La terre est bien grande,

Et nos yeux trop petits,

Aussi je recommande,

En pure modestie,

De limiter quelque peu,

Vos courses éperdues,

De rester près du feu,

Ou au jardin, pas plus.

Ainsi je vous suggère,

Mais c'est à vous de voir,

Dans cette vie éphémère,

Sur le banc de vous asseoir,

Regardez le bleu du ciel,

Et devant vous les fleurs,

Vous voyez que l'essentiel,

C'est un parfum, une couleur.

Je vous conseille mon ami,

D'observer les hirondelles,

D'écouter tomber la pluie,

De manger des mirabelles,

Sentez comme elle est douce,

L'herbe tendre sous vos pieds,

Et puis toutes ces mousses,

L'hêtre, le charme, le peuplier.

La terre c'est tant de choses,

Qu'il est bien impensable,

Dans le temps dont on dispose,

De voir dans l'insondable,

C'est pourquoi je vous invite,

Sans aucune prétention,

A venir là où j'habite,

Pour ne voir que les saisons.