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Chapitre 2

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Gabriel

Printemps 2001

— Je peux savoir où vous allez les petits monstres ? tonne la voix de Lucas.

Ly et moi nous figeons telles deux statues en retenant notre respiration, rendant subitement le silence qui nous entoure encore plus oppressant. Je me tiens juste devant elle. Sa main se crispe sur mon haut de pyjama, elle reste un peu en retrait, comme si elle craignait la réaction de Lucas qui est derrière nous dans le couloir, nous bloquant dans notre avancée, les mains sur les hanches. À cet instant, je me demande pourquoi mon frère est encore debout à cette heure aussi avancée de la nuit. J'aime Lucas, c'est mon frère préféré, en même temps, c'est le seul frère que j'ai, mais là, je ressens de la contrariété envers lui. Lentement, presque au ralenti, de peur de faire grincer le parquet, je me retourne pour lui faire face.

— Jouer dans le jardin, je lui réponds en posant ma main sur celle de Ly pour la rassurer, car elle me pince à m'en arracher la peau.

— D'accord, dit-il lâchant un soupir ennuyé, mais je viens avec vous. Et si vous ne m'écoutez pas, on rentre immédiatement.

Je pose un regard bienveillant sur lui et lui souris. Il comble la distance qui le sépare de nous puis nous devance.

— Ly, allons-y ! lancé-je avant de lui tirer le bras.

Nous nous mettons à courir pieds nus afin de ne pas faire de bruit et nous dégringolons les escaliers tout en retenant nos rires.

— Chut ! nous fait Lucas en prenant la main de Ly et en l'attirant vers lui, avant de se remettre à courir.

Lucas se met à rire. Une fois à l'extérieur, nous remettons nos chaussures. Il court avec Ly qui a du mal à le suivre. Il est plus âgé que nous, il a douze ans, de ce fait, ses pas sont plus grands. Je me lance à leur poursuite.

— Attendez-moi ! Lucas ! je me mets à crier une fois dans la cour, mais il n'en fait qu'à sa tête.

— Rattrape-nous si tu peux, me défie mon frère.

Ly rit à gorge déployée. Elle savoure cette course-poursuite que nous impose mon frère. Lucas a l'air de s'amuser lui aussi. Ly commence à faiblir, ses petites jambes ne semblent plus vouloir la porter, elle a trop forcé. Elle ne peut plus aller aussi vite que Lucas, alors de son autre main, elle tire sur la main de mon frère pour qu'il s'arrête, et c'est ce qu'il fait. Ils sont à bout de souffle. Je les rattrape enfin et je prends appui sur mes genoux pour reprendre ma respiration. Ly, à bout de forces, se laisse tomber à terre tout en riant. Nous nous regardons les uns les autres avant qu'un rire contagieux nous gagne.

— Le dernier arrivé dans le jardin est une poule mouillée, s'empresse de nous annoncer Lucas en prenant les devants.

Je me lance aussitôt à sa poursuite, non sans avoir jeté un coup d'œil en arrière en direction de Ly.

— Attendez-moi, hurle-t-elle, carrément paniquée de devoir se retrouver seule en plein milieu de la nuit dans la propriété.

Je reviens sur mes pas, me penche au-dessus d'elle tandis qu'elle plonge son regard apeuré dans le mien. Je lui tends ma main qu'elle saisit. Ses petits doigts se serrent avec force autour des miens comme si elle avait eu peur que nous soyons séparés.

— Ne crains rien Chibi Moon4, je ne t'abandonnerai pas, jamais, j'ajoute pour la calmer en lui offrant un doux sourire que je veux rassurant.

À ce surnom, elle me sourit. Son regard s'éclaircit. Elle se relève pour m'emboîter le pas. Nous rejoignons Lucas qui nous attend dans le jardin arrière. Nous sommes les maîtres absolus du domaine, nous pouvons disposer des lieux comme bon nous semble. Nous nous amusons à courir, à nous bousculer, nous faisons la roue, des pirouettes sur l'herbe, et tout ça, dans une ambiance bon enfant où les rires l'emportent sur la peur d'être découverts par nos parents. C'est essoufflés que nous nous laissons tomber sur l'herbe pour nous y allonger. Seules nos respirations se font entendre, se perdant dans le silence infini de cette nuit. Je prends la main de Ly dans la mienne et Lucas en fait de même avec son autre main. Le calme nous berce de sa douceur.

— Je veux vivre ici pour toujours, nous annonce Ly.

— C'est impossible, lui répond Lucas.

— Pourquoi ? je lui demande en me redressant subitement.

J'ai haussé le ton. Lucas se redresse à son tour, suivi de Ly.

— Ce n'est pas sa maison, un jour ses parents vont partir pour un nouveau travail, où quand elle sera plus grande, elle devra peut-être aller à l'école ailleurs ou travailler loin.

— Je ne veux pas, s'empresse de rétorquer Ly, en délaissant la main de Lucas pour serrer la mienne de ses deux mains d'un air suppliant.

— Moi non plus je ne veux pas, je lui avoue sans la quitter du regard.

Je ressens sa crainte, j'ai la même qui me vrille le cœur.

— Je veux rester avec Gaby pour toujours ! affirme-t-elle de façon catégorique à Lucas comme si le fait de le décider allait rendre la chose éternelle.

— Y a plus qu'une solution, nous annonce Lucas fier de lui.

Avec Ly, nous nous regardons sans comprendre avant de reporter notre attention sur lui.

— Laquelle ? nous lui demandons Ly et moi en même temps.

— Lya doit épouser un de nous deux, ainsi elle restera ici pour toujours avec nous, clame Lucas.

— Non, tous les deux, rétorque-t-elle, avant de demander, c'est quoi épouser ?

— Épouser, ça signifie se marier à une personne, vivre avec elle pour toujours comme nos parents, où tes parents Lya. Et c'est impossible de se marier à deux personnes en même temps, lui explique-t-il.

— Je me marie à Gaby maintenant, et lorsque je serai plus grande, je me marierai à Lucas ! nous annonce-t-elle, telle une évidence.

Pour toute réponse, Lucas se contente de hausser les épaules avec désinvolture. Je réponds à Ly par un doux sourire avant d'exercer une douce pression de mon pouce sur sa main. On se regarde une dernière fois pour sceller notre promesse muette avant de rire et de nous relever.

— On va à la cabane avant de rentrer ? nous propose Lucas.

Nous lui faisons un signe affirmatif de la tête pour toute réponse et sans nous lâcher, Ly et moi, nous le suivons dans le plus grand silence. Une fois au pied de la cabane, nous voyons que Lucas y a déjà grimpé.

— Est-ce que moi aussi je peux monter ? ose-t-elle timidement.

— Je ne sais pas, il faut que je demande la permission à Lucas. Normalement, c'est interdit aux filles.

— Elle peut, intervient Lucas en passant la tête à travers les lattes en bois qui forment le balcon. De toute façon, vous allez vous marier, reprend-il.

Je suis heureux, je pensais que j'aurais plus de mal à le convaincre. Depuis quelque temps, Lucas est gentil avec moi. C'est bizarre, car il avait tendance à m'embêter tout le temps avant, mais maintenant, il est presque gentil, non, il est gentil. C'est vraiment bizarre. Je monte le premier et aide Ly à grimper.

— C'est haut ! s'exclame-t-elle tout en s'accrochant à mon bras.

Je pense qu'elle a peur du vide, ce qui me fait sourire.

— Tu sais qu'il y a des fantômes la nuit Lyanna, qui errent autour de la cabane, murmure Lucas d'une drôle de voix tout en se rapprochant d'elle à pas feutrés.

— Gaby, murmure-t-elle d'une voix tremblante en se pressant contre moi avant de bloquer sa respiration et de fermer les yeux très forts comme si cela allait exorciser les propos de mon frère.

— Lucas, stop, tu lui fais peur. Ne crains rien Ly, il dit ça juste pour t'effrayer, je la rassure. Respire. Tu n'as aucune raison d'avoir peur, je suis avec toi.

Elle est tellement rouge que j'ai l'impression que son visage va exploser. Elle ouvre lentement les yeux sans cesser de me broyer les doigts de sa petite main. Comment une si petite main peut-elle avoir autant de force ?

— Tu es un bébé Lya, se moque Lucas heureux de son effet.

— Lucas ! le grondé-je.

— Je suis plus un bébé, j'ai presque sept ans comme Gaby, s'époumone-t-elle, remontée, en me lâchant la main pour serrer ses poings.

— Mais tu ne les as pas encore Ly, je lui fais remarquer.

Son regard se braque sur moi pour me signifier de me taire. Elle est réellement énervée et en colère contre Lucas.

— Rentrons Gaby, m'implore-t-elle en tournant brusquement le dos à mon frère.

— Très bien.

Je l'aide à redescendre doucement en prenant soin qu'elle ne tombe pas. Lucas nous rejoint, il se glisse derrière Lya et lui chuchote à l'oreille.

— Booouuu ! Tu es si prévisible Lya, lui apprend-il avant de se mettre à courir nous laissant seuls derrière lui.

Lya sursaute avant que ses pieds ne s'entravent dans une branche et qu'elle ne tombe par terre. Je me précipite sur elle.

— Ly, ça va ? je l'interroge, affolé, en écartant ses cheveux de son visage.

Elle cligne des paupières comme pour effacer l'image qui s'est imprégnée dans son esprit et me voit écarquiller les yeux de peur.

— Tu vas bien ?

Elle doit ressentir l'inquiétude dans ma voix, car malgré les larmes qui coulent à flots sur ses joues et qui inondent son visage, elle me sourit.

— Ça va, parce que tu es là !

— Tu es blessée, tu as mal quelque part ?

— Mon genou, grimace-t-elle.

Je l'aide à se relever et nous remarquons qu'il est écorché. Elle prend appui sur ses jambes, lorsque celles-ci cèdent.

— Je vais te porter, lui proposé-je en me baissant et en lui présentant mon dos.

— Allez, monte !

Elle s'exécute et passe ses bras autour de mon cou. Elle est aussi légère qu'une plume. Je traverse tout le jardin et regagne le manoir avec mon précieux fardeau sur le dos. Je monte les escaliers et gagne ma chambre. Je la dépose sur mon lit et m'effondre à ses côtés à bout de forces. Une fois ma respiration calmée, je gagne la salle de bain pour humidifier un gant de toilette que je dépose sur son genou. Elle se crispe légèrement au contact de l'eau sur sa blessure.

— Ça va ?

— Oui ! Merci d'être resté avec moi, merci de prendre soin de moi Gaby.

— Je te l'ai dit Chibi Moon, jamais je ne t'abandonnerai. On doit mettre de l'alcool pour désinfecter ta plaie.

— Non ! hurle-t-elle, pas d'alcool. S'il te plaît, se met-elle à pleurer en commençant à s'agiter à cette simple évocation.

— Calme-toi Ly, pas d'alcool ! Juste de l'eau et un pansement, d'accord.

Elle retient un sanglot tout en faisant oui de la tête. Elle renifle et s'essuie le visage du dos de sa main.

— Tu tiens le gant, s'il te plaît.

— Où vas-tu ?

— À la salle de bain pour chercher un pansement.

Lorsque le saignement s'arrête, je souffle dessus, puis recouvre la blessure.

— Tu te sens mieux ?

— Beaucoup mieux, merci Gaby !

Je passe sur son visage couvert de terre une serviette que j'ai mouillée. Une fois propres, nous nous glissons dans mon lit.

— On va se faire disputer demain Ly.

— Seulement s'ils voient ma blessure, on n'est pas obligés de leur dire ni de leur montrer. Je ne souhaite pas que tu te fasses gronder. Tout ça, c'est la faute de Lucas.

— Ne lui en veux pas, il ne pensait pas à mal Chibi Moon.

Elle sort son bras de dessous la couette et pose sa main sur ma joue avant de me la caresser.

— Tu as froid ? me questionne-t-elle. Ta joue est froide.

— Non ! Toi, tu as la main chaude.

Nous nous sourions.

— J'ai changé d'avis, m'annonce-t-elle d'un air décidé, en se redressant comme si elle allait me révéler la plus importante des vérités.

— À propos de quoi ?

— Je n'épouserai pas Lucas, jamais. Il n'a pas été gentil avec moi ce soir.

Ses sourcils se froncent subitement et ses lèvres se pincent, j'ai envie de rire lorsqu'elle arbore cette expression si sérieuse.

— C'était pour s'amuser, pour rigoler Ly.

Elle me fusille de son regard le plus noir.

— Je n'ai pas rigolé moi. J'ai peur des fantômes et il le sait. À cause de lui, je suis tombée et mon genou est tout écorché.

À cet instant, les larmes lui montent aux yeux. Sentant son chagrin refaire surface, je me redresse et lui claque un bisou sur la joue avant de me rallonger et de l'entraîner avec moi.

— Il s'excusera demain, tu verras, et s'il ne le fait pas, on se vengera de lui.

— Sérieux ? me demande-t-elle le regard brillant s'allumant de cette étincelle malicieuse que je lui connais si bien.

— Sérieux.

J'insuffle autant de conviction que possible dans ma voix pour qu'elle ne doute pas de ma parole et pour qu'elle comprenne que désormais, je serai toujours là.

— Vrai de vrai, insiste-t-elle, en me pointant de son index. Tu ne changeras pas d'avis parce que c'est ton frère.

— Croix de bois croix de fer, si je mens, je vais...

— Stop ! s'empresse-t-elle de me dire en posant sa main sur ma bouche.

Son geste me fait sourire.

— Beurk, tu m'as bavé sur la main Gaby, me dit-elle en grimaçant.

— Tiens, je t'autorise à baver sur la mienne, lui proposé-je en lui tendant ma paume.

— T'es dégueulasse, glousse-t-elle en essuyant sa main sur la couette.

— En plus d'avoir peur des fantômes, tu es superstitieuse. Tu sais Ly, les fantômes n'existent pas !

— J'ai quand même peur. J'épouserai que toi, parce que t'es courageux et que t'es resté avec moi. Tu n'as pas lâché ma main. En plus, c'est toi que je préfère le plus ! m'avoue-t-elle timidement sans oser soutenir mon regard.

Ce qu'elle est mignonne avec ses joues roses ! Elle affiche cette expression particulière qui me dit que Ly est l'innocence même. Son air taquin devient subitement plus sérieux et ses grands yeux gris plus graves. Elle me fixe.

— Et toi, c'est qui que tu aimes le plus, Lucas ou moi ? articule-t-elle silencieusement.

Elle est des plus sérieuses avec sa question. Son regard s'assombrit.

— C'est dur Ly. Je ne peux pas choisir, je vous aime autant l'un que l'autre. Tu pourrais choisir toi entre ton papa et ta maman ?

— Non !

Ses pupilles grises viennent se perdre dans l'abîme sans fond de mes yeux, avant de m'offrir le sourire le plus franc qu'il m'ait été donné de voir alors je rajoute :

— Je l'aurais jamais lâché ta main et je la lâcherai jamais.

Je veux qu'elle ait pleinement conscience de ma sincérité, ainsi que de la véracité de mes mots.

— Promets-moi de jamais me quitter Gaby, me supplie Ly de sa petite voix.

— Je te promets de jamais te quitter Ly. À ton tour.

— Je te promets de jamais te quitter Gaby. On passera toute notre vie ensemble.

Elle prononce sa dernière phrase d'une voix chevrotante comme si elle allait pleurer à la perspective que nous puissions être un jour séparés.

— Toute notre vie, je répète alors que mon cœur se réchauffe à ces paroles.

Pour sceller notre promesse, je lui tends mon auriculaire qu'elle enroule autour du sien. Nous nous sourions avant de nous laisser gagner par Morphée, bercés par les rayons lunaires qui caressent nos visages.

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