139 La lettre
Cher monsieur
Vous savez à quel point la chose est difficile,
Vous me savez aussi en la matière peu habile,
Je vous demande souvent des conseils avisés
Car sans eux je ne pourrais que m'enliser
Ensiler n'est pas un vain mot au demeurant
Certes bien moins cru qu'embourbé
Mais cependant
Il correspond au plus haut point à cette réalité
Qui me laisse les pieds dans la vase si je puis imager
Car vous en conviendrez, du moins, Je le pense
Que je ne sais vous répondre que par des silences.
Toutes ces choses si ordinaires me tourmentent
Tant je crains que la vie elle-même me mente
Vous vous dites vous dont la médecine est le fort
Que je ne fais malgré votre patience aucun effort
Je vous rends visite certes trois fois la semaine.
Mais en rentrant à mon logis je garde mes peines
Combien me faudra-t-il de mois voir d'année
Pour enfin pouvoir sortir d'où je me suis condamné
Il s'agit bien de celà qui fait mon pli cruel
Mourir dans ma dépression me serait naturel
Je m'approche certainement de ces sortes de folie
Qui font que mon cerveau perdra de ses envies
Et je sais parce qu'il ne peut en être autrement
Que mon coeur, mon corps suivront le mouvement
Voyez donc cette lettre comme mon éxutoire
L'apothéose de mon existence encore noire
Alors je vous en prie vous qui êtes un peu de Dieu
Faites que demain vienne le soleil où il pleut
Votre patient désespéré
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