148 Un monde défait
Je sens, déjà, l'oppobre couvrir les ténèbres
Une chape de plomb sur le néant funèbre
La rédemption est impossible aux noirceurs
Seule ne peut-être louer que la blancheur
J'en appelle en ces instants de quiétude
Aux hommes vivants dans les altitudes
A accompagner de leur force d'aimer
La nature et les graines que vai y semer
Il serait prétentieux de ma part, je sais
De vouloir reconstruire un monde défait
Mais j'ose espérer du fond de moi-même
Le changer juste un peu quand même
Souvent, une petite voix intérieure me nuit
Pourfendeuse, chasseuse de mes propres envies
De ce désir impérieux, ô combien, viscéral
De jeter dans les limbes la source du mal
A l'evidence tout cela est fort suspicieux
Inconfortable pour celui qui aime les feux
Ces feux démoniaques qui outragent nos âmes
Qui brûlent nos coeurs de leurs flammes
N'allez pas croire qu'il est de la normalité
De subir ce que la mélancolie a de malignités
Voyez donc, ici, le sens même du propos
Est-ce concevable que la vie n'ait point de repos?
Devons-nous, nous soumettre à la torture?
Faire que chaque jour soit une nouvelle blessure
Pardonnez-moi, je vous prie, ce moment d'égarement
Mais il faut que les choses soient claires sur l'instant
Je ne viens pas pour vous asséner la morfondeur
Bien qu'il est plus de mots à la tristesse qu'au bonheur
J'écris, ici, afin de rendre moins austère
Moins lugubre ce monde transi sans repère
Pour trouver quelques bribes de vérité
Et à travers la pénombre, la sérénité
En bateau libre je largue, ce jour, les amarres
Pour m'éloigner de toutes les côtes, de tous les phares
Je vais à la découverte de l'incommensurable
A la recherche dans les mots de l'ineffable
Une gageure de plus dans mon besoin d'abstractions
Une envie de voguer, de voler, par passion
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