguèrent.

Objectivement, Rin était très jolie. Dahye avait presque envie de lui faire deux enfants, d'enfiler un costume de cadre supérieur et de rentrer dans leur duplex d'architecte pour la trouver en tablier rose, touillant une soupe ou un ragoût de bœuf. Le même genre de pensée devait traverser l'esprit de Kim Taehyung. L'idée qu'une femme suscite ce genre de sentiments répugnait Eunha.

Le brunch était copieux. Jus d'orange, café, brioche, salade de fruits, oeufs au bacon et viennoiseries. Rin dégustait un yaourt au muesli et myrtilles du bout de la cuillère.

Eunha mordait férocement dans sa brioche beurrée. Elle comprenait subitement toute l'aversion que Jungkook avait pu ressentir pour Taehyung. Tout ce brillant cachait une désolante fadeur, un amour crasse des conventions. Sous ses airs enflammés, Kim Taehyung dissimulait des ambitions élevées... mais communes.
De l'or étincelant plaqué sur un métal ordinaire.

La conversation tournait autour des études de Taehyung et Dahye n'écoutait plus. Elle soutenait Eunha par sa présence et heureusement, personne ne semblait lui demander plus que ça. Rin tenta bien de l'intégrer aux discussions par des questions d'usage, mais Dahye coopéra seulement en donnant des réponses évasives et brèves.

Elle regardait Eunha se venger sur la nourriture, étalant la confiture en serrant le couteau avec beaucoup trop de poigne. Vraiment, cette fille la faisait fondre.

Eunha regrettait que le yaourt au muesli n'ait pas assez de myrtilles pour écrire MEN ARE TRASH dans une assiette, sans quoi elle en aurait commandé un sur le champ.

Lorsqu'elle eut englouti le double de sa quantité normale pour un petit-déjeuner, elle se cala dans le fond de sa chaise et prit la main de Dahye sous la table. Dans le creux de sa paume, elle se mit à tracer à l'index les lettres de l'alphabet.

Dahye attendit d'être à H pour comprendre le sens de ces chatouilles. Deux semaines plutôt, Eunha s'était retrouvée entre ses cuisses, timide, curieuse et volontaire. Face à son air perdu, Dahye lui avait livré un bon secret : si tu ne sais pas quoi faire de ta langue, écris l'alphabet. 

Taehyung parlait le verre à la main, occupant deux fois plus d'espace que Rin qu'il gratifiait de regards doux et d'effleurements sensuels. 

Quand Eunha insista sur l'enchaînement O, P, Q, R, S, T, Dahye prit précipitamment son portable sur un coin de la table.


- Par contre on va devoir y aller, on devait rejoindre une amie avant midi !

- Déjà ? C'est dommage ! se désola Rin avec un beau sourire.


Dahye et Eunha échangèrent un regard. On aurait dit que cette fille allait leur faire des tupperwares et leur souhaiter un bon retour depuis le perron d'un pavillon, la main de Taehyung logée sur sa hanche.

Taehyung, lui, était déjà debout.


- Ça m'a fait plaisir de te voir, fit-il pour Eunha avec sincérité. Et de te rencontrer, ajouta-t-il pour Dahye qui partait régler leur part du brunch au comptoir.

- Pareil, je suis contente de voir que tu vas bien. Et d'avoir rencontré Rin !


Dahye n'entendit pas la suite, se retint d'écarquiller les yeux en voyant le prix criminel de trois brioches et deux verres de jus et vint sauver Eunha des salutations prolongées.


- Salut vous deux, bon dimanche !


Elle adressa un levé de main général, chopa Eunha par le bras et l'entraîna sur le trottoir. Eunha trottina pour la suivre, et elles ne ralentirent qu'une fois le café hors de vue.


- C'était quoi, ça ? couina Eunha avant d'exploser d'un rire nerveux.

- Il l'a vraiment fait venir sans te prévenir ? Imagine si j'avais pas été là.

- Je ne veux pas imaginer ! Merci, dit-elle en prenant Dahye dans ses bras.

- Tu m'accompagnes voir Yerim maintenant, ou tu rentres ? sourit Dahye.

- Je reste avec toi.


Dahye lui ébouriffa gentiment les cheveux et lui attrapa la main.


- J'te retiens crapule, avec ton alphabet.

- C'est toi qui m'a appris ! claironna Eunha.


Yerim était plus petite qu'Eunha de quinze bons centimètres, ce qui ne l'empêchait pas de se faire respecter. Investie dans la vie associative jusqu'au cou, elle réclamait régulièrement l'aide de Dahye pour ses divers projets. Au programme ce dimanche : peinture des décors en bois pour un spectacle de théâtre musical. Dahye lui passa un coup de fil pour la prévenir de leur arrivée.

Elle les attendait accroupie devant le local, les cheveux relevés en space-buns, affublée d'une salopette bleue couverte de peinture. Elle sauta sur ses pieds quand elles furent à sa hauteur et les salua en leur tapant dans les mains.


- Je ne suis pas du tout habillée pour peindre, constata Eunha.

- On va bien te trouver quelque chose, princesse, persifla Yerim.


Elles se tournèrent toutes les deux vers Dahye, qui haussa les épaules et les sourcils, refusant de prendre parti. Eunha se déchaussa et Yerim lui apporta une blouse qui avait l'air d'une bâche géante. Eunha l'enfila sans broncher.

Elles passèrent les premières couches de peinture avant de prendre la pause déjeuner en compagnie des autres bénévoles. Eunha mangea plus raisonnablement et répliquait aux taquineries de Yerim sans s'offusquer. A la fin du repas, Dahye constata qu'une entente cordiale se dessinait.

Inévitablement, dans l'après-midi, une courte bataille de peinture interrompit les travaux. Dahye finit avec de larges zébrures jaunes sur les bras, Eunha avait du bleu ciel sur le nez et les joues et Yerim, des éclaboussures multicolores jusque dans les cheveux.

Néanmoins, les décors furent achevés en début de soirée et le groupe put s'asseoir et contempler le résultat en buvant des bières fraîches. Yerim parlait d'aller dîner, Eunha déclina mais les remercia tous pour ce bel après-midi. Le local disposait d'un lavabo qu'elle put utiliser pour se débarbouiller avant de prendre congé.

Dahye l'accompagna jusqu'à la porte, et elles échangèrent un long baiser sur le trottoir.


- Je t'appelle ! promis Eunha en s'éloignant.


Et tandis qu'elle marchait, seule, la tête vide et le cœur heureux, son subconscient ramena à la surface un samedi de printemps qu'elle avait oublié. La phrase de Tae, ce Bonjour ma belle !, faisait écho à un bonjour similaire prononcé des mois plus tôt. Par Jungkook, devant le musée d'art moderne.

Il portait une chemise, pour lui plaire sans doute, et rivaliser avec Taehyung qu'elle lui imposait pour la journée.

Il avait eut à supporter, comme elle le matin-même, la présence d'un intrus, d'un petit-ami indésirable et ce pendant des mois.

Elle se sentit coupable.

C'était différent de se dire ce que j'ai fait est mal et d'en ressentir une jouissance intime, celle du titre puissant de Mauvaise fille. 

C'était comprendre qu'elle avait mal agi, blessé Jungkook, et qu'il n'y avait aucune gloire à cela. 

Elle s'assit sur le muret de pierres qui bordait l'espace vert d'une petite place. Le soleil descendait derrière les immeubles, orange et rond. L'air s'emplissait des effluves du soir. 

Eunha sortit son téléphone et se mit à écrire.

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