172 La vieillesse
Ce matin, alors que je faisais mes ablutions
Comme chaque jour bien mal éveillé
J'eus l'étrange, l'incroyable impression
D'avoir devant moi un étranger
Sous la mansarde encore brulante
Qu'une nuit d'orage n'avait rafraichit
Où l'atmosphère était pesante
Dans cette chambre défraichit
En regardant le miroir piqué de brun
La face qu'était la mienne peut-être
Portait des cornes de malins
Venues sans doute d'un autre être
Les yeux étaient profonds et noirs
La peau blanche et fort ridée
Je baissai la tête pour ne pas voir
Pour ne pas me faire à l'idée
J'ai gardé longtemps tel un enfant
Un visage aux belles rondeurs
Une prestance qu'enviaient les gens
J'étais pour tout dire, un charmeur
Ni voyez pas là la moindre prétention
Mon propos n'est pas de vous plaire
Juste vous dire que, quoi que nous fassions
Nous ne sommes que des reflets de lumière
Alors que je sens s'approcher le néant
Que cette face en tous points m'a surprit
Que mon corps devient presque impotent
C'est bien la vieillesse, ce matin, qui m'a prit.
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