168 Les voies de la nuit
La ville s'endort, la campagne se traîne,
Le monde rêvasse, les hommes se plaignent,
La grande cérémonie installe ses guirlandes,
Les bougies allument un parfum de lavandes,
La ville entière écoute les voies de la nuit,
Qui montent dans le soir jusqu'à l'infini,
Elle écoute muette les lenteurs de l'espace,
Et le monde s'avance pour suivre sa trace,
Les hommes se figent aux fenêtres des maisons,
Dans les cheminés brûle la cendre sous le tison,
Les chiens n'aboient plus il est bien trop tard,
Ils tendent les oreilles, ils écoutent le noir,
Et la grande cérémonie sonne de partout,
Dans les sombres rues c'est la fanfare qui joue,
Sur le pavé claque les gouttelettes de pluie,
Alors que le soleil, là-haut, s'est enfuit.
La ville au crépuscule n'a plus qu'à se taire,
Les voies de la nuit feront leur mystère,
Elles diront ce que vivent les âmes en peine,
La tristesse, la belle cérémonie des chaînes
Elles diront à l'homme qui ne les écoute pas
Mortel, je suis le soir l'endroit où tu vas.
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