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Épilogue

Le grand portail en fer du cimetière était repeint d'un blanc basique pour recouvrir la rouille présente depuis tant d'années. Je l'entrouvris avec un gros bouquet de fleurs blanches dans les bras et marchai sur le chemin gravillonné. Le vent d'automne soufflait dans mes cheveux et balayait les feuilles jaunâtres et marronnasses des arbres.

Après notre retour du Viêtnam, le procès de Reiner Braun avait débuté et s'était conclu par la peine de mort. Personne ne savait quand aurait lieu l'exécution. Pas même le concerné. Cela faisait six ans qu'il attendait dans le couloir de la mort et aujourd'hui, nous avions eu une date ; en janvier de la nouvelle année.

Et je n'avais pas eu de nouvelles de Franck et Aymeric, mais ça... c'était plutôt bon signe.

L'année même de notre voyage, Livaï avait organisé une soirée d'adieu à son entreprise. Mon fiancé m'avait donc préparé à une rencontre évidente avec mon père. Il m'avait avoué que ce dernier attendait ce moment avec impatience et réticence. Il espérait sans doute des retrouvailles émouvantes. J'en aurais vomi. Livaï ne se confiait pas, mais il redoutait cette partie de la réception. Je lui avais promis que tout allait bien se passer. Uniquement si ce connard ne cherchait pas à entrer en contact avec moi et qu'il ne dépasserait pas ma zone de confort. À savoir un espace de 10 mètres de diamètre. Je plaisantais, mais je le pensais.

Au jour J, malgré le bouillonnement dans mes veines et l'envie furieuse de commettre un meurtre, tout se déroulait sans accroc. Je tenais ma promesse. Même si du coin de l'œil, je le fusillais pendant qu'il conversait avec des employés en présence de cette ingrate de femme. Ils avaient pris un coup de vieux. Surtout elle. Un pot de peinture. Mon père était amaigri, montrait des signes de dépression. Les voir ne me causait que du mal et provoquait en moi que du mépris. Puis, c'était cette petite voix appelant papa qui avait engendré une paralysie de quelques secondes de tous mes membres. Le gamin arrivait, sautait dans les bras de son père. Sa mère caressait ses cheveux noirs. Ils me dressaient le portrait d'une adorable famille. Ils me donnaient la gerbe. J'avais du mal à croire que cette pourriture m'avait cherché sans relâche pendant neuf ans.

Je prenais sur moi. Pour Livaï. J'en étais à ma troisième flûte de champagne cassée en deux par ma poigne. Livaï m'avait interdit de me resservir. Il me surveillait. Je n'étais plus qu'une bombe à retardement avant d'exploser et de commettre l'irréparable. Mon fiancé me présentait à ses anciens associés pour me changer les idées et surtout, pour que je concentre ma vue ailleurs qu'au centre de la salle. Il caressait mon dos nu, sentait tous mes muscles se tendre. Mon père avait relevé la tête dans ma direction. Nos regards s'étaient percutés et arrimés. J'en avais serré la mâchoire, aucunement touchée par ses larmes qui débordaient de ses vieux globes. Sa femme l'avait remarqué et avait suivi son champ de vision. Mes pieds s'étaient décollés du sol. Je n'écoutais plus cette voix à mes côtés. J'ignorais cette alarme dans ma tête. Je ne contrôlais plus mon corps. Il avait fallu qu'une force brute me retienne et me ramène à la raison. Livaï m'avait ordonné de soutenir son regard. J'en tremblais de rage. Je broyais du noir, hurlais au meurtre.

Et, il avait prononcé cette phrase.

— Soit tu tournes le dos au passé, soit tu renies ton futur.

L'année suivante, nous avions emménagé en France. Je regagnais le Japon quand Livaï tenait des conférences ou quand sa présence était requise à son entreprise. Je m'habituais à ses engins de malheurs, mais au grand jamais, je ne pouvais faire le trajet seul.

En arrivant en France, j'avais fait la rencontre de Kuchel Ackerman. Elle s'était précipitée dans mes bras, les larmes aux yeux, en s'extasiant qu'elle ne pensait jamais vivre un jour comme celui-là. Elle imaginait son fils vivre seul et sans petits enfants. Autour d'une tasse de thé dans notre salon, elle ne s'arrêtait plus de parler à tel point qu'elle avait quelques difficultés à reprendre son souffle. Livaï lui sommait de se calmer d'une voix autoritaire. Seulement, elle n'en faisait qu'à sa tête. Elle était heureuse de rencontrer sa belle-fille et ne se souciait plus de sa santé.

Livaï avait hérité de son teint de porcelaine et sa chevelure sombre. Néanmoins, elle ne possédait pas les yeux bleus de son fils. Ils avaient les mêmes expressions, les mêmes mimiques lorsqu'ils réfléchissaient. Et ils étaient tous deux maniaques du rangement.

Pendant la journée, Livaï nous avait laissés entre filles. Kuchel en avait profité pour me raconter l'enfance de son fils. Je retenais tout, sachant que mon cher fiancé ne me donnerait jamais toutes ces informations intimes. Je jouissais de ce moment pour poser toutes les questions qui me traversaient l'esprit. Elle prenait un malin plaisir à me répondre. Elle m'avait montré une photo de Livaï, à deux ans. Ils étaient tous les deux en gros plan et en voyant leur tête, je lui avouais qu'il avait l'air d'une vraie terreur. Elle avait rigolé et elle m'avait confié que c'était un enfant incroyable. Toujours là pour les personnes qui lui étaient chères. Son arrivée dans son monde avait changé sa vie. C'était devenu son ange gardien. Elle était fière de lui.

En fin d'après-midi, nous nous étions promenées dans les bois. Kuchel s'essoufflait vite, mais tenait à continuer cette balade. Elle m'avait révélé être au courant de la difficulté que nous aurions à concevoir. J'avais été surprise que Livaï lui en eût parlé. Elle m'avait expliqué qu'il se sentait perdu. Il ignorait comment réagir et se comporter avec moi face à cette situation. Il avait peur de faire des erreurs. L'apprendre m'avait touché.

***

J'avais commencé à trouver le temps long dans cette maison. J'appelais Hanji, Eren. Je bouquinais. Je ne supportais plus de rester enfermer. Et c'était en préparant les dernières retouches pour la décoration de la coiffure de mariée de Hanji qu'une idée m'était venue.

J'étais entrée dans le bureau de Livaï avec des prospectus dans les mains. Je m'étais jointe à ses côtés et les lui avais tendus.

— Je vais faire une formation pour devenir coiffeuse.

Je ne lui avais pas laissé le temps d'émettre un son que j'avais poursuivi d'une voix telle qu'il comprit qu'il n'avait pas son mot à dire.

— Je refuse de passer mes journées à attendre ton retour. Je ne suis plus en convalescence. Mon moral va très bien, mais il risque de se détériorer si je ne me bouge pas le cul. J'ai besoin de voir du monde. Je veux essayer de me sociabiliser, de faire de nouvelles rencontres. Et je veux me perfectionner dans la coiffure. Pourquoi pas travailler dans un petit salon ! Bien sûr, un salon qui m'emploiera pour mes compétences et non parce que je suis la fiancée d'un milliardaire.

Oui, depuis son arrivée dans l'entreprise « bleu France », monsieur le PDG avait atteint un nouveau palier : le milliard.

Il avait émis un rictus. Il s'était affalé sur le dossier de son siège et m'avait attiré sur ses genoux.

— Tu as d'autres arguments ou tu as fini ? m'interrogea-t-il amusé.

— J'ai fini.

Le lendemain, j'étais inscrite. Lundi, je démarrais les cours. J'étais à mon maximum pour le mariage de Hanji. J'avais pu perfectionner sa coiffure sur un mannequin. Elle était parfaite. Une cérémonie magnifique. Un marié ému aux larmes et des invités heureux de leur bonheur.

Ces deux-là n'avaient pas perdu de temps. Un mois après, Hanji m'annonçait être enceinte. Des jumeaux ; une fille et un garçon. Elle était autant terrifiée qu'excitée.

Un an plus tard, Livaï et moi-même avions célébré notre union et avions décidé sérieusement d'avoir un enfant. À la suite de huit mois d'échec, nous avions recouru à l'assistance médicale de procréation. Les bons résultats d'infertilité de Livaï nous avaient conduits à tester l'insémination artificielle intra-utérine avec sperme du conjoint. Nous étions confiants. Le médecin aussi. Et le résultat s'était révélé être négatif. Nous avions recommencé quelques mois après et cette tentative s'était soldée par un second test négatif. J'essayais de garder mes émotions devant Livaï, mais quand il partait, je fondais en larmes. Chaque résultat était un coup dur. Je me changeais les idées avec mon travail au salon de coiffure. Je me disais que nous pouvions encore retenter. Cependant, je me demandais si j'arriverais à tenir face à un troisième examen raté, car le quatrième serait le dernier. Nous avions dû retarder de quelques mois suite au transfert de Kuchel à l'hôpital. Du jour au lendemain, sa maladie s'était aggravée. Les médecins nous avaient certifiés qu'il s'agissait de la garder en observation, mais Livaï en connaissait la véritable signification.

La jeune demoiselle aux petites taches de rousseur, Emi, avait hérité du calme d'Erwin, tandis que son frère aux cheveux clairs, Nao, balançait sa nourriture sur le visage de sa mère. Son instant préféré des repas. Il était intenable, et sa sœur rigolait à ses bêtises. Quand Erwin s'absentait, Livaï prenait la relève de la figure paternelle. Il n'hésitait pas à réprimander son filleul. Le petit pâlissait et demandait des câlins de peur que son parrain ne l'aime plus. Mon mari craquait à chaque fois. Il le portait à ses genoux, jouait avec lui, pendant que sa mère et moi-même discutions avec Emi. Elle dessinait sagement sur la table de la terrasse. De temps en temps, je posais mon attention sur les deux hommes de la maison. Livaï parlait avec un Nao qui avalait ses paroles. Je rêvais d'assister à la même scène avec notre enfant.

— On va réessayer et ça va marcher, avait-il déclaré

Je redoutais le verdict. J'attendais dans la chambre, au bord du lit, avec mon trente-quatrième test de grosse dans la main. Je tapais du pied, passais plusieurs fois mes doigts dans mes cheveux. Je n'espérais rien. Je commençais déjà à pleurer en imaginant que je ne verrais qu'un seul trait. Seulement, un deuxième était apparu.

J'avais bondi. J'avais ouvert un trente-cinquième test, filé aux toilettes pour refaire l'opération. Attendu...

Deux traits.

Mes larmes avaient pris une tout autre signification. J'avais manqué de m'écrouler, mais le meuble m'avait retenu et poussé en direction du couloir. J'avais déballé les escaliers dans un boucan qui avait inquiété Livaï. Il avait quitté son bureau, accouru dans le salon. En apercevant mon visage humide, il s'était figé. J'avais levé les deux tests avec un sourire étiré jusqu'à mes oreilles. Je me souviendrais à jamais de son regard écarquillé. De ce choc qu'il attendait de vivre depuis des années. De son incapacité à parler ou à marcher vers moi. Je m'étais ruée dans ses bras et il avait expiré tout l'air négatif qu'il contenait depuis le jour où le médecin nous avait annoncé qu'un long combat nous attendait.

Le premier trimestre avait défilé sous nos yeux. Nous étions submergés par les paperasses pour le bébé. J'apprenais à vivre avec des hormones en coton, avec quelques nausées. Pour l'instant, je m'estimais chanceuse. Je me souvenais que Hanji vomissait tous les matins, et ce, pendant les trois premiers mois. Elle pleurait pour un rien. Elle avait fondu en larmes lorsqu'un bouton son gilet s'était défait. J'avais la photo dans mon portable.

À la deuxième échographie, le médecin nous avait révélé le sexe du bébé, à notre demande. Inutile de dire que j'avais chialé. Nous attendions une fille. Kuchel me rejoignait dans mes émotions, clouée dans son lit d'hôpital. Il ne lui restait que quelques jours avant de nous quitter. Livaï passait tout son temps avec elle et je prenais la relève quand il s'absentait. Ensemble, nous achetions des robes pour la petite. Des tenues qu'elle ne mettrait qu'une seule fois, mais qui nous faisaient craquer.

Elle nous avait quittés deux jours après. En fin d'après-midi.

À l'approche du terme, je paniquais de plus en plus. Je me demandais si nous étions prêts. Si nous avions toutes les affaires qu'il fallait. J'avais peur de manquer de quelque chose... Peur de mal faire. Peur de mal l'accueillir. Peur d'être une mauvaise mère. Je passais mes journées à lire des livres sur l'éducation. Livaï m'enguirlandait et me les arrachait des mains. Il supportait de moins en moins la fin de grossesse et s'impatientait de l'arrivée de sa fille. Et je partageais ses sentiments. Elle refusait de sortir.

Dix jours de retard. Je n'en dormais plus la nuit. Je me sentais hideuse. Lourde. La gynécologue nous rassurait en nous disant que mon col commençait à se dilater, mais que si cette petite refusait toujours de voir le jour d'ici une semaine, elle déclencherait l'accouchement.

Elle n'avait pas eu besoin de le faire. Deux jours après, j'avais perdu les eaux. Les bagages étant déjà préparés, nous avions filé à la maternité. Les contractions ne me semblaient pas si terribles quand je pensais à celles de Hanji. J'arrivais à les supporter. Jusqu'à une certaine heure. Elles me broyaient. Tout comme je massacrais la main de Livaï.

Seize heures de travail. Un premier cri. Des pleurs. Je l'avais accueilli entre ma poitrine, à bout de force, exténuée.

Les sages-femmes me l'avaient reprise pour la nettoyer. Livaï ne la quittait plus des yeux.

***

— Elle est magnifique, sanglotait Hanji

Elle dormait sur mon buste, enroulée d'une couverture jaune. Elle possédait déjà une belle chevelure noire et une bonne bouille toute ronde. Elle agrippait le petit doigt de Livaï. Je la lui avais mise dans ses bras et comme si mon cœur ne débordait pas assez d'amour, celui-ci avait explosé à ce sourire que mon mari ne me divulguait que rare fois.

— Elle te ressemble. Elle a une sacrée poigne.

Je m'étais excusée dans la salle de travail. Livaï était ressorti de la pièce avec un enfant et une entorse au poignet. Il avait dû passer une radio à l'heure d'après. Il était revenu avec un strapping.

— Comment va s'appeler cette crevette ? nous avait demandé Hanji

Erwin avait passé un bras autour de la taille de Hanji. Il se revoyait le jour de l'accouchement de sa femme. Toutes les émotions qu'il avait ressenties et qu'il n'avait pas su gérer de par leur puissance. Il semblait désirer revivre ce moment.

— Elle s'appelle Kuchel Lara Ackerman.

Je déposai le bouquet devant la stèle de ma mère. J'y ajoutai une petite photo d'elle que j'accrochais à un pot par précaution. Grâce aux recherches de Livaï sur ma famille, j'avais pu apprendre l'existence de mes grands-parents maternels. Ma grand-mère avait frôlé la crise cardiaque en me voyant au seuil de sa porte. Elle me pensait morte à treize ans. Pendant quelques semaines, j'étais, pour elle et pour son époux, une revenante.

Je leur avais présenté mon mari et ma fille, maintenant âgée de six ans. Je leur rendais visite régulièrement avec Kuchel. J'adorais les entendre me conter des histoires au sujet de ma mère. Mon grand-père m'avait donné tous ses albums photos la concernant. Il en avait quelques-unes de moi, à ma naissance. J'avais décidé d'apporter celles-ci avec ma mère sur sa tombe.

Livaï et Kuchel m'attendaient derrière le portail. Cette petite copiait le comportement de son père, ainsi que son langage. Nous l'avions convié pour la première fois l'année dernière à une soirée de gala. Elle y avait insisté, refusant d'être gardée par son arrière-grand-mère. Elle s'était montrée distante et froide. Exactement comme son père. Alors qu'à la maison, son côté curieux et fouineur prenait le dessus. C'était une excellente comédienne. Livaï vivait un cauchemar en mon absence. Elle faisait mine d'être fatiguée, montait dans sa chambre et s'installait dans les escaliers pour écouter les conversations des grands. Le lendemain, elle nous posait toutes les questions qu'elle avait accumulées durant la soirée. Livaï s'emportait dans la seconde. Et elle regrettait. Ainsi, le soir même, en sachant qu'elle avait fauté, elle se glissait dans notre lit, toute timide. Elle s'allongeait entre nous avec son doudou et attendait que son père l'entoure de son bras. La plupart du temps, elle n'avait pas trop à patienter. Ces deux-là n'arrivaient pas à s'en vouloir plus d'une heure.

Je rejoignis ma famille. Je caressai mon ventre rebondi pendant que Livaï refermait le portail derrière moi. De grands yeux bleu clair se levèrent vers moi. Je tendis ma main à ma fille, emmitouflée dans son manteau marron qui cachait une belle robe noire. Elle déposa ses doigts dans ma paume. Je les enfermai avec douceur et souris en la sentant effleurer mes blessures.

— Maman, comment as-tu eu ces grosses cicatrices à la main ?

FIN

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