126 A travers les carreaux
Je regarde la ville à travers les carreaux
La grande ville et ses trottoirs mouillés,
De ma fenêtre, je vois voler les moineaux,
Que le vent emporte dans les airs souillés.
Par delà les vitres de ma petite chambre,
Je contemple la pluie qui coule à flot,
Il est toujours ainsi au mois de novembre,
Quand le soleil est bas et que tombe l'eau.
Une plume qui danse dans la valse des mots,
Une plume en silence qui fait son chemin,
Il n'est rien qui retienne le chant de l'oiseau,
Ses ailes, ses plumes sur le grand parchemin.
Je regarde toujours la ville est immense,
Je regarde toujours les nuages trop noirs,
Mes pensées qui se figent et mon âme qui danse,
La ville entière est emplit d'un épais brouillard.
Je regarde la ville dans l'espace troublé,
La cérémonie, lente, de la gent qui passe,
Je vois les haillons, et les hommes trembler,
La misère de partout sous le porche s'entasse,
Je regarde bien triste le vagabond qui traîne,
Parlant à tous vents de sa chienne de vie,
Je l'entends crier au monde sa haine,
Je l'entends gémir les douleurs qui le plient.
Au bout de mes doigts la plume en colère,
S'affole sans cesse sur la feuille à carreaux,
Elle parle d'un temps, le temps des lumières,
Alors qu'aux trottoirs ruissellent les eaux.
Plus loin, là-bas, par delà les toitures grises,
La dernière hirondelle traverse l'horizon,
La plume sursaute, je resserre mon emprise,
Mes doigts se crispent, les oiseaux s'en vont.
Je regarde la ville qui saigne à la pluie,
La place pavée et ses arbres bien droits,
Je regarde la ville qui brille dans la nuit,
La place et la rue et les arbres sansjoie.
Qu'il est triste ce silence dans la rue glaciale,
Le silence qui pèse où le chien n'aboie plus,
Le silence qui promène mes rêves bancals,
Ce silence qui m'aime mais que je n'aime plus.
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