Sur cette terre que l'on dit délicieuse,

Comme une femme à la bouche pulpeuse,

Belle et bleu vue de là-haut, très haut,

Se cachent, ici bas, quelques misères de trop,

Des espaces on ne voit que la mer,

Immense, gracieuse reflet des éthers

Les vallées, les montagnes jusqu'aux cimes,

Mais si l'on observe bien, il est un abime,

Un abime profond où les voix se taisent,

Où la pauvreté fait de la vie un malaise,

Où nul n'espère retrouver un beau jour,

La surface de l'eau, le bateau du retour,

Sur cette terre que l'on dit merveilleuse,

Comme une femme aux allures de danseuse,

Quand les mélodies s'arrêtent parfois,

Il n'est plus de valses dans l'air si froid,

L'asphalte côtoie les âmes égarées,

Les bancs accueillent les êtres effarés,

Sur cette terre qui n'est pas promise,

Quelqu'un marche seul, sans église

Volant, on le croirait, son existence,

En portant sur le dos son indigence.