105 La vie
La vie va sans bruit au bout de son regard,
Alors que viennent les pluies qui s'égarent,
La vie va sa peine dans le vent froid du soir,
Alors que l'eau coule sur l'asphalte trop noir,
La vie jette son âme dans les fonds d'abîmes,
Alors que va le ciel sur la terre qui s'abîme,
La vie va son ombre qui glisse en silence,
Alors que les arbres là-haut se balancent,
La vie va son temps dans les heures qui défilent,
Alors qu'à l'horizon vont les nuages qui filent,
La vie, parfois, sourit à l'homme qui passe,
Où vont les amours, les yeux qui s'enlacent,
La vie, parfois, se couche dans les fleurs,
Où vont les joues que les herbes effleurent,
La vie, parfois, parle à l'oreille tout bas,
Où l'abeille butine le petit cœur qui bat,
La vie, parfois, marche le long dusentier,
Où le soleil rayonne de son corps tout entier,
La vie, parfois, chante la douce mélopée,
Où va le bonheur qui ne peut s'échapper.
La vie sans bruit vient par-dessous la porte,
Pousse le vent et les feuilles qu'elle transporte,
Elle gémit, sans un cri, quand souffle l'automne,
Une branche qui casse et tout le bois qui tonne,
La vie marche sur le sentier au bruit du silence,
Traverse le sous bois, se glisse, s'avance,
A ses pieds, les ronces et le lierre s'emmêlent,
Là une fougère, une mousse, un oiseau frêle,
Et la vie, toujours, dans cet espace touffu,
Gagne les profondeurs sous les arbres feuillus.
La vie s'étire d'un bout à l'autre du temps,
Comme aux marées, la mer sur la plage s'étend,
Faisant rouler les algues au milieu des écumes,
Sous l'œil narquois d'un grand phare qui s'allume,
Elle envahit le sable blond où les vagues transpirent,
Elle frappe le rocher, la falaise, le navire,
La vie boit, sans savoir, dans les larmes des cieux,
La vie boit, par amour, dans l'orage qui pleut,
La vie va sans bruit au bout de son regard,
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