Un empire construit sur la terre des vanités,

Voilà, ce qu'il en est, aujourd'hui, de ta grandeur,

Un monde entier, où, toi seul puisses habiter,

Sans amour, sans beauté et sans bonheur.

Pendant des années à force d'orgueil,

Tu as bâtis la cathédrale de ta splendeur,

Et sur le parvis presque à ton seuil,

Ne vont que les pigeons pour ton honneur.

Car nul homme ne peut venir à tes pieds,

En haut de ces marches sous ton trône,

Ton sceptre d'or n'est fait que d'acier,

Et ton édifice n'a rien de Babylone.

Ô, toi ! le glorieux, l'infâme, le scélérat,

Qui prie le bon Dieu mais aime le diable,

Il ne peut t'être de compagnie que des rats,

Au sortir des égouts pour manger à ta table.

Englué de certitudes qui te trompent,

Tu t'imagines intouchable sur tes sommets,

Attention à cette corde, qu'elle ne se rompe,

Tout finit par s'user et par se consumer.

Ton empire est à l'égale de ton image,

Tortueux, sombre, de brumes immobiles,

Ton pas se perd aux boues des marécages,

L'orgueilleux est toujours un imbécile.