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Conversations (XIV)

- Hé le moche !

- Oui tête de con ?

- T'es dans le passage.

J'étais censé rejoindre Yugyeom, nous voulions tester une pizzeria qui avait ouvert dans la rue du cinéma. Le cours d'anglais venait de se terminer et j'avais faim.

C'était sans compter sur ce cher représentant suppléant de la MDL qui, au lieu d'être assis à son bureau comme d'habitude, me barrait la route.

Yoongi et moi ne parlions jamais de sujets personnels à la fac, et encore moins de ce qui se passait en soirée. Je m'étonnai qu'il se décide à me faire chier aussi dans le cadre universitaire.

- Allez bouge.

- Attends, t'as deux minutes ?

Deux minutes pour quoi ? Je me demandai rapidement si j'avais fait une connerie mais rien ne me revenait. Notre groupe d'élèves était calme et nous rangions toujours proprement la salle. D'ailleurs, Yoongi n'avait pas son masque sévère de suppléant, c'était simplement Yoongi. Pourquoi Yoongi voulait-il me parler ? C'était sérieux, puisqu'il me barrait toujours la route. J'enfouis mes mains dans mes poches.

- Ouais, qu'est-ce que tu veux ?

Il s'éloigna de la porte et s'assit sur une des tables de travail, les jambes écartées et la pointe de ses baskets en contact avec le sol. J'allai me mettre face à lui en restant debout, les fesses calées contre le rebord de son bureau.

- J'ai été manger une glace avec ta copine, lâcha-t-il.

Je n'étais pas sûr de comprendre.

- Ma copine ?

- Yoon Eunha.

- Quand ça ?

- Y'a deux jours.

Eunha et Yoongi-hyung ? Une glace ?
... quoi ?

- Comment... ça se fait ?

- Elle était devant chez toi.

Il soupira et se gratta l'arrière de la nuque. C'était vraiment bizarre d'avoir une conversation avec lui ici, pendant la journée, alors qu'il était sobre. Même si depuis qu'il fréquentait Hoseok, il buvait raisonnablement et ne finissait plus dans les états lamentables du début d'année.

- J'dormais pas, j'étais sur mon piano et j'suis sorti pour prendre l'air, ça m'arrive, bref, elle était assise sur le trottoir et elle reniflait, on aurait dit un de ces chiots dans les boîtes en carton.

Je n'avais jamais vu de chiots dans des boîtes en carton, à part dans les mangas, mais j'avais saisi l'image. Eunha était venue chez moi en pleine nuit pour pleurer devant ma porte. Qu'est-ce qui s'était passé ? Pourquoi était-elle venue là au lieu d'aller chez Taehyung ? S'il n'était même pas capable de la réconforter, il fallait qu'elle le quitte ! Yoongi-hyung attendait patiemment que j'assimile chaque étape du récit. Je lui fis un signe de tête pour qu'il poursuive.

- Je lui ai demandé si elle avait besoin de quelque chose, si elle voulait que je t'appelle ou si c'était un problème de clefs, et quand elle m'a reconnu elle s'est mise à chialer comme une madeleine. J'savais pas quoi faire, j'étais juste descendu faire un tour moi ! Et je me retrouve avec une fille qui chiale à mes pieds alors que j'ai même pas fait vingt mètres.

- Donc vous avez mangé une glace ?

- Y'avait que le McDo d'ouvert dans le coin. Je l'ai aidée à se mettre debout, elle s'est mouchée en s'excusant et on a marché jusqu'au McDo sans parler. On a commandé aux bornes et je lui ai dit que je pouvais faire la queue pour deux, elle s'est encore excusée et elle est partie aux toilettes pour s'arranger un peu. On s'est mis à l'étage, y'avait personne à part un vieux qui mangeait des frites. Et elle m'a tout déballé.

- Elle t'a dit quoi ? 

J'étais suspendu à ses lèvres, jouant nerveusement avec un stylo qui traînait sur le bureau.

- Tout j'te dis ! Toi, ce Kim Taehyung, le fait que ça a jamais été ta petite amie, Daniel...

- C'est qui Daniel ?

- Le mec de la soirée.

- Quelle soirée ?

- Laisse tomber, fit Yoongi-hyung en secouant la tête. Elle revenait d'une soirée et y'avait un type qui s'appelait Daniel. Taehyung l'a laissé avec lui.

- Ils ont couché ensemble ?

C'était la seule question que j'étais capable de poser. Si c'était le cas, ça voulait dire que Taehyung la partageait. Ou alors qu'elle avait rompu son engagement. Si elle l'avait trompé avec un inconnu, avec moi ce serait du gâteau !

- Décidément, vous êtes deux gros cons.

L'affirmation de Yoongi-hyung me ramena les pieds sur Terre.

- Qui est con ?! répliquai-je.

- Kim Taehyung et toi. Cette fille choisit mal ses coups de cœur.

- Tu peux parler ! sifflai-je en levant les yeux au ciel.

J'hallucinai. Min Yoongi, le type qui pécho n'importe qui dès qu'il a bu cinq bières, se permettait de donner des leçons !
Il planta ses yeux dans les miens et son regard dur me glaça le sang.

- La ferme, Kook.

Je détournai les yeux en marmonnant un "désolé". Je n'avais pas réalisé que ce que je venais de dire était blessant.

- Au fait, ça va avec Hoseok ?

- Pourquoi tu me parles d'Hoseok ?

Il s'était tout de suite mis sur la défensive, on aurait dit un chat hérissé. J'eus un léger sourire en coin.

- Vous êtes ensemble, non ?

- On n'est pas ensemble !

- Oh arrête ! Vous venez aux soirées comme des siamois, il dort chez toi, tu dors chez lui...

- Et alors ? On n'est pas ensemble, se rebiffa-t-il.

- Tu l'aimes ?

- J't'en pose des questions ?

- Et lui ?

- Mais j'en sais rien putain ! T'es chiant.

Je ricanai en voyant ses joues devenir roses. Il m'ordonna de fermer ma gueule, marmonnant entre ses dents. Yoongi-hyung amoureux, la blague. Si quelqu'un pouvait réussir cet exploit, c'était bien Jung Hoseok, dieu du soleil et tentateur suprême des hommes attirés par les hommes. Il m'arrivait encore de rêver que je lui taillais une pipe dans la cuisine de Jin quand je me masturbais. Si ça se trouve, il se doutait de l'effet que cette scène avait eu sur mon pauvre corps en manque de sexe. Peut-être même que ça l'excitait.

Un gargouillement sonore me rappela à l'ordre. Yugyeom, pizzas. J'étais en retard.

- On a fini ? dis-je en captant le regard de Yoongi-hyung.

Il descendit de sa table et en contournant son bureau, il s'arrêta à ma hauteur.

- Elle t'aime, Kook. Et tu l'aimes aussi. Fais pas le con.

- Elle est avec Taehyung, qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

- Pourquoi tu laisses pas tomber ?

- Je peux pas. Je l'aime vraiment.

- Pourquoi tu la récupères pas ?

- Je peux pas non plus...

- Okay.

Il se laissa tomber sur sa chaise à roulettes et déplaça la souris de son ordinateur.

- Hyung, elle t'a dit autre chose ? Qu'est-ce que tu lui as dit, toi ?

- Elle m'a demandé mon avis. J'ai dit que t'étais un mec bien.

- Tu lui as conseillé de se mettre avec moi ?

- Non. J'ai dit ce que je pensais, et je pense que tant qu'aucun de vous ne portera ses couilles vous resterez bloqués comme ça. Elle doit dire à Taehyung qu'elle t'aime et vous devez trouver une solution ensemble. A sa place je vous quitterais tous les deux et j'irais trouver quelqu'un d'autre, mais je suis pas un exemple.

Il me toisa comme pour me faire payer ma petite pique de tout à l'heure. En plus, depuis la soirée sur les quais, je ne l'avais jamais vu emballer quelqu'un d'autre qu'Hoseok, donc mon accusation n'était plus d'actualité. J'avais la preuve que par amour, les gens pouvaient changer. C'est ce que faisait Eunha pour Taehyung.

Yoongi-hyung pensait comme moi : elle devait parler à Taehyung. Je réclamai ça depuis des mois. Il fallait qu'il sache. S'il l'aimait assez, il accepterait notre amour tout comme j'avais accepté qu'elle ne sorte pas avec moi et qu'elle continue d'avoir des aventures. S'il refusait, s'il la quittait, ça réglait la question. 

- Merci de pas l'avoir laissé devant chez moi. Elle est rentrée après ?

- Je l'ai raccompagné.

- C'est pas la porte à côté !

- J't'ai dit, j'avais besoin de faire un tour. Prends ça comme un payback pour les fois où tu m'as raccompagné.

Je hochai la tête et ouvris enfin la porte.

- Hyung ?

- Mh ?

- ...tu peux être cool, en fait.

- Aish, dégage sale môme ! On va pas commencer à se sucer la b-

J'avais claqué la porte de la MDL et je m'éloignai déjà. Qu'est-ce qu'il pouvait être vulgaire ! Hoseok allait avoir du taf s'il voulait le présenter à sa famille. Yoongi à un dîner de famille... C'était hilarant. J'imaginais les parents d'Hoseok tout aussi solaires que lui, irradiant l'amour et la bonne humeur.

J'avais du mal à me souvenir que ce même Hoseok avait sombré dans l'alcoolisme quand il était au collège et qu'il s'était mutilé. Je commençais même à me dire que sa grande cicatrice provenait d'un accident.

Aller à la pizzeria avec Yuggie m'empêcha de trop cogiter au sujet d'Eunha et de ce que Yoongi m'avait dit. Il était le seul à avoir la version complète : il savait que nous n'étions jamais sorti ensemble, et Eunha lui avait sûrement expliqué sa vision très libre des relations amoureuses. Étrangement, ça me faisait du bien. J'étais soulagé que quelqu'un d'autre soit dans la confidence. Yoongi-hyung n'avait pas dit qu'elle me prenait pour un con ou que c'était une nympho, et ça me faisait plaisir. Il ne jugeait pas.

Yugyeom, en revanche, pensait toujours que nous étions séparés. Nous n'abordions plus le sujet depuis que j'allais mieux. On parlait des autres filles, parfois même des garçons. Yugyeom n'était pas concerné mais il acceptait ouvertement ma bisexualité.

Après le déjeuner, nous allâmes traîner au centre commercial. Yuggie voulait essayer les toutes dernières Nike édition limitée et faire quelques boutiques. Je ne sais pas par quel miracle il ressortit les mains vides et moi avec un bomber neuf même pas soldé. La magie du marketing.

Nos chemins se séparèrent au métro et je rentrai chez moi. J'avais encore des révisions qui m'attendaient.

Je me souvenais que mon père avait dit à ma mère que j'allais beaucoup changer durant ma première année de fac. J'étais indépendant, je faisais mes courses, je payais mes factures, j'allais en cours, je m'étais fait des amis... J'étais arrivé en septembre persuadé de rejoindre la femme de ma vie. Je me retrouvais à fantasmer sur un danseur, qui était lui aussi dans une non-relation avec mon voisin détraqué. Les seuls rencards décents que j'avais se déroulaient avec mon nouveau meilleur ami, qui me permettait de survivre dans ce monde hostile et me rafistolait en m'accueillant chez lui en cas de besoin.

Est-ce que tous les jeunes adultes avaient une vie aussi compliquée ? 

Pourtant, alors que le soir tombait, je parcourus le trajet entre la station de métro et ma rue l'esprit léger. J'avais passé une bonne journée. Eunha, Taehyung, Yugyeom, Yoongi, Hoseok, Jin-hyung, Joomi, Hayoung, Lisa, Mingyu, Jimin-hyung, la jolie Jennie... Le monde était vaste, rempli de personnes différentes, et j'avais l'avenir devant moi. Dans quelques semaines, les partiels prendraient fin et les vacances d'été pourraient débuter. La première année de fac avait filé. Je songeai déjà à la rentrée prochaine, aux nouveaux étudiants qui rejoindraient la MDL, aux nouveaux professeurs. J'avais hâte. Mais je voulais savourer chaque moment et ne rien perdre de ma jeunesse. J'avais toujours cette idée que je vivais les meilleures années de ma vie, ou du moins les plus formatrices.

La conversation avec Yoongi-hyung était assez inhabituelle pour marquer ma journée, pourtant je n'y accordais déjà plus d'attention. Comme si je savais inconsciemment qu'il ne s'agissait pas du point culminant de ces vingt-quatre heures. A moins qu'au fil du temps, mon cerveau ait minimisé ma discussion avec lui pour se concentrer sur le deuxième échange improbable qui eut lieu ce soir-là.

J'étais sur mon lit, comme souvent quand je révisais. J'avais ouvert la fenêtre pour faire entrer l'air de la nuit. Il n'y avait pas de bar ou de restaurant dans ma rue; je n'avais pas à craindre le bruit.

Je ne sais plus de quoi parlait la fiche que j'étais en train d'annoter. Je revois seulement mon lit, la couette bleu-gris, mes documents éparpillés et mon téléphone qui vibre. L'écran qui s'allume.

Eunha m'appelait. J'hésitai à laisser sonner. Elle voulait surement me donner un nouveau rendez-vous platonique quelque part dehors ou chez moi, avec les câlins-visite-de-prison. Nous allions encore parler de Taehyung, de notre amour impossible et brimé, du travail de Taehyung, du stage de Taehyung, du fait que je lui manquais, du nouvel artiste préféré de Taehyung et, ah! de Taehyung.
Super. Le pire, c'est que c'était moi qui la relançais ou qui demandais des infos.

Mais si c'était autre chose ?
Si elle voulait me parler de ce qui l'avait poussé à venir pleurer devant ma porte ?
Si ils s'étaient disputés et qu'elle voulait s'installer ici pour quelques jours ?
Si elle décidait enfin de ne plus retenir ses instincts primaires et qu'elle envisageait de se pointer pour une nuit de débauche et de luxure ? Poussé par mon propre instinct primaire, je décrochai, le cœur battant.

- Oui ?

- Oui, bonsoir Jungkook-ah.

Ça, ce n'était pas Eunha. C'était une voix beaucoup trop grave, suave comme du velours, qui ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Mon cœur fit un looping bizarre et se mit à battre d'une façon différente. Quelque chose qui ressemblait à de l'angoisse.

- C'est Kim Taehyung, je te dérange ?

- C'est le téléphone d'Eunha, pourquoi tu m'appelles ?

On pouvait déceler une légère animosité dans ma voix. Je n'aimais pas ça, surtout que la sienne était calme et posée. Sa douceur me plaçait en position de faiblesse.

- Elle va bien, elle est à côté de moi.

Éloignant le téléphone de mon oreille, j'allai directement dans notre conversation pour lui envoyer un message, avant de me rappeler que Taehyung m'appelait avec son portable à elle. Merde. C'était quoi ce plan ?

- Qu'est-ce que tu veux ?

Est-ce qu'ils voulaient retenter l'expérience du rendez-vous à trois ? Eunha avait fini par le convaincre ? J'allais rentrer dans leur couple ? Qu'est-ce qui m'avait pris de dire à Eunha que j'étais prêt à coucher avec ce connard ?

- Je veux que tu arrêtes de la voir.

Il me fallu plusieurs secondes pour rassembler mes idées. Taehyung le pilote de bombardier faisait son grand retour. La passion de ce type était de me larguer des obus dans le cœur.

- Quoi ? Pourquoi ?

Et de quel droit ? Il choisissait ses amis, maintenant ? J'inspirai pour contenir ma colère. Il fallait d'abord la jouer tranquille avant de sortir l'artillerie.

- Je sais que tu es amoureux d'elle.

Bah tiens, enfoiré, il t'en a fallu du temps.

- Tu sais qu'elle est aussi amoureuse de moi ?

Pardon Eunha mais au point où on en est, autant balancer la vérité en bloc.

- Ca, je viens de l'apprendre. C'est pour ça que je vous demande d'arrêter de vous voir.

- On ne fait rien, Taehyung. Rien du tout.

- Il n'empêche. C'est ma petite amie, Jungkook.

Foutu connard de merde. Ma résolution de garder mon calme ne fit pas long feu.

- Ouais, Kim, c'est ta petite amie. Et c'est la raison exacte qui m'empêche de dormir avec la femme que j'aime, de la prendre dans mes bras trop longtemps, de l'embrasser, tout ça pour te protéger ! Parce qu'elle veut pas que tu souffres. Elle t'aime, et moi je l'aime, alors je me plie à votre règle de fidélité de merde et on trinque à ta place pour que tu gardes ton petit confort !

- Parce que c'est tout ce qui vous retient ? Vous me protégez ? Comme c'est gentil !

Son ton grinçant d'ironie me donnait envie de sauter dans le téléphone et de lui déboîter la mâchoire.

- Est-ce que tu as la moindre idée de ce que ça fait d'être assis à cinq centimètres de la personne que tu aimes plus que tout depuis deux ans et de ne pas pouvoir la toucher ? D'avoir les lèvres qui font mal et ton corps qui te tire et non, tu dois rester là à te cramponner aux accoudoirs du canapé ! T'en deviens lamentable, tu vas dans les parfumerie sentir son parfum, tu te raccroches à ce que tu peux, tu la suis avec son copain dans un foutu musée et tu les vois se donner la main et s'embrasser, tout ce que tu pourras plus jamais faire avec elle...

- C'est normal qu'on s'embrasse, c'est ma copine.

- Putain je te jure que si tu le dis encore une fois, je débarque chez toi et je te frappe jusqu'à ce que même tes filtres insta t'identifient plus.

- Jungkook...

C'était la voix d'Eunha, étouffée. Elle écoutait la conversation en retrait mais elle était là. C'était suffisant pour que je me mette à pleurer.

- Toi... toi... J'ai même pas les mots ! J'ai jamais versé autant de larmes pour quelqu'un. Yugyeom en a ras-le-bol de nos histoires, je crois qu'il va finir par te détester et j'aimerais tellement, tellement faire pareil ! J'en ai marre de t'aimer. J'en peux plus d'être malheureux.

- J'ai pas besoin d'entendre ça, répondit froidement Taehyung. C'est très désagréable.

- Bah n'écoute pas ! Passe-la moi ! hurlai-je. Excuse-nous si c'est "désagréable", mais t'as pensé à moi ? Ça fait des mois que je me mets à ta place et que j'essaye d'être content pour toi, de me dire que y'en a au moins un dans l'équation pour qui tout baigne. Et toi tu m'appelles comme une fleur pour m'interdire de la voir et me rappeler que c'est ta copine à tout bout de champ ? Mais je le sais, putain ! Alors pense un peu aux autres dans cette histoire, à ceux qui souffrent ! Passe-la moi !

- Ma petite amie, commença-t-il en insistant sur le terme, m'annonce qu'elle est encore amoureuse d'un autre mec qui l'aime aussi, qui est plus ou moins son ex et qu'elle le voit régulièrement...

- Tu as toujours su qu'on se voyait !

- Pas pour vous faire des déclarations d'amour !

- Tu sais pourquoi elle voulait pas te le dire ? Pour pas que tu réagisses comme ça. Elle savait que tu prendrais pas le temps de réfléchir deux secondes.

- Réfléchir à quoi ? Tu sais ce que disent mes potes ? Que vous vous foutez bien de ma gueule tous les deux et que ça fait des mois que vous vous envoyez en l'air. Que c'est pas possible que vous ayez rien fait en vous voyant aussi souvent.

- Taehyung, je te promets ! couina Eunha en arrière-plan. On n'a jamais rien fait !

Elle se retenait de pleurer tout en plaidant notre innocence. C'était le comble. On s'était privé pour rien et cette enflure ne nous croyait même pas.

- Yoongi-hyung a raison, je suis vraiment trop con, marmonnai-je dans le téléphone autant que pour moi-même. Si tes potes ont même pas assez de principes pour croire qu'on peut se retenir par amour parce que c'est des gros chiens, et qu'en plus tu préfères les croire plus qu'Eunha...

- Jungkook, arrête ! Arrêtez ! Tae, donne-moi ce téléphone !

- C'est bien la preuve que ça sert à rien d'être honnête, continuai-je. Ta copine, j'aurais pu -et j'aurais dû !- la faire crier tellement fort le jour où elle m'a redit qu'elle m'aimait, même avec toi elle aurait dit mon nom !

- Très classe, bravo. Et t'es amoureuse d'un mec qui parle de toi comme ça ?

- Elle est bien amoureuse d'un autre qui la plante au beau milieu d'une réception ! Au moins moi je la traite correctement !

- Parce que tu lui racontes ça ?

- Elle me raconte ce qu'elle veut !

- Je ne lui ai pas raconté ! se justifia Eunha. Ça suffit, raccroche.

- Vous vous foutez vraiment de ma gueule, fulmina Taehyung.

Même pas, puisque je tenais l'histoire de Yoongi. Mais il continuait de nous accuser.

- C'est là que t'as dormi ? Après la soirée, t'es allée chez lui ?

- Non !

- Tu mens.

- J'ai été chez lui mais-

- Je ne veux pas savoir ! coupa-t-il. C'est bon, vous n'avez rien fait, vous êtes innocents, et c'est moi le bourreau qui blâme votre amour pur.

Les entendre en pleine dispute à mon sujet aurait dû me ravir, mais savoir ce qu'Eunha endurait pas notre faute me brisait davantage.

- Elle dit la vérité. Elle n'est même pas montée chez moi, elle est restée devant la porte.

- Vous ne vous verrez plus. Vous ne dormirez plus jamais ensemble, sexe ou pas, pas même une micro-sieste.

- Noona, arrête de faire tout ce qu'il te dit ! Il utilise tes sentiments pour t'enfermer !

- Tu trouves vraiment que je surréagis ? Alors qu'elle porte tes t-shirts et que t'as le culot de m'offrir un livre de poésie ? Je vais te dire. Si j'étais vous, ça fait longtemps que j'aurais arrêté les frais, surtout si ça fait aussi mal que vous le dîtes.

- On a essayé ! répliqua Eunha. On n'arrive pas à rester l'un sans l'autre, on s'aime trop fort.

Elle pleurait pour de bon. Je me mis à répéter son prénom, comme une litanie. Je l'appelais sans me soucier de Taehyung pour la rassurer, pour la consoler.

- Kookie... Tae... je suis tellement désolée...

C'était insupportable. Mes larmes revinrent en quelques secondes et le peu de fierté qui pouvait me rester s'envola au loin. Je suppliai.

- Ne nous sépare pas. Ne fais pas ça. J'ai besoin d'elle. Si tu l'aimes... s'il te plait ! On continuera comme ça, on se dirait même plus qu'on s'aime, laisse-moi juste la voir.

- Tu tourneras la page, Jungkook. C'est difficile de perdre son premier amour mais tu trouveras quelqu'un. Tu es encore jeune pour comprendre ça et tu-

- C'est toi qui comprends rien ! m'époumonai-je, furieux et désespéré. C'est pas mon premier amour, c'est la seule, jamais personne ne l'aimera comme je l'aime, et jamais personne ne m'aimera comme elle ! On ne peut pas être séparés, tu ne PEUX PAS faire ça ! Noona, dis-lui ! C'est pas possible, on va mourir de chagrin, dis-lui !

Mais Eunha ne faisait que pleurer. Je continuais à crier en m'agitant dans tous les sens, c'était comme se jeter contre une porte blindée en espérant l'enfoncer. Finalement, la voix de Taehyung, de nouveau douce et veloutée, résonna à mon oreille.

- Désolé Jungkook, dit-il simplement.

Et il raccrocha.

Par miracle, je n'étais pas consommateur de drogue, même occasionnellement. Je n'avais pas de fournisseur et j'étais trop amorphe pour chercher à m'en procurer, sans quoi j'aurais fait une overdose la nuit même. Je voulais avaler n'importe quoi, m'injecter n'importe quoi pourvu que mon cœur s'arrête.

Je chaussai mes Timberland sans faire les lacets et mes pieds se traînèrent jusqu'à la supérette. J'achetai une bouteille de Soho, du jus d'orange et des cacahuètes salées. Le caissier me demanda ma carte d'identité, sans doute la douleur qui me rajeunissait.

En passant sous la fenêtre de Yoongi-hyung au retour, je brandis le Soho en l'air avec un sourire détruit. Santé mon pote, j'allais me la coller jusqu'à ne plus rien ressentir.

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Félicitations à tous ceux qui ont eu leurs places ! Les autres, ne perdez pas espoir ! Souvenez-vous des ventes la veille des concerts d'octobre !

Pour ma part, je ne serai pas présente car je travaille le vendredi soir. Je penserai fort aux garçons et à vous tous, éclatez-vous et montrez-leur que les ARMYs français.es sont des fans extraordinaires !

Prenez soin de vous ~

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